30 mai 2013

Vers la sobriété heureuse, de Pierre Rabhi

Vers la sobriété heureuse
de Pierre Rabhi

(petite mise à jour de cette note pour vous informer
de la parution de ce livre au format poche)

"J’avais alors vingt ans, et la modernité m’est apparue comme une immense imposture."

Pierre Rabhi a en effet vingt ans à la fin des années cinquante, lorsqu'il décide de se soustraire, par un retour à la terre, à la civilisation hors sol qu'ont largement commencé à dessiner sous ses yeux ce que l'on nommera plus tard les Trente Glorieuses. Après avoir dans son enfance assisté en accéléré, dans le Sud algérien, au vertigineux basculement d'une pauvreté séculaire, mais laissant sa part à la vie, à une misère désespérante, il voit en France, aux champs comme à l'usine, l'homme s'aliéner au travail, à l'argent, invité à accepter une forme d'anéantissement personnel à seule fin que tourne la machine économique, point de dogme intangible. L'économie ? Ce n'est plus depuis longtemps qu'une pseudo-économie qui, au lieu de gérer et répartir les ressources communes à l'humanité en déployant une vision à long terme, s'est contentée, dans sa recherche de croissance illimitée, d'élever la prédation au rang de science. Le lien filial et viscéral avec la nature est rompu ; elle n'est plus qu'un gisement de ressources à exploiter - et à épuiser. Au fil des expériences de vie qui émaillent ce récit s'est imposée à Pierre Rabhi une évidence : seul le choix de la modération de nos besoins et désirs, le choix d'une sobriété libératrice et volontairement consentie, permettra de rompre avec cet ordre anthropophage appelé "mondialisation". Ainsi pourrons-nous remettre l'humain et la nature au coeur de nos préoccupations, et redonner, enfin, au monde légèreté et saveur.

Vers la sobriété heureuse, Pierre Rabhi, Editions Actes Sud, 2010, 142 pages

Présentation de l'éditeur

La crise actuelle met en évidence le fait que notre modèle de société arrive à ses limites et ne peut, sans préjudices graves et pour certains irréversibles, continuer à exercer son pouvoir absolu sur le monde. Le temps est venu de reconnaître que nos sociétés prospères ont, à condition d’y mettre de l’équité, largement de quoi satisfaire à leurs besoins matériels les plus indispensables à leur vie. Le temps est également venu de se demander comment nous allons globalement vivre avec moins d’argent, et non encore plus d’argent. Face à cette question, nous sommes loin d’être démunis, encore faut-il que nous l’acceptions comme principe de réalité irrévocable. Plutôt que nous démobiliser, la crise peut bien au contraire éveiller en nous des forces créatives insoupçonnées pour que nous puissions, ensemble, construire un monde satisfaisant pour la raison, le coeur et l’esprit. Lors de sa précandidature aux élections présidentielles de 2002 pour “une insurrection des consciences”, Pierre Rabhi avait fait de la "décroissance soutenable" de Nicholas Georgescu-Roegen l’argument central de sa campagne. Renonçant aujourd’hui à la formulation de ce grand économiste, qui suscite de nombreuses incompréhensions malgré sa pertinence, il en conserve la rigueur et propose la voie de la “sobriété heureuse”. Face à la société de la surabondance sans joie et non sans misère matérielle dans laquelle les pays dits développés sont enlisés, la “sobriété heureuse” représente une alternative réaliste. Force de libération physique et morale, elle est un acte politique de légitime résistance à cette formidable machine à détruire la planète et à aliéner la personne humaine. Le temps est venu de s’affranchir des réflexes boulimiques et du toujours plus, qui préparent un immense champ de ruines. Pour en avoir fait une option de vie depuis de nombreuses années, Pierre Rabhi nous fait part des actions concrètes menées en faveur de la sobriété, valeur d’équilibre et de bien-être. Il nous invite à une forme de simplicité et de gratitude qui, en s’épanouissant au plus profond de notre être, donne à notre présence au monde un sens et une légèreté singulière, celle de la sobriété tranquille et heureuse. De plus, cette option est à l’évidence un grand pas vers l’indispensable équité planétaire.

