12 mars 2013

Le petit déjeuner du tarsier, de François Moutou

Le petit déjeuner du tarsier
et autres indiscrétions du monde animal
de François Moutou
photographies :
François Moutou et Valérie Besnard

"Le poisson clown et la demoiselle", "le regard du couscous géant", "le colibri voit rouge", autant de délicieuses évocations du monde animal sauvage que François Moutou a collectées au cours de ses voyages au bout du monde... ou près de chez nous.

"J'ai eu la chance de vivre ces petites tranches de vie. Elles correspondent à des évènements qui se sont réellement déroulés ou à des scènes vraiment arrivées. Les plus anciennes histoires datent des années 70 (1970), la plus récente de 2012. Parfois il s'agissait de missions scientifiques pour aller étudier une ou plusieurs espèces, mais le plus souvent c'étaient de simples balades avec une paire de jumelles, un appareil photo et un carnet pour prendre des notes.

Les animaux dont il est question sont sauvages et libres. Dans un cas, il s'agit de l'élevage de deux jeunes individus et de leur retour à la liberté. Dans tous les autres cas, c'est moi qui suis allé les découvrir et les observer, chez eux, dans la forêt, dans la steppe ou dans la mer. J'avoue que je ne suis pas du tout certain que ces animaux avaient vraiment envie de me voir, eux. Il me semble cependant que ces rencontres ont été supportables pour les uns comme pour les autres, mais c'est mon seul point de vue. Aucun animal interrogé n'a voulu répondre."

Le petit déjeuner du tarsier et autres indiscrétions du monde animal, François Moutou, Editions Le Pommier, 2012, 192 pages, avec des photos en couleur prises par François Moutou et Valérie Besnard

A propos de l'auteur

François Moutou est docteur vétérinaire et épidémiologiste à Maison-Alfort. Il travaille sur diverses maladies communes à l'homme et aux animaux pour mieux les comprendre et les prévenir. Côté mammifères, il a travaillé sur les chauves-souris à la Réunion et suit les dossiers des carnivores en France. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont "Pourquoi les taupes ne portent-elles pas de lunettes ?", "L'hibernation", "Les animaux volants", ou encore "Pourquoi les mammifères ne pondent-ils pas d'oeufs ?".

Pour en savoir plus

- La note de lecture d'Hervé Le Goff (comprenant plusieurs photos)
- Le site des Editions Le Pommier
- Les animaux extraordinaires, de François Moutou et Valérie Besnard
- Mammifères du monde, avec la collaboration de François Moutou

L'avis du site JNE
Journalistes Ecrivains pour la Nature et l'Ecologie
Source


Notre ami François Moutou n’est pas seulement vétérinaire à Maisons-Alfort, sa maison mère. C’est aussi un naturaliste tous terrains, qui explore les recoins les plus reculés de la planète à la recherche d’étranges bestioles. Ce peut être une grenouille arboricole du sud de l’Inde, un échidné aperçu au nord-est (tropical) de l’Australie ou une ponte de tortue marine à Mayotte - aujourd’hui département français de l’Océan indien. Ce peut être aussi un martinet tombé au sol en région parisienne ou un castor nageant dans la Durance. Chaque rencontre est pour lui l’occasion d’une petite leçon d’histoire naturelle, la découverte d’une bizarrerie de la nature ou simplement le récit d’une émotion : apercevoir une jeune martre dans un chêne de la forêt d’Orient (Aube), contempler un galago (petit primate) caché dans le tuyau d’un campement de Tanzanie ou assister au petit déjeuner d’un tarsier (petit primate) perché dans un arbre de l’île de Sulawesi (Indonésie).

François Moutou nous épargne les grands fauves, les gorilles, les éléphants et les rhinocéros, tous ces animaux que l’on peut voir d’une voiture lors d’un safari photo au Kenya. Ce qui l’intéresse, c’est l’insolite, le discret, le caché, ou alors la vie secrète d’un animal qu’on croit connaître comme l’hippopotame. Lire ce tour du monde des rencontres animales, c’est découvrir concrètement les éléments de ce qu’on appelle aujourd’hui la biodiversité, mais sans le discours qui va généralement avec, comme la disparition des espèces ou les dégâts du progrès.

