22 décembre 2010

1001 secrets de nature, de Guilhem Lesaffre

1001 secrets de nature
de Guilhem Lesaffre

Pour partir en balade bien équipé, ne plus confondre un faucon et un épervier, réussir un herbier et observer les animaux sans les déranger.

Découvrez les astuces infaillibles pour reconnaître le chant de l'alouette, différencier un charme et un hêtre ou identifier une empreinte de chevreuil au premier coup d'oeil ! Un naturaliste passionné vous livre ses secrets de terrain, expérimentés dans les sous-bois, sur les plages, à flanc de montagne ou même en ville. Des conseils précieux pour découvrir une nature insoupçonnée, où la vie fourmille dans le moindre brin d'herbe, pour peu que l'on sache l'observer.

1001 secrets de nature, Guilhem Lesaffre, Editions Prat, 2010, 403 pages

A propos de l'auteur

Guilhem Lesaffre est naturaliste de terrain depuis près de quarante ans. Auteur de nombreux ouvrages, notamment d’ornithologie, et professeur de lettres, il est par ailleurs président du Centre ornithologique île-de-France (CORIF) et membre du comité de rédaction d’Ornithos, revue éditée par la Ligue pour la protection des oiseaux.

Voir également

- Quizz Nature, de Guilhem Lesaffre
- La France sauvage, une série diffusée sur Arte (10x45min)
- La France sauvage, de Marc Giraud
- Espèces en danger ! de Claude-Marie Vadrot
- Rencontres sauvages, de Catherine Vincent
- A la découverte des animaux de nos campagnes, de Cyril Laurentin
- Le guide nature pour tous, de Frank Hecker
- Guide des curieux de nature, de Vincent Albouy
- Guide des curieux de nature en ville, de Vincent Albouy
- Safari urbain, de Laurent Geslin

L'avis du site JNE
Journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie
Source

C’est un livre de petit format mais épais, fourmillant d’astuces et d’infos diverses pour les naturalistes, écrit par un naturaliste de terrain super confirmé et déjà rédacteur de nombreux ouvrages. Les sujets sont très divers, présentés en textes courts. Après les indispensables conseils pratiques et les ruses de Sioux, sont abordés les champignons, les plantes et les animaux, les traces, les trésors des laisses de mer à marée basse, le bord de l’étang et du marais, les arbres, la haie, la montagne, la campagne, la ville, etc. Pour observer les animaux sans les déranger, reconnaître le chant de certains oiseaux, découvrir les insectes, faire une collection de graines, distinguer les libellules, et tant d’autres choses. à vos bottes ! Prêts ? Partez !

20 décembre 2010

Le bestiaire sauvage, de Bernard Bertrand

Le bestiaire sauvage
Histoires et légendes

des animaux de nos campagnes

de Bernard Bertrand


Se réconcilier avec le sauvage… Ours, loup, renard, chauve-souris, aigle, coucou, mésange, vipère, salamandre, cigale, fourmi, araignée... La plupart des animaux présentés dans ce livre ne sont pas des inconnus auprès du grand public. Mais de quelles connaissances s'agit-il, quand on sait le "poids" que ces animaux portent, colportent et supportent dans les traditions populaires ? Autour d'eux, ce sont bien plus souvent des craintes, des fantasmes, des légendes, des croyances qui s'expriment, plus que des réalités naturalistes ou comportementales...

Ce livre a pour but de raconter toutes ces histoires croisées entre hommes et bêtes. Mais il espère aussi pouvoir faire la part des choses entre ces croyances et la réalité. Non pas pour démystifier, mais pour nous rapprocher de cette nature sauvage, pour passer des peurs de l'inconnu au plaisir de la connaissance partagée. Pour nous réconcilier avec la nature.

Le bestiaire sauvage, Bernard Bertrand, Editions Plume de carotte, 2006, 193 pages

A propos de l'auteur

Ecrivain paysan, Bernard Bertrand est à l'origine des Editions de Terran et voue sa vie à collecter, apprendre et mettre en pratique des savoirs traditionnels respectueux de la nature. Actuellement, il occupe également la fonction de porte-parole de l'association des Amis de l'ortie. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont "Purin d'ortie et compagnie : Les plantes au secours des plantes", "L'herbier oublié : Secrets des plantes retrouvés", "L'herbier toxique : Codes secrets pour plantes utiles".

Voir aussi

- Les sales bêtes, de Jacques A. Bertrand
- La peur et les animaux, de Jean-Jacques Barloy
- Rencontres sauvages, de Catherine Vincent

L'avis d'Astrid de Larminat, du Figaro
Source

Ce bestiaire atypique est de ces livres où il fait bon muser, délesté de tout esprit de sérieux, pour y picorer anecdotes, citations, et observations pittoresques concernant les mille et une croyances et fantasmes que les hommes, depuis des siècles, nourrissent au sujet des bêtes. Saviez-vous, par exemple, que pour se faire aimer de quelqu'un, on disait qu'il fallait attraper une chauve-souris, la faire brûler et jeter ses cendres sur la personne à conquérir ? Ou encore, que, pour guérir un alcoolique, on préconisait de lui faire boire un composé de vin et de sueur de cerf prélevée autour de ses testicules ? Bien que sa présentation imite celle d'une encyclopédie et qu'il ait été réalisé en partenariat avec les muséums d'histoire naturelle de Lyon et de Marseille, ce recueil est l'oeuvre profuse et engagée d'un passionné plus qu'un travail scientifique dont il n'a pas la rigueur. Bernard Bertrand, un ancien agriculteur qui a transformé son exploitation en ferme de découverte de la nature, a collecté pendant des années les savoirs traditionnels et les légendes associées à la faune et à la flore de nos contrées. Un livre pour les poètes que le règne sauvage fascine...

Un extrait de l'avis d'Elfevert
Pour le lire dans son intégralité, cliquez ici.

../.. Et notre regard se porte à nouveau sur le vivant. Ce livre n’est qu’une amorce de réconciliation avec le sauvage, beaucoup de gestes restent à faire pour chacun de nous. Mais il a le mérite de nous faire redécouvrir ces animaux, insectes, reptiles et oiseaux qu’on croise sans voir. Oh, tous nos compagnons à plumes, écailles ou fourrures ne sont pas en ces pages, mais ce bel échantillon de vie est une magnifique fenêtre ouverte sur notre environnement et, surtout, sur les rapports qu’ont eu les hommes et les bêtes, leurs croyances, superstitions… Une jolie promenade dans le passé, le présent et, on l’espère, l’avenir !

Quelques pages du livre
Cliquez sur les images pour les agrandir


19 décembre 2010

Rencontres sauvages, de Catherine Vincent

Rencontres sauvages
100 chroniques animalières
en terres de France

de Catherine Vincent

A travers 100 portraits écrits d'une plume alerte, l'auteur propose une excursion hors des sentiers battus dans la France entière. Au fil des rencontres - aquatiques, forestières, montagnardes, exotiques ou urbaines - le lecteur est convié à découvrir des animaux de nos contrées, familiers ou rares. Du raton laveur, présent dans une forêt de l'Aisne, au gypaète barbu de retour dans les Alpes, chaque récit, étayé par les travaux des grands naturalistes et les découvertes scientifiques les plus récentes, illustre la vie et les moeurs d'une espèce.

Figurent aussi dans ce bestiaire original des animaux récemment introduits, comme le kangourou, en liberté en forêt de Fontainebleau, ou des bêtes à jamais disparues de notre environnement, comme le mammouth laineux. Sans oublier ceux qui vivent hors de l'Hexagone, tel le manchot royal des Terres australes ou la fourmi électrique de Nouvelle-Calédonie.

Que cet ouvrage, à sa manière, contribue à ce que ces rencontres sauvages restent longtemps possibles !

Rencontres sauvages, Catherine Vincent, Editions Belin, 2005, 221 pages

A propos de l'auteur

Catherine Vincent est journaliste au Monde. Pendant plusieurs années, elle y a tenu chaque semaine une chronique animalière. Les textes réunis dans cet ouvrage sont une sélection de ses articles, réactualisés pour certains et ordonnés par grandes "rencontres".

