28 février 2013

Les manifestations métapsychiques des animaux, d'Ernest Bozzano

Les manifestations métapsychiques
des animaux

130 cas prouvant la médiumnité animale
d'Ernest Bozzano

Mise à jour : Livre en ligne

Cet ouvrage constitue la première classification méthodique des phénomènes psychiques liés aux animaux. A la suite d'une étude qui recense 130 cas, Ernest Bozzano peut répondre sans hésitation à plusieurs questions sensibles. Au même titre que les humains, les animaux survivent à leur mort physique. De même, ils sont sensibles aux phénomènes psychiques. Bozzano va très loin dans ses recherches qui éclairent les phénomènes de transcommunication d'un jour nouveau. Il est le premier à avoir mis en relief une loi psychique qu'il a appelée "loi de moindre résistance" qui sert aujourd'hui de base pour la compréhension d'un grand nombre de phénomènes jusqu'alors inexpliqués. Ce livre dépasse la simple énumération de faits émouvants pour avancer des hypothèses de travail indispensables aux chercheurs les plus exigeants.

Les manifestations métapsychiques des animaux, Ernest Bozzano, JMG Editions, 1998, 219 pages

Pour en savoir plus

- Le site JMG Editions
- D'autres livres du même éditeur
- Cette liste d'ouvrages spirites en téléchargement gratuit

A propos de l'auteur

De formation positiviste, Ernest Bozzano s'est intéressé à la parapsychologie après une véritable crise de conscience. Il a évolué rapidement vers le spiritisme dont il a été un fervent militant. Membre d'honneur de l'Institut Métapsychique International, il a écrit de nombreux livres que JMG Editions réédite peu à peu.

Le sommaire

Avant Propos
Première catégorie
. Hallucinations télépathiques dans lesquelles un animal joue le rôle d'agent
Deuxième catégorie
. Hallucinations télépathiques dans lesquelles un animal est le percipient
Troisième catégorie
. Hallucinations télépathiques perçues collectivement par l'animal et par l'homme
Quatrième catégorie
. Visions de fantômes humains, s'étant réalisées en dehors de toute coïncidence télépathique, et perçues collectivement par les hommes et les animaux
Cinquième catégorie
. Animaux et prémonitions de mort
Sixième catégorie
. Animaux et phénomènes de hantise
Septième catégorie
. Matérialisations d'animaux
Huitième catégorie
. Vision et identification de fantômes d'animaux décédés
Conclusions

Extraits choisis

P120-P121

Mr William Ford, résidant à Reading, Angleterre, écrit dans les termes suivants au Light, 1921, p.569 :

Dans ma jeunesse, je possédais un chien de berger de race croisée et à queue courte, que j'avais dressé à grouper et guider les moutons et les boeufs. Nous avons passé ensemble bien des journées heureuses dans la ferme paternelle. Le jour arriva où les affaires m'obligèrent de quitter la maison et mon chien fut donné à un vieux fermier résidant près de Maidstone. Bientôt ce vieil homme et le chien devinrent des compagnons inséparables. Partout où l'homme allait, l'animal le suivait. Cette amitié attendrissante continua ainsi durant trois ans.
Un matin, le vieux fermier ne se leva pas à l'heure accoutumée et son fils alla voir ce que pouvait bien signifier cette infraction aux habitudes paternelles. Le vieillard, avec le plus grand calme, annonça que son heure était arrivée et demanda qu'on lui apportât le chien, qu'il voulait voir une fois encore avant de mourir.
Le fils tenta de persuader son père que ces affirmations n'étaient que le produit d'une lugubre fantaisie, mais comme son insistance contrariait le vieillard, il alla chercher le chien et le lui amena. Aussitôt que l'animal fut dans la chambre, il sauta d'un bond sur le lit et flatta son vieux maître. Après quoi, il se retira dans un coin et commença à hurler lamentablement. On l'emporta, on le gronda, on le caressa. Rien ne réussit à le réconforter ou à le faire taire. Il finit par se retirer dans son chenil, en proie à un abattement si profond et si désespéré qu'il mourait à 8h30 du soir. Son vieux maître le suivit dans l'au-delà à 10h.
Dix ans après, j'étais assis dans un cercle expérimental privé. A un certain moment, le médium eut un sursaut. On lui demanda ce qu'il avait pu voir et il répondit : "Il me semblait voir un ours ; ce n'était qu'un chien." Il est tombé dans le cercle d'un bond, il a appuyé les pattes de devant sur les genoux de M. Ford et il l'a léché. Il donna ensuite une description minutieuse du chien qui était apparu, elle correspondait absolument à celle de mon chien de berger. Le médium conclut en disant : "Il avait un museau qui semblait sourire". Ce détail aussi s'adaptait bien à mon chien. Quant à moi, je ne doute nullement de l'identité de l'animal apparu.


P164-P167

Je cite en dernier lieu quelques extraits des comptes rendus des séances avec le médium polonais Franck Kluski, parues dans la Revue Métapsychique, d'où il ressort qu'on se trouve vraisemblablement en face d'une première sérieuse contribution expérimentale en faveur des matérialisations animales.
Déjà dans le fascicule de juillet-août 1921, p.201, de la revue en question, le docteur Gustave Geley, qui avait assisté aux séances, annonçait la publication imminente des comptes rendus sur le phénomène extraordinaire des matérialisations animales, dans les termes suivants :

Les matérialisations de formes animales ne sont pas rares avec Franck. Dans les comptes rendus des séances de la "Société d'études psychiques de Varsovie", que nous publierons prochainement, nous verrons signalés, spécialement, un gros oiseau de proie, apparu à plusieurs séances et photographié ; puis un être bizarre, sorte d'intermédiaire entre le singe et l'homme, une face simiesque, mais un front développé et droit, la figure et le corps couverts de poils, des bras très longs, des mains fort longues, etc. Il semble toujours ému, prend les mains des assistants et les lèche comme ferait un chien.
Or, cet Etre, que nous avions surnommé "le Pithécanthrope", s'est manifesté plusieurs fois pendant nos séances. L'un de nous, à la séance du 20 novembre 1920, sentit sa grosse tête velue s'appuyer lourdement sur son épaule droite, contre ses joues. Cette tête était garnie de cheveux drus et rudes. Une odeur de fauve, de "chien mouillé", se dégageait de lui. Un des assistants ayant alors avancé sa main, le "Pithécanthrope" la saisit, puis la lécha longuement à trois reprises. Sa langue était large et douce.
D'autres fois, nous avons senti, sous nos jambes, des contacts rappelant les frôlements des chiens...


Le rapport des séances auxquelles il est fait allusion dans le paragraphe ci-dessus a été publié dans le numéro de janvier-février 1923 p.27-39, de la Revue Métapsychique. J'emprunte au compte rendu de la séance du 30 août 1919 le passage suivant :

...On remarque simultanément plusieurs apparitions. La première qui se fit bien voir fut une apparition qui était déjà connu des assistants au cours des séances antérieures. C'était un être de la grandeur d'un homme adulte, fortement poilu, avec une grande crinière et une barbe embroussaillée. Il était revêtu comme d'une peau craquante ; son apparence était celle d'un être rappelant une bête, ou un homme très primitif. Il ne parlait pas, mais il lançait des sons rauques avec ses lèvres, claquait de la langue et grinçait des dents, cherchait en vain à se faire comprendre. Lorsqu'on l'appelait, il s'approchait ; il laissait caresser sa peau velue, touchait les mains des assistants et leur grattait la main fort doucement avec des griffes plutôt qu'avec des ongles. Il obéissait à la voix du médium et ne faisait pas de mal aux assistants en les touchant fort doucement. C'était un progrès, car, aux séances antérieures, cet être manifestait une grande violence et une grande brutalité. Il avait une tendance visible et une volonté tenace à lécher les mains et le visage des assistants, qui se défendaient de ses caresses bien désagréables. Il obéissait à chaque ordre donné par le médium, non seulement quand cet ordre était exprimé par la parole, mais même exprimé par la pensée.

J'extrais cet autre passage du compte rendu de la séance du 3 septembre 1919. Le rapporteur écrit :

Simultanément, le médium et les personnes assises autour de lui sentirent la présence de la bête - homme - primitif, comme pendant les séances antérieures. Cette matérialisation fit le tour des assistants en leur léchant les mains et le visage, sur lesquels il promenait sa main ou patte velue, ou appuyait sa tête hirsute. Tous ces gestes furent lents et non brusques. Cette "entité" montrait seulement une certaine animosité contre la petite chienne de Mme Kluska ("Frusia"), qui se tenait sur les genoux de Mlle Grzelak. La matérialisation tira les poils et les oreilles de la petite chienne qui commença à se fâcher et à aboyer. Enfin, très effrayée, la chienne sauta des genoux de Mlle Grzelak et alla se réfugier sur le canapé entre les personnes qui s'y trouvaient assises et n'en bougea plus.

On suspendit la séance pendant quelque temps. Quand on la reprit, l'homme primitif se matérialisa de nouveau. Le compte rendu continue ainsi :

Dès le début, on vit plusieurs apparitions, entre autres celle de l'homme primitif. Ce dernier resta tout le temps assis à terre sur le tapis, entre les assistants. Il se tenait relativement tranquille, mais il ne permettait pas de l'éclairer avec les écrans lumineux, et arracha même en grognant l'écran que tenait Mme Kluska.

Les comptes rendus dont il s'agit contiennent trois autres épisodes de matérialisation du même fantôme "d'homme primitif". Je ne les reproduis pas, étant donné qu'ils sont analogues aux précédents.
Pour ce qui a trait aux matérialisations du grand oiseau de proie, je ne trouve dans les comptes rendus en question qu'une seule allusion à l'un de ces faits, au cours de la séance du 7 septembre. Le rapporteur écrit :

A 11h20, on volt un grand oiseau (comme l'aigle ou le vautour de la séance n°1, bien matérialisé et bien éclairé au-dessus de la tête de Mme Jankowska). On entend aussi des craquements et des bruits de pas.

Je ferai observer à ce propos que dans la Revue Métapsychique, janvier-février 1923, a été publiée une très belle photographie de l'oiseau de proie dont je parle. On l'y voit perché sur l'épaule gauche du médium, ses grandes ailes déployées, le regard perçant dirigé vers les expérimentateurs.
Telles sont les manifestations toutes récentes en fait de matérialisations d'animaux ; matérialisations qui revêtent une importance en même temps scientifique et métapsychique. La circonstance que le grand oiseau de proie a été photographié est d'une valeur théorique décisive, puisqu'il suffit pour éliminer l'hypothèse hallucinatoire. Et quels espoirs d'une future science anthropologique-supranormale ne permet pas cette apparition matérialisée d'un être présentant tous les traits caractéristiques de l'un de nos lointains ancêtres, anneau de conjonction entre l'homme et les singes anthropoïdes, en confirmant les inductions des naturalistes sur l'existence du "Pithécanthrope alalus" ? Le sujet est fort passionnant sans doute et suggère tout naturellement des considérations étendues sur la philogenèse humaine ; mais nous ne devons pas ici nous aventurer en des discussions prématurées.

