La Renarde
de Hugues Douriaux
Nouvelle inédite
Mise à jour : ajout de l'extrait
de Hugues Douriaux
Nouvelle inédite
Mise à jour : ajout de l'extrait
A 47 ans, Nicole, qui vient de perdre brutalement son mari et dont les enfants sont partis, décide de se retirer loin du bruit de la ville dans sa maison familiale en Bourgogne. La solitude et la vie rude l'effraient un peu. Mais très vite, elle redécouvre la nature et ne tarde pas à renaître. Une magnifique histoire d’amour et un hymne à la vie.
La renarde, Hugues Douriaux, Editions Le grand livre du mois, 2007, 188 pages
Mon avis : Un excellent petit livre que je conseille à tous !
Pour en savoir plus, voir l'avis d'Enalla, lectrice.
A propos de l'auteur
Auteur de nombreux ouvrages de science-fiction, heroïc fantasy ou romans historiques, Hugues Douriaux a reçu le prix Julia Verlanger 1989 pour La Biche de la forêt d'Arcande.
(p55-p56) ../.. Je lève alors la tête et je découvre Renarde assise sur son derrière, sa queue ramenée sur ses pattes, qui me regarde, ses oreilles pointées vers l'avant. Je ne l'ai pas entendue venir, je ne l'ai pas vue. Elle n'était pas là l'instant d'avant et voilà qu'elle me tient compagnie, muette, vigilante, patiente. Je lui rends son regard, sans la fixer dans les yeux, car le Toine m'a appris que les animaux sauvages n'aiment pas ça. Je retiens mon souffle, je ne fais aucun geste brusque. Je ne parle pas, bien que mes lèvres me brûlent de demander à Renarde des nouvelles de ses renardeaux, s'ils poussent bien, s'ils ne la réveillent pas la nuit, s'ils ne se chamaillent pas entre eux.
Une heure passe parfois sans que Renarde ou moi ne bougions un cil. Mes lunettes s'embuent, mais je ne les essuie pas, de peur qu'un geste effarouche ma compagne. C'est une heure précise durant laquelle je communique avec la forêt plus encore que lorsque je m'y promène avec le Toine. Renarde, c'est l'âme de cette forêt, son essence, et j'ai l'immense privilège qu'elle m'offre d'y pénétrer. Renarde fait plus que me tolérer. Je sais qu'elle se satisfait de me voir, et j'ose croire que ce n'est pas uniquement dû à la viande que je lui offre. Je lui adresse mes pensées, je lui explique mentalement qui je suis, ce que je fais là, pourquoi la vie m'a blessée et le réconfort que m'apporte la certitude que, petit à petit, je m'intègre dans l'harmonie de cette forêt et de ses habitants.
Renarde me comprend-elle ? Je n'en sais rien et me refuse à argumenter sur la possibilité ou l'impossibilité d'une communication télépathique entre une veuve trop fragile et une renarde nourrissant sa portée. Je ne veux que vivre mon empathie avec Renarde, sans me poser de questions.
Enfin, au bout d'un temps, Renarde se dresse et, sur un dernier regard, regagne le couvert. Je me lève et je rentre chez moi. Renarde n'a pas pris la viande, mais je sais qu'elle le fera plus tard. Elle a ses pudeurs. Elle ne se montre pas mendiante en face d'un humain. ../..
La renarde, Hugues Douriaux, Editions Le grand livre du mois, 2007, 188 pages
Mon avis : Un excellent petit livre que je conseille à tous !
Pour en savoir plus, voir l'avis d'Enalla, lectrice.
A propos de l'auteur
Auteur de nombreux ouvrages de science-fiction, heroïc fantasy ou romans historiques, Hugues Douriaux a reçu le prix Julia Verlanger 1989 pour La Biche de la forêt d'Arcande.
Un extrait du livre
(p55-p56) ../.. Je lève alors la tête et je découvre Renarde assise sur son derrière, sa queue ramenée sur ses pattes, qui me regarde, ses oreilles pointées vers l'avant. Je ne l'ai pas entendue venir, je ne l'ai pas vue. Elle n'était pas là l'instant d'avant et voilà qu'elle me tient compagnie, muette, vigilante, patiente. Je lui rends son regard, sans la fixer dans les yeux, car le Toine m'a appris que les animaux sauvages n'aiment pas ça. Je retiens mon souffle, je ne fais aucun geste brusque. Je ne parle pas, bien que mes lèvres me brûlent de demander à Renarde des nouvelles de ses renardeaux, s'ils poussent bien, s'ils ne la réveillent pas la nuit, s'ils ne se chamaillent pas entre eux.
Une heure passe parfois sans que Renarde ou moi ne bougions un cil. Mes lunettes s'embuent, mais je ne les essuie pas, de peur qu'un geste effarouche ma compagne. C'est une heure précise durant laquelle je communique avec la forêt plus encore que lorsque je m'y promène avec le Toine. Renarde, c'est l'âme de cette forêt, son essence, et j'ai l'immense privilège qu'elle m'offre d'y pénétrer. Renarde fait plus que me tolérer. Je sais qu'elle se satisfait de me voir, et j'ose croire que ce n'est pas uniquement dû à la viande que je lui offre. Je lui adresse mes pensées, je lui explique mentalement qui je suis, ce que je fais là, pourquoi la vie m'a blessée et le réconfort que m'apporte la certitude que, petit à petit, je m'intègre dans l'harmonie de cette forêt et de ses habitants.
Renarde me comprend-elle ? Je n'en sais rien et me refuse à argumenter sur la possibilité ou l'impossibilité d'une communication télépathique entre une veuve trop fragile et une renarde nourrissant sa portée. Je ne veux que vivre mon empathie avec Renarde, sans me poser de questions.
Enfin, au bout d'un temps, Renarde se dresse et, sur un dernier regard, regagne le couvert. Je me lève et je rentre chez moi. Renarde n'a pas pris la viande, mais je sais qu'elle le fera plus tard. Elle a ses pudeurs. Elle ne se montre pas mendiante en face d'un humain. ../..
Merci ! Merci!!!! lire ce livre est un veritable plaisir . Je me suis meme surprise à rire tant les dialogues sont authentiquement du terroir. L'histoire est belle et bien que sérieuse pleine de joie de la découverte de la vie simple. L'auteur devrait persévérer dans ce style , il y reussit merveilleusement bien.
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire ! J'ai moi aussi adoré ce formidable petit livre qui mériterait d'être plus connu !
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