17 décembre 2010

Portraits d'animaux, de Marc Kravetz

Portraits d'animaux
50 histoires pour un bestiaire

de Marc Kravetz


Tout a commencé avec les pandas. Ce furent les premiers animaux à s’inviter dans le "Portrait du jour" quotidien de Marc Kravetz sur France Culture. Depuis, le cachalot pygmée, l’iguane rose, l’ours blanc, le hérisson, le cacatoès à huppe jaune, le koala, le chameau de Bactriane, le tigre de Tasmanie, mais aussi la poule pondeuse et le chat de gouttière - pour ne citer qu'eux - sont entrés dans sa chronique radiophonique.

Ces 50 portraits pour un bestiaire sont une manière de raconter "autrement" un moment ou un fait dans la marche du monde. Ils nous rappellent que les animaux font partie d'une histoire dans laquelle nous, Homo sapiens sapiens, ne sommes qu'une espèce parmi tant d’autres.

Portraits d'animaux, 50 histoires pour un bestiaire, Marc Kravetz, Les Editions du Sonneur, 2009, 224 pages, 50 illustrations réalisées par les élèves de l’école Estienne

Pour en savoir plus

- Cette page où l'on peut consulter un aperçu du livre
- Rencontres sauvages, de Catherine Vincent
- Animaux à la Une, d'Allain Bougrain Dubourg et Julie Delfour

A propos de l'auteur

Journaliste, grand reporter, Marc Kravetz a couvert la plupart des conflits du Proche et du Moyen-Orient depuis 1975 jusqu’au début des années 1990, essentiellement pour le quotidien Libération. Il a également travaillé pour divers journaux et magazines, et publié des reportages sur une trentaine de pays et régions du monde. Collaborateur de France Culture depuis 2003, son "Portrait du jour" est diffusé quotidiennement dans Les Matins. Il a reçu le prix Albert-Londres 1980 pour ses reportages en Iran.

Sommaire

Le roux et le géant - Tous les pandas ne se ressemblent pas
Isthmohyla rlvularis - La grenouille que l'on croyait perdue
En attendant la pluie - Ceinture pour les boucs
Omar et Delores - Désamours chez les poulpes
Le wombat et le trésorier - Marsupial en péril
Les Olympets - Hong-Kong aussi a ses jeux
Ventastega curonica - Ou l'avenir qui n'advint pas
Osborne - L'émeu rescapé de l'omelette
Epineux problème - Où la voiture passe, le hérisson trépasse
Snowball - La danse du cacatoès à huppe jaune
Zhu Jianqiang - Après l'année du cochon, le cochon de l'année
Bradypodion - L'art et la manière d'annoncer la couleur
Les ziphiidés - Les défenses du plaisir
Voleur caprin - Le bouc émissaire du commissaire
Thong Dee - Chronique d'une naissance annoncée
Beetlemania - La forêt verte vire au rouge
Lemmus lemmus - Un rongeur au bord du gouffre
Pierre le manchot - Un déplumé rhabillé pour l'hiver
Robben Island - Peau de lapin, peau de chagrin
L'insecte miracle - Les escrocs de la fourmilière en kit
Rheobatrachus silus -Tant pis pour nos maux d'estomac
Le springbok - La gazelle est légère, le symbole est lourd
L'iguane rose - Charles Darwin n'avait pas tout vu
Le tigre de Tasmanie - La génétique au secours des disparus
Sam et Bob - La chance sourit parfois aux koalas
Le gavial du Gange - Mystère sur la rivière Chambal
Santino - Un singe stratège dans un jardin suédois
Zoos en crise - Un porc-épic au chômage
S. O. S. dauphin - Des cachalots remis sur le droit chemin
Le capybara - Le rongeur que l'on prend pour un poisson
First Dog - Bo, chien d'eau portugais
A la Maison Blanche - Les animaux des présidents
Le boa titanesque - Le dernier festin des monstres
Animaux d'Alaska - La faune s'invite dans la campagne
Secret papou - La longue traque de l'échidné à long bec
Macho B - Les Etats-Unis enterrent leur dernier jaguar
Le cerf de la guerre - Quand un parc devient garde-manger
Le ranger et le varan - Les dragons se rebiffent
Xiguang - La longue marche de l'éléphant toxicomane
Menace sur la tortue - Le moustique pique un coup de sang
La fourmi et la girafe - Les commensaux de la savane
Un récit colonial - Où le gris passe, le roux trépasse
Deux bosses de plus - Une naissance chez le comte de Derby
Cercles mystérieux - Des wallabys dans les champs de pavot
Migaloo - Le retour de la baleine prodigue
Marjan - Un félin au royaume des aveugles
Pepo le chat - Le maître du ronronnement et son valet
A bas la batterie - La Californie soigne ses poules
Knut la mascotte - Ou comment remplir une cagnotte
Zoopolitique - Deux pandas pour un détroit