A propos de l'auteur

Agriculteur, écrivain et penseur français d’origine algérienne, Pierre Rabhi est un des pionniers de l’agriculture biologique et l’inventeur du concept “Oasis en tous lieux”. Il défend un mode de société plus respectueux des hommes et de la terre et soutient le développement de pratiques agricoles accessibles à tous et notamment aux plus démunis, tout en préservant les patrimoines nourriciers. Depuis 1981, il transmet son savoir-faire dans les pays arides d’Afrique, en France et en Europe, cherchant à redonner leur autonomie alimentaire aux populations. Il est aujourd’hui reconnu expert international pour la sécurité alimentaire et a participé à l’élaboration de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification. Il est l’initiateur du Mouvement pour la Terre et l’Humanisme. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Paroles de Terre, du Sahara aux Cévennes, Conscience et Environnement ou Graines de possibles, co-signé avec Nicolas Hulot.

L'avis d'un lecteur
Source

Indispensable

Un livre concis et très bien écrit qui analyse de façon très originale et très perspicace d'où viennent les problèmes environnementaux que l'on connaît aujourd'hui.
Indispensable pour se poser les bonnes questions et tenter de redonner du sens à notre vie sur Terre.
Ce livre redonne du souffle à tout ceux qui veulent agir, avec beaucoup d'encouragements et de conseils.

Pour en savoir plus

- Le site des Editions Actes Sud
- Un long entretien audio avec Pierre Rabhi
- Graines de possibles, de Nicolas Hulot et Pierre Rabhi
- L'esprit des vaches, d'Anna Evans, préfacé par Pierre Rabhi
- L'art de la simplicité, de Dominique Loreau
- Vivre simplement pour vivre mieux, de Philippe Lahille
- Petit traité de la décroissance sereine, de Serge Latouche
- La décroissance pour tous, de Nicolas Ridoux

Au sommaire

Avant propos
Première partie : Les semences de la rébellion
- Le chant du forgeron
- La désillusion
- Le déclin du monde paysan
Deuxième partie : La modernité, une imposture ?
- Le progrès : entre mythe et réalité
- La subordination au lucre
- Le bouleversement des repères universels
Troisième partie : La sobriété, une sagesse ancestrale
- Un village africain
- Nous sommes en 1985
- Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme
- Le lien avec le caractère sacré de la vie
Quatrième partie : Vers la sobriété heureuse
- La pauvreté en tant que valeur de bien-être
- L’autolimitation volontaire
- Un changement humain
- Pour une indignation constructive
- Des songes heureux pour ensemencer les siècles
Compléments
- Charte internationale pour la Terre et l'Humanisme
- Les différentes structures
- Rayonnement et perspectives d'avenir

L'avant-propos, par Pierre Rabhi

Depuis quarante-cinq ans j’ai engagé ma vie, avec le soutien et la connivence de Michèle et de notre famille, dans la voie de la sobriété. Je préfère par conséquent, plutôt que de me perdre dans des considérations ou des théories générales, témoigner des réflexions, des décisions, des initiatives que, chemin faisant, ce choix délibéré m’a inspirées. Ainsi, le principe “faire ce que l’on dit et dire ce que l’on fait” donnera un peu de cohérence et, je l’espère, de crédibilité à mon modeste témoignage. Celui-ci n’a d’autre ambition que de contribuer à une réflexion propre à éclairer des décisions qui ne pourront sans cesse être ajournées sans préjudice grave dans l’avenir immédiat, et plus encore à moyen et long terme. Cependant, quelle que soit la manière dont on aborde la modération en tant que nécessité incontournable, une certitude demeure : les limites qu’impose - par sa constitution même - la planète Terre rendent irréaliste et absurde le principe de croissance économique infinie. Irréaliste, si l’on applique les outils les plus élémentaires d’analyse, sur le plan tant physique que biologique, à l’organisation de la vie en tant que phénomène ; absurde, dès lors que l’on recourt à la simple logique d’une pensée libre de toute manipulation. Le système dominant, qui se targue de grandes performances, s’emploie surtout, en réalité, à dissimuler son inefficacité, qu’un simple bilan, notamment énergétique, mettrait en évidence. Cet examen révélerait également les contradictions internes d’un modèle qui ne peut produire sans détruire et porte donc en lui-même les germes de sa propre destruction. Le temps semble venu d’instaurer une politique de civilisation fondée sur la puissance de la sobriété. Un chantier exaltant s’ouvre, invitant chacune et chacun à atteindre la plus haute performance créatrice qui soit : satisfaire à nos besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains. Cette option libératrice constitue un acte politique, un acte de résistance à ce qui, sous prétexte de progrès, ruine la planète en aliénant la personne humaine. Et c’est la beauté de la nature, de la vie, et de l’oeuvre de l’homme dans sa dimension créatrice, qui devra nous inspirer tout au long des voies nouvelles que nous emprunterons.

La couverture de l'édition 2013
format poche


Un extrait du livre
Un document au format pdf de 7 pages devrait s'afficher ci-dessous.
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