Pour en savoir plus

- Le site des Editions Belin
- Foi d'animal ! de Catherine Vincent
- Portraits d'animaux, de Marc Kravetz
- Animaux à la Une, d'Allain Bougrain Dubourg et Julie Delfour
- La France sauvage, une série diffusée sur Arte (10x45min)
- La France sauvage, de Marc Giraud
- A la découverte des animaux de nos campagnes, de Cyril Laurentin
- Le guide nature pour tous, de Frank Hecker
- Guide des curieux de nature, de Vincent Albouy
- Guide des curieux de nature en ville, de Vincent Albouy
- Safari urbain, de Laurent Geslin

18 décembre 2010

Foi d'animal ! de Catherine Vincent

Foi d'animal !
De la puce à l'éléphant
de Catherine Vincent
illustrations de Michel Lablais

Pourquoi sommes-nous touchés par les animaux ? D'un bond elliptique, Catherine Vincent nous explique les grands mystères de la migration, de la reproduction, de l'utilité de bestioles aussi étranges qu'apparemment inutiles tels le ver de terre ou le minuscule rat-taupe.

Foi d'animal !, Catherine Vincent, Illustrations : Michel Lablais, Editions Seuil, 2002, 188 pages

A propos de l'auteur

Catherine Vincent est journaliste au Monde. Pendant plusieurs années, elle y a tenu chaque semaine une chronique animalière.

Voir aussi

- Rencontres sauvages, de Catherine Vincent
- Portraits d'animaux, de Marc Kravetz
- Animaux à la Une, d'Allain Bougrain Dubourg et Julie Delfour

L'avis du site JNE
Journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie
Source

Voici une belle galerie de portraits d'animaux, réunis par Catherine Vincent, journaliste au Monde. On y retrouve des espèces emblématiques comme la baleine à bosse ou l'albatros, méconnues comme le collembole (un insecte), ou encore mal-aimées, comme la mouche de vinaigre ou la hyène tachetée. Au fil des pages, l'auteur nous livre des informations piochées chez les plus grands biologistes d'hier et d'aujourd'hui. Ce bestiaire est illustré par de grands dessins qui mêlent la rigueur scientifique à l'imaginaire. Un livre à butiner au gré de sa curiosité.

17 décembre 2010

Portraits d'animaux, de Marc Kravetz

Portraits d'animaux
50 histoires pour un bestiaire

de Marc Kravetz


Tout a commencé avec les pandas. Ce furent les premiers animaux à s’inviter dans le "Portrait du jour" quotidien de Marc Kravetz sur France Culture. Depuis, le cachalot pygmée, l’iguane rose, l’ours blanc, le hérisson, le cacatoès à huppe jaune, le koala, le chameau de Bactriane, le tigre de Tasmanie, mais aussi la poule pondeuse et le chat de gouttière - pour ne citer qu'eux - sont entrés dans sa chronique radiophonique.

Ces 50 portraits pour un bestiaire sont une manière de raconter "autrement" un moment ou un fait dans la marche du monde. Ils nous rappellent que les animaux font partie d'une histoire dans laquelle nous, Homo sapiens sapiens, ne sommes qu'une espèce parmi tant d’autres.

Portraits d'animaux, 50 histoires pour un bestiaire, Marc Kravetz, Les Editions du Sonneur, 2009, 224 pages, 50 illustrations réalisées par les élèves de l’école Estienne

Pour en savoir plus

- Cette page où l'on peut consulter un aperçu du livre
- Rencontres sauvages, de Catherine Vincent
- Animaux à la Une, d'Allain Bougrain Dubourg et Julie Delfour

A propos de l'auteur

Journaliste, grand reporter, Marc Kravetz a couvert la plupart des conflits du Proche et du Moyen-Orient depuis 1975 jusqu’au début des années 1990, essentiellement pour le quotidien Libération. Il a également travaillé pour divers journaux et magazines, et publié des reportages sur une trentaine de pays et régions du monde. Collaborateur de France Culture depuis 2003, son "Portrait du jour" est diffusé quotidiennement dans Les Matins. Il a reçu le prix Albert-Londres 1980 pour ses reportages en Iran.

Sommaire

Le roux et le géant - Tous les pandas ne se ressemblent pas
Isthmohyla rlvularis - La grenouille que l'on croyait perdue
En attendant la pluie - Ceinture pour les boucs
Omar et Delores - Désamours chez les poulpes
Le wombat et le trésorier - Marsupial en péril
Les Olympets - Hong-Kong aussi a ses jeux
Ventastega curonica - Ou l'avenir qui n'advint pas
Osborne - L'émeu rescapé de l'omelette
Epineux problème - Où la voiture passe, le hérisson trépasse
Snowball - La danse du cacatoès à huppe jaune
Zhu Jianqiang - Après l'année du cochon, le cochon de l'année
Bradypodion - L'art et la manière d'annoncer la couleur
Les ziphiidés - Les défenses du plaisir
Voleur caprin - Le bouc émissaire du commissaire
Thong Dee - Chronique d'une naissance annoncée
Beetlemania - La forêt verte vire au rouge
Lemmus lemmus - Un rongeur au bord du gouffre
Pierre le manchot - Un déplumé rhabillé pour l'hiver
Robben Island - Peau de lapin, peau de chagrin
L'insecte miracle - Les escrocs de la fourmilière en kit
Rheobatrachus silus -Tant pis pour nos maux d'estomac
Le springbok - La gazelle est légère, le symbole est lourd
L'iguane rose - Charles Darwin n'avait pas tout vu
Le tigre de Tasmanie - La génétique au secours des disparus
Sam et Bob - La chance sourit parfois aux koalas
Le gavial du Gange - Mystère sur la rivière Chambal
Santino - Un singe stratège dans un jardin suédois
Zoos en crise - Un porc-épic au chômage
S. O. S. dauphin - Des cachalots remis sur le droit chemin
Le capybara - Le rongeur que l'on prend pour un poisson
First Dog - Bo, chien d'eau portugais
A la Maison Blanche - Les animaux des présidents
Le boa titanesque - Le dernier festin des monstres
Animaux d'Alaska - La faune s'invite dans la campagne
Secret papou - La longue traque de l'échidné à long bec
Macho B - Les Etats-Unis enterrent leur dernier jaguar
Le cerf de la guerre - Quand un parc devient garde-manger
Le ranger et le varan - Les dragons se rebiffent
Xiguang - La longue marche de l'éléphant toxicomane
Menace sur la tortue - Le moustique pique un coup de sang
La fourmi et la girafe - Les commensaux de la savane
Un récit colonial - Où le gris passe, le roux trépasse
Deux bosses de plus - Une naissance chez le comte de Derby
Cercles mystérieux - Des wallabys dans les champs de pavot
Migaloo - Le retour de la baleine prodigue
Marjan - Un félin au royaume des aveugles
Pepo le chat - Le maître du ronronnement et son valet
A bas la batterie - La Californie soigne ses poules
Knut la mascotte - Ou comment remplir une cagnotte
Zoopolitique - Deux pandas pour un détroit

Sources et ressources
Dates de diffusion des portraits
Table des illustrations
Remerciements

L'avis de Sylvain Tesson, Le Figaro
Source

Marc Kravetz a publié un beau livre à la gloire de l’animal, un bestiaire enchanté. Dans Portraits d’animaux, le chroniqueur, connu des auditeurs de France Culture, construit page après page une arche de tendresse où sont embarqués cochons, pandas, fourmis, et même un Dendoctronus ponderosa. Chaque histoire met en scène un animal entraîné dans une histoire étrange, cocasse ou tragique. Chez Kravetz, les perroquets dansent sur des rythmes de boys bands, les poulpes s’en vont couler d’amour dans les abysses, les grizzlis sont chassés en hélico par des viragos américaines. Il y a des monstres disparus avant d’avoir atteint notre ère, des œufs d’émeus australiens sauvés de l’omelette norvégienne et même un ministre des Finances versé dans la protection des rongeurs. Toutes ces histoires sont vraies. Kravetz les collecte, jour après jour, en épluchant la presse planétaire. Il tisse ainsi la chronique des riches heures des animaux du monde et célèbre l’immense chatoiement de la faune, la diversité des formes du vivant, l’énergie déployée par l’évolution pour explorer toutes les manières de se mouvoir, de communiquer, de s’aimer et de survivre. En face, le terne, l’unanime et uniforme acharnement de l’animal humain à ne s’entendre ni avec la Terre, ni avec les autres espèces, ni avec lui-même.

L'avis d'Émilie Chassevant, Ouest France
Source

La marche du monde animal n'a pas la couverture médiatique qu'elle mérite. C'est l'homme qui se taille la part du lion dans l'actualité. Depuis 2004, le grand reporter Marc Kravetz rééquilibre la balance dans Portraits d'animaux, sur France Culture. Des chroniques aujourd'hui éditées dans un recueil.

Il y raconte la vie de Bo, le locataire canin de la Maison-Blanche ; de Pierre, le manchot qui ne plonge plus sans sa combinaison de néoprène. Ou celle de Marjan, le lion de Kaboul.

Lui non plus n'a pas été épargné par la guerre civile. Croyant prouver sa bravoure, un moudjahidin le défia. L'homme n'y survécut pas. Par vengeance, son frère défigura Marjan avec une bombe à clous. Édenté et aveugle, le lion survécut à ses blessures. «Pour de nombreux Afghans, Marjan est le symbole du peuple» Sa mort, des années plus tard, fut célébrée comme un deuil national.

Les «bipèdes», comme il nous appelle, étonnent Kravetz. Il évoque cette chercheuse qui a fait de son chat un sujet d'étude (il adapte son miaulement à ce qu'il souhaite obtenir). Ou encore ces policiers nigérians qui ont jeté en garde à vue une chèvre «complice» de voleurs de voiture.

«Je veille à ne jamais ridiculiser les gens», précise Kravetz. Cette règle journalistique vaut aussi pour son bestiaire. Il fouille, recoupe les infos glanées sur Internet. Tout est vrai, c'est le plus surprenant !
On apprend qu'une grenouille aurait pu guérir nos maux d'estomac. Cette cousine australienne de la rainette couve ses oeufs dans son ventre grâce à une substance hormonale qui bloque ses acides digestifs. La science s'emballe : elle y voit la fin de nos ulcères ! Espoir de courte durée : l'espèce s'est éteinte à la fin des années 1970. «Dès qu'on perd une espèce, on perd un moyen d'en sauver d'autres.»

Tout est lié dans le vivant. Comme l'acacia, la fourmi et la girafe, dont la sauvegarde tient à un équilibre triangulaire. En mordant la langue des girafes, friandes d'épines, la fourmi protège l'acacia. Mais si l'on éloigne les prédateurs de leur plat favori, la fourmi se désintéresse de l'épineux. Elle laisse la place à d'autres insectes et l'arbre finit par mourir. «La biodiversité n'est pas qu'esthétique.»

Kravetz éveille notre curiosité. Si ses portraits d'animaux émerveillent, l'image qu'ils renvoient des hommes est désenchantée.

16 décembre 2010

Les arbres en personne, de Francis Vergne

Les arbres en personne
de Francis Vergne

Il vous est sans doute déjà arrivé, au détour d'un chemin, de croiser des arbres aux allures étranges et mystérieuses. Entrez dans ces lieux merveilleux où les arbres "en personne" vous accompagnent. Vous y ferez de surprenantes rencontres, pleines de tendresse, d'humour et de poésie. Les arbres se révéleront à vous sous un jour différent: sous la forme de personnages, d'animaux, de visages... Ils représentent un miroir de vos états d'âme, une invite à l'étonnement et à l'émerveillement. Découvrez ainsi, entre Ciel et Terre, les mystères de l'invisible rendu visible. Laissez-vous imprégner des lieux et aiguisez votre perception; donnez libre cours à votre imagination. Ensemble, retrouvons notre regard d'enfant, celui que l'on avait lorsque, couché à même la terre, l'on contemplait les innombrables images formées par les nuages...

Les arbres en personne, Francis Vergne, Editions Trédaniel, 2008,196 pages

A propos de l'auteur

Francis Vergne est auteur, photographe et animateur. Il expose ses photos dans de nombreux lieux (galeries, fêtes de la nature, écofestivals, espaces culturels, parcs départementaux...). Au gré de son chemin, il a capturé à l'aide de son objectif des êtres inattendus dissimulés au coeur des arbres, dans l'écorce, les branches ou les racines. Son approche est non seulement artistique mais également ludique et pédagogique. Il accompagne ainsi la capacité de chacun à regarder et interpréter la vision du monde qui nous entoure.

Pour en savoir plus

- Le site de Francis Vergne : La terre native
- Le site des Editions Trédaniel
- Ecorces : Voyage dans l'intimité des arbres du monde, de Cédric Pollet
- Ecorces : Galerie d'art à ciel ouvert, de Cédric Pollet
- Gueules de bois, de Klaod Roparz
- Arbres extraordinaires, de Lewis Blackwell
- Rencontres avec des arbres remarquables, de Thomas Pakenham
- Le tour du monde en 80 arbres, de Thomas Pakenham
- Nature insolite, de Snezana Gerbault
- Curiosités végétales, de Muriel Hazan

L'avis d'une lectrice
Source


Les arbres ont une vie

Mon fils de 3 ans adore regarder ces belles photos d'expression d'arbres. Il développe ainsi son imagination et il finit même par faire une histoire à partir d'une photo. Dont la sorcière dans l'arbre. Très relaxant, une belle ballade dans la forêt. On ne peut que regarder les arbres autrement après avoir lu, vu ce livre.

Une vidéo avec Francis Vergne
où vous pourrez déouvrir plusieurs extraits du livre


15 décembre 2010

Planète vivante, Collectif

Planète vivante
Collectif

En 2008, à l'occasion de son 35ème anniversaire, le WWF France, propose un ouvrage très complet, qui clarifie la situation et précise, dans une approche résolument positive et optimiste, ce qu'il est possible d'entreprendre pour un changement progressif et durable.

Dans les 6 domaines abordés par Planète vivante - espèces, forêts, eau douce, océans, climat et vie durable - des experts reconnus tracent un panorama de l'état de l'environnement dans ses différentes composantes. Ce constat est prolongé par des récits d'actions de terrain ou à l'échelle des gouvernements qui soulignent à quel point toute démarche en faveur de l'environnement influe sur l'économie, les modes de vie, la santé et le bien-être des populations.

Dans un style clair et vivant, l'ouvrage dresse, au fil de ses 288 pages et 300 photographies couleurs, de ses graphiques et cartes, un panorama complet de l'état de la planète, un récapitulatif des actions entreprises dans tous les domaines et des solutions concrètes pour un changement progressif et durable.

Fruit de 35 ans d'engagement et d'expériences concrètes sur le terrain, "Planète vivante" est un ouvrage essentiel pour comprendre la crise écologique et rester optimiste car des solutions existent.

Planète vivante, Collectif, Editions de Monza, 2008, 288 pages, imprimé sur papier issu de forêts gérées durablement

Les auteurs, des experts reconnus

Sous la direction de Claude Martin, ancien directeur général du WWF International : "L'histoire du WWF contribue à toutes les étapes importantes du mouvement écologique contemporain"

Jean-Marie Pelt : "Protéger la biodiversité est un acte éthique et moral"

Francis Hallé : "On peut prévoir qu'autour de 2020, les sociétés humaines commenceront à ressentir les effets de la disparition des forêts tropicales"

Annick Schnitzler : "On peut encore reconstituer ce qui a été détruit par une exploitation durable des ressources en bois"

Jean-Claude Lefeuvre : "Une eau dont on use et abuse et dont on laisse se dégrader la qualité"

Lucien Laubier : "Les pollutions chroniques, liées à une activité ou un usage d'un produit déterminé, sont beaucoup plus importantes en zone littorale que les pollutions accidentelles"

Pierre Radanne : "Il est clair que nous sommes face à une mutation profonde de nos sociétés. L'effet de serre va être une des grandes dramaturgies du siècle"

Pierre Rabhi : "Il s'agira désormais pour le genre humain de mettre en commun tout le meilleur qu'il a su générer pour éviter le pire qui le submerge. Nous n'avons pas d'autre choix"

Sommaire

Une histoire riche et variée
Manifeste du WWF France pour une planète vivante

ESPECES
Sauver la biodiversité
Espèces, symbole de vie pour tous

FORETS
Forêts tropicales au début du XXIe siècle
Forêts tempérées et boréales
L'Homme avance, la forêt recule

