09 janvier 2010

Ces incroyables animaux aux drôles de records, de Jean-Pierre Fily

Ces incroyables animaux
aux drôles de records

de Jean-Pierre Fily

Un immense nuage de moucherons peut paralyser en quelques minutes un aéroport, s'abattant sur les pistes et la tour de contrôle. Ce fut le cas à Venise, en 1985. Les animaux n'en finiront jamais de nous étonner : le coucou qui pond dans le nid de son voisin, le faucon pèlerin qui se déplace aussi vite qu'une voiture de course... Qui sont-ils ? Quelles sont leurs manies ? Quels records ont-ils battus ? Sont-ils drôles ou taciturnes ? Un guide pour mieux les aimer aussi.

Ces incroyables animaux aux drôles de records, Jean-Pierre Fily, Editions Lito, 1987, 96 pages

Pour en savoir plus

- Le dossier de L'internaute : Les animaux en 10 records
- Le dossier de L'internaute : L'insolite dans le monde animal et végétal
- L'article Si les JO acceptaient les animaux, l'homme ne remporterait rien... ou presque
- Drôles de records, de Stéphane Frattini
- Les records du monde vivant, de Mark Carwardine et Rosamund Kidman Cox
- Maxi : Les records les plus délirants de la nature ! de Charline Zeitoun
- Les animaux en plus de 300 curiosités, de Marianne Taylor
- 70 animaux extraordinaires, de Jean-Pierre Fily
- 400 questions sur les animaux, de Béatrice Solleau

Au sommaire

Alerte aux insectes
Les chats
Les chiens
Les primates
Les oiseaux
Les prédateurs
Les tortues
Les pachydermes
Les chameaux
L'heure du repas
La toilette des animaux
A chacun son territoire
A toute vitesse
Longévité des animaux
L'insolite chez les animaux

Extraits choisis

ALERTE AUX INSECTES !

Les abeilles tueuses

Un immense nuage de moucherons peut paralyser en quelques minutes un aéroport, s'abattant sur les pistes et sur la tour de contrôle. Ce fut le cas à Venise en 1985. A peu près à la même époque, une horde d'abeilles "tueuses" envahissait le sud des Etats-Unis. L'état d'alerte fut aussitôt déclenché et le pire évité. Grâce à leur venin puissant, elles s'attaquent en effet aux troupeaux et aux hommes. On se croirait dans un film fantastique, et pourtant, l'abeille "tueuse" ne sort pas de l'imagination d'un scénariste. Elle est née des suites de l'imprudence d'un savant brésilien. En 1956, il croise des abeilles reines africaines avec des abeilles brésiliennes, afin d'obtenir une meilleure production de miel. Malheureusement, ce nouveau spécimen d'abeilles devint aussi plus agressif. Le drame eut lieu quelques jours après l'expérience : 26 reines hybrides s'échappèrent du laboratoire. Depuis, elles sont des milliers à se promener dans le monde.

L'invincible fourmi rouge

./. Dans les années 60, les chercheurs mirent au point un insecticide, le mirex, qu'on injectait dans le sol [pour combattre les fourmis rouges]. L'ennemi recula enfin. Mais, en 1970, les écologistes s'aperçoivent que ce fameux mirex empoisonne aussi les rivières, intoxiquant les poissons et le bétail. En 1972, le mirex est interdit. ./.

La guerre des insectes

./. Les savants affirment que même si un jour l'homme disparaît de la planète, l'insecte, lui, restera. Il sait en effet s'adapter à toutes les circonstances. Certains insectes vivent dans des eaux de 65°. D'autres supportent le froid absolu. Même le pétrole ne les rebute pas. Le "Psilope petrolei" est une petite mouche qui se nourrit d'hydrocarbures. Des expériences ont aussi montré que des larves réussissaient à se métamorphoser dans du formol. Le double système respiratoire des papillons leur permet même de résister au cyanure ! En cas de conflit atomique, les insectes s'en tireraient à bon compte. Extrêmement robustes, ils seraient donc les derniers survivants de la Terre. Un exemple : pour tuer une fourmi, il faut 10 fois plus de radioactivité que pour supprimer un cheval. De toute façon, il suffirait qu'il reste seulement quelques insectes pour qu'ils se reproduisent à une vitesse infernale. "Plus la dose de l'arme chimique est forte, plus l'insecte qui survivra sera résistant !" a déclaré un chercheur. Encore une fois, si l'homme ne reste pas vigilant et aggrave la pollution, le pire est à craindre.

LES CHATS

Les chats d'Egypte

./. Au siècle dernier, à Beni-Hassan, en Egypte centrale, fut découvert un cimetière de 300.000 chats, embaumés et momifiés depuis des millénaires. Ce qui n'empêche qu'aujourd'hui le chat est plutôt rare dans ce pays.