Sources et ressources
Dates de diffusion des portraits
Table des illustrations
Remerciements

L'avis de Sylvain Tesson, Le Figaro
Source

Marc Kravetz a publié un beau livre à la gloire de l’animal, un bestiaire enchanté. Dans Portraits d’animaux, le chroniqueur, connu des auditeurs de France Culture, construit page après page une arche de tendresse où sont embarqués cochons, pandas, fourmis, et même un Dendoctronus ponderosa. Chaque histoire met en scène un animal entraîné dans une histoire étrange, cocasse ou tragique. Chez Kravetz, les perroquets dansent sur des rythmes de boys bands, les poulpes s’en vont couler d’amour dans les abysses, les grizzlis sont chassés en hélico par des viragos américaines. Il y a des monstres disparus avant d’avoir atteint notre ère, des œufs d’émeus australiens sauvés de l’omelette norvégienne et même un ministre des Finances versé dans la protection des rongeurs. Toutes ces histoires sont vraies. Kravetz les collecte, jour après jour, en épluchant la presse planétaire. Il tisse ainsi la chronique des riches heures des animaux du monde et célèbre l’immense chatoiement de la faune, la diversité des formes du vivant, l’énergie déployée par l’évolution pour explorer toutes les manières de se mouvoir, de communiquer, de s’aimer et de survivre. En face, le terne, l’unanime et uniforme acharnement de l’animal humain à ne s’entendre ni avec la Terre, ni avec les autres espèces, ni avec lui-même.

L'avis d'Émilie Chassevant, Ouest France
Source

La marche du monde animal n'a pas la couverture médiatique qu'elle mérite. C'est l'homme qui se taille la part du lion dans l'actualité. Depuis 2004, le grand reporter Marc Kravetz rééquilibre la balance dans Portraits d'animaux, sur France Culture. Des chroniques aujourd'hui éditées dans un recueil.

Il y raconte la vie de Bo, le locataire canin de la Maison-Blanche ; de Pierre, le manchot qui ne plonge plus sans sa combinaison de néoprène. Ou celle de Marjan, le lion de Kaboul.

Lui non plus n'a pas été épargné par la guerre civile. Croyant prouver sa bravoure, un moudjahidin le défia. L'homme n'y survécut pas. Par vengeance, son frère défigura Marjan avec une bombe à clous. Édenté et aveugle, le lion survécut à ses blessures. «Pour de nombreux Afghans, Marjan est le symbole du peuple» Sa mort, des années plus tard, fut célébrée comme un deuil national.

Les «bipèdes», comme il nous appelle, étonnent Kravetz. Il évoque cette chercheuse qui a fait de son chat un sujet d'étude (il adapte son miaulement à ce qu'il souhaite obtenir). Ou encore ces policiers nigérians qui ont jeté en garde à vue une chèvre «complice» de voleurs de voiture.

«Je veille à ne jamais ridiculiser les gens», précise Kravetz. Cette règle journalistique vaut aussi pour son bestiaire. Il fouille, recoupe les infos glanées sur Internet. Tout est vrai, c'est le plus surprenant !
On apprend qu'une grenouille aurait pu guérir nos maux d'estomac. Cette cousine australienne de la rainette couve ses oeufs dans son ventre grâce à une substance hormonale qui bloque ses acides digestifs. La science s'emballe : elle y voit la fin de nos ulcères ! Espoir de courte durée : l'espèce s'est éteinte à la fin des années 1970. «Dès qu'on perd une espèce, on perd un moyen d'en sauver d'autres.»

Tout est lié dans le vivant. Comme l'acacia, la fourmi et la girafe, dont la sauvegarde tient à un équilibre triangulaire. En mordant la langue des girafes, friandes d'épines, la fourmi protège l'acacia. Mais si l'on éloigne les prédateurs de leur plat favori, la fourmi se désintéresse de l'épineux. Elle laisse la place à d'autres insectes et l'arbre finit par mourir. «La biodiversité n'est pas qu'esthétique.»

Kravetz éveille notre curiosité. Si ses portraits d'animaux émerveillent, l'image qu'ils renvoient des hommes est désenchantée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire