27 février 2010

Le végétarisme, de Lionel Reisler

Le végétarisme
100 questions-réponses sur un mode de vie

de Lionel Reisler


En 100 questions-réponses, ce livre plein de ressources met le végétarisme à la portée de tous, pour s'initier ou pour comprendre.

Au sommaire

- Pourquoi choisir le végétarisme ?
- Comment devenir végétarien ?
- Quelle est la structure d'un menu sans viande ?
- L'apport en protéines est-il suffisant ?
- Le régime végétarien convient-il aux sportifs, aux enfants... ?
- Comment s'organiser au quotidien ?

Le végétarisme, Lionel Reisler, Editions La Plage, 2002, 125 pages

A propos de l'auteur

Lionel Reisler est fondateur de l'association "Alliance végétarienne", principale association de végétariens en France, et rédacteur en chef du journal de l'association.

Pour en savoir plus : le site Alliance végétarienne.

26 février 2010

Sans viande et très heureux, de François Couplan

Sans viande et très heureux
Mieux vivre en devenant végétarien

de François Couplan


On peut vivre sans manger de viande. Et même vivre très bien. Il est maintenant établi que la viande n'est pas indispensable, et qu'au contraire son abus peut être dangereux pour la santé. Sans compter que sa qualité est souvent mise en doute. On peut être en droit de s'inquiéter !

A l'inverse, le corps médical a maintenant pris conscience que les légumes protègent contre de nombreuses maladies. Et il est avéré qu'une alimentation à base de végétaux, à condition d'être équilibrée, exclut tout risque de carence.

Le plaisir est également au rendez-vous : les produits végétaux sont innombrables et, bien cuisinés, ils sont une des bases de la gastronomie. D'ailleurs certains des plus grands chefs cuisiniers ne font-ils pas aujourd'hui l'apologie des légumes, des plantes ou des condiments ?

Vous trouverez ici des éléments concrets et de nombreuses recettes pour vous permettre de découvrir une alimentation à la fois saine, savoureuse, équilibrée et bon marché. Se nourrir sans viande peut, à condition de savoir s'y prendre, présenter tous ces avantages.

C'est aussi la découverte d'une nouvelle façon de penser, de concevoir le monde, plus douce et plus harmonieuse.

Sans viande et très heureux, François Couplan, Editions Edisud, 2006, 207 pages

A propos de l'auteur

François Couplan est spécialiste des utilisations traditionnelles des plantes sauvages et cultivées, qu'il a étudiées sur les cinq continents. Ethnobotaniste, il enseigne depuis 1975 les usages des plantes sous forme de stages pratiques sur le terrain. Auteur de nombreux ouvrages sur les plantes et la nature, il contribue régulièrement à divers magazines et collabore dans plusieurs pays avec de grands chefs cuisiniers à la réhabilitation des saveurs oubliées.

Site de François Couplan

25 février 2010

Sales bêtes ? Respectons-les, d'Allain Bougrain Dubourg

Sales bêtes ?
Respectons-les
d'Allain Bougrain Dubourg

Trafics de chiots, braconnages qui se pérennisent, poules confinées en batteries, abeilles menacées par des produits chimiques... Jusqu'à quand les animaux paieront-ils un aussi lourd tribut à nos exigences de production et à nos habitudes de prédateurs ? A la demande du Président de la République, le Ministère de l'Agriculture a engagé un travail de réflexion sur la protection animale. Cette initiative, baptisée "Rencontres animal et société", a fait renaître l'espoir de voir nos "voisins de planète" enfin respectés. Dans cette remarquable enquête, Allain Bougrain Dubourg fait le bilan des avancées et des échecs de la cause animale. Les actions entreprises sont d'importance : enquêtes multiples, procès engagés par les associations de protection animale, soins à la faune sauvage en détresse, opérations commando ou encore demande de modification du code civil... Mais les résultats sont-ils à la hauteur des espérances ?

Sales bêtes ? Respectons-les, Allain Bougrain Dubourg, Editions Arthaud, 2008, 203 pages

A propos de l'auteur

Allain Bougrain Dubourg est un homme de combat. Vingt ans après son émission Animalia, le journaliste milite toujours pour la protection de la nature. Président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, il compte parmi les personnalités marquantes dans le domaine de la protection des espèces animales. Il a été l'un des acteurs du "Grenelle de l'environnement" et des "Rencontres animal et société".

Pour en savoir plus

- L'analyse du livre, par la LFDA, La Fondation Droit Animal
- D'autres livres du même auteur
- Un éternel Treblinka, de Charles Patterson
- A nos frères les animaux, de Geneviève Coupeau
- Les rubriques Exploitations et Droits - Ethique

Sommaire

- Introduction
- Tous des bêtes ?
- Le poids des mots
- Opérations commando
- Théodore Monod et autres "savanturiers"
- Dog connection
- L'arène et l'Hémicycle
- Une batterie de misères
- Les pseudo-Raboliot
- Le renard, ce mal-aimé
- Le droit à l'observation
- L'affaire Cannelle
- L'agonie des bébés phoques
- Les abeilles en otage
- Le prix du vivant
- Rencontres improbables


Sales Bêtes ?
par jeromelescure

Quelques extraits du livre

Chapitre - Tous des bêtes ?

p27 ./. En droit français, le 'Code civil' juge que l'animal n'étant pas une personne, il ne peut être qu'un bien. Or, comme les biens en question sont "meubles ou immeubles", l'animal se voit relégué à ce médiocre statut. ./.

Chapitre - Le poids des mots

p39 ./. Dans un autre genre, chacun s'est félicité de "la cravache d'or", récompensant les mérites d'un valeureux jockey. A-t-on seulement réfléchi au sens de l'hommage : une cravache ! Où est la prétendue compassion entre le cavalier et sa monture ? Retenir un objet coercitif pour valoriser l'homme prouve le peu de cas que l'on fait de l'animal. Pourquoi ne pas avoir choisi "le sabot d'or", "la crinière d'or", que sais-je encore ?

"L'éperon", qui gratifiait l'initiation à l'équitation, n'est guère plus satisfaisant. Comment les responsables équestres ont-ils pu choisir un tel objet qui laboure les flancs de l'animal pour "diplômer" les jeunes cavaliers ? A l'évidence, la communion qui doit théoriquement constituer la base des relations entre le cavalier et le cheval reste bien méprisée au regard de "l'éperon", générant une domination brutale sur l'animal. Si le terme apparaît encore ici ou là, il a fort heureusement été remplacé par le "galop" qui correspond davantage à une distinction acceptable. ./.