Matérialisation de l'oiseau de proie sur l'épaule de Franck Kluski, médium
D'autres images de ce médium sur ce lien (recherche : Franek Kluski)


P190

En passant maintenant à l'exposé des cas qui ne sont plus explicables par la clairvoyance télépathique, je commence par un fait curieux, qui s'est réalisé dans le somnambulisme magnétique, et que j'extrais du livre d'Adolphe d'Assier : L'Humanité Posthume, p.83. Cet auteur écrit :

Vers la fin de 1869, me trouvant à Bordeaux, j'ai rencontré un soir un ami qui se rendait à une séance de magnétisme, il me proposa d'aller avec lui. J'ai accepté l'invitation, désireux que j'étais de voir de près les phénomènes magnétiques, que je ne connaissais alors que de nom. La séance n'a rien présenté de remarquable. Elle a été la répétition de ce qu'on obtient ordinairement dans ces circonstances. Une jeune dame servait de somnambule. A en juger par la façon dont elle répondait aux consultants, elle devait être assez clairvoyante. Néanmoins, ce qui m'a le plus surpris au cours de cette séance a été un incident imprévu. Vers le milieu de la soirée, l'une des personnes qui assistaient aux expériences, ayant vu une araignée sur le parquet, l'écrasa du pied. Aussitôt ma somnambule s'écria : "Tiens, tiens ! J'aperçois l'esprit d'une araignée qui s'envole !" On sait que, dans le langage du médium, le mot "esprit" indique ce que j'ai appelé le "fantôme posthume". Le magnétiseur demanda : "Sous quelle forme le voyez-vous ?" La somnambule répondit : "Sous la forme d'une araignée". De ce temps là, je ne savais que penser de cet étrange incident. Je ne doutais pas de la lucidité de la somnambule, mais comme je ne croyais à aucune manifestation posthume humaine, il était naturel que je n'en admisse pas pour les animaux. L'explication du mystérieux incident me parut claire plusieurs années après, lorsque, ayant acquis la certitude du dédoublement humain, je m'employais à découvrir le phénomène analogue chez les animaux domestiques. A la suite de mes recherches, je me suis convaincu que la somnambule de Bordeaux n'avait été victime d'aucune hallucination, comme il arrive quelquefois dans les séances magnétiques, et qu'elle avait observé un phénomène objectif et réel.

Livre en ligne

(Si le pdf ne s'affiche pas ci-dessous, cliquez ici ou .)




27 février 2013

L'animal et le spirite, de François Gras

L'animal et le spirite
Plaidoyer en faveur
de la cause animale

de François Gras

Notre passage sur Terre est l'occasion de fortifier nos âmes dans les épreuves de l'incarnation. Ne gâchons pas cette chance qui nous a été donnée par le Grand Ordonnateur en nous comportant comme des êtres peu évolués. La façon dont nos sociétés traitent les animaux prouve que la Terre est un monde très bas sur le plan spirituel. L'homme, avide de pouvoir et d'argent, et ne voulant surtout rien au-dessus de lui, traite les animaux comme des objets qu'il supplicie à outrance. Le jour viendra où il faudra rendre des comptes et ce jour-là, il y aura "des pleurs et des grincements de dents", comme le disait le Christ. Ce livre se donne pour ambition de restituer aux animaux la place qu'ils méritent dans la Création. Les bêtes sont des créatures de Dieu vouées à un destin providentiel qu'il nous faut protéger de toutes nos forces, au risque de nous renier nous-mêmes.

L'animal et le spirite, François Gras, Editions Lulu, 2012, 180 pages

Ce livre est en vente sur le site de l'éditeur ou sur Amazon.

A propos de l'auteur

François Gras est né à Fréjus dans le Var. Après avoir étudié la philosophie et le droit, il est initié en franc-maonnerie. Déçu par le manque de spiritualité en loge, cet ancien vénérable débute son voyage spirituel à la lecture du Livre des esprits codifiié par Allan Kardec. Spirite engagé, il milite en faveur de la cause animale.

26 février 2013

Demain les chiens... et tous les autres, de David Joly

Demain les chiens...
et tous les autres

de David Joly
préface de Cavanna

Pas le temps de vieillir, de grandir, parfois à peine le temps de naître. Leur courte existence ne sera que stress, souffrance, tristesse, et au bout cette mort atroce. Au nom de traditions rétrogrades, de ludismes sadiques, d’une cupidité sans limites de leurs bourreaux.

Cette espèce dominante n’aurait donc d’humanité que le nom ? Bien sûr que non. A vrai dire ils sont même une majorité partageant l’idée d’un droit au bien-être universel. Mais face à eux existent des lobbies déterminés, financièrement puissants, contrôlant le monde politique qui leur est tout dévoué.

Il en faudrait cependant plus pour arrêter ces femmes et hommes qui ont décidé de mettre leur coeur, leur intelligence, leurs forces au service de ces êtres négligés, malmenés, torturés, massacrés. Un combat qu’ils mènent parfois au péril de leur propre vie avec toujours cet objectif en tête : entrer enfin dans une civilisation digne de ce nom.

Gérard Charollois (CVN), Jean-Pierre Garrigues (CRAC Europe), Allain Bougrain Dubourg (Ligue pour la protection des oiseaux), Brigitte Gothière (L214), Paul Watson (Sea Shepherd) et tous les autres… Connus ou inconnus du grand public, ces militants de la cause animale, sous toutes ses formes, ont un point commun : leur ténacité face aux barbares de tout poil.

Demain les chiens... et tous les autres, David Joly, Préface : François Cavanna, TheBookEdition, 2012, 116 pages

A propos de l'auteur

David Joly est vice-président du CVN (Convention Vie et Nature). Il a écrit le livre "Demain les chiens... et tous les autres", paru en octobre 2012 aux éditions "Au fil de l'eau". La préface est de Cavanna, le livre a reçu un coup de projecteur dans Charlie Hebdo au mois de décembre.

Un extrait de la préface

"Partout où l'on tue pour faire joujou, partout où l’homme civilisé fait couler le sang et sème la mort, ils y vont. Ils se font moquer, insulter, battre. Ils ont contre eux l’unanimité des populations, le mépris et la partialité des autorités. Leur combat est obscur, ignoré. Il leur faut parfois opposer la ruse à la ruse, l’audace à la force. Leur bonheur est d’avoir pu agir, d’avoir sauvé parfois peu de chose, mais de la vie. Et c’est parce qu’ils l’aiment, la vie, qu’ils ne baissent pas les bras. Nous allons les voir à l’oeuvre."

Cavanna

Pour en savoir plus

- La note de lecture détaillée d'Anna Galore
- Le site TheBookEdition
- L'association L214
- Demain les chiens, de Clifford D. Simak
- Pour en finir avec la chasse, de Gérard Charollois
- Des livres d'Allain Bougrain Dubourg
- Entretien avec un pirate, de Paul Watson et Lamya Essemlali
- Le livre noir de la chasse, de Pierre Athanaze

Un court extrait de l'avis d'Anna Galore
Cliquez sur ce lien pour lire la suite de cet avis détaillé

../.. "Demain les chiens… et tous les autres" est un essai talentueux de David Joly, préfacé par Cavanna. Il est consacré au combat pour la reconnaissance d’un droit égal de vivre en paix pour toutes les espèces vivantes.

Le livre est articulé en deux parties.

Dans la première, il dresse le portrait de sept hommes et femmes qui ont dédié leur vie à ce combat. Il s’agit de :

- Gérard Charollois, adversaire infatigable de la chasse (Convention Vie et Nature)
- Jean-Pierre Garrigues, meneur emblématique de la lutte pour l’abolition de la corrida (CRAC Europe)
- Allain Bougrain Dubourg, défenseur courageux de la cause des oiseaux massacrés (LPO)
- Brigitte Gothière, dénonciatrice efficace de l’horreur des élevages en batterie (L214)
- Paul Watson, pirate salutaire éperonnant les pilleurs de la vie marine (Sea Shepherd)
- Pierre Athanaze, autre grand combattant acharné de la chasse (ASPAS)
- Anne-Laure Francione, dont le nom est imaginaire mais les initiales montrent son appartenance au Front de Libération Animale (ALF).

Nous avons parlé de quasiment tous ces mouvements ou personnes sur le blog. Nous les soutenons tous pour la justesse, l’éthique et la légitimité des combats qu’ils mènent. Chacun des portraits éclaire de façon remarquable le parcours et les motivations de ces militants hors du commun.

Tout aussi passionnant est le second volet du livre où l’auteur, par ailleurs vice-président de Convention Vie et Nature, analyse les nombreux obstacles à la cause de la protection animale. La loi, pourtant, devrait y contribuer. ../..


25 février 2013

Rapport de maltraitance animale, de Marie-Annick Locqueneux

Rapport de maltraitance animale
de Marie-Annick Locqueneux

Ce livre témoigne de la maltraitance animale sous toutes ses formes, qu'il s'agisse de l'élevage industriel, de la production de fourrure, de massacre d'animaux dans le monde ou d'animaux de compagnie.

Il témoigne aussi de la faculté des animaux à éprouver de la compassion envers d'autres espèces, de la solidarité, et nous amène ainsi à nous remettre en question et à revisiter nos propres valeurs.

Il s'agit avant tout d'une réflexion pour évoluer vers un monde meilleur.

Rapport de maltraitance animale, Marie-Annick Locqueneux, TheBookEdition, 2012, 73 pages, en vente au format papier ou pdf sur le site de l'éditeur

Le mot de l'auteur

J'ai toujours travaillé dans le secteur commercial ce qui n'a rien à voir avec l'objet de mon livre. Un jour j'ai vu un reportage à la télé concernant l'industrie de la fourrure en Chine montrant des chiens et des chats dépecés vivants ! Je me suis alors intéressée à ce sujet et à la souffrance des animaux en général. C'est ce qui m'a donné l'envie d'écrire pour témoigner de la cruauté dont sont victimes nos amis les animaux.

Pour en savoir plus

- Le site TheBookEdition
- Ce lien pour découvrir les 16 premières pages du livre

L'introduction

Nous sommes au 21ème siècle, l'humanité a réellement progressé au plan technologique, l'évolution des cent dernières années est impressionnante, aussi bien au niveau de la communication, en particulier grâce à internet, qu'au niveau des modes de déplacements sur terre, mer et air ; de l'apparition du numérique, etc... Mais a-t-elle vraiment progressé au plan humain ?

Si on se penche sur la réalité des faits, en particulier sur la manière dont sont traités les animaux dans le monde depuis que l'homme a décidé de les exploiter, de les emprisonner, de les posséder, alors on peut se poser de réelles questions : En a-t-il vraiment le droit ? Ces actes n'auront-ils pas de conséquences sur l'avenir de l'humanité ? Quelles seront les conséquences écologiques sur la diversité des espèces animales et végétales ?

L'homme a tellement évolué au niveau virtuel qu'il a oublié l'essentiel : le respect de la nature, des espèces qui peuplent la planète et qui sont indispensables à l'écosystème. S'il continue ainsi, il détruira toute forme de vie sur terre, c'est inévitable ! N'est-il pas temps de prendre conscience de nos erreurs, de changer notre manière d'agir et de respecter toute forme de vie comme il se doit ?

Car tout n'est qu'harmonie sur terre, l'air, l'eau, la terre, le feu mais aussi les hommes, les animaux et les plantes. Chacun a un rôle à jouer, il n'y a pas d'animal nuisible, de mauvaises plantes, voir d'humain nuisible. Nous sommes un tout comme les pièces d'un échiquier où les pions sont tout aussi importants que les pièces maîtresses. En éliminant certaines pièces de l'échiquier, le jeu devient impossible tout comme la vie sur terre.

24 février 2013

Afflictions animales, de Céline Patron

Afflictions animales
de Céline Patron

Révoltée et indignée par le sort réservé à de nombreuses espèces à travers le monde, Céline Patron dresse aujourd’hui un état des lieux consternant et effrayant de la condition animale. Des tortures subies par les chiens en Asie aux expérimentations menées sur les singes dans les laboratoires, des conditions des abattages rituels et religieux aux élevages français des oies honteusement gavées pour leur foie gras, l’auteur dresse un panorama scandaleux des souffrances que l’homme est à même d’infliger à ceux qui, depuis l’aube de son histoire, n’ont cessé de l’accompagner et de l’assister. Mais au-delà de la dénonciation, c’est bel et bien une mobilisation de l’opinion collective que Céline Patron appelle de ses voeux, afin de mettre fin à ces pratiques et comportements inqualifiables.

De l’homme ou de l’animal, qui est le sauvage ? Cette lancinante et douloureuse question ne cesse de traverser cet ouvrage édifiant et révélateur sur les violences exercées contre les animaux. Minutieusement, Céline Patron nous conduit ainsi aux frontières de l’indicible et de l’inconcevable, et nous dévoile l’envers du décor, qu’il s’agisse de celui des abattoirs, des cirques, des laboratoires ou encore d’une maison voisine. Un texte-choc à la mesure d’une prise de conscience urgente et nécessaire. (Avertissement au lecteur : le contenu de cet ouvrage peut heurter la sensibilité de certains.)

Afflictions animales, Céline Patron, Editions Publibook, 2007, 120 pages, format papier ou pdf

Pour en savoir plus

- Le site des Editions Publibook
- Ce lien pour découvrir les 30 premières pages du livre

Du même éditeur

- Roméo, ami pour la vie, d'Emmanuelle Thill
- A tous ces animaux qui m'ont appris à vivre, d'Ann Isilive
- Vous resterez dans mon coeur, de Juliana Gomez
- Mon arche de Noé, d'Eve Marill
- Le requiem des primates, de Nathalie Schwarz-Revol
- La Révolte des animaux, de Frédéric Deparis

Le sommaire

Introduction
1. En Chine, des souffrances atroces
2. La fourrure
3. Le foie gras, un mal essentiellement français
4. Massacres sans anésthésie
5. Les animaux et la religion
6. Les chiens du Caire
7. Les chiens de combats
8. Cruauté envers les chiens
9. Les animaux de ferme
10. L'expérimentation animale dans les laboratoires
11. Les kangourous
12. Le massacre des phoques
13. Le calvaire des galgos
14. Le massacre des baleines
15. La mort des tortues marines
16. La Japon massacre ses dauphins
17. Samba l'éléphante
18. La chasse
19. Les oiseaux

23 février 2013

Violences sur les animaux et les humains : Le lien, sous la direction d'Andrew Linzey

Violences sur les animaux et les humains :
Le lien
sous la direction d'Andrew Linzey
traduction de Marc Rozenbaum

Mise à jour : Ajout du sommaire et des extraits

Sous la direction du célèbre Andrew Linzey, c’est une approche inédite de la violence qui nous est livrée, au travers d’une série de publications qui confirment le lien entre maltraitance animale et violence envers les personnes. Une approche aussi avant-gardiste que prometteuse !

Enthousiasmée par les conclusions de la conférence internationale organisée en 2007 à Oxford sous l’égide d’Andrew Linzey, One Voice a choisi de publier la traduction française du livre : "Violences sur les animaux et les humains : Le lien" qui regroupe notamment les différents articles préparés pour l’occasion.

Pour la première fois, c’est un collectif de professionnels d’horizons multiples (droit, sciences humaines, psychologie…) qui s’est penché, ensemble, sur la problématique du cycle de la violence au sein des familles et sur le lien existant entre maltraitance des animaux et violence envers les personnes.

A travers cet ouvrage, on découvre ainsi que les animaux sont souvent chronologiquement les premières victimes d’actes violents, et que la violence s’apprend et se développe sur le modèle familial. Le cycle de la violence s’accélère conjointement à une banalisation de la souffrance et à une perte grandissante de la capacité d’empathie. Mais ce modèle, qui illustre sans condescendance les cas de violence extrême et illégale, reste valide et pertinent lorsqu’il décrit la violence banalisée et légale cette fois qui fait partie du quotidien de nos sociétés. Il ouvre ainsi des pistes de réflexion quant à une évolution de nos modes de vie et de notre rapport à l’animal, et plébiscite en particulier la collaboration des organismes de lutte contre la maltraitance des personnes avec ceux de protection animale.

Muriel Arnal déclare : "Enfin un groupe d’experts démontre qu’il n’y a pas de justification valable à distinguer la violence qui s’exerce sur les animaux de celle qui est perpétrée contre des personnes ! Cet ouvrage a le potentiel pour bouleverser notre regard sur la société. C’est un fabuleux outil pour tous les professionnels concernés par ce débat. Le choix de le publier en français était une évidence tant sa thématique est en résonnance avec notre positionnement. Il est temps de déconditionner les esprits pour tendre vers une éthique globale au bénéfice de chacun !"

Violences sur les animaux et les humains : Le lien, Collectif sous la direction d'Andrew Linzey, Traduction de Marc Rozenbaum, Editions One Voice, 2012, 440 pages

A propos de l'auteur

Andrew Linzey est un prêtre anglican, membre de la faculté de théologie de l’université d’Oxford et directeur fondateur du Oxford Center for Animal Ethics. Il est également professeur honoraire à l’université de Manchester. Il a occupé à Oxford le premier poste académique au monde en théologie et bien-être animal. Entre autres fonctions, il a aussi occupé le poste de professeur honoraire à l’université de Birmingham de 1996 à 2007. Il est l’auteur d’un grand nombre d’articles et d’ouvrages sur la théologie et l’éthique, traduits pour la plupart dans de nombreuses langues. En 2006, il figurait sur la liste des 50 personnes oeuvrant pour un monde meilleur, établie par le journal The Independent.

A propos de One Voice

One Voice est une association Loi 1908 qui cultive son indépendance politique, religieuse et financière comme garantie de sa liberté de parole et d’action. Elle mène, depuis 1995, une lutte non violente pour les droits des animaux et le respect de toute vie perpétuant ainsi la vision du Tout et de l’unité des combats chère à son célèbre parrain, Théodore Monod. L’association est le représentant pour la France de la Coalition européenne pour la fin de l’expérimentation animale.

Pour en savoir plus

- Le site One Voice
- Sa boutique où vous pourrez acheter le livre
- La note de lecture d'Estiva Reus
- Théologie animale, d'Andrew Linzey
- Un éternel Treblinka, de Charles Patterson

La présentation du livre
Source

Mai 2012. Maltraitance des animaux et violence à l’égard des personnes sont liées. Le doute n’est plus permis à l’issue de la lecture de ce passionnant ouvrage collectif, qui met en commun le travail de professionnels du monde entier… Une initiative saluée par One Voice qui a décidé de le publier en français.

Une conférence internationale à l’origine du projet


En 2007, sous les auspices de l’Oxford Centre for Animal Ethics à Keble College de l’université d’Oxford, se tenait la première conférence internationale sur les liens entre maltraitance animale et violence envers les personnes. Ce projet a enthousiasmé One Voice qui a placé depuis longtemps l’unicité des combats au coeur de sa ligne d’actions. Enfin ! Il existe un collectif de professionnels ayant compris l’importance de lier problématiques humaines et animales dans le cadre de la lutte contre les maltraitances. Ce projet avant-gardiste a permis la réalisation de nombres d’articles passionnants, regroupés dans "Les animaux et les humains - Le lien". Leurs auteurs sont des spécialistes du monde entier, dans des disciplines aussi variées que la philosophie, la psychologie, la criminologie, les sciences politiques, la littérature, l’éthique, le droit, l’anthropologie, la sociologie et d’autres encore… La direction de l’ouvrage a été confiée à Andrew Linzey, directeur de l’Oxford Centre for Animal Ethics et membre de la faculté de théologie de l’université d’Oxford, auteur de nombreux ouvrages dont Théologie animale (paru aux éditions One Voice en 2010).

Une seule violence

Le lien qui est mis en évidence est fondamental et de nature à bouleverser bien des pratiques. Il n’y a pas des "violences" mais "une" violence, celle qui est perpétrée contre les individus - humains ou animaux - en état de faiblesse, physique ou psychologique. Et la fameuse formule qui énonce que la violence engendre la violence, prend tout son sens. Car les victimes de violence sont plus enclines à en devenir elles-mêmes auteurs… Le lien entre maltraitance animale et cruauté des enfants, violence domestique, maltraitance des enfants et maltraitance des personnes âgées devient tangible. La nécessité de s’affranchir d’une distinction légale de la nature - humaine ou animale - de la victime devient une évidence.

La violence est sans discernement

Plusieurs études s’accordent ainsi à dire que lorsqu’il y a maltraitance animale au sein d’un foyer, les personnes sont également exposées à un risque. Les chercheurs considèrent en effet que la violence s’exerce le plus souvent d’abord envers les animaux, ce qui contribue à insensibiliser son auteur à la souffrance. Puis les victimes deviennent bourreaux comme l’illustrent trop d’exemples d’enfants et d’adolescents ayant pris part à des tueries. C’était le cas par exemple de Mary Bell, cette fillette de 11 ans qui a tué deux garçons de 3 et 4 ans. Elle était particulièrement violente et étranglait des chats et des oiseaux… Sa mère abusait d’elle, avait essayé de la tuer à 4 reprises et l’avait prostituée dans un contexte sadomasochiste.