EAU
Les eaux douces
L'eau douce, source de vie

OCEANS
Les océans indispensables à la terre
Mers et côtes: berceaux de la vie sur terre

CLIMAT
Le changement climatique
Ce climat qui change la vie

VIE DURABLE
Quelle planète pour nos enfants?
L'impact de l'homme

Pour en savoir plus

- Le site WWF France
- Animaux en péril, Collectif
- Tristes Afriques, d'Isabelle et Jean-François Lagrot
- Le naufrage de l'arche de Noé, de Claude Combes et Christophe Guitton
- Le naufrage de Noé, de Diane Ackerman
- Le grand massacre, de François Ramade
- Demain, seuls au monde ? d'Emmanuelle Grundmann
- Ces forêts qu'on assassine, d'Emmanuelle Grundmann
Extraits

14 décembre 2010

Requins en liberté, de Gérard Soury

Requins en liberté
de Gérard Soury


Le requin occupe une place à part dans l'imaginaire collectif : celle de maître des océans, prédateur absolu, tueur sanguinaire. Autant de clichés nourris par des siècles d'ignorance et relayés par les médias : nul n'a oublié Les Dents de la mer de Spielberg qui a parachevé sa funeste réputation... A tort, car les attaques sur l'homme sont rarissimes. De plus, le requin joue un rôle primordial dans les océans : élément majeur de la chaîne alimentaire, il a une fonction indispensable de régulateur, comparable à celle des rapaces dans le monde des oiseaux.

Cet ouvrage nous invite à découvrir cet animal fascinant, ou plutôt les 355 espèces de requins qui se partagent les océans, du minuscule squalelet qui se nourrit d'une carotte de chair prélevée sur ses victimes au monumental et inoffensif requin baleine, sans oublier l'incontournable requin blanc. L'auteur nous emmène aux quatre coins du monde pour frissonner et plonger dans un univers de beauté et d'âpreté, à la rencontre d'un mythe marin, aujourd'hui gravement menacé.

Requins en liberté, Gérard Soury, Editions Fernand Nathan, 2001, 256 pages

A propos de l'auteur

Gérard Soury est spécialisé dans l'observation et l'étude des grands animaux marins, Journaliste, photographe, conseiller technique, collaborateur de magazines français et internationaux, auteur d'ouvrages sur le monde des océans, traduits en plusieurs langues, il s'appuie sur plus de trente années d'expérience de la plongée, d'observation et de photographie animalière pour nous faire partager sa passion. Plus qu'en simple observateur, c'est en tant qu'acteur à part entière qu'il s'investit dans cette quête.

Pour en savoir plus

- Le site internet de Gérard Soury
- Baleines en liberté, de Gérard Soury
- Dauphins en liberté, de Gérard Soury
- Le tour du monde en 80 plongées d'exception, de Patrick Mioulane et Raymond Sahuquet

Baleines en liberté, de Gérard Soury

Baleines en liberté
de Gérard Soury


Les baleines ont toujours nourri notre imaginaire, des histoires bibliques aux récits contemporains, de Jonas à Moby Dick : tour à tour poissons cracheurs d'eau légendaires, puis monstres des mers inlassablement chassés, ces mammifères marins, aujourd'hui reconnus paisibles et sociables, sont pourtant encore gravement menacés...

Baleines en liberté nous invite à découvrir le monde fascinant des cétacés à fanons, de leurs lointains ancêtres aux quinze espèces existantes, des baleines franches aux rorquals communs, de la baleine grise au rorqual bleu, et à comprendre leur formidable adaptation au milieu aquatique, leurs modes d'alimentation et de reproduction, leur organisation sociale si particulière.

A travers quinze reportages, l'auteur emmène le lecteur dans les océans du monde entier pour lui faire partager, entre aventures, rêve et exigence scientifique, sa complicité avec les plus grands des mammifères marins, si exceptionnels mais si fragiles, que l'homme se doit de protéger.

Baleines en liberté, Gérard Soury, Editions Fernand Nathan, 2006, 255 pages

A propos de l'auteur

Gérard Soury est spécialisé dans l'observation et l'étude des grands animaux marins, Journaliste, photographe, conseiller technique, collaborateur de magazines français et internationaux, auteur d'ouvrages sur le monde des océans, traduits en plusieurs langues, il s'appuie sur plus de trente années d'expérience de la plongée, d'observation et de photographie animalière pour nous faire partager sa passion. Plus qu'en simple observateur, c'est en tant qu'acteur à part entière qu'il s'investit dans cette quête.

Pour en savoir plus

- Le site internet de Gérard Soury
- Dauphins en liberté, de Gérard Soury
- Requins en liberté, de Gérard Soury
- Le tour du monde en 80 plongées d'exception, de Patrick Mioulane et Raymond Sahuquet

Dauphins en liberté, de Gérard Soury

Dauphins en liberté
de Gérard Soury


Depuis la plus haute Antiquité, les dauphins fascinent. De leurs contacts avec les hommes, légendes et rêves ont vu le jour, auxquels les dauphins "ambassadeurs" font aujourd'hui régulièrement écho. "Dauphins en liberté" propose une exploration grandeur nature du monde des dauphins.

Après l'histoire et l'évolution des cétacés, la présentation des grandes familles des odotoncètes (cétacés à dents) permet de découvrir les dauphins, les cachalots et autres baleines à bec. Les espèces le plus fréquemment observées font l'objet d'une étude précise qui définit leur physiologie, leur mode de vie ou leurs habitudes alimentaires. De récentes recherches et des études de terrain viennent compléter les connaissances sur le sommeil, les sens ou la vie en société des dauphins. Les dangers qui menacent les cétacés sont mis en évidence et différentes clefs sont données pour les observer.

Illustrés de splendides photographies, 9 reportages effectués à travers le monde permettent ensuite d'aller au-devant des dauphins et de leur environnement. Si les rencontres en milieu naturel sont souvent dues au hasard, il existe un certain nombre de sites où les cétacés peuvent être régulièrement observés.

Au sud de Tenerife, réside une importante population de globicéphales tropicaux. Au nord des Bahamas, l'observation porte avant tout sur le dauphin tacheté de l'Atlantique et en Nouvelle-Zélande sur le dauphin d'Hector, le lagénorhynque obscur et le cachalot. L'île brésilienne de Fernando de Noronha, quant à elle, sert de refuge depuis des siècles à de nombreux dauphins à long bec tandis que l'archipel des Marquises est colonisé par les étranges péponocéphales à "tête de melon". Les eaux froides de l'île canadienne de Vancouver abritent plusieurs centaines d'orques, de dauphins à flancs blancs et de marsouins de Dall. Pourtant, avec 22 espèces recensées, il semble que l'archipel des Açores soit en tête des hauts lieux de l'observation des cétacés.

Au cours de ses aventures, l'auteur nous fait partager des moments rares et privilégiés. A travers l'histoire exceptionnelle de Jean-Louis et de Jojo, deux magnifiques tursiops, il nous démontre que le contact, voire la complicité, entre l'homme et le dauphin libre est possible.

Dauphins en liberté, Gérard Soury, Editions Fernand Nathan, 1996 (réédité en 2003), 288 pages

A propos de l'auteur

Plongeur depuis plus de 25 ans, Gérard Soury se spécialise dans la photographie du monde animalier sous-marin dès le début des années 1970. Journaliste, il effectue, pour des magazines spécialisés et pour la télévision, des reportages dans tous les océans du monde. Ses images sont diffusées sur les 5 continents, plus particulièrement celles concernant la faune sous-marine de grande taille, de loin la plus rare et la plus difficile à cerner. Après "Des poissons plein la tête" (Editions Glenat), il a consacré 7 ans à réunir les images et les informations qui constituent "Dauphins en liberté". Dans la même collection, il a également publié "Requins en liberté" et "Baleines en liberté".