Brûlés vifs

Ce n'est qu'au Ve siècle que le chat apparut en Europe. Il continue d'être un excellent tueur de rats lorsque, au XIe siècle, on lui voue soudain une haine farouche qui durera presque trois siècles. On l'accuse de sorcellerie. Des millions de chats sont crucifiés, écorchés ou brûlés vifs dans des brasiers. Ceux qui les protègent subissent souvent le même sort. L'Eglise se montre impitoyable. Une sorte de folie s'était emparé de l'Europe.

LES PRIMATES

Il attrape des insectes

./. Le chimpanzé est doué de sens pratique. Pour attraper des insectes, il introduit une branche dans les termitières. Il mâche aussi des feuilles pour en faire une masse spongieuse qui absorbera ensuite l'eau de la fourche d'un arbre. Il martèle des noix avec des pierres. Il utilise des feuilles pour faire sa toilette.

LES OISEAUX

De grands voyageurs

Les oiseaux sont des avions de plumes infatigables. Ils sont capables de parcourir des distances incroyables. ./. La sterne et le pluvier parcourent plus de 19.000km deux fois par an. Ils peuvent voler 5.200km sans escale. La cigogne est, elle aussi, infatigable, avec ses 12.000km parcourus. Un vrai voyageur de commerce ! Environ 600 millions d'oiseaux européens vont passer l'hiver en Afrique. Au printemps et à l'automne, 400 à 600 millions d'oiseaux migrateurs survolent la France. Il y a aussi les recordmen de vitesse. Avec ses 385km/h, le faucon pèlerin est l'oiseau le plus rapide en piqué. En vol horizontal, c'est le martinet à gorge blanche avec ses 171km/h. Viennent ensuite le vautour (150km/h), la sarcelle (135km/h), le canard (90 à 120km/h), le cygne (88km/h), le pigeon (60 à 150km/h), le faucon (40km/h), le corbeau (38km/h)... ./.

Le plus lent

Et le plus lent ? C'est la bécasse d'Amérique qui se contente de voler à 5km/h. Les condors se laissent souvent porter par des courants d'air sur 100 kilomètres sans battre des ailes. Un record d'altitude : celui d'un groupe de 30 cygnes qui ont volé à une hauteur de 8.230m, au-dessus des Nouvelles-Hébrides.

Les nobles vieillards

Certains oiseaux vivent très vieux, comme le condor des Andes qui vécut plus de 72 ans au parc zoologique de Moscou. Un cacatoès vécut 73 ans. Un perroquet gris d'Afrique 72 ans. Un cygne muet 70 ans. Une corneille 69 ans. Et une autruche 62 ans. Un goéland, lui, vécut jusqu'à 32 ans au Jardin des Plantes.

Du plus petit au plus grand

./. L'albatros migrateur a une envergure de 3.15m environ. Le record est détenu par le marabout d'Afrique dont l'envergure dépasse 3.35m.

Les nids

./. La mésange rémiz, qui fréquente les cours d'eau et les marais du sud de la France, construit un nid extraordinaire, pendu à un rameau, au-dessus de l'eau. Elle utilise diverses fibres végétales pour tisser un genre de nacelle, qu'elle tapisse ensuite de graines duveteuses de peuplier ou de roseau. Le mâle travaille en sifflant pour attirer la femelle qui termine le nid avec lui, après avoir installé un couloir d'entrée. ./. Le plus grand [nid] est celui de la mégapode de Freycinet (Nouvelle-Guinée) : 7 ou 8m de diamètre, 2m de hauteur.

Des nids pour couver

En 1963, en Floride, fut découvert un nid d'aigle de 3m de large, 6m de profondeur, pesant environ 2 tonnes. L'aigle doré confectionne, lui aussi, un nid géant, comme celui découvert vers 1950 en Ecosse, de 5m de profondeur. ./. Le mâle kiwi se charge totalement de la couvaison.

L'oeil perçant

La vue des oiseaux de proie est supérieure à celle de tous les autres oiseaux. L'aigle doré est capable de déceler un lièvre de 50cm de long à 3.2km, à condition que la lumière soit bonne. Le faucon pèlerin peut voir un pigeon à plus de 7km.

Prête-moi ta plume

Le coq phoenix (élevé au Japon) peut être fier ! Ses plumes sont les plus longues et peuvent mesurer jusqu'à 10m.

Les oiseaux domestiques

L'oie domestique vit en moyenne 25 ans, à condition de n'être pas mangée avant !

Bla, bla, bla !