Une collaboration pertinente

Preuve sans doute de la pertinence et du potentiel de la mise en évidence de ce lien, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les services de protection de l’enfance et de protection animale commencent enfin à travailler ensemble. Le Links Group, à l’origine de la conférence, est une organisation qui, depuis 2001, oeuvre à mieux faire comprendre les liens entre maltraitance d’enfant, maltraitance animale et violence familiale et gère le soutien d’organisations caritatives dans les domaines de l’humanitaire et de la protection des animaux. Mais la mise en commun des objectifs de ce type d’organisations est encore trop souvent inaccessible, comme s’il fallait établir une graduation de la violence qui dès lors qu’elle concernerait des humains imposerait de se désintéresser de la cause animale. Or c’est précisément l’inverse car résoudre la problématique animale est susceptible d’apporter de multiples réponses à la problématique humaine… On ne résoudra pas les problèmes de maltraitances en distinguant des types de violence en fonction de la victime.

Réhabiliter la capacité d’empathie

Au fil des pages on perçoit qu’au-delà de la violence avérée et réputée illégale voire criminelle, c’est la violence devenue habitude, voire entrée dans les moeurs qui serait à l’origine de bien des déviances. Une étude réalisée aux Etats-Unis sur un échantillon de coupables de maltraitances participant à un programme thérapeutique, "plus de 50% des hommes interrogés ont déclaré qu’ils étaient chasseurs et qu’ils possédaient des armes à feu". De même, le contexte familial de nombreux homicides apparaît ancré dans la banalisation d’actes violents et en particulier de la mise à mort d’animaux. C’est le cas en particulier d’un nombre significatif d’adolescents devenus tueurs et dont le contexte familiale valorise la chasse comme loisir… L’éducation des enfants, qui leur apprend l’empathie comme une faiblesse à surmonter, a un impact fort sur l’évolution de notre société. Au contraire, il faudrait cultiver cette empathie naturelle et la mettre au coeur de nos modes de vie pour "réapprendre" l’humanité à l’humain…

Perspectives pratiques

Ce livre s’adresse à un public averti et plus particulièrement à toute personne concernée par ce débat, en particulier dans un cadre professionnel (chercheurs ou personnes en contact avec les victimes ou les auteurs de maltraitances). L’objectif, à terme, serait bien sûr de favoriser la collaboration entre les divers intervenants à l’échelle nationale et internationale, en fédérant l’ensemble des acteurs de la lutte contre la maltraitance, que leur intérêt premier les ait portés vers l’humain ou l’animal. Une telle collaboration serait porteuse de beaucoup d’espoir !

Ce livre traite du lien
entre la maltraitance animale et la violence envers les personnes

Vous y trouverez :

- Une synthèse critique des travaux de recherche déjà réalisés
- Un examen des données les plus récentes
- Une réflexion sur les enjeux éthiques et moraux
- Une présentation des travaux de jeunes universitaires prometteurs
et de chercheurs expérimentés
- Une étude des implications en matière légale
et des travaux des principaux professionnels
- Une réfléxion sur la maltraitance des animaux sauvages
- Des travaux de spécialistes américains et britanniques mais aussi
australiens, danois, allemands, italiens, néo-zélandais

Le sommaire

- A propos des auteurs
- Introduction : Tirons-nous vraiment profit de la maltraitance des animaux ?
Andrew Linzey
Partie I
Aperçu des études existantes

1. La mesure de la cruauté envers les animaux et quelques études de cas.
Marie Louise Petersen et David P. Farrington
2. Typologie de la cruauté : cruauté envers les animaux chez l'enfant, violence domestique et maltraitance des enfants et des personnes âgées.
Marie Louise Petersen et David P. Farrington
3. Un point de vue à l'échelle de l'existence sur l'agression des personnes et la maltraitance des animaux.
Eleonora Gullone
Partie II
Développement émotionnel et violence psychologique

4. L'empathie comme indicateur du développement émotionnel.
Andrea M. Beetz
5. La maltraitance émotionnelle des enfants et des animaux.
Franklin D. McMillan
Partie III
Les enfants, la violence familiale et les animaux

6. La cruauté, les enfants et les animaux : d'un point de vue historique, une seule et même cause.
Sabrina Tonutti
7. Etude de l'exposition des enfants à la violence dans le contexte de la maltraitance animale.
Frank R. Ascione
8. Femmes battues, maltraitance des animaux de compagnie et relations entre humains et animaux.
Clifton P. Flynn
9. Le rôle des animaux dans la protection de l'enfance.
Christina Risley-Curtiss
Partie IV
Maltraitance animale et meurtres en série

10. La cruauté envers les animaux au cours de la croissance et ses corrélats chez les auteurs d'homicides sexuels et chez les délinquants sexuels.
Llian Alys, J. Clare Wilson, John Clarke et Peter Toman
11. Résoudre le problème de faux positif du lien.
Jack Levin et Arnold Arluke
Partie V
Points de vue moraux sur les relations entre humains et animaux

12. Les droits de l'homme sont-ils spécistes ?
Conor Gearty
13. Une réponse morale à la maltraitance animale.
Mark H. Bernstein
14. Les nouveaux canaris dans la mine : la priorité au bien-être humain dans la sanction de la maltraitance animale.
Elizabeth Clawson
15. La structure du mal.
Mark Rowlands
16. Les "ignobles intentions" : aux limites de l'imagination sympathique.
Daniel B. Williams
Partie VI
L'application de la loi, les contrevenants et la politique pénale

17. Le point de vue du FBI sur la cruauté envers les animaux.
Alan C. Brantley, interviewé par Randall Lockwood et Ann W. Church
18. Les lois et les mesures pour résoudre le problème du lien avec la violence familiale.
Joan E. Schaffner
19. Face aux bourreaux d'animaux.
Angus Nurse
20. Les implications en matière de droit pénal et de politique pénale et en pratique.
Martin Wasik
Partie VII
La prévention et les obligations professionnelles

21. Les vétérinaires sont-ils prêts à se soumettre à une obligation légale de signaler les cas de suspicion de maltraitance animale ?
Ian Robertson
22. Le rôle des vétérinaires et autres prestataires de soins aux animaux dans le signalement des cas de suspicion de maltraitance d'enfant.
Corey C. Montoya et Catherine A. Miller
23. Cruauté envers les animaux et protection de l'enfance : le point de vue des intervenants paramédicaux.
Dawn Hawksworth et Rachel Balen
Partie VIII
La maltraitance des animaux sauvages

24. Aperçu des études existantes.
Nicola Taylor et Tania Signal
25. La chasse, une sous-culture abusive.
John Cooper
26. La chasse, une activité moralement douteuse.
Priscilla N. Cohn et Andrew Linzey
27. La chasse au rabattage des dauphins et la maxime de Socrate "le vice nuit à celui qui s'y adonne".
Thomas I. White
- Index

Quelques extraits

La présentation du livre par Andrew Linzey
(un passage de l'introduction)

(p30-p31) ../.. Le problème de la violence et de la maltraitance a pris de plus en plus d'importance à mesure que nous avons commencé à nous attaquer à la complexité des relations de maltraitance et à approfondir leurs nombreux aspects jusqu'alors mal connus. Il n'est sans doute pas exagéré d'affirmer qu'il existe aujourd'hui une plus grande sensibilisation à la maltraitance et que notre conscience est plus profondément et plus rapidement sollicitée que jamais auparavant.
L'intérêt de cet ouvrage est de mettre en lumière un aspect de cette complexité souvent mal compris et insuffisamment reconnu. Personne ne prétend que cet aspect est déterminant ni qu'il recèle la clé de tous les problèmes, mais il est certain qu'il mérite une attention bien plus grande que celle qui lui a été accordée jusqu'à présent.
Ce livre s'adresse à toute personne concernée par ce débat, soit parce que ses travaux de recherche ont un rapport avec les questions soulevées, soit parce que ses activités professionnelles la mettent en contact avec les victimes ou avec les auteurs de maltraitance, humains ou animaux. Il s'agit, entre autres, mais pas uniquement, des personnels de garde d'enfants, des bénévoles d'organisations humanitaires, des représentants de la loi, des professions de santé, des vétérinaires, des enquêteurs et responsables d'équipes et d'associations de protection animale, des chercheurs en sciences sociales, des juristes, des psychologues et des criminologues. Ce livre comprend un ensemble remarquable de contributions : on y trouve divers examens critiques des études existantes dans ce domaine, une analyse des observations les plus récentes et des réflexions sur les implications en matière de politique légale et sur le rôle des principaux acteurs concernés. Une importante partie de ce livre est également consacrée aux questions philosophiques et éthiques sous-jacentes.
Les chapitres qui suivent présentent aussi un intérêt particulier pour les étudiants qui sont de plus en plus nombreux à suivre les cours universitaires consacrés à l'éthique animale, aux droits des animaux et aux animaux dans la philosophie ainsi que les divers cours plus classiquement consacrés aux liens entre l'homme et l'animal. Après des années d'apparente indifférence, il est réjouissant de constater l'émergence de ce genre de discipline universitaire qui incite les étudiants à se poser des questions normatives sur les aspects éthiques de la manière dont nous traitons les animaux.
Les huit sections que comporte ce livre sont organisées en fonction des problèmes les plus importants dans ce débat. A chaque fois, l'auteur livre une courte introduction pour recenser les arguments essentiels contenus dans chaque chapitre. Comme on pourrait s'y attendre, presque toutes les contributions portent sur les formes de maltraitance et de cruauté envers les animaux qui sont illégales dans la plupart des pays concernés et qui s'exercent sur des animaux domestiques et de compagnie. Or, il reste bien sûr l'importante question des formes de maltraitance et de cruauté qui sont parfaitement légales. La maltraitance légale des animaux dans les élevages industriels, les élevages de chiots, les spectacles, la recherche, l'enseignement et l'industrie de la fourrure, ce sont là autant d'exemples de maltraitance institutionnalisée qui, souvent, ne sont pas considérés comme de la maltraitance. Même dans cet ouvrage volumineux, nous n'avons pas pu traiter de façon adéquate de tous les divers problèmes que pose la maltraitance légale des animaux. Nous avons cependant tenté, dans la partie VIII, d'aborder le problème de la maltraitance des animaux sauvages, qui reste légale sous bien des formes, en particulier la chasse, dans le monde entier. Ces quatre chapitres ont au moins le mérite de soulever l'importante question de savoir si, dans ce seul domaine, la maltraitance socialement et légalement sanctionnée peut nuire aux êtres humains qui en sont responsables autant qu'aux animaux concernés. ../..

Introduction

(p27) ../.. Nous accordons un tel prix aux avantages pour les humains que de façon automatique, nous supposons que pratiquement tout ce qui nous est "profitable" est moralement juste. Or, il convient au moins de remettre en question ce calcul moral, et nous devrions aller plus loin et nous poser la question la plus fondamentale entre toutes ;: une pratique impliquant de la cruauté ou de la maltraitance envers un animal peut-elle être profitable aux humains ? Car il est certainement vrai que dans pratiquement tous les débats sur les animaux, il est tacitement admis que les avantages que la maltraitance peut apporter la justifient, ce qui nécessite que nous sachions quels sont ces avantages et qu'ils militent pratiquement tous en faveur de la maltraitance. Nous admettons des justifications de la maltraitance des animaux que nous n'accepterions jamais (ou rarement) s'il s'agissait d'êtres humains et surtout d'enfants, et ce faisant, nous nous référons à des spéculations utilitaristes et anthropocentriques dans lesquelles nous nous attribuons une importance extrême et nous n'attribuons aux animaux aucune valeur. ../.. On suppose que les avantages pour l'être humain - peu importe qu'ils soient indirects, indéfinis, hypothétiques et qu'ils soient escomptés de façon incohérente - l'emportent toujours sur la souffrance animale, aussi sévère soit-elle. ../..

Ch2.Typologie de la cruauté : cruauté envers les animaux chez l'enfant,
violence domestique et maltraitance des enfants et des personnes âgées.
Marie Louise Petersen et David P. Farrington

(p54) "Les études, de plus en plus nombreuses, montrant que les adultes qui maltraitent les animaux risquent aussi de maltraiter leurs enfants et que les enfants qui maltraitent des animaux ont aussi une plus forte probabilité d'être des enfants victimes de maltraitance, indiquent que la cruauté envers les animaux au sein d'une famille peut être un important facteur de risque. C'est pourquoi il convient d'alerter les praticiens de la possibilité que la cruauté envers les animaux dans une famille soit un indicateur de maltraitance des enfants et aussi un indicateur de violence domestique."

L. Bell, "Abusing children - Abusing animals", Journal of Social Work, 2001

Ch8. Femmes battues, maltraitance des animaux de compagnie
et relations entre humains et animaux.
Clifton P. Flynn

(p172-p173) Les implications pour les professionnels et pour les décideurs
Il convient que ceux qui s'occupent des femmes battues prennent au sérieux les liens que ces femmes (et leurs enfants) entretiennent avec leurs animaux. Le personnel des centres d'accueil, par exemple, devrait non seulement demander aux femmes si elles ont des animaux, mais aussi respecter ces liens. Quand une femme a fui son conjoint violent pour se rendre dans un centre d'accueil, surtout si elle n'a pas d'enfant et si son animal ou ses animaux ont été maltraités, voir que l'on ignore ou que l'on prend à la légère ses réactions émotionnelles (inquiétude, sentiment de culpabilité, peur, angoisse ou chagrin) n'est vraiment pas ce dont elle a besoin. Tout centre d'accueil devrait comprendre l'importance de ces liens, surtout si l'on sait qu'une minorité significative de ces femmes retardent leur départ par souci pour leurs animaux, et tout centre d'accueil devrait en conséquence assurer des services pour les animaux de compagnie. Rares sont les centres d'accueil pour femmes battues qui peuvent héberger les animaux, mais ils sont de plus en plus nombreux à prévoir des programmes pour les animaux de leurs pensionnaires. ../..

Ch12. Les droits de l'homme sont-ils spécistes ?
Conor Gearty

(p246-p247, les dernières lignes du chapitre) ../.. Et les droits des animaux, dans tout cela ? L'effondrement de la certitude des intellectuels concernant la spécificité de l'être humain et l'affaiblissement des arguments en faveur du caractère unique de l'être humain par rapport au reste du règne du vivant ouvrent aujourd'hui une opportunité pour les autres espèces animales, ou plutôt une possibilité pour leurs protagonistes humains de pouvoir affirmer, de façon bien plus convaincante que par le passé, que certains animaux méritent eux aussi de faire partie de la sphère des bons comportements et ont droit au traitement correct qui était jusqu'à présent réservé aux seuls humains. Les réponses habituelles à la question de savoir pourquoi il devrait en être autrement (l'âme humaine, l'autonomie de la personne humaine) ne sont plus aussi évidentes qu'auparavant, et les argumentations actuelles en faveur d'un fondement des droits de l'homme (le besoin de protéger les plus vulnérables contre les abus de pouvoir, l'importance de la compassion) ne se limitent pas nécessairement à l'espèce humaine, loin de là. Elles peuvent même être particulièrement pertinentes dans le cas des animaux non humains dont les chances de survie sont totalement entre les mains de leurs maîtres humains. La force du langage des droits de l'homme a toujours résidé dans son pouvoir d'étendre la sphère de sa sollicitude aux catégories humaines jusqu'alors invisibles aux puissants : les femmes, les esclaves, les prisonniers de guerre, ainsi que les enfants, les détenus, les handicapés mentaux et physiques, et bien d'autres. En principe, il n'y a aucune raison pour que cette dynamique d'ouverture reste bloquée en permanence au niveau d'une barrière d'espèces qui n'est finalement qu'une construction humaine. Les réflexions sur la nature, qui produisent un comportement observable pouvant être considéré comme reflétant une conception des "droits de l'homme", peuvent se retrouver dans des observations similaires inspirant un langage plus général, celui des droits des animaux. Il conviendrait d'étudier les implications exactes en matière de droits. Les droits qui pourraient être reconnus à chaque sorte d'animal (l'être humain compris) dépendent de la nature de l'espèce à considérer, de sa capacité à éprouver la douleur et à échanger avec le monde qui l'entoure, de son degré de conscience vis-à-vis du monde extérieur et de bien d'autres facteurs. Cependant, au soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, ceux qui se consacrent véritablement aux droits de l'homme ne devraient pas craindre de caractériser leur sujet comme un sous-ensemble d'un domaine plus vaste, celui des droits des animaux, même s'il s'agit d'un sous-ensemble sans lequel ce domaine plus vaste n'aurait jamais été défini comme tel. Cela ne diminue en rien l'importance des droits de l'homme, qui resteront inévitablement plus compliqués et plus complets que ceux des autres animaux, mais à long terme il n'y aurait pas d'inconvénient à leur donner un fondement intellectuel plus solide.

Ch26. La chasse, une activité moralement douteuse.
Priscilla N. Cohn et Andrew Linzey

(p412) ../.. La question initiale reste posée : est-il possible et est-il probable que seule la violence illégale soit liée à un comportement antisocial, contrairement à la violence socialement acceptée ou légale ? Si la violence illégale n'est pas totalement différente de la violence légale, alors, logiquement, des activités impliquant une violence légale comme la chasse devraient aussi être liées à un comportement antisocial. Naturellement, cette idée repose sur une supposition concernant la similarité entre violence légale et violence illégale, mais cette conclusion n'est-elle pas vraisemblable, et même probable ?

(p418, les dernières lignes du chapitre) Comme nous l'avons dit au début, il n'existe pas de preuve absolue que la chasse serait liée à un comportement antisocial, mais nous estimons qu'il y a suffisamment matière à réfléchir. Il est difficile de demander à des chercheurs d'étudier une activité que tant de gens considèrent comme un passe-temps anodin ou même comme une tradition importante, mais c'est précisément ce qu'il nous faut si nous nous préoccupons vraiment de ce qui pourrait bien être une source de cruauté et de violence dirigées aussi bien contre les humains que contre les non-humains. Nos soupçons seront-ils confirmés par les faits, seul l'avenir le dira. Mais nous ne serons jamais fixés sur cette question si elle n'est pas étudiée avec détermination. Ce que nous savons des liens entre la maltraitance des animaux (domestiques surtout) et la violence à l'égard des personnes commence seulement à occuper le devant de la scène, grâce à des recherches opiniâtres (et souvent coûteuses), et même à l'heure actuelle nous sommes encore loin d'avoir une réponse complète à un certain nombre de questions, notamment à propos de la nature précise de ces liens. Il faut maintenant une nouvelle génération de chercheurs qui soient disposés à servir la cause des animaux sauvages, car jusqu'ici les chercheurs se sont limités à servir la cause des animaux domestiques.

Pour terminer ces extraits, deux citations :

(p21)

"Il est absolument évident qu'en maltraitant les animaux, nous maltraitons notre relation avec les animaux et nous nous maltraitons nous-mêmes. Nous nous déshumanisons lorsque nous traitons des êtres vivants comme des choses."

R. D. Laing

(p275)

"La vraie bonté de l'homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu'à l'égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu'il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c'est ici que s'est produite la plus grande faillite de l'homme, débâcle fondamentale dont toutes les autres découlent."

Milan Kundera
L'insoutenable légèreté de l'être, Gallimard, 1984

22 février 2013

Dans le nu de la vie, de Jean Hatzfeld

Dans le nu de la vie
Récits des marais rwandais
de Jean Hatzfeld

Au cours de longs séjours dans une bourgade du Rwanda, Jean Hatzfeld a tissé des liens de confiance avec des rescapés Tutsis du génocide et les a convaincus de sortir de leur silence. Dans un langage simple, parfois poétique ou philosophique, ils ont accepté de raconter ce qu'ils ont vécu. Ces récits d'enfants, de femmes et d'hommes sont saisissants. Dans leur singularité, ils atteignent, à force d'authenticité, une portée universelle. On ne les oublie plus.

"On mourait coupé à la machette comme des chèvres au marché. On ressemblait à des animaux et eux, ils avaient pris l'habitude de nous voir comme des animaux. En vérité, ce sont eux qui étaient devenus des animaux, pires que des animaux de la brousse parce qu'ils ne savaient plus pourquoi ils tuaient."..

Dans le nu de la vie, Jean Hatzfeld, Editions du Seuil, 2002, 240 pages, avec des photos en noir et blanc

A propos de l'auteur

Jean Hatzfeld est journaliste et écrivain. Il a séjourné plusieurs mois au Rwanda depuis le génocide et plus précisément sur les collines de Nyamata où il a recueilli les témoignages des rescapés. Il est l'auteur de "Une saison de machettes", "L'air de la guerre" et "La guerre au bord du fleuve".

Le sommaire

- Introduction
- De bon matin à Nyamata : Cassius Niyonsaba
- Le grand et le petit marchés : Jeannette Ayinkamiye
- La route du Bugesera : Francine Niyitegeka
- La colline de Kibungo : Janvier Munyaneza
- Des cornes en forme de lyre : Jean-Baptiste Munyankore
- Au Coin des Veuves : Angélique Mukamanzi
- Des vélos-taxis sous un acacia : Innocent Rwililiza
- Une boutique sur la grand-rue : Marie-Louise Kagoyire
- Le pénitencier de Rilima : Christine Nyiransabimana
- Une fuite secrète : Odette Mukamusoni
- Les casiers des mémoriaux : Edith Uwanyiligira
- Une précision en chemin : Berthe Mwanankabandi
- La maison terre-tôle de Claudine : Claudine Kayitesi
- Crépuscule sur la permanence : Sylvie Umubyeyi
- Repères
- Glossaire
- Chronologie
- Carte du Rwanda
- Carte de la commune de Nyamata

Pour en savoir plus

- Ce lien pour feuilleter le livre
- Les Editions du Seuil
- Une saison de machettes, de Jean Hatzfeld
- Génocidé, de Révérien Rurangwa
- La fleur de Stéphanie, d'Esther Mujawayo et Souâd Belhaddad
- Cette playlist de vidéos sur le génocide au Rwanda en 1994

Extraits choisis

Innocent Rwililiza, 38 ans, enseignant
Nyamata centre

(p99-p100) ../.. Il m'a dit : "Ce n'est pas ma faute. C'est la commune qui veut ça. C'est en bas qu'ils nous obligent à faire tout ça." Je lui ai demandé : "Si c'est vrai, pourquoi ne pas venir passer toute la journée à l'ombre, sans toutefois tuer jusqu'au soir, ensuite redescendre à Nyamata bien reposé et garder le bon oeil des autorités ?" Il m'a répondu : "C'est une bonne idée, je n'y avais pas pensé." Je me suis mis à crier, très fâché : "Tu n'avais pas pensé que tu pouvais ne pas nous tuer ?" Il répondit : "Non, à force de tuer, on avait oublié de vous considérer."
Maintenant, je pense que ce Hutu ne couvait pas la férocité dans le coeur. Nous, on détalait sans répit au moindre bruit, on fouinait la terre à plat ventre en quête de manioc, on était bouffés de poux, on mourait coupés à la machette comme des chèvres au marché. On ressemblait à des animaux, puisqu'on ne ressemblait plus aux humains qu'on était auparavant, et eux, ils avaient pris l'habitude de nous voir comme des animaux. Ils nous traquaient comme ça. En vérité, ce sont eux qui étaient devenus des animaux. Ils avaient enlevé l'humanité aux Tutsis pour les tuer plus à l'aise, mais ils étaient devenus pires que les animaux de la brousse, parce qu'ils ne savaient plus pourquoi ils tuaient et qu'ils le faisaient avec des manies. Un interahamwe, quand il attrapait une Tutsie enceinte, il commençait par lui percer le ventre à l'aide d'une lame. Même la hyène tachetée n'imagine pas ce genre de vice avec ses canines. ../..

(p109-p110) ../.. Une chose qui me surprend aujourd'hui est que beaucoup de promoteurs du génocide soient redevenus des gens de tous les jours, qu’ils se soient dispersés en toute quiétude, qu'ils se baladent dans les rues, en France, en Europe, au Kenya. Ils enseignent à l’université, ils prêchent dans les églises ou soignent dans les hôpitaux et, le soir, ils écoutent de la musique et surveillent les écolages des enfants. On dit : "Le génocide, c'est une folie humaine", mais la police ne va même pas questionner les ténors du génocide dans leurs villas à Bruxelles ou à Nairobi. Si vous croisez l'un d'eux à Paris, avec son costume à la page et ses lunettes cerclées, vous vous dites : "Tiens, voilà un Africain très civilisé." Vous ne pensez pas : "Voilà un sadique qui avait stocké, puis distribué deux mille machettes aux paysans de sa colline natale." Donc, à cause de cette négligence, les tueries peuvent recommencer ici ou ailleurs.
La guerre est une affaire d'intelligence et de bêtise. Le génocide est une affaire de dégénérescence de l'intelligence. Une remarque qui me dépasse toujours, quand je parle de cette époque, est la sauvagerie des tueries. S'il y avait à tuer, il n'y avait qu'à tuer, mais pourquoi couper les bras et les jambes ?
Ceux qui ont fait ça ne sont pas des démons, ni des interahamwe drogués comme l'ont répété les Blancs. C'était des avoisinants avec qui on bavardait jadis sur le chemin du marché. Il y a un endroit où ils ont enfilé cinq ou six Tutsis sur un long bois taillé pointu pour les faire mourir en brochettes. Maintenant, paraît-il qu'ils prétendent, à la prison de Rilima, qu'ils ne se souviennent pas comment ils ont pu faire ces choses incroyables. Mais ils se souviennent de tout, dans les plus petits détails.
Pour moi, je le répète, ils coupaient et mutilaient pour enlever de l'humain aux Tutsis et les tuer plus facilement ainsi. Et ils se sont en définitive trompés. J'ai connu l'exemple d'un tueur qui avait enterré tout vivant son collègue tutsi dans un trou derrière sa maison. Huit mois après, il s'est senti appelé par la victime pendant un rêve. Il est retourné dans le jardin, il a soulevé la terre, il a dégagé le cadavre, il s'est fait arrêter. Depuis, à la prison, il se promène jour et nuit avec le crâne de ce collègue dans un sac en plastique qu'il tient à la main. Il ne peut lâcher le sac même pour manger. Il est hanté à l'extrême. Lorsqu'on a brûlé vifs des enfants, devant l'église de Nyamata, qu'on a organisé des chasses aux vieillards dans les bois et qu'on a étripé les bébés des filles enceintes dans les marais, on ne peut pas prétendre qu'on a oublié comment on a pu faire ça, ni qu'on a été obligé de le faire. ../..

Sylvie Umubyeyi, 34 ans, assistante sociale
Nyamata Gatare

(p201-p202) ../.. Dès le premier contact, les yeux noirs de Sylvie révèlent une étrange beauté, sereine, brillante. Le délice de sa voix avive la séduction, puis l'élégance de son langage, quand elle répond par exemple, lorsqu'on lui demande le secret de si jolies phrases : "Ca coule comme ça, parce que, si on revient de là-bas, on a voyagé dans le nu de la vie."
Sylvie est une rescapée de Butare, ville universitaire au sud-ouest du pays. A son arrivée à Nyamata, à la fin du génocide, elle ne connaissait personne en ville, encore moins dans les environs dévastés, désertés ou peuplés de morts. Depuis, elle est assistance sociale dans ces collines, où chaque matin, avec son équipe, elle invente un métier unique.
Tôt, elle part en camionnette à travers les champs et les taillis, parcourt les bananeraies, se fraie un chemin dans les forêts, à la recherche d'enfants, sortis vivants des marécages, revenus des camps du Congo, cachés entre des murs de torchis, en errance dans les brousses ou les plantations de haricots. Elle les visite, les enregistre, établit le dialogue et repart plus loin. ../..

(PS. J'ai classé par défaut ce livre dans cette rubrique car je n'en ai aucune pour ce thème.)

21 février 2013

Une saison de machettes, de Jean Hatzfeld

Une saison de machettes
Récits
de Jean Hatzfeld

Avec Dans le nu de la vie, récits des marais rwandais, Jean Hatzfeld avait recueilli les récits des rescapés Tutsis du génocide rwandais. Après de longs séjours sur place, dans la prison où ils étaient enfermés et jugés, il fait maintenant parler les acteurs Hutus de ce génocide. En l'occurrence une bande d'amis : cultivateurs, instituteurs, commerçants, qui, comme ils disent, sont allés "au boulot" ensemble, à horaires réguliers. Des hommes qui ont, pendant plusieurs semaines, systématiquement "coupé" leurs "avoisinants", avec la claire idée de les faire totalement disparaître. Ils parlent ici de façon directe, sans souci d'atténuer leur responsabilité. Ils racontent les monstres qu'ils ont été et, de façon ahurissante, les hommes ordinaires qu'ils étaient avant et qu'ils espèrent nous faire croire être redevenus. Jamais aucun "génocidaire" du siècle n'a témoigné ainsi, ce qui fait d'Une saison de machettes un livre exceptionnel, unique, d'une force sans exemple.

Une saison de machettes, Jean Hatzfeld, Editions du Seuil, 2005, 300 pages

A propos de l'auteur

Jean Hatzfeld est journaliste et écrivain. Il a séjourné plusieurs mois au Rwanda depuis le génocide et plus précisément sur les collines de Nyamata où il a recueilli les témoignages des rescapés puis publié "Dans le nu de la vie". Il est l'auteur de "L'air de la guerre" et "La guerre au bord du fleuve".

Le sommaire

- De bon matin
- L’organisation
- Les trois collines
- La première fois
- Une bande
- L’apprentissage
- L’esprit de groupe
- Le goût et le dégoût
- Le passage à l’acte
- Travaux des champs
- Un génocide de proximité
- Les punitions
- La pause des tôles
- Les pillages
- Un huis clos
- La fête au village
- La disparition des réseaux
- Les femmes
- A la recherche du juste
- Les connaissances
- Les murs du pénitencier
- Les souffrances
- Des gars en bonne forme
- Et Dieu dans tout ça ?
- Un banc sous un acacia
- Remords et regrets
- Joseph-Désiré Bitero
- Les encadreurs
- Derrière les moudougoudou
- La vie reprend
- Les marchandages du pardon
- Les pardons
- Une allure haute
- La haine, les Tutsis
- Une tuerie surnaturelle
- Des mots pour ne pas le dire
- La mort dans le regard
Appendices
- Biographies et jugements
- Glossaire
- Chronologie
- Carte du Rwanda
- Carte de la commune de Nyamata

Pour en savoir plus

- Ce lien pour feuilleter le livre
- Les Editions du Seuil
- Dans le nu de la vie, de Jean Hatzfeld
- Génocidé, de Révérien Rurangwa
- La fleur de Stéphanie, d'Esther Mujawayo et Souâd Belhaddad
- Cette playlist de vidéos sur le génocide au Rwanda en 1994

Extraits choisis

Chapitre : L'organisation

(p15) Pancrace : Le premier jour, un messager du conseiller communal est passé dans les maisons pour nous convoquer à un meeting sans retard. Là, le conseiller nous a annoncé que le motif du meeting était la tuerie de tous les Tutsis sans exception. C'était simplement dit, c'était simple à comprendre.
On a donc seulement demandé à haute voix des détails sur l'organisation. Par exemple, comment et quand il fallait commencer, puisqu'on n'était pas habitués à cette activité, et par où aussi, puisque les Tutsis s'étaient échappés de tous côtés. Il y en a même qui ont demandé s'il y avait des préférences. Le conseiller a répondu sévèrement : "Il n'y a pas à demander par où commencer ; la seule organisation valable, c'est de commencer droit devant dans les brousses, et tout de suite, sans plus s'attarder derrière des questions."

(p16) Adalbert : ../.. Par après ce sont les jeunes les plus courageux qui sont devenus chefs. Ceux qui ordonnaient sans hésitation et marchaient de grands pas. Moi, je me suis fait chef pour les cohabitants de Kibungo dès le premier jour. Auparavant j'étais chef de la chorale de l'église ; je suis devenu de la sorte un chef authentique, si je puis dire. Les cohabitants se sont accordés sur moi sans anicroche.
On se plaisait ensemble au sein de la bande, on s'accordait sur les activités nouvelles, on décidait où l'on allait travailler sur place, on s'épaulait en camarades. Si quelqu'un présentait une petite excuse, on se proposait de prendre sa part de boulot pour cette fois. Ce n'était pas une organisation bien apprêtée, mais elle était respectée et consciencieuse.

Chapitre : Le goût et le dégoût

(p54) Pio : On ne voyait plus des humains quand on dénichait des Tutsis dans les marigots. Je veux dire des gens pareils à nous, partageant la pensée et les sentiments consorts. La chasse était sauvage, les chasseurs étaient sauvages, le gibier était sauvage, la sauvagerie captivait les esprits.
On n'était pas seulement devenus des criminels ; on était devenus une espèce féroce dans un monde barbare. Cette vérité n'est pas croyable pour celui qui ne l'a pas vécue dans ses muscles. Notre vie de tous les jours était surnaturelle et sanglante : et ça nous accommodait. ../..

(p55) Pancrace : ../.. Tuer, c'est très décourageant si tu dois prendre toi-même la décision de le faire, même un animal. Mais si tu dois obéir à des consignes des autorités, si tu as été convenablement sensibilisé, si tu te sens poussé et tiré ; si tu vois que la tuerie sera totale et sans conséquences néfastes dans l'avenir, tu te sens apaisé et rasséréné. Tu y vas sans plus de gêne.

(p55) Alphonse : L'homme peut s'accoutumer à tuer, s'il tue sans s'arrêter. Il peut même se convertir en animal sans y prêter attention. Il y en a qui se menaçaient entre eux, quand ils n'avaient plus de Tutsis sous la machette. Sur leur visage, on devinait le besoin de tuer. ../..

(p56) Jean : Un garçon, qui avait assez de forces dans les bras pour tenir fermement la machette, si son frère ou son père l'emmenait dans le groupe, il imitait et s'accoutumait à tuer. L'âge ne le gênait plus. Il s'habituait au sang. Ça devenait une activité ordinaire, puisqu'elle était celle de nos aînés et de tout le monde. ../.

(p58, les dernières lignes du chapitre) Léopord : Puisque je tuais souvent, je commençais à sentir que ça ne me faisait rien. Je ne saisissais pas de plaisir, je savais que je ne serais pas puni, je tuais sans conséquences, je m'adaptais sans problème. Je partais le matin sans gêne, j'étais pressé d'aller, je voyais que le travail et le résultat étaient bénéfiques pour moi, c'est tout.
Pendant les tueries, je ne considérais plus rien de particulier dans la personne tutsie, sauf qu'elle devait être supprimée. Je précise qu'à partir du premier monsieur que j'ai tué jusqu'au dernier, je n'ai regretté personne.

Chapitre : Les pillages

(p98) Léopord : On commençait la journée par tuer, on terminait la journée par piller. C'était la règle de tuer à l'aller, et de piller au retour. On tuait en équipée, on pillait chacun pour soit ou par petits groupes d'amitié. Sauf les boissons et les vaches, qu'on se plaisait à partager. Et bien sûr les parcelles, qui se discutaient avec les encadreurs. Moi, en tant que chef de secteur, j'avais obtenu une vaste parcelle fertile, que j'escomptais semer quand tout serait fini.
Ceux qui tuaient beaucoup avaient moins de temps pour piller ; mais comme on les craignait, ils se rattrapaient par leur force. Personne ne se trouvait avantagé, personne ne se trouvait volé.
Celui qui ne pouvait piller, parce qu'il devait s'absenter, ou parce qu'il se sentait lassé par tout ce qu'il avait fait, il pouvait envoyer son épouse. On voyait des femmes qui fouillaient dans les maisons. Elles se risquaient jusque dans les marais, pour dénouer les pagnes des malheureuses qui venaient d'être tuées. Ça pillait tout, les bassines, les tissus, les cruches, les images pieuses, les images de mariage : partout, dans les maisons, dans les écoles, sur les morts.
Ça pillait les vêtements sanglants sans crainte des lavages. Ça pillait dans les culottes à cause des cachettes d'argent. Sauf dans l'église toutefois, à cause des pourritures de cadavres oubliés depuis le massacre du premier jour.

Chapitre : Et Dieu dans tout ça ?

(p159) Adalbert : Le samedi après la chute de l'avion, c'était jour de répétition routinière de la chorale, à l'église de Kibungo. Nous avons chanté des cantiques en bonne entente avec nos compatriotes tutsis, nos voix s'entremêlaient encore en choeur. Le dimanche matin, nous sommes revenus pour la messe, à l'heure dite ; eux ne sont pas arrivés. Ils s'étaient déjà enfuis dans les brousses de peur de représailles. Ils avaient poussé devant eux leurs vaches et leurs chèvres. Ça nous a grandement frustrés, surtout un dimanche. La colère nous a bousculés à la porte de l'église. Nous avons laissé le Seigneur et nos prières à l'intérieur, pour rebrousser chemin vers nos maisons à grands pas. Nous avons échangé nos vêtements endimanchés contre les vêtements des champs, nous avons saisi des machettes et des massues. Nous sommes partis directement en tuerie.
Dans les marais, j'ai été nommé chef des tueries parce que j'ordonnais intensément. Dans les camps du Congo pareil. En prison, j'ai été nommé chef charismatique parce que je chantais intensément. Je me plaisais dans les alléluias. Je me sentais balancé de bon coeur entre ces strophes joyeuses. J'aimais sans faiblir l'amour de Dieu. ../..

(p160) Alphonse : Le jeudi, quand on est entrés dans l'église de N'tarama, les gens se tenaient couchés dans la pénombre. Les blessés visibles entre les bancs ; les valides dissimulés sous les bancs ; les morts dans les travées jusqu'au bas de l'autel. Ce n'est que nous qui faisions du tapage.
Eux ils attendaient la mort dans le calme de l'église. Pour nous, ça n'avait plus d'importance de nous trouver dans une maison de Dieu. On a vociféré, on a blagué, on a ordonné, on a insulté. Et on a vérifié personne par personne, en inspectant les visages, pour achever tout le monde consciencieusement. Si on avait un doute sur l'agonie d'un participant, on traînait son corps dehors pour l'inspecter à la lumière du ciel.
Moi, j'avais été sincèrement baptisé catholique mais je sentais préférable de ne pas prier traditionnellement pendant ces tueries. Il n'y avait rien à demander à Dieu quant à ces saletés. Toutefois, pour rattraper le sommeil de certaines nuits, je n'ai pas pu m'empêcher de me prosterner en cachette et atténuer, en timides pardons, des craintes ténébreuses.

(p162) Ignace : Les prêtres blancs s'étaient enfuis aux premières escarmouches. Les prêtres noirs étaient devenus des tueurs ou des tués. Dieu gardait le silence et les églises puaient des cadavres qu'on avait délaissés dedans. La religion ne trouvait pas sa place dans nos activités. Nous n'étions plus des chrétiens ordinaires pour une petite période, nous devions oublier nos devoirs appris dans le catéchisme. Il nous fallait donc d'abord obéir aux chefs. Et à Dieu seulement par la suite, très longtemps après, pour se confesser et faire pénitence ; quand le boulot serait terminé.

(p163) Elie : ../.. Une fois, on a déniché une petite assemblée de Tutsis dans les papyrus. Ils attendaient les coups de machette avec des prières. Ils ne nous suppliaient pas, ils ne nous demandaient pas grâce ou seulement de leur éviter la souffrance. Ils ne nous adressaient rien. Ils ne semblaient même pas s'adresser au ciel. Ils priaient et psaumaient entre eux. On s'est moqué, on a rigolé de leurs amen, on les a nargués sur la gentillesse du Seigneur, on a blagué sur le paradis qui les attendait. Ça nous a encore plus chauffés. Maintenant le souvenir de ces prières me tiraille trop le coeur.

(p164) Léopord : On ne considérait plus les Tutsis comme des humains, ni même comme des créatures de Dieu. On avait cessé de considérer le monde comme il est, je veux dire comme une volonté de Dieu.
Raison pour laquelle ça nous était aisé de les supprimer. Raison pour laquelle ceux d'entre nous qui priaient en cachette le faisaient pour eux, jamais pour leurs victimes. Ils priaient pour demander qu'on oublie un peu leurs crimes, ou qu'on leur accorde un petit pardon, et ils retournaient dans le marigot au matin. ../..

(p167, les dernières lignes du chapitre) Léopord : A force de bien tuer, de bien manger, de bien accaparer, on se sentait tellement gonflés d'importance qu'on se fichait bien de la présence de Dieu. Ceux qui prétendent le contraire sont des menteurs retardataires. Il y en a qui prétendent aujourd'hui qu'ils ont adressé des prières pendant les tueries. Ils mentent, personne n'a même jamais entendu un Ave Maria et consorts, ils essaient seulement de resquiller devant leurs collègues dans la file du repentir.
En vérité, on pensait qu'on pouvait désormais se débrouiller sans Dieu. La preuve, on tuait même le dimanche sans même s'en apercevoir. Voilà tout.

Chapitre : La mort dans le regard

(p270-p271, les dernières lignes du chapitre) Alphonse : Des fauteurs racontent que nous étions transformés en bêtes sauvages. Qu'on était aveuglés par la férocité. Qu'on avait enfoui notre civilisation sous des branchages ; raison pour laquelle il nous est impossible de trouver des mots concordants pour en parler convenablement.
Voilà une blague pour égarer la vérité. Je peux dire ceci : en dehors des marais, notre vie se présentait très ordinaire. On chantonnait sur le sentier, on buvait des Primus ou de l'urwagwa, c'était au choix de l'abondance. On conversait de notre bonne fortune, on savonnait nos salissures de sang dans la cuvette, on se réjouissait les narines devant les marmites. On se réjouissait de la nouvelle vie qui allait commencer en mâchonnant des cuisseaux de vache. On se chauffait la nuit sur nos épouses et on sermonnait les enfants turbulents. Même si on ne se contentait pas d'attendrissements comme auparavant, on était friands de bons sentiments.
C'étaient des jours très ressemblants comme je vous l'ai dit. On endossait les vêtements des champs. On s'échangeait des racontars au cabaret, on pariait sur nos tués, on s'envoyait des blagues sur des filles coupées, on se chamaillait devant des bagatelles de grains. On aiguisait les outils sur les pierres ponceuses. On s'échangeait des tricheries, on rigolait des "merci" des chassés ; on dénombrait et on abritait nos biens.
On multipliait toutes sortes d'occupations humaines sans anicroches, à condition de s'adonner aux tueries dans la journée, évidemment.
A la fin de cette saison des marais, on était trop déçus d'avoir raté. On était découragés de ce qu'on allait perdre, on était très apeurés de la mauvaise fortune et la vengeance qui nous tendaient les bras. Mais au fond, on n'était fatigués de rien.