Pour en savoir plus

- Le documentaire The Cove - La baie de la honte
- Baleines en liberté, de Gérard Soury
- Requins en liberté, de Gérard Soury
- Le tour du monde en 80 plongées d'exception, de Patrick Mioulane et Raymond Sahuquet
- Ces belles intelligences, de Maddalena Bearzi et Craig Stanford

Au sommaire

Préface - Grand Chef Seattle

Beaux, libres et magiques

1. L'ère du dauphin
2. Le dauphin et ses cousins
3. Les grandes familles
4. Vivre dans l'eau
5. Les sens
6. Vivre en société
7. Le cycle de la vie
8. L'homme
9. Observer les cétacés
10. Dauphins du monde

- FRANCE, Bretagne. La crique de Jean-Louis la dauphine
- CANARIES, Tenerife. L'île des globicéphales
- ACORES, Pico. La vigie de Queimada
- BRÉSIL, Fernando de Noronha. La baie des Dauphins
- TURKS ET CAICOS, Providenciales. Un tursiops nommé Jojo
- BAHAMAS, Petit Banc des Bahamas. La croisière des sténelles
- NOUVELLE-ZÉLANDE, d'Akaroa à Kaikoura. Du plus petit au plus grand
- CANADA, Colombie britannique. Le labyrinthe de Vancouver
- POLYNÉSIE FRANÇAISE, Marquises. L'archipel des "têtes de melon"

Annexes
- Index
- Bibliographie
- Table

12 décembre 2010

Animaux en péril, du collectif de scientifiques du WWF

Animaux en péril
Autour du monde avec le WWF
pour protéger les espèces

du collectif de scientifiques du WWF

Les espèces disparaissent à un rythme mille fois supérieur au taux d'extinction naturel. Cette crise sans précédent est due à l'action directe ou indirecte des hommes. Les auteurs de cet ouvrage recensent la majeure partie des 16.000 espèces aujourd'hui menacées sur les cinq continents et exposent les programmes élaborés par le WWF pour leur venir en aide.

La forêt atlantique brésilienne abrite environ un quart des espèces présentes sur la Terre. L'Australie compte l'un des plus grands nombres d'espèces endémiques de la planète : 45% d'oiseaux, 84% de mammifères et 89% de poissons. Pourtant, à l'instar de beaucoup de milieux du globe (savanes, forêts, bois, mais aussi fleuves, lacs et mers), ces paradis naturels ne cessent de voir leur extraordinaire patrimoine de biodiversité s'amenuiser. En Europe, par exemple, la survie d'à peu près la moitié des espèces de mammifères, de papillons, d'amphibiens, de reptiles et de poissons d'eau douce est sérieusement compromise.

Les principales menaces d'extinction pesant sur un nombre chaque jour croissant d'espèces s'appellent essor démographique, destruction et altération des habitats, agriculture et déboisement, pollution, chasse sans discernement et braconnage, circulation routière. Sans oublier, ces dernières années, les changements climatiques. A ces risques s'ajoute le commerce des animaux à destination des collectionneurs ou encore de membres et d'organes en guise d'ingrédients pour la médecine traditionnelle orientale. Des plaies qui n'épargnent aucune espèce.

Ce voyage autour du monde à la rencontre des animaux en péril auquel le WWF nous convie permet de comprendre comment et pourquoi il est encore temps d'enrayer cette inquiétante érosion de la biodiversité. L'engagement concret du WWF en faveur de la sauvegarde de notre planète passe avant tout par les programmes d'éducation, les projets de protection, d'écotourisme et de gestion durable des ressources naturelles.

Animaux en péril, du collectif de scientifiques du WWF, Editions White Star, 2008, 302 pages

Pour en savoir plus

- Le site du WWF
- Animaux menacés, du collectif de scientifiques du WWF
- Espèces en danger ! de Claude-Marie Vadrot
- Espèces en danger, de Willi Dolder et Ursula Dolder-Pippke
- Tristes Afriques, d'Isabelle et Jean-François Lagrot
- Le naufrage de l'arche de Noé, de Claude Combes et Christophe Guitton
- Le naufrage de Noé, de Diane Ackerman
- Le grand massacre, de François Ramade
- Demain, seuls au monde ? d'Emmanuelle Grundmann
- Ces forêts qu'on assassine, d'Emmanuelle Grundmann

11 décembre 2010

Le grand massacre, de François Ramade

Le grand massacre
L'avenir des espèces vivantes
de François Ramade

Parmi les millions d'espèces vivantes, végétales ou animales qui peuplent la surface des continents et l'océan mondial, une grande majorité nous est encore totalement inconnue. Et pourtant cette richesse encore inexploitée est aujourd'hui extrêmement menacée. Depuis le début de l'ère industrielle en effet, les conséquences sur l'environnement du formidable développement scientifique et économique, conjuguées à une redoutable explosion démographique, sont à l'origine d'une extinction accélérée des espèces. Les raisons en sont multiples : coupe effrénée des forêts, culture des terres fragiles, introduction d'espèces végétales ou animales d'origine lointaine au détriment d'espèces autochtones, extermination de populations végétales ou animales (chasse, pêche, etc). La biodiversité est cependant une ressource essentielle pour l'avenir de l'humanité et son développement durable. Comment est-elle menacée aujourd'hui, qu'est-ce qui justifie sa conservation, comment préserver la nature, autant de questions auxquelles François Ramade apporte des réponses précises.

Le grand massacre, François Ramade, Editions Hachette, 1999, 287 pages

A propos de l'auteur

François Ramade est professeur d'écologie et de zoologie à l'Université de Paris Sud (Orsay), et l'auteur de nombreux ouvrages : Ecologie appliquée, Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'eau, Dictionnaire encyclopédique des sciences de la nature et de la biodiversité, Dictionnaire encyclopédique des pollutions : De l'environnement à l'homme, Le peuple des fourmis...

Voir également

- Animaux menacés, du collectif de scientifiques du WWF
- Animaux en péril, du collectif de scientifiques du WWF
- Espèces en danger ! de Claude-Marie Vadrot
- Espèces en danger, de Willi Dolder et Ursula Dolder-Pippke
- A la recherche des animaux insolites en voie de disparition, de Jean-François Lagrot et Isabelle Prouteau
- Tristes Afriques, d'Isabelle et Jean-François Lagrot
- Le naufrage de l'arche de Noé, de Claude Combes et Christophe Guitton
- Le naufrage de Noé, de Diane Ackerman
- Demain, seuls au monde ? d'Emmanuelle Grundmann
- Ces forêts qu'on assassine, d'Emmanuelle Grundmann
- La peau de l'ours, de Sylvain Auffret et Stéphane Quéré
- Les derniers rhinocéros, de Lawrence Anthony
- Ces animaux qu'on assassine, de Louis Bériot

Demain, seuls au monde ? d'Emmanuelle Grundmann

Demain, seuls au monde ?
L'homme sans la biodiversité

d'Emmanuelle Grundmann


A l’heure où l’homme, émerveillé, prend conscience de la diversité quasi infinie du vivant, il s’aperçoit également, peut-être trop tard, qu’il en est l’ennemi mortel et que, paradoxalement, il ne pourra survivre sans elle.

La sixième extinction de masse est en cours, mais cette fois-ci, le principal responsable de cette hécatombe se nomme homo sapiens. Devenus sédentaires au néolithique, nous avons commencé à modeler la nature suivant nos besoins. En a découlé une prolifération d’espèces nouvelles nées de l’élevage et des pratiques agricoles, et en même temps une destruction de plus en plus intense de l’habitat naturel des espèces sauvages.

Tout s’accéléra aux XIXe et XXe siècles, lorsque surgirent la révolution industrielle, la colonisation, la poussée démographique et pour finir la mondialisation, avec leur maux désormais bien connus : surpopulation, pollution, déforestation, réchauffement climatique, au profit d’une économie devenue l’unique chef d’orchestre de notre existence.

Mais la mort de la nature, c’est la mort de l’Homme : sans les abeilles, qui pollinisera nos fleurs, prémisse indispensable à la production des céréales, fruits et légumes ? Sans les poissons et les crustacés, où des millions d’hommes trouveront-ils les protéines animales nécessaires à leur survie ? Sans les micro-organismes, qui recyclera nos déchets organiques ? Sans les plantes tropicales et le savoir botanique des peuples forestiers, où trouverons-nous les médicaments pour soigner nos maladies ?