Sais-tu qu'un perroquet peut apprendre plus de 300 mots ? Un perroquet gris d'Afrique, appartenant à des Anglais, parle même avec près de 800 mots.

LES PREDATEURS

Les guépards du Kilimandjaro

./. Le guépard n'est pas téméraire. Au premier danger réel, il abandonne sa proie et préfère se passer de repas plutôt que de courir un risque. Très mauvais chasseur, il ne s'attaque qu'à des animaux de taille moyenne : gazelles, antilopes, lièvres, rongeurs et oiseaux. Quatre fois sur cinq, il rate sa proie. Il est pourtant l'animal terrestre le plus rapide, atteignant souvent 100km/h, mais sur une distance de 500m seulement. Si sa proie réussit à s'enfuir, il est trop épuisé pour la poursuivre. Une course de 200m suffit pour lui couper le souffle. Pour "récupérer", il lui arrive de rester une heure couché près de la gazelle qu'il vient d'égorger. Le guépard meure souvent de faim. La hyène est son ennemi numéro un. Elle lui dérobe sa nourriture et lui dévore ses bébés. Ses petites dents et ses griffes rétractiles l'empêchent d'être une bête féroce. Vulnérable, le guépard est la cible préférée des braconniers. Aujourd'hui, il n'en reste plus que 10.000 en liberté.

Maître renard

Le renard est inventif, malin, comédien. On le trouve surtout dans les campagnes, mais on le voit aussi dans les décharges publiques, aux abords des villes. Des terriers ont même été repérés à Montrouge, en banlieue parisienne. Un renard a été vu en plein Londres, près d'une bouche de métro. Un autre a été poursuivi par un car de police. Malheureusement, il transmet la rage, si bien qu'on le tire souvent comme un lapin. Rien qu'en Allemagne, on en tue chaque année 200.000.

LES TORTUES

L'enfer des tortues luth

Chaque été, les tortues luth quittent la mer pour venir pondre sur les plages de Guyane. Une expédition pleine d'embûches. Sur 100 tortues, 12 au moins meurent en voulant accoster. Chaque année, le nombre des tortues luth diminue dans le monde : il en resterait aujourd'hui moins de 100.000. Plusieurs raisons à cette hécatombe : certaines restent prisonnières des bois morts et des bancs d'argile. Elles doivent aussi éviter les filets des pêcheurs indiens. Il leur faut ensuite échapper aux chasseurs qui recherchent leurs oeufs. Sans compter les braconniers qui transforment leur peau en sacs à main et en chaussures. Même les touristes leur font du tort : ils montent sur leur carapace, les mitraillent de flashes, allument des feux sur la plage, ce qui les désoriente. Il arrive aussi que la tortue luth confonde un sac plastique avec une méduse et meure ainsi empoisonnée dans l'océan. Tout juste sortis de l'oeuf, les bébés-tortues s'élancent vers la mer. A leur tour, ils doivent affronter tous les dangers : les urubus (vautours noirs) les dévorent. Dans l'affolement, ils se piétinent les uns les autres. Les rescapés arrivent enfin dans l'eau ! Ouf !... Attention ! Les crabes, les poissons-chats, les requins les guettent. Aïe ! Seuls survivront les plus chanceux.

LES PACHYDERMES

Les éléphants

Les éléphants vivent en troupe. A sa naissance, un éléphanteau pèse une centaine de kilos et mesure 1m. Sa mère l'allaite pendant 2 ans. Il ne sera adulte qu'à 18 ans. A condition qu'il ne rencontre pas de braconniers ! Entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, plus de 50.000 ont été tués chaque année. Aujourd'hui, c'est une race en voie de disparition. Dans le parc de Samburu, dans le Nord Kenya, ils sont entre 400 et 500 à vivre en liberté. Quand ses dents sont usées, le vieil éléphant se rend jusqu'aux marais pour y trouver des herbes aquatiques plus tendres. Ils finissent par y mourir. On dit aussi qu'ils dispersent les ossements de leurs congénères, brisent même leurs défenses contre les rochers. Ils aiment recouvrir les cadavres de branchages.

L'HEURE DU REPAS

Avec son bec en forme de burin, le pivert recherche les insectes cachés derrière l'écorce des arbres. Il frappe le tronc plus ou moins fort, en écoutant la résonance. Une fois qu'il a détecté une proie, il creuse un trou avec son bec. Ses coups sont si précis que le trou s'ouvre toujours sur la galerie où se trouve l'insecte ou sa larve. Il utilise souvent sa langue pour l'attraper : recouverte de salive gluante, c'est un vrai harpon.

