06 octobre 2012

Requiem pour un nouveau monde, de Maud Fauvel

Requiem pour un nouveau monde
Hommes et animaux,
essai sur un mieux vivre ensemble
de Maud Fauvel
préface de Georges Chapouthier

Mise à jour : ajout des extraits

Ce livre est un petit recueil de pensées diverses sur le monde animal et de petits gestes pratiques qu’au quotidien l’humain peut faire pour aider ses amies les bêtes, sans nécessairement faire partie d’une association, ni d’un courant religieux.

Psychologie, éthologie, histoire, gastronomie, droits de l’animal, questions religieuses et profanes y sont abordées, non sans humour… Avec aussi de multiples petits dessins, le lecteur est au centre de la question animale.

La préface est signée par le biologiste et philosophe Georges Chapouthier, également vice-président de La Fondation Droit Animal, éthique et sciences.

Requiem pour un nouveau monde, Maud Fauvel, Préface de Georges Chapouthier, Editions Plume de feux, 2011, 192 pages, nombreuses illustrations en couleur

Comment l'obtenir

Paru en décembre 2011, ce recueil de pensées, de pistes de réflexions, d'esquisses, de dessins (illustrations d'amis), de peintures, et de photographies concernant les animaux, leur condition sur cette terre, et leurs liens avec les humains, est disponible chez l'auteur au prix de 15€ (+ 3€ de frais de port), à l'adresse suivante (chèque à l'ordre de Maud Fauvel) :

Maud FAUVEL
Hôtel Grandval-Caligny
32, rue des Religieuses
50700 Valognes
06 68 36 45 95
e-mail : maudfauvel(at)gmail.com

A propos de l'auteur

Ecrivain normand de 34 ans, Maud Fauvel a un parcours peu classique : amateur de BD, jongleuse (balles, massues, torches enflammées), détective à l’ancienne, guide d’un vieil hôtel particulier, trompettiste autodidacte, titulaire d’une maîtrise d’Histoire et d’Archéologie médiévale, vierge consacrée pour le diocèse de Coutances, elle est passionnée par les animaux depuis son plus jeune âge, c’est ainsi qu’à sept ans, elle a décidé de ne pas manger ses amies les bêtes et que 27 ans plus tard elle leur dédie ce livre, aussi par amitié pour l’espèce humaine qu’elle supporte avec (plus ou moins ! de) patience...

Mon avis

Rédiger des avis n'étant pas mon point fort, voici plutôt un extrait de la belle préface de Georges Chapouthier, qui résume parfaitement mon opinion sur cet ouvrage.

../.. C'est un vibrant plaidoyer dans ce double sens que constitue l'admirable livre de Maud Fauvel. Agréablement illustré, élégamment écrit, bourré de réflexions et d'anecdotes, lisible par tous, il offre une promenade salutaire à travers les espèces animales, qui combine une requête bien argumentée pour leur respect avec un amour profond qui fleurit à chaque page. S'il veut être respectable, l'être humain doit en effet respecter et aimer les créatures qui partagent avec lui la Terre, et qui sont souvent plus faibles que lui. C'est là le point de départ de toute morale. Amie des bêtes, végétarienne convaincue, l'auteur forme ici le rêve de convaincre ses lecteurs que la non-violence appliquée, non seulement aux humains, mais aussi à leurs frères animaux, est la condition de la paix et de la morale.

Puisse-t-elle ainsi contribuer à guider notre société, qui en a tant besoin, vers davantage de morale et davantage d'amour.

Georges Chapouthier
Biologiste et philosophe


Pour en savoir plus
(Plusieurs livres ou auteurs ci-dessous figurent dans la bibliographie de "Requiem pour un nouveau monde".)

- Le site de la LFDA, La Fondation Droit Animal, éthique et sciences
- Kant et le chimpanzé, de Georges Chapouthier
- Humanité, animalité : quelles frontières ? de Jean-Claude Nouët et Georges Chapouthier
- Les droits de l'animal, de Jean-Marie Coulon et Jean-Claude Nouët
- Le grand massacre, d'Alfred Kastler, Michel Damien et Jean-Claude Nouet
- Des bêtes et des hommes, de J. Allen Boone
- Le langage des animaux, de Dorothée Koechlin de Bizemont et Jacques Lecomte
- Défense des animaux - Fernand Méry, de Francis Lescure
- Les animaux célèbres, de Michel Pastoureau


Quelques extraits du livre
Le jambon se révolte ! (p67)

