08 avril 2008

Les preuves d'amour de nos animaux, de Philippe de Wailly

Les preuves d'amour de nos animaux
de Philippe de Wailly

préface d'Alexandra Cousteau


Président honoraire de l'académie vétérinaire de France, le docteur Philippe de Wailly aurait pu intituler son livre : Comment parler avec vos animaux familiers ou l'Art de communiquer avec nos frères animaux. Bien que spécialisé dans la médecine et le comportement des chats, des chiens et des chevaux, il a longuement étudié la faculté d'imitation du langage articulé de l'homme par les oiseaux parleurs. Le praticien s'est également penché sur les journées qu'il a partagées avec Philippe Cousteau et le dauphin Dolly en Floride, sans oublier de consacrer aux singes chimpanzés et primates de longues pages sur leur faculté d'utiliser le langage des sourds-muets et les lexicogrammes.

Les preuves d'amour de nos animaux, Philippe de Wailly, Editions du Rocher, 2004, 313 pages

A propos de l'auteur

Docteur vétérinaire, membre d'honneur de l'American Veterinary Historical Society et ex-président de l'Académie vétérinaire de France, Philippe de Wailly est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages sur les animaux.

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Sommaire

Préface d'Alexandra Cousteau
Ch1 - Mais si, ils parlent
Ch2 - Pourquoi les chiens aboient
Ch3 - Les chiens parlent entre eux. Dominants et dominés.
Ch4 - Parler à son chien
Ch5 - Le chien parle avec ses yeux
Ch6 - Pourquoi enfants et chiens se comprennent
Ch7 - Les chiens qui parlent
Ch8 - Parlez-vous chat ?
Ch9 - A l'écoute des chevaux
Ch10 - Entretien avec Odile Van Doom, championne de France de dressage, 1re catégorie. Écurie de la Licorne, Hermeray (78120)
Ch11 - Une aberration de la nature : les oiseaux parleurs
Ch12 - Comprendre le chant des oiseaux
Ch13 - Les messages secrets des dauphins
Ch14 - Dialogues avec les singes
Ch15 - Le langage mystérieux des éléphants
Ch16 - Les animaux se comprennent
Ch17 - Les insectes musiciens
Ch18 - Les prouesses ultrasoniques des chauves-souris
Ch19 - Le mur de la parole
Conclusion
Bibliographie sommaire
Adresses utiles

Préface d'Alexandra Cousteau

Mon père, Philippe Cousteau, fils du commandant, disparu prématurément dans le crash de l'hydravion de recherche qu'il pilotait, pensait que la valeur de la vie ne pouvait se mesurer à l'aune humaine. Il m'a appris que le miracle de cette chimie cosmique d'où dérive toute vie doit être tenu pour sacré ; que chaque être vivant sur notre terre ou dans nos mers a sa valeur propre. Et a droit à la vie, au même titre que les autres.
Aujourd'hui, nous ne cessons de nous éloigner de la nature dont nous sommes issus. Nous nous sommes attribué le droit suprême de préserver ou de supprimer des vies, au gré de nos humeurs, de nos besoins, de nos désirs. Les massacres d'animaux s'intensifient. Après celui de la drogue, le trafic des espèces rares est celui qui rapporte le plus d'argent. En détruisant la forêt tropicale, indispensable à la santé de la planète, l'homme supprime à jamais des centaines d'espèces animales. Ce désastre atteint des niveaux inconnus depuis la disparition des dinosaures il y a 65 millions d'années, au moment de l'émergence des mammifères.
Il est urgent de réagir si nous ne voulons pas léguer à nos enfants un monde ravagé par la cupidité et le profit, la courte-vue de politiciens décisionnaires et l'apathie générale. Il faut unir nos voix en faveur des forêts, des montagnes, des océans. Et des animaux.
Mieux les connaître, mieux les comprendre est le volet principal de cette opération de survie. Nous devons les écouter. Mon père, qui avait organisé plus de trente expéditions pour les observer et les filmer, avait réussi à établir avec eux des liens particuliers. "Dans la nature, a-t-il écrit, je me suis souvent senti très proche d'un animal particulier (dauphin, baleine, tortue, poisson, oiseau, etc.). Je sentais un courant de communication entre l'animal et moi, presque une identité de sentiment, de haine, d'amour, de méfiance. Les animaux expriment leurs sentiments (les mêmes que nous) d'une façon pure, dénuée de complexité ou des restrictions qui nous encombrent."
Bien sûr la question de la communication se pose. Comme Philippe de Wailly, je pense que si le dialogue parfois tourne court, nous en sommes les principaux responsables. Mon grand-père, Jean-Yves Cousteau, mon père, Philippe, n'ont cessé de travailler pour que s'établissent entre les animaux et nous des rapports de confiance. C'est sans doute la clé de notre avenir. Pour rétablir une relation équilibrée avec la nature et sauver ce qui peut encore être sauvé, il faut nous rapprocher des animaux, et les écouter. Ils ont beaucoup à nous dire. Et nous avons beaucoup à apprendre.

Alexandra Cousteau

Extrait

"La pensée, qui est étroitement liée au langage articulé, n'a pas toujours besoin, direz-vous, de s'exprimer par des phrases. L'art, la musique ou le jeu d'échecs n'empruntent rien à la parole, tout en étant de puissants moyens d'expression. Mais, dans ces cas, il semblerait bien qu'on ne puisse guère apprendre à se taire qu'après avoir appris à parler ! Des tentatives sont faites maintenant pour communiquer avec les animaux au moyen de langages humains. Ce ne sont jusqu'ici que travaux de laboratoires. Les animaux ainsi formés sont, ce qu'on appellerait dans l'industrie automobile, des prototypes. Au risque de passer, une fois de plus, pour un incorrigible sentimental, je crois fermement que la compréhension affective qui s'établit entre nous et les animaux reste l'élément essentiel de toute compréhension et toute communication. Il faut entendre les zoopsychologues parler de leurs sujets d'expérience ! A chaque instant, l'affection, la tendresse la plus profonde percent dans leurs propos. Auraient-ils obtenu sans cela, ces remarquables résultats ? A nous de prêter attention aux animaux qui vivent en notre compagnie, aux conseils qu'ils nous donnent et aux voies qu'ils nous désignent. Dans nos villes tentaculaires, l'homme est aussi inadapté, aussi nu qu'à l'aube de l'humanité où il n'avait pour toute fortune que ses mains et son cerveau. L'homme a conquis l'atome, l'espace. Mais il se sent encore plus seul : jamais le problème de la communication ne s'est posé de façon aussi aiguë. Devant ces nuages qui s'accumulent, se tourner vers les animaux est, à mon sens, le recours le plus simple. Accepter la leçon de simplicité, d'affectivité. Admettre qu'au delà de notre système, il existe une autre façon de percevoir le monde, de l'interpréter et d'y vivre en harmonie. Ce que les animaux familiers vous offrent c'est de retrouver, au tréfonds de nous-mêmes, le pouvoir de communication et de contact que tout être vivant possède, mais qu'il n'utilise qu'en partie. Les animaux ne sont pas exigeants."

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