Chapitre - Opérations commando

p46-p51 Prescription oblige, je peux désormais avouer m'être engagé dans des opérations peu (ou pas !) conformes au droit. Il ne s'agissait pourtant pas d'erreurs de jeunesse, mais simplement de révoltes qui me semblaient autoriser une réaction légitime et nécessaire. Depuis, je suis devenu un légaliste... frustré.
Revenons à la fin des années 1970, alors que le tir aux pigeons vivants fait recette dans le bois de Boulogne.
Un club permet à ses membres triés sur le volet de se soulager périodiquement en abattant des volatiles lâchés face à eux par de jeunes petites mains. Les mêmes récupéreront les cadavres ou les blessés après chaque salve.
La démarche n'est pas sans rappeler les ramasseurs de balles officiant non loin, à Roland Garros. Paule, qui signe à l'époque "Le billet d'une emmerdeuse" chaque semaine dans Charlie Hebdo, me signale ce club très particulier dont j'ignorais complètement l'existence. "Nous ne pouvons pas laisser faire ces salauds ", ajoute Paule avec une détermination qui ne souffre aucune discussion. Nous décidons alors "l'opération commando".
Deux complices acceptent de se joindre à nous. Après quelques jours de repérage, permettant d'apprécier les habitudes du club et la situation précise des lieux, nous décidons d'agir lors d'une belle nuit de printemps. Passant les clôtures, nous atteignons rapidement les volières qui emprisonnent plusieurs centaines de futures victimes, tandis qu'une soirée avec orchestre couvre les bruits de notre avancée. Chacun d'entre nous découpe méthodiquement les grillages. Chaque coup de pince réveille davantage les pigeons qui ne tardent pas à s'agiter. Un trou béant leur permet déjà de gagner la liberté, mais trop peu d'entre eux approchent de l'issue. Ils sont au moins aussi terrorisés que nous. En pénétrant à l'intérieur de la volière, je parviens pourtant à en pousser le maximum vers l'extérieur. Les envols désordonnés provoquent un tintamarre qui me paraît assourdissant... les réjouissances musicales d'à-côté parviendront pourtant à étouffer les bruits de notre opération.
Le lendemain, avec une équipe d'Antenne 2, je "couvrais" l'événement en accompagnant le directeur du club sur les lieux du délit. Ce dernier, sûr de son bon droit, condamnera "l'acte inqualifiable", tandis que j'apercevais la pince coupante que j'avais perdue la veille après notre départ précipité...
L'affaire aura le mérite de révéler au grand public cette pratique d'un autre temps, grâce à une presse plutôt acquise à notre action.
Quelques semaines plus tard, les élus et la préfecture condamneront cette pratique.
Le tir aux pigeons vivants se perpétuera pourtant dans le Nord. Des manifestations réunissant de nombreuses associations de protection animale viendront finalement à bout de l'abattage sommaire des colombidés. Et, l'interdiction sur l'ensemble du territoire suivra sans tarder ces premières dispositions.
Ainsi donc, alors que le "devoir d'ingérence" ou "l'incivilité de circonstance" n'avaient pas encore secoué les consciences, je constatai que la fin pouvait parfois justifier les moyens.

Fort de ce passe-droit moral, je poursuivais sans état d'âme (ou presque) sur les chemins ambigus de l'illégalité, au nom de la bonne cause.
Le souvenir du lieu et de l'époque reste vague, mais je conserve l'image de ces bâtiments isolés en pleine campagne. A l'intérieur des dizaines de chiens, autant de chats, quelques singes et autres animaux de laboratoire. En fait, aucun d'entre nous ne connaissait précisément la densité et la nature des animaux, pas plus que l'organisation et l'aménagement des cages. Nous savions seulement que le site conservait de futures victimes. Et il n'en fallait pas davantage pour nous motiver.
Une partie du groupe avait pour mission de se positionner en sentinelle, en périphérie du site, tandis que nous devions intervenir dans les plus brefs délais en kidnappant les animaux. Un vétérinaire, chargé d'administrer des calmants aux chiens, multipliait les piqûres, nous n'avions plus qu'à porter les animaux endormis vers des camionnettes prêtes à partir.
Je revois ces pauvres bêtes terrorisées derrière leurs barreaux. Je ressens cette odeur improbable : le "propre" panaché de crasse. La crasse n'apparaissait pas, elle était insidieuse et transpirait seulement par l'enfermement, la misère, la promiscuité des bêtes. Je me rappelle notre révolte. Je n'ai pas oublié notre silence pesant, les mots justes pour une efficacité maximale... En moins d'une heure, le sinistre lieu sera vidé de ses occupants.
Le lendemain, une fois encore, la presse révélera notre opération en rouvrant le dossier de l'expérimentation animale.
Certes, l'illégalité de la démarche sera condamnée, mais l'indispensable réflexion sur l'utilisation des animaux de laboratoire s'imposera aux Autorités. Et les méthodes évolueront... lentement, trop lentement. Mais elles évolueront !

Bien plus tard, c'est l'abattoir de Nice qui me conduira à enfreindre le droit.
On m'avise qu'une jument en provenance de Pologne a mis bas une superbe pouliche dans le wagon qui la conduit à la mort. Mon informateur est écoeuré. Je le suis tout autant.
Croyant en mon influence, on me demande d'intervenir auprès du cabinet du ministre de l'Agriculture pour tenter l'ultime grâce. Le règlement interdit, en effet, à tout animal vivant entré dans un abattoir d'en ressortir autrement que sous forme de... carcasse.
Sensible à cette douloureuse mais si belle aventure, le cabinet de Michel Rocard, alors ministre de l'Agriculture, m'affirme qu'il fera exception. La jument et sa pouliche seront graciées, m'assure-t-on.
J'avise immédiatement mon informateur (qui souhaite conserver l'anonymat), en me réjouissant d'un épilogue aussi heureux. En réalité, la direction de l'abattoir de Nice refusera de changer le règlement sans une lettre écrite du Ministère. Or, ce dernier préfère s'en tenir à des interventions téléphoniques... Je plaiderai à nouveau en haut lieu sans qu'aucune des parties ne veuille soit formuler l'ordre par écrit, soit l'admette par téléphone.
Trois mois plus tard, alors que j'étais auprès de Brigitte Bardot qui suivait attentivement l'affaire, j'apprends par mon informateur que la jument doit "passer au couteau" le lundi matin, à la première heure. Il me reste 48 heures pour agir. Une seule solution s'impose : il faut enlever la jument.
Avec un ami restaurateur, nous partons, flanqués d'un van en attelage, direction l'abattoir de Nice. J'en ai les plans et je retrouve sans difficulté la jument et sa pouliche que nous baptisons Polka.
Alors que nous scions la lourde chaîne qui ferme un lointain portail de l'abattoir, un employé, fourche en main, nous découvre en plein casse. Nous nous retrouverons conduits manu militari à la gendarmerie de Nice, tandis que l'affaire fera le tour des rédactions. Michel Rocard finira par gracier la jument et Polka ! Une première qui n'a malheureusement guère fait jurisprudence... ./.

Chapitre - Une batterie de misères

p90-p91 ./. On se satisfait de 550cm² par poule, soit moins que la surface d'une feuille A4 (21cm x 29.7cm). Et rentabilité oblige, 4 à 5 volailles doivent coexister sans pouvoir ni marcher, ni ouvrir leurs ailes. Tout juste peuvent-elles se retourner.

Est-il admissible de tolérer un pareil supplice ? J'ai vu les doigts de ces volailles coincés dans les grillages, leurs griffes ayant poussé démesurément faute de pouvoir gratter le sol. J'ai constaté la promiscuité entraînant l'agressivité. C'est si vrai que les éleveurs coupent les becs (sans anesthésie) pour limiter les effets secondaires. J'ai observé ces bêtes tétanisées par des conditions de vie ne respectant pas les plus élémentaires besoins physiologiques et psychologiques. Les poules pondeuses paient sûrement le plus lourd tribut à cette industrie surréaliste. En France, sur les 50 millions de poules destinées à la ponte, 80% sont détenues dans ces misérables cages en batterie. ./.

p92 ./. En 2001, près de 90% des 300 millions de poules pondeuses de l'Union européenne subissaient l'odieux quotidien des élevages en batterie. ./.

Chapitre - L'agonie des bébés phoques

p154-p155 ./. Le gouvernement [canadien] a interdit de survoler la zone de chasse à moins de 600 mètres d'altitude et d'approcher un phoque à moins de 800 mètres afin de... ne pas perturber les naissances. En d'autres termes, il est interdit d'observer les phoques mais le massacre reste autorisé ! ./.