Jean Hatzfeld, émission "Un livre, un jour"


(PS. J'ai classé par défaut ce livre dans cette rubrique car je n'en ai aucune pour ce thème.)


20 février 2013

Le monde extraordinaire des fourmis, de Luc Passera

Le monde extraordinaire des fourmis
de Luc Passera

Apparues il y a environ 140 millions d'années, les fourmis - qui comptent 12.000 espèces - ont conquis la planète entière, depuis la cime des arbres jusqu'aux sols les plus profonds. Savez-vous qu'il existe au sein de leurs colonies un partage des rôles plus élaboré que celui rencontré dans les communautés humaines ? Seules les reines sont fécondees, tandis que les ouvrières stériles prennent en charge le ravitaillement de la société, sa défense ou maternent les larves. Les mâles, eux, sont cantonnés au rôle de simples transporteurs de spermatozoïdes... Un monde où le silence l'emporte sur le bruit, et où les odeurs ont atteint un sommet de sophistication nullement égalé dans le règne animal. Ainsi, la recherche de la nourriture s'effectue par le biais de pistes odorantes, de même que la protection des congénères ou les relations avec la reine reproductrice s'accomplissent grâce à la production d'informations chimiques. Des fourmis prédatrices aux fourmis chasseuses, des fourmis champignonnistes ou moissonneuses aux fourmis tisserandes, elles se sont toutes, au cours de leur évolution, spécialisées et adaptées à leur milieu. En témoignent celles qui protègent les arbres en échange du gîte et du couvert. Mais elles peuvent aussi se révéler être un véritable fléau lorsque, passant d'un continent à l'autre, elles éliminent les espèces locales de fourmis et appauvrissent la biodiversité. Le meilleur et le pire se côtoient chez ces insectes dont les performances cognitives égalent parfois celles des primates, homme compris. Ecrit dans une langue simple, compréhensible par tous, agrémenté de plus de 80 superbes illustrations et photos, cet album passionnera et étonnera les amoureux de la nature qui regarderont avec plus d'attention où ils posent leurs pieds.

Le monde extraordinaire des fourmis, Luc Passera, Editions Fayard, 2008, 235 pages

A propos de l'auteur

Le Professeur Luc Passera a consacré plus de quarante ans de sa vie d'enseignant-chercheur à l'étude de la biologie et du comportement des fourmis, à l'université Paul-Sabatier de Toulouse. Il est l'auteur de plusieurs livres et de dizaines d'articles consacrés aux fourmis et parus dans la presse spécialisée, dont "La véritable histoire des fourmis" (Fayard, 2006).

Pour en savoir plus

- L'incroyable instinct des fourmis, de Bert Hölldobler et Edward O. Wilson
- Les sociétés animales, de Frank Cézilly, Luc-Alain Giraldeau et Guy Théraulaz
- Les insectes et les hommes, de Michel Lamy

Quiz : Sur la piste des fourmis
Source
Ce quiz comprend une série de 32 questions sur les fourmis du monde entier.
Liste des questions et réponses selon 4 critères.

Généralités

• Quel est le nom de la personne qui étudie les fourmis ?
Un entomologiste étudie les insectes et un myrmécologue étudie plus particulièrement les fourmis.

• La fourmicologie est la science qui étudie les fourmis. Vrai ou faux ?
Faux, c’est la myrmécologie, qui fait partie de la zoologie (étude des animaux).

• Combien existe-t-il d’espèces de fourmis dans le monde ?
12.500 espèces de fourmis, réparties dans le monde, ont été répertoriées en 2009 alors qu’il n’existe que 4.500 espèces de mammifères !

• Fourmis, araignées, mille-pattes, sommes-nous tous de la même famille ?
Oui ! Tous ces animaux sont des arthropodes, qui signifie pattes articulées.

• Les fourmis ont-elles vraiment un rôle dans l’immensité des forêts tropicales ?
Indispensables à la vie des écosystèmes, les fourmis mangent des insectes, chenilles, mouches, grillons, ou araignées limitant ainsi leur nombre. Elles nettoient en faisant disparaître les petits cadavres d'animaux, et elles participent à la fécondation des fleurs et à la dissémination des graines.

• Une fourmi peut vivre seule. Vrai ou faux ?
Faux. La fourmi fait partie des insectes sociaux, vivant jusqu’à un million d’individus par colonie, voire même parfois, seulement 10 à 20 adultes.

• Les fourmis partagent-elles la nourriture ?
La fourmi régurgite la nourriture pré-digérée située dans un estomac spécial pour la donner à une autre fourmi. Les fourmis se nourrissent donc entre elles, cela s'appelle la trophallaxie.

• Chez les fourmis, les mâles ne travaillent pas. Vrai ou faux ?
Vrai. Les mâles ne servent qu’à la reproduction de l’espèce tandis que les fourmis femelles prennent en charge la fourmilière. Ils ne vivent que quelques semaines.

Anatomie des fourmis

• Les fourmis ont-elles un squelette ?
Oui ! Comme tous les insectes, les fourmis ont un squelette externe. C’est leur carapace aussi appelée exosquelette !

• Les fourmis ont des ailes. Vrai ou faux ?
Vrai, seuls les mâles et les reines ont des ailes, les reines les perdent à la suite du vol nuptial. Les ailes permettent aux reines de s’éloigner de la fourmilière pour en fonder une nouvelle. Et faux, les ouvrières n’ont pas d’ailes.

• A quoi servent les antennes des fourmis ?
Présentes sur la tête, ce sont des organes sensoriels qui servent pour l'odorat, le toucher et le goût. Ce sont aussi des outils de communication.

• Comment s’appellent les différentes fourmis vivant au sein de la fourmilière ?
Il y a la reine des fourmis qui pond les oeufs, les ouvrières, qui travaillent, et les soldates qui défendent la colonie. Chacune a une rôle bien précis.

• Quelle est le poids d’une reine fourmi par rapport à une ouvrière ?
Chez certaines espèces de fourmis légionnaires, la reine pèse 4.000 fois plus qu’une ouvrière ! C’est comme si on comparait un enfant de 30kg à une baleine bleue de 120.000kg !

• Il existe des fourmis esquimaux. Vrai ou faux ?
Faux, les zones glaciaires et de hautes montagnes sont les seuls endroits où l’on ne trouve pas de fourmis.

• Il existe des Fourmis légionnaires. Vrai ou faux ?
Vrai, elles mangent tout sur leur passage, attaquant des nids de guêpes, d’autres fourmis, ou n’importe quel insecte, parfois même des petits vertébrés comme des lézards ou des oisillons !

Vie des fourmis

• Certaines fourmis vivent dans des nids en carton. Vrai ou faux ?
Vrai, la fourmilière est construite à partir de loges, mélange de terre et de carton venant de matière végétale et de salive.

• Il existe plusieurs reines dans chaque fourmilière qui pondent des milliers d’oeufs. Vrai ou faux ?
Vrai et faux ! Le plus souvent, il n’y a qu’une seule reine par fourmilière mais chez certaines espèces, il peut en avoir plusieurs.

• Comment naissent les fourmis ?
La reine pond des oeufs qui deviennent des larves qui se transforment en nymphes avant de devenir adultes.

• A quelle température sont maintenus les oeufs ?
A 25°C, c’est la température idéale pour permettre le développement des oeufs et des larves.

• Comment font les Fourmis des bois pour chauffer la fourmilière ?
Elles fabriquent du compost, en utilisant la fermentation des feuilles et des brindilles pour produire de la chaleur, qui se situe entre 20°C et 30°C.

• Certaines fourmis déménagent. Vrai ou faux ?
Vrai. Les Fourmis légionnaires se déplacent après quelques semaines sous forme de grands convois de plusieurs millions d’individus cherchant un nouveau campement comme par exemple une cavité protégée au sol, une souche d’arbre.

• Les fourmis comme l’ours hivernent. Vrai ou faux ?
Vrai, quand la température descend vers 10-12 °C, les fourmis immobiles vivent au ralenti attendant de se réveiller pour nettoyer la fourmilière.

• Les fourmis sont-elles capables de réaliser des cultures ou de l’élevage ?
Les 2 ! Les Fourmis champignonnistes cultivent un champignon, dont elles se nourrissent. D’autres fourmis, de nos jardins, élèvent des pucerons pour en récolter le miellat, dont elles raffolent.

• Les fourmis communiquent grâce à des molécules chimiques. Vrai ou faux ?
Vrai, ce sont les phéromones.

• Certaines fourmis ne mangent que des graines ou presque. Vrai ou faux ?
Vrai. Elles détachent les graines des plantes ou les récoltent au sol pour les amener à la fourmilière. Elles sont consommées pendant la période estivale.

• Comment les fourmis immobilisent une proie plus grande qu’elles ?
Chez les fourmis carnivores, chaque fourmi injecte du venin à l’aide d’un aiguillon dans le corps de la victime. Lorsque la proie est trop grande, plusieurs fourmis viennent à la rescousse. Les Fourmis des bois, quant à elles, déposent de l’acide formique au niveau des morsures.

Anecdotes

• Combien de fois une fourmi peut-elle soulever son poids ?
Jusqu'à 60 fois ! C’est comme si un enfant portait une voiture sur son dos !

• Quel est le cri de la fourmi ?
Certaines espèces sont capables de chanter en émettant des stridulations pour communiquer avec leurs congénères.

• Comme les araignées ou les chenilles, certaines larves de fourmis produisent de la soie. Vrai ou faux ?
Vrai. Les larves âgées sont déplacées par les ouvrières pour utiliser leur production de soie afin d’assembler des nids de feuilles.

• Il existe des esclaves chez les fourmis. Vrai ou faux ?
Vrai ! La reine des Fourmis esclavagistes prend la place de la reine de la colonie infiltrée et se met à pondre. Ces nouvelles fourmis sont même capables de voler des cocons pour obtenir de nouveaux esclaves.

• Les singes mangent des fourmis. Vrai ou faux ?
Vrai. Les chimpanzés, les gorilles mais aussi les orangs-outans apprécient ces délicieux insectes.

• Il existe des Fourmis pot-de miel qui sont consommées par les Australiens. Vrai ou faux ?
Vrai. Elles ont un abdomen très gonflé, qui les immobilisent. Ce sont des ouvrières spécialisées qui stockent l’alimentation de la colonie. Très appréciées, elles sont consommées en Afrique, en Amérique et en Australie.