Emmanuelle Grundmann, dans cet essai passionnant et passionné, didactique et poétique à la fois, plaide la cause de la biodiversité et nous met en garde : au rythme où nous la détruisons, en 2100 nous serons seuls au monde. Dès lors, c’est notre propre extinction qui sera programmée. Une vieille utopie se muera en cauchemar, sauf si, comprenant enfin la véritable valeur de la biodiversité, nous parvenons à inverser le cours des choses…

Demain, seuls au monde ? Emmanuelle Grundmann, Editions Calmann-Lévy, 2010, 330 pages

A propos de l'auteur

Primatologue, Emmanuelle Grundmann, 34 ans, travaille sur la réintroduction et la protection des grands singes en Afrique et en Asie. Elle contribue régulièrement au magazine Terre sauvage et a écrit plusieurs livres avec le photographe Cyril Ruoso. Elle est par ailleurs présidente de l'institut Jane Goodall France ainsi que de l'association Awely, qui œuvre à réduire les conflits entre hommes et animaux à travers le monde.

Pour en savoir plus

- Le site officiel d'Emmanuelle Grundmann et Cyril Ruoso
- Ces forêts qu'on assassine, d'Emmanuelle Grundmann
- L'homme est un singe comme les autres, d'Emmanuelle Grundmann
- Tristes Afriques, d'Isabelle et Jean-François Lagrot
- Le naufrage de l'arche de Noé, de Claude Combes et Christophe Guitton
- Le naufrage de Noé, de Diane Ackerman

Sommaire

Images de la biodiversité
- Abécédaire de la biodiversité
- Bactérie, souslik et cardons
- L'inventaire sans fin
- Un peu, beaucoup... pas du tout ?
- L'équilibre n'existe pas !

Le grand pillage
- La complainte du pingouin
- Le jour où tout bascula
- La longue, très longue liste rouge
- D'une nature à l'autre, plus vraiment naturelle
- Un pillage en règle
- Quand l'économie dirige la planète

2100 : seuls au monde ?
- Bienvenue dans l'anthropocène
- Une planète fiévreuse
- La biodiversité jetée avec l'eau du bain
- Agro (bio) carburants : le double crime
- Recherche pollinisateurs désespérément
- Enfouis sous les déchets en tout genre
- Seuls au monde... mais à quel prix !

Changer de scenario ?
- Eiders : de l'or au poids plume
- Et si la biodiversité était utile ?

L'avis du site JNE
(Journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie)

Bienvenue dans l’anthropocène nous souhaite Emmanuelle Grundmann p.179 après avoir expliqué longuement ce qu’est la biodiversité avec de très belles pages de récits assez personnels de ses découvertes et de ses émerveillement. L’auteur montre ensuite pourquoi la vie se dégrade sur notre planète. Mais comment lutter contre le pouvoir de l’argent ? Saviez-vous que plus d’un tiers des saisies de cocaïnes sont associées à une importation de faune ? Les trafiquants cachent la drogue dans des envois de serpents venimeux, à l’intérieur d’un préservatif dans l’estomac de boas ou encore dans les coquilles d’escargots vivants ! Par ailleurs, inscrire une espèce sur la liste de la CITES peut avoir des effets pervers à savoir faire monter sa cote sur les marchés parallèles. La deuxième partie du livre parle des désastres causés par l’homme : l’assèchement de la mer d’Aral ou la disparition des pollinisateurs. Mais Emmanuelle Grundmann refuse le fatalisme. La dernière partie invite à changer de scénario rappelant en quoi la biodiversité peut être utile. Parmi tous les ouvrages parus pour cette année dédiée, ce livre, très documenté, est à conseiller.

10 décembre 2010

Silences africains, de Peter Matthiessen

Silences africains
de Peter Matthiessen


De 1978 à 1986, Peter Matthiessen a voyagé à travers le Sénégal, la Gambie, la Côte-d’Ivoire, le Zaïre et la République centrafricaine, en compagnie de chercheurs, de biologistes, de naturalistes acharnés à sauver ce qui peut l’être encore de la grande vie sauvage de l’Afrique. Le constat qu’il dresse au fil de son périple est tout simplement terrifiant.

Dans ce récit se mêlent le souffle de l’aventure, l’observation précise du naturaliste et le lyrisme maîtrisé d’un grand auteur, au gré de ces lents voyages sur les fleuves et dans la jungle, où il nous semble pénétrer au cœur le plus secret du monde.

Silences africains, Peter Matthiessen, Traduction : Jean-Pierre Ricard, Editions Payot, 2000, 304 pages

A propos de l'auteur

Explorateur, naturaliste et romancier, né en 1927, Peter Matthiessen est l’un des plus importants écrivains américains contemporains. Il est aussi l’auteur chez Payot de Deux saisons à l’âge de pierre (1990) et de Urubamba (1992).

Pour en savoir plus

- Tristes Afriques, d'Isabelle et Jean-François Lagrot
- L'adieu aux bêtes, de Jean-Yves Domalain
- Zoo : Si les bêtes parlaient, si le public savait, de Louise Beaudin
- Le naufrage de l'arche de Noé, de Claude Combes et Christophe Guitton
- Le naufrage de Noé, de Diane Ackerman
Edition 2003

Tristes Afriques, d'Isabelle et Jean-François Lagrot

Tristes Afriques
Chasse et massacre en forêt africaine
d'Isabelle et Jean-François Lagrot

Isabelle et Jean-François Lagrot sont tous deux vétérinaires. Après s'être rendus aux quatre coins du monde au chevet d'espèces animales rares et menacées de disparition, ils s'intéressent désormais au trafic animal. Ils enquêtent sur le terrain où ils partent en famille comme ils l'ont toujours fait. Ce livre est le récit de leur périple dans les entrailles de l'Afrique centrale sur les traces des braconniers. C'est au Cameroun, dans la forêt équatoriale du bassin du Congo, qu'ils découvrent le trafic de la "viande de brousse". Cette chasse commerciale de grande ampleur vide les forêts de tous ses habitants, du gorille à l'éléphant en passant par les nombreuses antilopes. Au fil des rencontres et à force de ténacité, ils entrent en contact avec les chasseurs clandestins dont ils partagent la vie, essayant de comprendre leurs motivations. Ils assistent au massacre du géant, abattu pour son ivoire et sa viande. Ce livre explique les enjeux actuels de la conservation dans les forêts pluviales africaines. Les aventures familiales qui le jalonnent rendent compte de la difficulté d'un tel voyage. Quant à leurs enfants, Julie et Félix, ils découvrent avec curiosité l'univers passionnant de la forêt. Sous la canopée, pour leur plus grand bonheur, se cache une vie palpitante.

Tristes Afriques, Isabelle et Jean-François Lagrot, Editions Le Cherche Midi, 2005, 291 pages

A propos des auteurs

Isabelle et Jean-François Lagrot, tous deux vétérinaires, ont déjà publié "A la recherche des animaux insolites en voie de disparition" et "Nouvelles aventures sauvages". Leurs documentaires animaliers sont diffusés sur France 5. Ils ont reçu le prix du documentaire au Festival du Scoop d'Angers (2004) pour leur travail photographique sur le thème de la viande de brousse. Dans le cadre de leurs investigations, ils collaborent régulièrement avec le "National Geographic".

Pour en savoir plus

- Le site des Editions Le Cherche Midi
- Nouvelles aventures sauvages, d'Isabelle et Jean-François Lagrot
- A la recherche des animaux insolites en voie de disparition, de Jean-François Lagrot et Isabelle Prouteau
- Animaux menacés, du collectif de scientifiques du WWF
- Animaux en péril, du collectif de scientifiques du WWF
- Espèces en danger ! de Claude-Marie Vadrot
- Espèces en danger, de Willi Dolder et Ursula Dolder-Pippke
- Le naufrage de l'arche de Noé, de Claude Combes et Christophe Guitton
- Le naufrage de Noé, de Diane Ackerman
- Le grand massacre, de François Ramade
- Demain, seuls au monde ? d'Emmanuelle Grundmann
- Ces forêts qu'on assassine, d'Emmanuelle Grundmann
- La peau de l'ours, de Sylvain Auffret et Stéphane Quéré
- Les derniers rhinocéros, de Lawrence Anthony
- Ces animaux qu'on assassine, de Louis Bériot

Reportage "Le pillage de l’or blanc africain"
où l'on peut voir Jean-François Lagrot infiltrer les réseaux
et livrer les braconniers et les marchands d’ivoire aux autorités locales





"Vanishing Giants" de Mike Pandey
Témoignage des terribles méthodes de capture des éléphants en Inde


09 décembre 2010

L'adieu aux bêtes, de Jean-Yves Domalain

L'adieu aux bêtes
J'ai été trafiquant d'animaux sauvages

de Jean-Yves Domalain


Il fallait que ce livre soit écrit car il témoigne d'un acte terrible : le bêtocide universel, l'anéantissement systématique, définitif, d'un monde animal sans défense...