Visiblement, le naturaliste se régale à chaque rencontre, et il veut seulement partager ses petits moments de bonheur, même lorsque le spectacle n’est pas gai, comme l’ours polaire plongeant son mufle dans le cadavre d’une baleine. La nature offre des images contrastées, que l’oeil averti du naturaliste saisit presque au vol et fixe parfois par une photo. De cette quarantaine de rencontres, proches ou exotiques, il ne tire qu’une morale : "Ce qu’il faut, ce n’est pas aimer les animaux, c’est les laisser tranquilles". Les animaux sauvages, s’entend. Mais il les aime aussi.

Un extrait de l'introduction

Voici des histoires qui parlent d'animaux. D'animaux que j'ai eu la chance de rencontrer lors de voyages, parfois tout près de chez moi, parfois beaucoup plus loin. J'ai eu l'occasion de participer à quelques missions scientifiques. Nous recherchions des informations sur ces animaux, nous les regardions pour voir comment ils vivent et pour ensuite le faire savoir. Pour d'autres de ces voyages, je voulais simplement satisfaire ma curiosité, mon envie de découvrir des paysages et des espèces que je n'avais encore jamais vus. Il faut dire que je suis un peu zoologiste, c'est-à-dire quelqu'un qui s'intéresse aux animaux et qui cherche à les comprendre.

Les histoires les plus anciennes datent des années 70 (1970), la plus récente de 2012. Chacune est centrée sur un animal particulier, le héros, c'est-à-dire celui observé ce jour-là ou suivi durant un certain temps. J'avoue que parfois, si c'est bien lui que je recherchais et que j'ai trouvé, d'autres fois, c'est le hasard qui me l'a fait rencontrer. Bien que j'aie pu voir des lions et des girafes en Afrique ou des tigres et des orangs-outans en Asie, j'ai plutôt choisi ici de raconter des animaux plus modestes, moins connus, mais tout aussi étonnants et réellement passionnants.

Le matériel de hase que j'emporte en voyage est simple : une paire de jumelles, un appareil photo et un carnet pour prendre des notes. Très commode pour rédiger les histoires au retour, mais j'ai aussi utilisé ma mémoire, mes souvenirs, car tout n'était pas écrit dans ces petits carnets. Aujourd'hui, j'en ai d'ailleurs toute une rangée d'étagère l En voyage, je les remplis le soir avant de me coucher, ou alors le lendemain seulement, s'il était trop tard ou si j'avais trop sommeil. J'essaie de noter ce qui s'est passé, les paysages visités, la végétation, les scènes observées, les animaux rencontrés... Ce que je leur ai dit, ce qu'ils m'ont dit. Enfin, ce que j'ai cru qu'ils m'avaient dit, du genre contents de me voir, pas contents du tout, indifférents, toutes ces impressions que l'on peut ressentir face à un animal découvert dans son milieu, parmi les siens.

Les animaux dont il est question ici sont sauvages et libres. Une histoire traite de l'élevage de deux jeunes individus et de leur retour à la liberté. Dans toutes les autres, c'est moi qui suis parti découvrir et observer mes héros, chez eux. En transpirant dans la végétation si dense des forêts tropicales, étourdi par le vent dans les étendues sans limite des steppes et des savanes ou en regardant à travers un masque dans une mer turquoise, j'avoue que je ne suis pas du tout certain que ces animaux avaient vraiment envie de me voir. Je pense quand même que ces rencontres étaient supportables pour les uns comme pour les autres, mais ce n'est que mon point de vue : aucun animal interrogé n'a voulu répondre.

Les lieux visités sont variés. Etudier les animaux permet d'apprendre la géographie en même temps, et c'est tant mieux. De chaque voyage j'ai tenté de rapporter l'ambiance particulière, des scènes de vie, des couleurs, des sons, des odeurs, des émotions. Où que l'on soit, le long des routes et des pistes, il y a toujours quelque chose à regarder. On peut parcourir tous les jours le même sentier et ne jamais avoir l'impression de refaire le même chemin. Il faut simplement rester curieux, garder les sens en éveil.

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