Chapitre - Rencontres improbables

p197-p198 ./. Quelques jours plus tard, les "Rencontres animal et société" reprennent leur routine sans impulsion nouvelle. Brigitte Bardot, avec qui je fais le point en lui signifiant - malgré tout - l'espoir de progrès me rappelle à la lucidité : "Tu n'obtiendras rien ! Les rencontres sont une mascarade...". Difficile de lui faire valoir le contraire. Pourtant, je veux croire, espérer la lucidité, la rupture.
Nous voilà fin juin. Le ministère a prévu de rendre ses conclusions le 8 juillet. Il faut tenter de renégocier en urgence, d'obtenir à l'arraché quelques mesures indispensables. Les Rencontres "off" se dessinent. Lors d'un déjeuner au ministère de l'Agriculture, on me communique les 10 "propositions phares" et les 35 mesures qui pourraient être retenues. Je suis d'autant plus effondré que je me sens complice. Mon investissement a donc conduit à des dispositions aussi médiocres qu'une circulaire rappelant l'obligation de disposer d'équipement de contention pour l'abattage ? Que la réédition d'un livret de responsabilisation à destination des nouveaux acquéreurs d'animaux de compagnie ? Qu'un programme de formation pour les sacrificateurs rituels ? Que l'inventaire des cirques présentant des animaux ? La liste pathétique n'est pas close. Mais certaines mesures "révolutionnaires" méritent qu'on s'y attarde.
La tauromachie, par exemple. Nous espérions naïvement qu'elle pourrait être interdite aux mineurs (voir chapitre "L'arène et l'Hémicycle"). Ce voeu improbable se traduit par l'article 26 intitulé : "Promouvoir les bonnes pratiques (sic) dans la corrida et les jeux taurins." En clair, il s'agit de rédiger un guide des bonnes pratiques (re-sic) et un guide d'inspection... Pathétique. Victor Hugo, qui fut l'un des premiers parlementaires à plaider pour la cause animale dans l'Hémicycle, doit se retourner dans sa tombe. II me manque. Je le souhaiterais porteur des valeurs qui m'animent. Lui qui a su défendre Cosette de manière si bouleversante, saurait insuffler l'élémentaire dignité capable de faire évoluer la société. Faute de cet humanisme, on accepte l'utilisation des animaux sauvages dans les cirques, on se satisfait des méthodes d'élevage surréalistes, on pérennise les combats de coqs... Quelle conscience nous anime en ce début de XXIe siècle ? ./.

p200-p201 ./. L'abattage rituel refuse toujours l'étourdissement des animaux avant leur saignée. C'est ainsi qu'un boeuf peut agoniser durant sept minutes avant d'en finir avec la vie. Brigitte Bardot et l'OABA, qui demandent depuis plus de deux décennies l'étourdissement préalable, avaient pourtant obtenu le soutien du président du Conseil français du culte musulman.
En son temps, Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur (et des Cultes) avait également promis de réviser le dossier. L'affaire est à nouveau reportée. ./.

Quelques citations relevées au fil des pages

"On ne vous demande pas de les aimer, on vous demande de leur foutre la paix." - Paule Drouault

"Tant que les hommes massacreront les bêtes, ils s'entretueront." - Pythagore

"Le jour viendra où le fait de tuer un animal sera condamné au même titre que celui de tuer un être humain." - Léonard de Vinci

"Les bêtes ne sont pas si bêtes que l'on pense." - Molière

Blaise Pascal s'insurge contre la misère de la condition humaine sans oublier celle de l'animal : "Nos amis les chiens ne nous font de la peine que lorsqu'ils meurent".

"Un seul oiseau est en cage et la liberté est en deuil". - Jacques Prévert

"Torturer un taureau pour le plaisir, pour l'amusement, c'est beaucoup plus que torturer un animal. C'est torturer une conscience." - Victor Hugo

24 février 2010

Au service des bêtes, de Jacques Lannier


Au service des bêtes

de Jacques Lannier


Capitaine de gendarmerie, Jacques Lannier s'indigne des mauvais traitements infligés aux animaux sauvages et domestiques. Tout au long d'une carrière militaire, il a oeuvré sans cesse pour que toutes les bêtes soient respectées et protégées. "Au service des bêtes" reçut le grand prix littéraire de la SPA.

Parmi les thèmes abordés : Les animaux abandonnés, martyrisés, les bêtes d'abattoir, le gibier, les animaux d'exposition, la pollution, la loi, les bonnes volontés, vers une charte animale, etc.

Au service des bêtes, Jacques Lannier, Editions France-Empire, 1974, 284 pages

23 février 2010

Les animaux malades de l'homme, de Philippe Diolé

Les animaux malades de l'homme
de Philippe Diolé

préface de Jacques-Yves Cousteau


Ce livre, précédé d’une préface du Commandant Jacques-Yves Cousteau, entraîne le lecteur sur la piste des bêtes : dans le monde entier, mais aussi à travers la Préhistoire et l’Histoire et jusqu’aux origines de l’esprit humain.

Le civilisé du XXème siècle, qui a massacré ou évincé ses compagnons, qui a détruit leur habitat, ne se résigne pas à leur disparition. Il pleure sur les bébés phoques, il sauve les baleines, dépense des milliards pour protéger les derniers tigres. il a mauvaise conscience envers la nature d’où il est issu.

En suivant pas à pas les visiteurs des jardins zoologiques, des réserves et des parcs nationaux, Philippe Diolé apporte la preuve que les hommes d’aujourd’hui font toujours supporter à l’animal le poids de leur tendresse frustrée, de leur sadisme ou de leurs rêves d’héroïsme et de gloire. Jamais l’ambiguité de cet amour n’a influé aussi profondément sur les esprits et sur les mœurs.

De Thoiry à Nairobi, des familles entières roulent, pare-chocs contre pare-chocs, devant des lions somnolents, des ours mendigots et des zèbres ventrus. Ceux qui défilent et ceux qui les regardent passer souffrent du même mal : les uns et les autres ont perdu leur milieu naturel, voire leurs raisons de vivre.

Après avoir fait l'inventaire des faux remèdes et des législations illusoires, Philippe Diolé trace les grandes lignes d'un "nouveau contrat" : respecter l'individualité des bêtes, définir leurs droits et leurs libertés, imposer des limites à nos caprices et à nos tyrannies, c'est franchir une nouvelle étape de la morale. Faire progresser l'homme est sans doute le plus sûr moyen de sauvegarder l'animal.

Les animaux malades de l'homme, Philippe Diolé, Editions Flammarion, 1974, 329 pages

22 février 2010

L'enfer des animaux, de Gilbert Picard

L'enfer des animaux
de Gilbert Picard
préface de Brigitte Bardot

Un milliard d'animaux sont tués en France chaque année. Le Français prédateur ? Eh oui... Il égorge 850 millions de bêtes pour se nourrir. Il tire 60 millions de lapins et autre gibier. Il sacrifie 7 millions de chiens, singes, etc. pour les expériences de Iaboratoires. Si on ne freine pas ce massacre aberrant, c'est tout l'equilibre de la vie qui sera compromis... Etrange paradoxe ! Les Français par ailleurs dépensent 30 milliards de francs pour leurs animaux domestiques !

Gilbert Picard, journaliste professionnel, chef d'un service d'information à Radio France, est aussi un ami des animaux. Après "L'enfer des sectes" et "La France envoûtée", il s'attaque cette fois à un phénomène de société plus proche de nous encore. Et sans doute plus crucial. Sans aucune sensiblerie mais sans complaisance, il nous entraîne dans l'enfer des animaux. Un livre document et un grand reportage sur les abattoirs, les laboratoires où l'on pratique la vivisection, les élevages concentrationnaires en batteries. II nous fait découvrir les agissements des trafiquants d'animaux. Il nous dévoile les coulisses des corridas, des cirques, des zoos, et même des réserves dites naturelles.

C'est aussi un plaidoyer pour nos amies les bêtes. Comme le dit l'auteur : "Les animaux n'ont que leur regard pour se faire comprendre. Cessons de détourner les yeux..."

"... On ne peut convaincre les convaincus, mais on peut sensibiliser les autres ! Cest le but de ce livre, courageux jusqu'à l'extrême... Le droit à la vie et à l'humanité pour tous les animaux, c'est mon combat, et je me battrai jusqu'à ce qu'on leur rende justice..."
Brigitte Bardot

L'enfer des animaux, Gilbert Picard, Editions Fleuve Noir, 1986, 237 pages

21 février 2010

Les animaux-soldats, de Martin Monestier

Les animaux-soldats
Histoire militaire des animaux
des origines à nos jours

de Martin Monestier

Les hommes, non contents de se faire la guerre tout au long des siècles, ont dressé des animaux à leur image afin que ceux-ci participent aux luttes armées.