Jean-Yves Domalain, ancien trafiquant d’animaux témoigne :

"Je pense qu’à la place de ces artistes, enfermés 23h45 sur 24h, vivant sur la paille humide, tabassés par des gardiens ou maîtres sans scrupule ni pitié, alimentés seulement après avoir effectué mes pitreries..., j’attendrais le quart d’heure de travail avec impatience, ce n’est pas pour autant que je me croirais au paradis."

L'adieu aux bêtes, Jean-Yves Domalain, Editions Arthaud, 1975, 220 pages

Pour en savoir plus

- Le documentaire Zoos - L'enfer du décor
- Dictionnaire horrifié de la souffrance animale, d'Alexandrine Civard-Racinais
- Autopsie du monde animal, d'Allain Bougrain Dubourg
- Le scandale de l'animal-business, de Caroline Lanty

Verso de la couverture

08 décembre 2010

Une semaine chez les ours, d'Armand Farrachi

Une semaine chez les ours
d'Armand Farrachi


Durant une semaine, Armand Farrachi a tenu le journal de sa promenade dans la forêt slovène, à la recherche de l'ours brun qui, là-bas, n'est pas l'objet d'autant de menaces et de polémiques que dans les Pyrénées. Une flânerie pleine de patience et de fureur qui mêle librement les descriptions du milieu - le chant d'une grive à la pointe du jour, le cours joyeux de la rivière Hiska, la rosalie des Alpes -, le récit des affûts, les réflexions sur l'état de la nature, les souvenirs ou les anecdotes personnels. Des occasions de s'émerveiller, de sourire, de s'émouvoir, de s'emporter contre une société, la nôtre, qui a banni le sauvage de son imaginaire comme de son territoire.

Une semaine chez les ours, Armand Farrachi, Editions Les liens qui libèrent, 2010, 157 pages

A propos de l'auteur

Armand Farrachi est écrivain, militant écologiste et fondateur de la Convention Vie et Nature pour une écologie radicale. Il est l’auteur de nombreux essais et récits qui viennent interroger nos comportements tant d’un point de vu social, qu’économique et politique dénonçant notre tendance à vouloir détruire la vie dans toutes ses variétés. Parmi ces ouvrages : La société cancérigène, Editions de la Martinière, 2004; Petit lexique d’optimisme officiel, Fayard, 2007.

Pour en savoir plus

- Plusieurs textes d’Armand Farrachi sur le site La buvette des alpages
- Chasse à courre, la loi du saigneur, un texte d'Armand Farrachi
- L'Adieu au tigre, d'Armand Farrachi
- Les poules préfèrent les cages, d'Armand Farrachi

Extrait de "Une semaine chez les ours"

Il semble que le monde sauvage ne soit déjà plus peuplé que de fantômes qui se retournent une dernière fois avant de se dissoudre tout à fait dans un élément qui ne ressemble à rien pour abandonner à notre rapacité des lieux dont ils sont bannis, où nous n'avons su ni les voir ni les entendre, pour faire place au monde factice qu'ils ne connaîtront pas et que nous construisons en hâte, dans le bruit et dans la fureur d'un chantier sans limites, même malgré nous, et moi tout autant que les autres, qui me donne les gants de fustiger des coupables pour m'en exclure, comme si je n'avais ma part, même minime, au saccage universel. Il est plus commode de le nier ou de le pourfendre que de l'admettre. Tout est passé comme un rêve, qui ne laisse que la tristesse d'y avoir cru.

L'avis d'un lecteur
Source

Le lecteur en bonne compagnie

Armand Farrachi a habitué ses lecteurs à une prose efficace, élégante et militante à la fois. Dans "Une semaine chez les ours", on le retrouve tel quel avec, en prime, un souffle poétique courant parmi les grands arbres des forêts slovènes où l'auteur, avec son guide, est parti à la recherche de ces fascinants animaux. Alors qu'en France, ils sont victimes d'"accidents" qui les déciment lentement mais sûrement, en Slovénie, au contraire, ils vivent leur vie de plantigrade sans que cela pose le moindre problème. Comment est-ce possible ? Cette quête sylvestre et sauvage, racontée au jour le jour, se double d'un impitoyable réquisitoire contre les assassins de la nature. A la lecture de cet ouvrage, l'on rêve, l'on apprend et l'on s'indigne aussi. Cent cinquante pages de vie, ce n'est pas rien.

BIENVENUE AUX OURS
La cohabitation de l'ours et de l'homme est harmonieuse
partout dans le monde..., sauf en France.

Témoignage d'Armand Farrachi, de retour de Slovénie.

Source

On peut estimer à une vingtaine le nombre d'ours "français" dans les Pyrénées. Le dernier recensement, au printemps 2009, en dénombre un peu moins, mais ne se donne pas pour exhaustif.

(16 ours au minimum ont été recensés, selon les chiffres les plus récents publiés par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) : J.J.Camarra, P.Touchet, ONCFS, ETO. Suivi de l'espèce Ours Brun dans les Pyrénées françaises, Rapport annuel 2008, Centre National d'Etudes et de Recherches Appliquées sur les Prédateurs et Animaux Déprédateurs, Réseau Ours Brun – Equipe Technique Ours.)

La population augmente donc peu, et quelques individus de plus ne suffiront pas à assurer la pérennité de l'espèce, surtout si le ministère de l'Environnement, cédant à certaines pressions, s'entête à "geler" le programme de réintroduction, alors même que les ennemis de l'ours se flattent d'en éliminer. Serait-ce donc un si grave danger pour l'économie et pour la sécurité que d'avoir des ours en France ?

Aucune agression contre l'homme

En Slovénie, le territoire européen le plus densément peuplé d'ours avec la Roumanie et la Bulgarie, on en compte approximativement 600 sur 10.000 km2 de forêt, soit, pour servir d'échelle, 30 fois la population française sur l'équivalent de la forêt des Landes. La Slovénie occupe d'ailleurs entre l'Autriche, la Hongrie et l'Italie un petit territoire montagneux et boisé où subsiste encore la faune sauvage que nous avons exterminée chez nous. C'est ici qu'on "prélève" des ours retirés du plan de chasse local pour les réintroduire dans les Pyrénées françaises, officiellement pour "renforcer" la population, officieusement pour servir de cible à ceux qui n'en veulent pas. La Slovénie occupe en Europe une position stratégique par où l'ours brun pourrait reconquérir naturellement une partie des territoires qu'il occupait naguère dans les Alpes, en Allemagne, en Autriche, en Suisse et même en France. Quant aux ours de Russie, c'est par l'Estonie et par la Finlande, où leur nombre augmente, qu'ils franchissent la frontière de l'union européenne, mais l'état des milieux ne leur permettra pas d'aller beaucoup plus loin vers le sud.

Je reviens précisément du massif forestier de Kocejve, en Slovénie, où 400 plantigrades vaquent à leurs occupations sans inquiéter qui que ce soit, pas même les chasseurs. Leur principale cause de mortalité est la collision avec des automobiles, Ce qu'on leur reproche surtout, c'est de visiter parfois les poubelles ou les poulaillers, on connaît crimes plus graves. Personne ici ne les craint, et d'ailleurs à juste titre, car on ne déplore aucun accident. Selon l'office de l'environnement, "Aucune agression directe ou intentionnelle d'ours envers l'homme n'a été relevée en Europe centrale." Des groupes de randonneurs, à pied ou en vélo, seuls ou en groupes, sillonnent la forêt, les enfants jouent à la lisière du bois, les retraités promènent leur chien, tous vont pique-niquer, se promener ou cueillir des myrtilles sans la moindre inquiétude, chacun sachant que si l'ours voit un homme, il s'enfuit aussitôt. En France, pays des braves, lorsqu'on s'est aperçu qu'un des ours réintroduits, au lieu d'aller vers la montagne se tournait vers Toulouse, c'est tout juste si on n'a pas fait appel aux réservistes !