Au Moyen Age, et jusqu’à l’Epoque Moderne (1), on infligea des procès aux animaux (condamnés dans presque tous les cas à mort) pour des « crimes » qu’ils auraient commis : cas de cochons ayant tué ou blessé un enfant, quand ce n’est pas mangé un bébé… ouaouh, le jambon se révolte !
Cela peut paraître ridicule aujourd’hui – aux yeux mêmes des auteurs du récent ouvrage sur ces procès (2) – mais lorsqu’on « euthanasie » un chien dit dangereux parce qu’il a mordu un enfant, ne fait-on pas la même chose, peu ou prou, que ceux qui infligeaient un procès à une bête, jugée comme un humain, sur les mêmes critères (3) ?
Soyons logiques ! Soit l’on dit que l’animal ne pense pas, n’agit pas, ne fait rien d’autre que par instinct, et dans ce cas on ne peut pas le juger, soit on dit qu’il pense, agit, prémédite, commet et on lui accorde ce « privilège » de « penser le mal » et de « le choisir » ?
Pour ma part, je crois qu’il pense, agit et commet (mais commet de façon involontaire), je ne pense pas qu’il prémédite comme un humain voulant faire le mal…
Ceux qui condamnaient les animaux les condamnaient comme des êtres humains.
Des voix s’élevaient, au XIIIème siècle, contre ces procès d’animaux, elles s’appuyaient sur un argumentaire précis mais qui, à mon sens, n’est pas suffisant. Philippe de Beaumanoir ne critiquait pas, ici, vraiment l’absurdité en soi de tuer des animaux mais critiquait le fait de les juger puis de les condamner alors qu’ils n’avaient pas le discernement : « les bêtes brutes n’ont la connaissance ni du bien, ni du mal » et « le discernement est une faculté qui manque aux bêtes brutes… »
C’est tellement plus commode, parfois, de les voir comme des choses non pensantes…
Ces procès font apparaître des thèmes religieux en vogue à l’époque, l’excommunication contre les bêtes et la question de « leur faculté de dévotion ».
« Certains critiquaient l’excommunication par l’Eglise de bêtes brutes. C’était de même nature que si quelqu’un voulait baptiser un chien ou une pierre (4) ». Merci de mettre un animal et un minéral sur le même plan (5). Enfin ! De plus, rien ne permet de laisser penser qu’on ne puisse pas baptiser un animal. Animal vient du mot âme, doué d’une âme (et pourquoi non ?) et doué d’un rapport au Créateur qui nous dépasse, nous autres, créatures…

(1) Moyen Age pris dans son acception historique 476-1492 et Epoque Moderne 1492 à 1789 (1789 à nos jours étant qualifiée par les historiens de ma génération comme Epoque Contemporaine).
(2) Charly Guilmard et Philippe Typhagne, Les animaux condamnés par la justice dans l’Histoire, « Bêtise » ou réalité ? éd. Fleur de lys, 2010
(3) Sauf qu’en l’occurrence, on tue l’animal sans autre forme de procès !
(4) In Les procès...
(5) J’ajoute qu’une pierre peut être consacrée, exemple, la première pierre d’une église.

Cette belle illustration de gorille est celle qui accompagne
le chapitre : Le jambon se révolte !
Elle est signée Myrtille Ballero
.


A pas d'escargot ! (p95)

Avons-nous déjà vu un escargot se promener tranquillement sous une bâche ou dans un pré, coquille en marche et antennes au vent avec, au bout, deux petits yeux concentrés ?
Si la réponse est oui, n'avons-nous pas aussi en tête l'enfant élevant un petit escargot dans une boîte, lui offrant une feuille de salade et l'observant avec des grands yeux émerveillés ?
Peut-être pensons-nous aux fameuses courses d'escargots, avec de gros chiffres sur la coquille de chacun des champions ?
Comment, dans ces conditions, lire une recette d'escargots de Bourgogne passés vivants au court-bouillon à la douzaine ?
N'y a-t-il donc aucun espace de réflexion possible, aucune espèce de compassion chez le Chef cuisinier, pourtant doué d'un coeur ?
A mon avis, mais je me trompe peut-être encore beaucoup sur l'humanité, s'il réfléchit deux minutes, il ne peut pas jeter de petites bêtes dans de l'eau bouillante (cf également les homards et autres crustacés) au nom du plaisir du palais...
J'ose l'espérer. Il y a moyen de faire de la grande cuisine, de la belle et délicieuse cuisine, sans tuer des animaux.
Ce n'est qu'une nouvelle habitude à essayer ! Prôner la cuisine végétarienne, ce n'est pas être un illuminé, c'est être doué de raison et faire un pas vers la paix. La grande Paix avec les autres êtres humains et les animaux commence par de petits gestes : un petit pas pour l'Homme, un grand pas pour l'humanité.

Respirer (p97)

Venue des profondeurs de la terre, la Mère est aussi celle du Ciel…
La prière des enfants de Dieu est aussi celle des animaux et de tous les êtres vivants, souffle du temps qui passe … (1)

(1) De la Terre et du Ciel, me dit le Seigneur.

Noël ! Noël ! (p117)

Noël et son cortège d'animaux abattus : chapons, poulets, canards et oies (pour le fameux foie gras), poissons de toutes sortes (dont les esturgeons pour les oeufs : caviar extrait d'un coup de couteau dextre du ventre de la pauvre mère esturgeon encore tremblante), coquillages (on pense aux huîtres avalées vivantes, alors là, certes, on ne peut pas dire qu'on a tué l'animal, ah, ah, ah, je ris jaune), requins (1) (dont on arrache l'aileron et qu'on rejette sans foi ni loi, agonisant à la mer), bisons, sangliers, cerfs, daims, cochons...
Vraiment, en ce temps de rappel de la naissance du Petit Enfant Jésus, seigneur de la Création, incarné en petit humain venu sur cette terre pour nous sauver, je trouve que cette débauche de tuerie, encore une fois pour le plaisir du palais, est une aberration au mieux et un crime organisé, au pire...

(1) Requins dont je rappelle ici l'importance pour les fonds marins, créatures intelligentes qui n'attaquent pas l'Homme d'ordinaire, contrairement aux légendes... Se reporter au splendide film Sharkwater de Rob Stewart, jeune Américain, défenseur des requins...

Un extrait en image
Le plaisir du palais (p82-p83)
Texte de Maud Fauvel
Illustration : Taureau à terre, de Myrtille Ballero


Petit reportage pour découvrir l'auteur
Emission "A chacun son histoire", Direct 8, 20mi


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