Des oies du Capitole aux dauphins de la marine américaine, en passant par les éléphants d'Hannibal et à ceux des Khmers rouges, les renards hébreux, les chiens de guerre japonais, les rats du Mossad, les pigeons, les ânes, les otaries, les chevaux, etc., peu d'animaux ont échappé à l'embrigadement.

Pendant la Première Guerre mondiale, plus de 14 millions d'animaux furent enrôlés dans les armées belligérantes, et 120.000 d'entre eux décorés pour faits de guerre. Le second conflit mondial verra 30 millions d'animaux servir sur tous les terrains d'opération. Aujourd'hui, les laboratoires militaires de para-psychologie animale continuent à étudier le comportement des animaux pour les éventuelles guerres à venir.

Martin Monestier, avec force documents - pour la plupart inédits - à l'appui, évoque, depuis les origines jusqu'à nos jours, les missions et les actes d'héroïsme de ces auxiliaires malgré eux des armées.

Les animaux-soldats, Histoire militaire des animaux des origines à nos jours, Martin Monestier, Editions Le Cherche Midi, 1996, 252 pages

A propos de l'auteur

Autodidacte, maladivement curieux, encyclopédiste du bizarre, archéologue du pire, briseur de tabous, rien n'arrête Martin Monestier dans sa quête de l'inimaginable, du scandaleux et de l'occulte. Livre après livre, cet enquêteur de l'extrême pousse l'érudition des incongruités et des extravagances humaines à son comble et révèle ainsi une histoire du monde telle qu'on ne l'a jamais écrite. "Encyclopédiste des comportements, de nos travers, de nos perversités, Martin Monestier s'est fait une spécialité du témoignage par KO", dira un de ses confrères. C'est le cas, cette fois encore, avec cet ouvrage insolite. Ses nombreux livres, au carrefour des sciences humaines et du journalisme, sont tous des oeuvres de référence, sans cesse réédités et traduits en de nombreuses langues.

Au sommaire

- Cruauté et imagination au pouvoir
- Les animaux et l'esprit guerrier
- Les chiens de guerre, trente siècles de services
- Les pigeons voyageurs, de Noé jusqu'à la guerre du Golfe
- Anes, mulets et boeufs, de toutes les campagnes
- Les éléphants

Pour en savoir plus

- Le site des Editions Le Cherche Midi
Du même auteur
- Les animaux célèbres
- Sachez parler à vos plantes
- Pouvoirs cachés et langages secrets des fleurs

Documentaire
Les chiens de guerre du Pacifique





Les animaux dans la guerre - Les pigeons


Les animaux dans la guerre - Les chevaux


Les animaux dans la guerre - Les mulets


Les animaux dans la guerre - Les dromadaires


Les animaux dans la guerre - Les boeufs


Les animaux dans la guerre - Les éléphants


Les animaux dans la guerre - Les insectes


Les animaux dans la guerre - Les mascottes


Les animaux dans la guerre - Symbolique


Les animaux célèbres, de Martin Monestier

Les animaux célèbres
Histoire encyclopédique,

insolite et bizarre,

des origines à nos jours

de Martin Monestier


"Tous les animaux ont un comportement décent...
hormis les hommes."


Anecdotes véridiques, récits historiques, témoignages, faits divers insolites mais attestés qui mettent en scène des animaux en en montrant les points communs avec l'homme. L'auteur évoque des animaux ayant fait preuve de sentiments (fidélité, amour, rancune...), sacrifié leur vie pour leur maître, appartenu à des célébrités, effectué des exploits sportifs ou guerriers, inspiré les arts.

Depuis le commencement du monde, d’innombrables événements historiques, grands ou petits, mettent en relief l’indéniable influence des animaux sur le cours des choses et des existences humaines. Les animaux ont été des vedettes adulées de toutes les formes de spectacle. Ils se sont distingués dans les exploits sportifs, et bien sûr au cours de toutes les guerres depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Dans les arts, à toutes les époques, ils ont fortement influé sur les peintres, les musiciens et les gens de lettres. On a vu des animaux bénéficier de testaments mirobolants ou encore se porter candidats à des élections démocratiques. Tantôt compagnons de misère, tantôt sujet de grandeur pour leur maître, ils ont aussi été martyrs, sacrifiés au nom de la science, de la religion et de la superstition. S’ils ont souvent été des protecteurs zélés de leur entourage, ils ont aussi mis leur force, leur intelligence et leur instinct au service du crime et de la délinquance.

A travers une énorme quantité d’anecdotes véridiques, de récits piquants, de témoignages hallucinants mais confirmés, de faits divers insolites mais attestés, les animaux démontrent qu’ils connaissent non seulement l’amour, la fidélité et l’abnégation, mais également la rancune, la vengeance, la violence et même le mensonge, pour certains.

Les animaux célèbres, Martin Monestier, Editions Le Cherche Midi, 2008, 493 pages

A propos de l'auteur

Autodidacte, maladivement curieux, encyclopédiste du bizarre, archéologue du pire, briseur de tabous, rien n'arrête Martin Monestier dans sa quête de l'inimaginable, du scandaleux et de l'occulte. Livre après livre, cet enquêteur de l'extrême pousse l'érudition des incongruités et des extravagances humaines à son comble et révèle ainsi une histoire du monde telle qu'on ne l'a jamais écrite. "Encyclopédiste des comportements, de nos travers, de nos perversités, Martin Monestier s'est fait une spécialité du témoignage par KO", dira un de ses confrères. C'est le cas, cette fois encore, avec cet ouvrage insolite. Ses nombreux livres, au carrefour des sciences humaines et du journalisme, sont tous des oeuvres de référence, sans cesse réédités et traduits en de nombreuses langues.

Voir aussi, du même auteur

- Les animaux-soldats
- Sachez parler à vos plantes
- Pouvoirs cachés et langages secrets des fleurs

Les animaux célèbres, de Michel Pastoureau

Les animaux célèbres
de Michel Pastoureau


Longtemps délaissé par les historiens, abandonné aux recueils d'anecdotes et à la "petite histoire", l'animal est aujourd'hui un objet d'étude à part entière. Celle-ci se situe même à la pointe de la recherche et au carrefour de plusieurs disciplines.

En prenant l'exemple de 40 animaux célèbres (à un titre ou à un autre), Michel Pastoureau met en valeur tout ce que l'étude des rapports entre l'homme et l'animal peut apporter à l'histoire sociale, économique, religieuse, culturelle et symbolique.

Chaque chapitre est consacré à un animal et se compose de deux parties : un exposé des faits et des traditions le concernant, et un commentaire historique s'efforçant d'en cerner le contexte et les enjeux. Parmi les animaux étudiés, certains ont réellement existé (les éléphants d'Hannibal, la bête du Gévaudan), d'autres sont empruntés à la Bible (l'arche de Noé, la baleine de Jonas) ou à la mythologie (le Minotaure, le cheval de Troie), d'autres encore à la littérature (Renart) et aux images (Mickey, Donald), d'autres enfin au monde des emblèmes (le léopard anglais), des objets (l'ours en peluche) et des rêves (le monstre du loch Ness).

Les animaux célèbres, Michel Pastoureau, Editions Arléa, 2008, 330 pages

20 février 2010

La vie privée des animaux de compagnie, de Marc Traverson

La vie privée des animaux de compagnie
de Marc Traverson


Ils sont plus de 35 millions en France. Chiens, chats, hamsters, canaris - ou serpents - font partie de notre univers affectif, sociologique et économique... au même titre parfois que nos enfants. De l'animal-Kleenex jeté lorsqu'il encombre au chat persan en transit permanent entre deux instituts de toilettage, de Médor qui déprime à Sultan qui régente la maisonnée, la cohabitation homme-animal est souvent complexe, victime des excès d'anthropomorphisme et d'une méconnaissance de la nature animale.

Vétérinaire, Marc Traverson porte un regard critique et amusé sur la société des animaux familiers, sur les travers qu'ils suscitent chez leurs maîtres et sur tous les malentendus qui font des bêtes nos égaux ou nos doubles. Sans vouloir fournir un traité d'éducation de nos compagnons à quatre pattes, il montre par mille anecdotes aussi drôles que révélatrices ce qu'un maître ne doit jamais faire s'il veut éviter des situations inextricables et vivre en bonne entente avec son animal familier.

