14 février 2013

Des signes dans la forêt, de Martine Camboulives

Des signes dans la forêt
Chimpanzés et communication
de Martine Camboulives

Des signes ou des singes ? Sémiologie ou simiologie ? Cet ouvrage - qui ne prétend à aucune expertise en primatologie - livre des observations de terrain sur des primates en voie de réinsertion en milieu naturel dans la Réserve de Conkouati (Congo) avec tout ce que cela suppose d'anthropocentrisme. Ces observations sont suivies de commentaires et d'interrogations sur l'interaction et l'intentionnalité telles qu'elles s'expriment sans le secours du langage.

Des signes dans la forêt, Martine Camboulives, Editions L'Harmattan, 2000, 124 pages

A propos de l'auteur

Martine Camboulives est orthophoniste à Paris. Spécialisée dans les pathologies lourdes, elle s'intéresse au langage non-verbal humain et animal

Au sommaire

Introduction
Carnets
- Sur la petite île
- Sur la grande île
Commentaires
I. Les actions individuelles
II. Les interactions
III. L'expression des émotions
Epilogue
Bibliographie

Pour en savoir plus

- Le site des Editions L'Harmattan
- Ce lien où vous pourrez feuilleter le livre
- Cet autre lien (avec des extraits différents)
- Le site de l'association HELP Congo
- Cet article : Comment les chimpanzés perçoivent la mort
que j'ai découvert grâce à Christine Chaume, du site : Résolument chiens et chats
- L'âge de l'empathie, de Frans de Waal
- De la réconciliation chez les primates, de Frans de Waal
- Le bon singe, de Frans de Waal
- Quand les singes prennent le thé, de Frans de Waal
- L'intelligence de l'animal, de Jacques Vauclair
- Le cri de l'espoir, de Jane Goodall
- L'école des chimpanzés, de Roger Fouts et Stephen Tukel Mills
- Le requiem des primates, de Nathalie Schwarz-Revol
- Le documentaire Le projet Nim, réalisé par James Marsh

Les premières lignes de l'introduction

Pendant toute l'année 1988, je suis partie vivre en Afrique. J'ai passé là-bas des moments très forts. J'y ai fait la connaissance de Gaston, chimpanzé de trois ans. Il m'a apprivoisée, tyrannisée - comme il le fait de tous ceux qui l'approchent -, et totalement captivée.

En 1989, je suis revenue à Paris. Pour moi, le monde avait changé. J'ai découvert que mes congénères ne sont pas ces visages pâles qui m'entourent. Ils ont des bras et des jambes poilus terminés par de longues mains pour s'agripper, ce dont ils ne se privent pas. Les idées fourmillent dans leurs têtes dures et, je crois, souvent leurs gestes devancent leurs idées. Ils détestent le monde ordonné et peuvent mettre à sac un espace vaste en quelques secondes ou piétiner avec délice un parterre de fleurs. Ils peuvent aussi, au petit matin d'Afrique, se prélasser sur le dos pendant des heures, clignant des yeux d'aise à sentir les rayons du soleil leur chauffer le ventre.

Je les ai aimés, admirés et surtout enviés. Ces sentiments m'ont beaucoup dérangée. Il m'a fallu les analyser, puis les confirmer. Pour cela, j'ai trouvé au Congo un projet de réinsertion dans leur environnement naturel de primates plus ou moins éclopés (en général saisis par des douanes, parfois confiés par leurs propriétaires).

Il s'agissait du projet HELP (Habitat Ecologique et Liberté des Primates), conçu, organisé et toujours principalement financé par une personne privée qui y consacre sa fortune personnelle dans le cadre d'une association à but non lucratif ayant pour objectif de sauver les primates. L'action de HELP au Congo comporte un volet nursery, où sont soignés les animaux blessés et les bébés, et un volet sanctuaire où les animaux sont progressivement réhabitués à une existence autonome. Ces deux volets s'inscrivent dans un programme plus vaste de protection totale de la faune et de la flore dans la Réserve de Conkouati, programme soutenu par le gouvernement congolais et diverses instances internationales.

A l'été 1992, je suis donc partie cinq semaines au bout de la lagune de Conkouati, à 200km au nord de Pointe-Noire.


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