Champignons vénéneux

S'ils sont mortels pour l'homme, les champignons vénéneux ne le sont pas pour certains animaux. L'écureuil roux en fait une grande consommation. Il lui arrive même de les sécher pour les conserver. Souvent, il oublie ensuite ses cachettes.

La graisse de l'ours

Un ours polaire affamé peut dévorer plus de 60kg de viande de phoque en une seule fois. Il accumule ainsi une couche de graisse qui lui permettra de vivre plusieurs mois sur ses réserves. La femelle passe l'hiver dans une "chambre", tout au bout d'un tunnel de 15m qu'elle a creusé avec ses pattes. Après 6 mois de jeûne absolu, où elle a allaité ses petits, elle ne met pas immédiatement le nez dehors : postée à l'entrée de sa tanière, elle fait le guet pendant plusieurs jours. Quand elle est sûre qu'aucun ennemi ne rôde au-dehors, elle quitte sa tanière avec ses petits.

L'INSOLITE CHEZ LES ANIMAUX

Etonnants, surprenants, les animaux peuvent aussi s'adapter à bien des situations fâcheuses. Pour échapper à un ennemi, ils sont capables de s'amputer volontairement un organe. Le lézard se débarrasse ainsi de sa queue, et le crabe de ses pattes. Il faut ensuite juste un peu de patience pour que l'organe amputé se régénère.

Durs à cuire

Certains animaux sont très résistants. Le scorpion peut jeûner 3 ans, le boa 28 mois, le serpent à sonnettes 27 mois, la vipère 20 mois et la grenouille 1 an.

Au courant

Le gymnote ou anguille électrique est un poisson d'eau douce d'Amérique du Sud qui produit de l'électricité. Attention les doigts ! Il peut effectuer 250 décharges de 750 volts sous 1 ampère. De quoi alimenter un tube de néon de 40 watts !

Des outils pour les animaux

Il arrive à l'animal d'utiliser des "outils" pour son bien-être quotidien. Ainsi, la loutre de mer casse les coquillages sur une pierre en faisant la planche. La fourmi fileuse coud des feuilles avec de la soie. Le chimpanzé enfonce des tiges dans des termitières et les suce une fois qu'elles sont recouvertes d'insectes. Le macaque nettoie sa nourriture avec des feuilles. L'éléphant se gratte avec une brindille qu'il tient dans sa trompe. Le vautour percnoptère brise les oeufs d'autruche avec des cailloux.

Le castor bûcheron

Infatigable, celui-là ! Le castor est un vrai bâtisseur. Pour construire des digues et son logis, il est capable d'abattre des arbres de 40 à 50cm de diamètre. Un vrai travail de titan ! Et pas l'ombre d'une tronçonneuse ! Pour enlever 1kg de bois, il actionne 1000 fois ses mâchoires.

Malin comme un lièvre

Méfiant, le lièvre dort le jour dans son gîte. Il en a souvent plusieurs. La nuit, il sort. Quand il revient chez lui, il redouble de vigilance : il n'entre pas tout de suite, mais décrit un cercle irrégulier autour de sa demeure. Il se rapproche alors peu à peu de son gîte et le rejoint d'un grand bond, en décrivant un dernier crochet. C'est sa technique pour tromper d'éventuels ennemis.

Les derniers bisons

Ils étaient 30 millions au début du siècle. Il n'en reste plus, aujourd'hui, que 15.000, disséminés sur tout le territoire des Etats-Unis et protégés par le gouvernement américain. Les westerns ont popularisé les bisons. Au siècle dernier, afin d'affamer les tribus d'Indiens, les cow-boys exterminaient les troupeaux. Bill Cody, un jeune éclaireur qui allait devenir plus tard Buffalo Bill, fut le plus célèbre de ces "bourreaux". En 18 mois, il abattit à lui seul 4.280 bisons avec sa carabine Springfield calibre 50, qu'il avait surnommée "Lucrèce Borgia".

Les animaux de guerre

Depuis toujours, des animaux ont été utilisés à des fins militaires. Les Gaulois avaient des molosses aux colliers à pointes de fer. Ramsès le Grand lança des lions sur ses ennemis. Les Mongols et les Perses installaient des canons sur le dos des éléphants. Hannibal traversa les Pyrénées, le Rhône et les Alpes avec de magnifiques éléphants. En 525 av.JC, les chats servirent même de boucliers aux Perses, lors de la prise de la ville égyptienne de Péluse. Ils les attachèrent sur leur ventre. Comme les chats étaient sacrés chez eux, les Egyptiens n'osèrent pas tirer, de peur de les blesser. Depuis l'Antiquité, le pigeon voyageur joua souvent le rôle de messager, lors d'opérations militaires : bataille de Waterloo, siège de Paris en 1870-1871, bataille de Verdun.

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