La vie privée des animaux de compagnie, Marc Traverson, Editions Albin Michel, 1992, 252 pages

19 février 2010

Avec l'amour en prime, de Francis Lescure

Avec l'amour en prime,
Un vétérinaire raconte...

de Francis Lescure


Stupéfiantes et pourtant authentiques, émouvantes ou résolument critiques, drôles... pour ne pas dire croustillantes, captivantes et toujours instructives... ou tout cela à la fois, les anecdotes racontées par Francis Lescure, vécues au cours d'une carrière tout entière consacrée à soigner et aimer les animaux, sont aussi les points d'orgue d'un texte qui permet au lecteur de mieux comprendre ce que sont réellement, chez l'animal :
- le langage et la communication
- la hiérarchie et la domestication
- la reproduction, etc.

L'auteur voit en l'animal non pas une ébauche plus ou moins parfaite de l'homme, mais un être à part entière, doué d'une personnalité et d'une finalité propres. Homme de l'art à la curiosité insatiable, il nous livre le fruit de ses observations en un style alerte et précis... avec l'amour en prime ! Ouvrage distrayant ou bien, selon l'humeur du lecteur, sujet de réflexion profonde, le texte est illustré de 19 remarquables dessins à la mine de plomb dus au grand talent de Mady de la Giraudière.

Avec l'amour en prime, Francis Lescure, Editions Yva Peyret, 1999, 200 pages

A propos de l'auteur

Docteur-Vétérinaire, directeur adjoint, puis directeur par intérim des Services vétérinaires du Tarn, Francis Lescure revient, cinq ans après l'avoir quittée, à l'Ecole Vétérinaire de Toulouse où, depuis 1955, il enseigne la pathologie médicale des Equidés et Carnivores.

Pour en savoir plus

- Les premières pages du livre
- Ou bien, du même auteur : Défense des animaux - L'exemple de Fernand Méry, vétérinaire humaniste.

Défense des animaux : L'exemple de Fernand Méry, de Francis Lescure

Défense des animaux
L'exemple de Fernand Méry,

vétérinaire humaniste

de Francis Lescure


Fernand Méry, initiateur du combat qui donnera à la protection animale une base juridique efficace, fut, sa vie durant, animé par deux passions : soulager l'animal qui souffre, et valoriser une profession qu'il jugeait sous-estimée. Clinicien habile, orateur né, conférencier disert, organisateur efficace, homme de communication, Méry joua sur tous les registres pour défendre "ses amies les bêtes". Journaliste et écrivain, il usa fort habilement des medias, et de ses relations, pour promouvoir son action.

Francis Lescure retrace le parcours victorieux de ce vétérinaire humaniste. À travers le récit des espoirs, des difficultés, et des succès qui ont jalonné l'itinéraire de Fernand Méry, l'auteur rend hommage à celui qui, s'agissant des animaux, avait pour devise : "Les connaître pour les comprendre, les comprendre pour les aimer, les aimer pour les défendre."

Défense des animaux : L'exemple de Fernand Méry, Francis Lescure, Ouest Editions, 1995, 140 pages

Voir aussi, du même auteur : Avec l'amour en prime

18 février 2010

Doctorinaire, de Jean Blanchon

Doctorinaire
Vie et confidences d'un vétérinaire
de Jean Blanchon

Docteur vétérinaire, l'auteur a pris sa retraite après une vie passée au chevet de ses patients, d'abord dans les fermes de nos provinces françaises au début de sa carrière, puis dans sa clinique à soigner la clientèle canine d'une France devenue citadine. Dans ce témoignage, Jean Blanchon nous parle de sa vie et de sa vocation pour un métier si particulier et attachant. Car c'est aussi un conteur : à l'évidence il aime raconter des histoires, mêlant avec bonheur anecdotes savoureuses et réflexions plus sérieuses. Il déroule sa vie au service des animaux qui n'ont de bête que le nom et dont le comportement est la preuve d'une forme d'intelligence qui n'a pas fini de nous surprendre. Celle-ci fait d'ailleurs l'objet d'une science toute nouvelle : l'éthologie. Au travers de ses rapports avec ses clients, il nous dévoile des aspects méconnus de sa profession. Le lecteur découvre que le vétérinaire doit affronter deux interlocuteurs, l'animal et son propriétaire. Etrange partie à trois, à vrai dire, qui se joue sur fond de joies, de peines et parfois de drames...

Doctorinaire, Jean Blanchon, Editions Alan Sutton, 2005, 192 pages

A propos de l'auteur

Né avant 1940 dans les monts du Lyonnais, Jean Blanchon est diplômé de l'Ecole vétérinaire de Lyon. Il fait ses premières armes dans l'Allier, puis dans l'Ain, avant de s'établir définitivement à Annemasse.

Pour en savoir plus

- Le site des Editions Alan Sutton
- D'autres livres écrits par des vétérinaires

17 février 2010

L'avocat des bêtes, de Michel Klein

L'avocat des bêtes
de Michel Klein
préface de Pascal Picq

"Par la faute de l'homme, de nombreuses espèces animales disparaissent. Si l'on n'y prend garde, un jour c'est l'Homme qui disparaîtra." Ainsi s'exprimait, il y a quinze ans déjà, le Dr Klein, vétérinaire. Pendant des décennies, il a soigné les animaux de zoo et de cirque ainsi que des animaux familiers, chiens, chats, oiseaux, reptiles et bien d'autres. Précurseur, il a présenté et utilisé la première bulle stérile chirurgicale au monde et réalisé de nombreuses anesthésies générales chez les grands mammifères tels qu'éléphants, tigres, lions, chevaux, girafes, ours, lui permettant de pratiquer des interventions chirurgicales de pointe. Tout en retraçant les étapes majeures d'une vie consacrée aux animaux, le Dr Klein pousse un cri d'alarme : aujourd'hui, l'homme occupe le moindre recoin de notre planète, condamnant les autres espèces à lui céder la place. Or nous avons besoin les uns des autres pour vivre et maintenir notre écosystème. Si nous ne prenons pas conscience, et vite, de la nécessité d'enrayer ce processus d'extermination des bêtes, nous courons droit à notre perte. Un plaidoyer pour la sauvegarde des animaux et, à travers elle, la survie de l'espèce humaine.

L'avocat des bêtes, Michel Klein, Editions Anne Carrière, 2006, 250 pages

Pour en savoir plus

- Des avis de lecteurs
- D'autres livres de cet auteur

A propos de l'auteur

Le docteur Michel Klein dont l'activité principale est la médecine des animaux familiers a aussi soigné et connu de nombreux animaux sauvages : en particulier des fauves, tant en captivité que dans les réserves du monde entier. La psychologie, et psychopathologie des animaux, leurs relations avec les humains ont toujours été sa grande préoccupation. Auteur de plusieurs ouvrages, il a également fait des émissions régulières à la radio et à la télévision.

Ce qu'ils nous apprennent, de Michel Klein

Ce qu'ils nous apprennent
de Michel Klein

Dans son premier livre, "Ces bêtes qui m'ont fait homme", le Docteur Klein s'est attaché à raconter surtout ses expériences avec les fauves. Dans "Ce qu'ils nous apprennent", nous découvrons avec lui toute la richesse des relations des êtres humains avec leurs animaux de compagnie, et tous les enseignements que l'on peut en tirer. Ces animaux remplissent sa vie, la vie professionnelle du praticien qui les soigne et la vie privée d'un homme dont ils sont les compagnons de tous les instants, ainsi que ceux de sa femme Michèle. Aussi la réflexion de Michel Klein, s'appuyant sur une expérience aussi intime, va-t-elle loin. Qu'apprend un enfant de son chat qu'il a vu lutter contre la mort ? Et cette femme dont les cinquante chats et les deux chiens vivent en harmonie, qu'a-t-elle compris grâce à eux ? Et ces aveugles avec leurs admirables chiens guides ?... Autant de belles histoires, émouvantes, souvent réjouissantes. Elles sont un hymne à l'animal, devenu, dans notre monde artificiel et mensonger, source de vérité et de vie.

Ce qu'ils nous apprennent, Michel Klein, Editions Robert Laffont, 1979, 286 pages

A propos de l'auteur

Le docteur Michel Klein dont l'activité principale est la médecine des animaux familiers a aussi soigné et connu de nombreux animaux sauvages : en particulier des fauves, tant en captivité que dans les réserves du monde entier. La psychologie, et psychopathologie des animaux, leurs relations avec les humains ont toujours été sa grande préoccupation. Auteur de plusieurs ouvrages, il a également fait des émissions régulières à la radio et à la télévision.

Voir aussi les autres livres de cet auteur.

Sommaire

1 - Fureurs et tendresse du Birman
2 - L'amour et la fidélité
3 - Un chien-loup diététicien
4 - Pourquoi aiment-ils mieux ma femme
5 - Un pouvoir presque magique
6 - La métamorphose des jaloux
7 - La résurrection d'Anatole le Siamois
8 - L'extraordinaire nursery
9 - Sages-femmes à quatre pattes
10 - L'enfant sauvé par le boxer
11 - Elle a changé ma vie
12 - Le grand chien-loup de la petite aveugle
13 - Un petit coin de vérité

Ces bêtes qui m'ont fait homme, de Michel Klein

Ces bêtes qui m'ont fait homme
de Michel Klein


Un vétérinaire parle des bêtes qu'il opère et soigne : des animaux domestiques aux grands fauves. Une histoire étonnante, un métier difficile et exaltant, une belle leçon de sagesse sur les rapports de l'homme et de l'animal.

"Ces bêtes qui m'ont fait homme" est l'histoire étonnante d'un grand vétérinaire qui apporte ici un témoignage unique sur le monde animal. Le Dr Michel Klein a soigné aussi bien les animaux domestiques que les bêtes sauvages, aussi bien dans la vie quotidienne, à la ferme ou à la ville, que dans des parcs zoologiques ou des cirques. Il a été le premier à opérer sous bulle stérile lions et zèbres, chats et chiens, à pratiquer des examens cardio-vasculaires de félins sauvages (tigres, panthères) avec des méthodes de pointe, et c'est lui qui a inauguré en France l'anesthésie générale et la réanimation d'éléphants. Vice-président de la Société protectrice des animaux, vice-président du Conseil national de la protection animale, Michel Klein estime que tous les problèmes qui intéressent le monde des animaux, où qu'ils soient, concernent l'humanité dans son ensemble et la vie tout court.

Ce livre qui est le récit d'un combat permanent pour la protection et la sauvegarde des animaux, l'épopée d'un métier aussi exaltant que difficile, reste aussi une confession. Michel Klein nous rapporte comment il a su conquérir son équilibre grâce aux animaux et ne pas tomber dans le vide provoqué par certaines circonstances dramatiques de sa vie. Pour lui, pas de problème, l'homme est lié à la bête et, s'il avait à choisir, c'est à celle-ci qu'il donnerait la préférence. "Nous ne nous sauverons pas, écrit-il, sans sauver avec nous la nature et les animaux qu'elle a engendrés pendant des millions d'années. Nous vivrons avec l'animal ou périrons avec lui."

Ces bêtes qui m'ont fait homme, Michel Klein, Editions Robert Laffont, 1976, 376 pages

Voir aussi les autres livres de cet auteur.

Sommaire

1 - Dans la mâchoire du tigre
2 - De la mitraillette à la seringue
3 - Coups de tête et coups en vache
4 - Youyou, un chien dans ma vie
5 - Le meurtre du mainate
6 - Le rhume du lion
7 - Amours d'ocelot
8 - Les yeux crevés des bébés gorilles
9 - Les bobos du boa
10 - Sous la patte de l'ourse blanche
11 - Les complexes du rhinocéros
12 - Mon élan du jour de l'an
13 - Le bison de la Pentecôte
14 - Un tigre à l'hôpital
15 - Tuerie chez les lions
16 - La charge de Malika
17 - Le pardon du caniche
18 - Le mariage mouvementé du petit York
19 - Vivre avec l'animal ou périr avec lui

Peut-on apprendre des animaux ?

Apostrophes, une émission présentée par Bernard Pivot
avec Michel Klein, auteur de "ces bêtes qui m'ont fait homme"
Philippe de Wailly, auteur de "Les 5 sens chez les oiseaux"
Alika Lindbergh, auteur de"quand les singes hurleurs se tairont"
et Roger Frison Roche, auteur de "La faune canadienne"
qui confrontent leur expérience du comportement animal.





15 février 2010

Allo, véto ? Bobos... de Jean-Louis Patin

Allo, véto ? Bobos...
24h/24 Service d'urgence à domicile
de Jean-Louis Patin

Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, le docteur Jean-Louis Patin, un vétérinaire pas comme les autres, fonce à travers Paris et sa banlieue au chevet des animaux malades : chiens et chats bien sûr, mais aussi chevaux, moutons, tourterelles, chimpanzés ou pythons et même... un raton laveur !

Il y a sept ans [en 1981], il a constaté qu'il n'existait dans la région parisienne aucun service équivalent à "SOS Médecins" : ses confrères avaient organisé des gardes mais aucun d'entre eux ne donnait de consultations à domicile.

Le docteur Patin a été plus d'une fois touché par le désarroi et la détresse de nombreux maîtres incapables de se déplacer pour faire soigner leurs animaux. En 1981, il décidait de créer "Vétérinaires à Domicile", un service qui répondait à une véritable attente : son pari est un succès.

Depuis sept ans, le docteur Patin côtoie les situations les plus émouvantes, les plus cocasses, les plus tragiques aussi : vous les découvrirez au fil de ces pages et plongerez avec délice, surprise, émotion dans le vif de la passion qui unit et parfois déchire, au coeur de nos villes, les animaux et les hommes.

[Présentation publiée en 1988. Le service "Vétérinaires à Domicile" a aujourd'hui près de 30 ans.]

Allo, véto ? Bobos..., Jean-Louis Patin, Editions Plon, 1988, 184 pages

Sommaire

1 - Une journée particulière
2 - Est-ce ainsi que le métier entre ?
3 - Dérives
4 - Solitudes
5 - Les animaux sauvages
6 - Ils en voient de toutes les couleurs

Quelques extraits

De la page 127 à la page 128

./. Ma décision est prise, quelle que soit la maladie du petit singe : je dois convaincre son maître que le maintenir dans de telles conditions n'aurait qu'une issue dramatique, le mal prenant ses origines dans la claustration infâme de l'animal. Pour cet être merveilleusement adapté à la chaleur humide des forêts tropicales, aux sauts prodigieux de lianes en lianes, qui se regroupe en clans soudés, quelle détresse que cet emprisonnement à l'intérieur d'un mètre carré de cage. Il n'a rien fait qui mérite un tel châtiment. Il est enfermé peut-être parce qu'il ressemble trop à un vivant jouet de peluche, parce que cet homme au mauvais goût extravagant a préféré sa claustration à la compagnie d'un chien ou d'un chat, pourtant adaptés et épanouis dans la société des humains. Si je lui demandais pourquoi il détient cet animal, il répondrait sûrement que c'est parce qu'il l'aime. Est-ce un plaisir malsain qui pousse certains individus à enfermer ce qu'ils trouvent beaux ? Ou un sens exagéré et dévié de la propriété ?

Ce matin, en me promenant au Bois de Boulogne, j'ai eu le plaisir immense de voir un écureuil sauter de branche en branche jusqu'à ce que son éclair roux disparaisse dans les feuillages. Je suis resté béat devant cette beauté simple. Pourtant, je connais des commerces qui proposent à leurs clients l'achat de cette merveille. Et certains succomberont et se pâmeront devant le petit rongeur tournoyant dans sa cage.
Dans quel recoin ténébreux de son esprit complexe l'homme trouve t-il cette joie malsaine à capturer, à emprisonner et souvent à tuer cette nature dont il est l'enfant ? ./.

Page 136

./. [A propos d'un raton laveur]
- Vous ne le sortirez jamais de cette cage ?
- Pourquoi ?
- Eh bien, je n'aimerais pas être à sa place et devoir passer ma vie derrière les barreaux.
Elle rit :
- Vous êtes vétérinaire, je comprends que vous disiez cela mais ce n'est quand même qu'un animal ! De plus, il est sauvage. Vous imaginez les saletés et le désordre qu'il pourrait faire si je le laissais en liberté dans l'appartement ? Il restera dans sa cage.
- Vous pourriez le laisser sortir sur votre terrasse en mettant un grillage pour éviter qu'il ne tombe une nouvelle fois.
- Ah oui ! Peut-être. C'est une idée. Je vais d'ailleurs y planter des arbres et des fleurs. Je le laisserai sortir quand nous aurons des invités... Ça sera très amusant ! C'est une très bonne idée !
La logique de ce raisonnement m'échappe mais je ne peux insister davantage. J'emballe donc mon matériel, referme ma mallette, et je me dirige vers la porte palière. Pourtant, avant de quitter ces lieux si étrangement blancs et froids, je demande :
- Pourquoi avez-vous choisi un raton laveur ?
- Oh. c'est très simple, me répond la jeune femme. La dernière fois que nous sommes allés aux États-Unis, mon mari et moi, nous avons dîné à New York chez des amis qui venaient d'acheter un raton laveur. Ils l'avaient installé au milieu du salon dans une très jolie cage toute dorée. Vous savez, là-bas, c'est très à la mode. Bientôt tout le monde en aura aussi en France. C'est tellement divertissant. Et moi, voyez-vous, j'adore les animaux... Voilà docteur, au revoir et merci.
Il est ainsi des gens qui aiment les animaux comme on aime les vieux meubles ou les plantes vertes, pour le décor !

De la page 167 à la page 170

Je ne suis pourtant pas sûr de l'avoir davantage détesté que ce petit libraire de banlieue qui m'a fait un jour appeler pour son chiot de six mois : un adorable berger allemand au pelage magnifique.
La librairie était située dans une petite rue quasi déserte bordée de pavillons à Pantin. Déserte aussi la librairie du petit homme brun d'une quarantaine d'années au fort accent pied-noir. Je connaissais bien l'endroit et j'avais retrouvé sans difficulté mon chemin pour m'y être déplacé deux ou trois mois auparavant. Le libraire venait d'acquérir son chien qu'il avait d'ailleurs payé une fortune. II avait été très fier de me déballer dès mon arrivée le pedigree copieusement rempli des noms les plus fantaisistes aux consonances ronflantes et aristocratiques qui étaient censées témoigner du haut lignage de l'animal. Il avait été beaucoup moins enthousiaste pour raconter les circonstances de l'accident. Le chiot n'était pas propre, à deux mois c'est normal. II urinait ou déféquait quand l'envie lui en prenait aux endroits les plus divers. Comme son maître le gardait près de lui en permanence, il inondait de pipi la petite boutique. L'homme m'avoua avoir perdu son sang-froid et lui avoir donné quelques coups de pied. Il lui avait bel et bien cassé le fémur. J'avais effectué les soins d'urgence, puis je l'avais recommandé à la clinique vétérinaire du quartier où il avait fait soigner son chien.
Mes confrères avaient mis en place une broche dans le fémur et un mois après l'événement, le chiot gambadait comme si de rien n'était. Régulièrement j'avais pris de ses nouvelles par téléphone et j'en profitais à chaque fois pour conseiller son maître. J'appris à ce dernier différentes méthodes pour éduquer le chien à faire ses besoins où il convient et à six mois, à part quelques écarts, le chiot était propre.
Cet après-midi-là, le libraire m'accueillit fort peu chaleureusement : juste un «bonjour docteur, par ici, s'il vous plaît». Je fus très surpris car il était habituellement volubile, et me retenait souvent plus d'une heure quand il m'appelait au téléphone. Le regard fuyant, la tête rentrée dans les épaules, il était tel que je l'avais découvert la première fois. Avait-il fait une nouvelle connerie ?
Je le suivis dans l'arrière-boutique. Le chiot était au sol sur une couverture. Quand il nous vit entrer dans la pièce et que son maître s'approcha de lui, il se dressa sur ses pattes avant, détourna la tête, les yeux exorbités, fous de panique, et tenta de fuir. Mais ses pattes arrière ne le soutenaient plus et il les traînait inertes derrière lui. L'homme tenta de retenir la fuite de son chien. Je vis alors l'animal hurler la crainte que lui inspirait son maître. Il voulut même le mordre. Il rampa jusqu'au refuge d'un angle sombre de la pièce. Chaque tentative du maître pour approcher le chien déclenchait chez l'animal une agressivité presque démente. Je retins l'homme.
- Arrêtez, pour l'instant, n'essayez pas de vous approcher de lui. Racontez-moi plutôt ce qui est arrivé.
Il ne répondit pas, faisant comme s'il n'avait rien entendu, comme si ma voix avait été couverte par les aboiements du chien. Il essaya de saisir le chiot par le collier mais celui-ci se tortillait, tentant de le mordre au bras. Il le pinça plus qu'il ne le mordit car les crocs ne pénétrèrent pas dans la veste de velours épais du commerçant. Mais sa réaction fut fulgurante : le poing fermé il cogna son chien. Je lui sautai dessus, l'enserrant par derrière et le tirai vers le centre de la pièce :
- Ça suffit ! Calmez-vous, bon Dieu ! Il souffre votre chien, il ne sait pas ce qu'il fait. Gardez votre sang-froid, s'il vous plait !
- Mais il m'a mordu cette saloperie !
- Je vous avais dit de ne pas essayer de le prendre pour l'instant. Faites voir votre bras.
Il tire sur sa manche et découvre ses chairs intactes.
- Bon ! Voyez, il n'y a même pas de trace. Ce n'était pas la peine de le frapper comme vous l'avez fait !
- J'ai eu peur !
- Racontez-moi, maintenant, ce qui est arrivé à votre chien.
- Je n'ai pas voulu lui faire mal, docteur. Vous me connaissez, je m'emporte parfois, mais je l'aime mon chien. Il m'a quand même coûté assez cher quand il s'est cassé la jambe et que j'ai dû le faire opérer !
- Si ma mémoire est bonne, c'est vous qui la lui aviez brisée !
- Oui, bien sûr, mais il faisait pipi partout. Enfin, de ce côté-là ça va mieux. Je peux même dire qu'il est propre. Je l'aime mon chien, avec tout le pognon que j'ai dû sortir pour lui. Les vétérinaires, c'est cher, c'est normal, je ne vous en veux pas mais vous êtes cher !
- Qu'est-il arrivé, dis-je froidement.
Il s'emporte :
- C'est arrivé à midi, je l'avais laissé seul dans la boutique pour aller manger au restaurant... Quand je suis revenu, je suis devenu fou... Si vous aviez vu !... Je venais de recevoir la collection complète de l'encyclopédie Larousse en vingt ou vingt-cinq volumes - enfin, je ne me souviens jamais combien il y en a - mais il y en avait pour une fortune - c'était pour mettre en vitrine - docteur, vous n'allez pas me croire mais c'est vrai ! Je suis revenu, j'ai découvert qu'il en avait fait des confetti. Il avait arraché toutes les pages. Il y avait du papier partout. Les couvertures en cuir étaient toutes mâchées. J'ai vu rouge. Je ne voulais pas le taper, je l'ai soulevé et je l'ai jeté en l'air - pour lui faire comprendre, pour l'éduquer. Mais je crois qu'il est mal retombé sur un des rayonnages. Depuis, il est comme paralysé. Mais il est un peu comédien, vous le connaissez !
Je sais ce que je voulais savoir. Je me dirige doucement vers le chien en l'appelant de son nom. Son maître dit derrière moi :
- De toute façon, s'il a quelque chose de cassé, je ne paierai pas comme la dernière fois. Il m'a déjà coûté trop d'argent. J'aime les animaux mais il y a des limites.
Je pensais très fort qu'il n'y avait pas de limites à la bêtise méchante de cet homme.
Le jeune chien lèche la main que je tends vers lui. Il se laisse examiner sans résistance. Il ne craint que la main qui l'a frappé, celle de son «maître». Je suis très vite certain de mon diagnostic. Pauvre petit chien ! Sa colonne vertébrale est cassée au milieu du dos et la moelle épinière est sectionnée. Il ne pourra plus jamais marcher sur ses pattes arrière. Il n'est même pas envisageable de l'opérer. Quand j'ai proposé de l'euthanasier, le libraire a eu dans le regard un éclair de contentement puis il m'a fait la comédie des larmes et du remords.
Adieu, petit berger, après avoir connu l'enfer sur terre, puisses-tu trouver le chemin du paradis des chiens. Je t'ai endormi définitivement.

De la page 178 à la page 181 (dernière page du livre)

./. Le factionnaire de service m'ouvre largement la porte à double battant et m'introduit dans une vaste salle, très haute de plafond, transpirante d'humidité, dont les peintures bleutées pourtant récentes paraissent déjà défraîchies. Le brigadier-chef me hèle de derrière le long comptoir qui s'étale sur le flanc gauche du hall. En ce dimanche matin, le commissariat est presque vide et même les cages de détention provisoire que j'aperçois dans un angle sont désertes. Le chef quitte son poste, m'écrase la main dans la sienne, puis me conduit à l'autre bout de la salle. Il y a là une pièce minuscule, décorée des affiches habituelles en ce genre d'endroit. Je crois y lire des slogans tels que «Engagez-vous ! Rengagez-vous !» ou «Police Nationale : un métier d'homme !». Il y a aussi un plan détaillé de la ville. Le bureau de métal gris-vert, orné d'une antique machine à écrire, a été repoussé contre le mur. A sa place, éclairé par la puissante lampe qui habituellement en met plein la vue aux suspects, un grand chien qui tient beaucoup du berger allemand est allongé.
Il ne réagit pas à mon entrée, sa tête reste au sol, ses yeux toujours mi-clos fixant le vague. Ses longs poils détrempés collent à la peau, comme s'il sortait d'un bain. Sa poitrine se soulève bruyamment. L'ampleur des mouvements respiratoires est exagérée mais leur rythme est régulier. Il souffle comme un marathonien après l'effort. De la boue encore humide recouvre ses pattes et presque tout son corps. Nouées autour de ses poignets et de ses chevilles, des cordelettes pendouillent, effilochées.
L'eau qui ruisselle de l'animal s'étale en une large mare dans laquelle patauge un homme d'une trentaine d'années, aux pommettes saillantes et colorées, avec des cheveux bruns mi-longs, désordonnés. Ses pieds sont chaussés de baskets crotteuses. II est vêtu d'un ensemble de jogging bariolé qui me semble avoir subi les mêmes malheurs que l'animal. La tenue est à tordre et à laver au moins trois fois en machine. La terre humide y a formé des plaques et des traînées sombres.
Le brigadier-chef se charge des présentations :
- C'est ce monsieur qui a trouvé le chien dans l'eau, et qui l'a transporté jusqu'ici.
- Vous n'avez pas pu retrouver ses maîtres ?
- Oh docteur ! Le chien n'est pas tatoué, j'ai regardé moi-même et il n'avait ni collier ni médaille. Rien pour identifier ses propriétaires.
- Heureusement pour eux, car je leur aurais bien dit deux mots ! s'exclame le jeune homme couvert de boue.
- Je l'ai repêché sur les bords du canal à environ cinq cents mètres d'ici, continue-t-il. II était dans cet état. Complètement épuisé, vraiment à bout de forces. Il avait encore les pattes arrière dans l'eau, mais il s'était agrippé aux dernières marches de l'escalier qui descend jusqu'au canal. Il se débattait, il s'accrochait, il n'en pouvait plus le pauvre ! Heureusement que j'ai entendu ses cris. Je fais mon footing ici tous les dimanche matin. Je l'ai tiré de là au bon moment ! Un peu plus, je crois qu'il se laissait aller et se noyait.
Quand je l'ai sorti de l'eau, il avait un sac plastique qui le prenait à partir de la taille. Et regardez, docteur, les cordes serrées autour de ses pattes ! Je vais vous dire franchement ce que j'en pense : on a dû le jeter à l'eau, enfermé dans le sac plastique, les membres attachés. C'est un miracle qu'il ne soit pas mort !
L'homme se fait silencieux un court instant, plonge ses yeux bleus dans les miens et me dit :
- Ce chien mérite de vivre, docteur ! Sauvez-le ! Faites tout ce qu'il faut, je paierai.
J'ai soigné le grand chien qui n'avait pas trop mal supporté sa terrible aventure. Mais maintenant que je le savais tiré d'affaire, se posait le problème de ce qu'on allait faire de lui.
Tout en commençant une série d'injections, j'ai demandé aux deux hommes :
- Mais qui va s'en occuper après ? Vous le confierez à la SPA ?
- Ah non, docteur ! s'exclame son sauveur. Il n'est pas question, après ce qu'il a subi, qu'il se retrouve derrière les barreaux d'une cage de la SPA. Ce serait trop dégueulasse ! Peut-être même qu'ils seraient obligés de le piquer au bout de quelques jours parce qu'ils n'auraient trouvé personne à qui le confier. Quelle horrible fin ! Je n'aurais sauvé ce chien et vous ne l'auriez soigné que pour mieux le laisser tuer !
- Alors, que décidons-nous ? Que fait-on pour lui ?
- Je le prends avec moi. C'est décidé, s'écrie aussitôt l'homme en survêtement. Mais... Il n'y a pas de problèmes ? Ses anciens maîtres ne feront pas d'histoires ?
- Ses anciens maîtres ? dis-je. Vous parlez des salauds qui l'ont noyé ? Je ne crois pas qu'ils cherchent un jour à revoir le chien qu'ils ont voulu tuer ! De toute façon, l'animal n'est pas tatoué. Vous pourrez le faire inscrire à votre nom dès que possible.
- C'est d'accord. Dorénavant je m'occuperai de lui. J'essaierai de le rendre heureux, ce qu'il n'a pas dû être avant.
Du repos, de la chaleur et du réconfort étaient nécessaires à l'animal. Son nouveau maître s'engageait à lui en procurer à profusion.
Au-delà des paroles de cet homme, je percevais une affection sincère. Il ne connaissait pas encore son chien mais, déjà, il l'aimait. Le destin avait soudé inéluctablement l'homme et l'animal qui consacrait ses faibles forces à lécher la main de son sauveur. Celui-ci s'était accroupi et caressait son nouveau compagnon pendant que je finissais mon traitement.
Plus tard, j'ai aidé le nouveau maître à transporter son chien jusqu'à sa voiture garée près du commissariat. Nous avons utilisé un brancard prêté par les policiers et déposé précautionneusement le berger sur la banquette arrière. Mais avant de l'y installer, j'ai eu un moment d'hésitation : la voiture, luxueuse, était comme neuve, le tissu intérieur impeccable. Le chien, lui, toujours boueux, et bien qu'on l'eût frictionné avec vigueur, toujours suintant. Voyant mon incertitude, le gars, sympa, m'a dit avec une franche détermination :
- Allez-y docteur, n'ayez crainte ! Placez-le sur le siège. Mon chien est quand même plus important que ma voiture ! Vous avez vu comme il est gentil, il me lèche ! Je suis sûr qu'il comprend ! Avec un tel regard ! Il est jeune, je crois. Il a tout juste un an ?
J'approuve.
- Mes enfants vont être tellement heureux de cette surprise ! Depuis le temps qu'ils me réclament un compagnon...

On s'est dit au revoir et j'ai regardé la belle voiture démarrer puis disparaître au coin de la rue.
J'avais la conviction que le grand chien avait trouvé, au bout de ses tourments, un formidable bonheur.