L'homme n'a jamais figuré au menu de l'ours. Les Romains, qui voulaient lui livrer des Chrétiens dans l'arène, ont dû y renoncer: il préférait les fraises des bols. Dès qu'il sent la présence d'un humain, il s'enfuit ; on se demande bien pourquoi... Le seul risque consisterait à se trouver entre une femelle et ses oursons. Encore suffit-il de faire preuve de sang-froid et de s'éloigner à reculons sans courir pour montrer qu'on a bien compris les signes d'intimidation, le plus sûr étant évidemment de le laisser en paix dans ses derniers refuges. Peu avant mon arrivée en Slovénie, on a trouvé un ours dans un parc de la capitale, à Ljubljana. L'endroit a été évacué, l'intrus endormi et raccompagné dans son milieu. Chacun imagine comment l'affaire se serait terminée en France si un ours s'était avisé de flâner au bois de Boulogne.

Comportement de l'ours en France

La prédation sur les troupeaux slovènes est estimée en moyenne à un mouton par an et par individu. En France, évidemment, - il faut soudain multiplier ce chiffre par 3, par 4, par 10, 175 attaques l'an, pas moins, car l'ours; on l'a vu, montre une haine particulière et pour ainsi dire obsessionnelle envers les aborigènes des Pyrénées. Dès qu'il pose la patte au pays des droits de l'homme, une espèce de rage sanguinaire le saisit, une fringale de moutons, de chèvres, de vaches, de chevaux. Il fait peur aux petits enfants, il agresse les chasseurs, il insulte les éleveurs, il menace l'économie et la paix civile.

Cette réaction irrationnelle témoigne surtout de l'ignorance d'une frange de la population qui a perdu tout contact avec ses grands carnivores, et qui a peur de la nature. Dans les Abruzzes, en Italie, où il reste une quarantaine d'ours marsicains et autant de loups, les bergers, qui gardent effectivement les troupeaux, ont vécu avec les prédateurs depuis l'Antiquité et n'ont donc pas à changer leurs habitudes.

Mais, chez nous, la peur du loup et de l'ours est soigneusement entretenue par les lobbies agricole et cynégétique qui ne veulent d'autres animaux en France que des vaches, des poules et des moutons, et du "gibier", les uns se prétendant "gestionnaires de la faune sauvage" (on voit avec quels résultats !) les autres préférant s'affubler du nom bucolique de "bergers", ne revenons pas là-dessus.

Les Slovènes ne s'y trompent d'ailleurs pas, qui hésitent maintenant à exporter leurs ours dans un pays où ils sont tirés à bout portant, sans entraîner ni le remords des intéressés ni le châtiment par les tribunaux. Ils ont d'ailleurs été vexés par l'argument xénophobe avancé par les "défenseurs de l'identité pyrénéenne", qui prétend, que les ours slovènes, contrairement aux autochtones "de souche", posent des problèmes, les anti-ours sachant très bien que sans apport extérieur les animaux pyrénéens vont enfin disparaître.

Les Finlandais, exprimant de semblables réticences envers nos compatriotes, avaient préféré ne pas même tenter l'expérience et garder leurs ours, de même que les Espagnols à propos du bouquetin des Pyrénées (aujourd'hui disparu). On les comprend. Mais la conservation des espèces ne relève pas seulement de bonnes volontés nationales, et la France va maintenant devoir s'expliquer.

On aime chez nous laisser croire qu'on s'occupe de "biodiversité", au point de réintroduire à grands frais des animaux emblématiques en danger critique d'extinction, mais sans aller jusqu'à lutter contre les causes de leur disparition. Après tout, comme le disait un ministre dit de l'Environnement, c'est-à-dire un ministre contre l'Environnement, Michel Crépeau, je crois: "Ce ne sont pas trois oursons qui vont compromettre le développement des Pyrénées".

Relaxe des tireurs d'ours

Les derniers tireurs d'ours, tous chasseurs, ont été relaxés, y compris en appel, sans un euro de dommage et intérêts, au bénéfice de la légitime défense ou du non-lieu, comme si ces animaux, avec un sens très sûr de leur intérêt, animés d'un esprit de vengeance à faire honte aux Corses, ne descendaient des montagnes que pour s'attaquer à ceux qui ne les aiment pas.

M. Marquèze, le tueur de la dernière ourse pyrénéenne, a été relaxé au pénal avant d'être enfin condamné à des dommages et intérêts au civil. Quant à M. Bergeaud, le chasseur qui a tiré au jugé sur Balou, le blessant à la patte, il ne fera l'objet d'aucune poursuite, c'est le procureur de Foix qui le lui garantit. La règle principale en matière de protection de la nature est pourtant de ne pas réintroduire un animal quand les causes de sa disparition n'ont pas été éliminées. Or, la principale cause de la disparition des ours pyrénéens, c'est la chasse ou le braconnage, distinction de plus en plus formelle. Et chez nous, la seule espèce protégée, c'est le chasseur.

Convention de Berne

La France, qui a signé la convention de Berne sur les espèces menacées, néglige en toute connaissance de cause de se l'appliquer, en laissant les braconniers, impunis voire en incitant au braconnage par des tolérances ou des dérogations, comme elle le fait aussi avec les loups, les rapaces, les ortolans et bien d'autres. Le tout est de donner l'impression qu'elle protège tout en laissant détruire. Elle fait depuis peu l'objet d'une nouvelle procédure d'infraction devant la communauté européenne pour avoir préféré développer les champs de maïs en Alsace plutôt que le territoire du grand hamster, maintenant à la limite de l'extinction : Elle est à présent interrogée sur l'ours. Il était grand temps.

Mais les questions ne suffisent pas. Des associations de protection de la nature ont en effet porté plainte devant la Communauté européenne pour saisir la Cour de Justice et de nouvelles procédures devraient d'être engagées pour défaut de protection d'une espèce menacée, particulièrement emblématique. L'extinction des espèces vivantes, qu'on appelle par euphémisme "perte de biodiversité", n'est pas un phénomène global, collectif, voire "naturel", c'est-à-dire au-delà de nos moyens, et ce n'est pas seulement à chacun de nous, modestes citoyens, de "faire un geste pour la planète", comme on nous y invite à tout instant.

Ce n'est pas nous qui tirons sur les ours ou qui multiplions les routes ou les téléskis. Les coupables sont des individus bien identifiés, et les responsables des pouvoirs publics et des élus parfaitement conscients de ce qu'ils font. Certes, il est plus facile de détruire que de préserver, et la nature veut cent ans pour faire pousser un arbre et cinq minutes pour l'abattre, ce qui ne facilite pas les choses. Mais la protection est possible et ses moyens sont connus. La fin des ours n'est pas une fatalité.

Pour que la population d'ours augmente rapidement et à coup sûr dans les Pyrénées et s'établisse sur le massif alpin, il est indispensable que le milieu soit préservé, que les battues soient interdites, que le programme de réintroduction de poursuive et que des patrouilles luttent contre le braconnage avec des moyens appropriés. Il suffit de le vouloir. C'est une question politique.

Nous pourrions parfaitement héberger dans la France d'aujourd'hui 400 à 500 ours, autant que de loups ou de lynx. Voilà qui, bien plus que des parcs de loisirs ou "de nature", contribuerait puissamment à faire aussi de notre pays un espace naturel, et pas seulement un champ de maïs, un stand de tir ou un parc à bétail.

La famille des Ursidés compte aujourd'hui huit espèces : le panda, l'ours à lunettes, l'ours noir ou baribal, l'ours à collier, l'ours lippu. l'ours malais, l'ours polaire et l'ours brun "Ursus arctos", dont l'habitat couvre toute l'Europe, la Sibérie et les côtes de l'Alaska.

Armand Farrachi.

Ce texte est paru dans le n°30 Hiver 2009 de "L'Ecologiste", édition française de "The Ecologist".

Armand Farrachi, écrivain et militant pour la protection de la faune sauvage, a récemment publié “L’Adieu au tigre” (IMHO). Son journal de voyage en Slovénie paraîtra au printemps 2010 sous le titre “Une semaine chez les ours” (Les Liens qui Libèrent).

Le dossier complet de la "Plainte contre la France pour défaut de protection de l’Ours des Pyrénées" sera publié dans la collection Radicaux Libres à la même époque.

Armand Farrachi a également publié le jouissif “Petit lexique d’optimisme officiel”. Plusieurs extraits ou textes d’Armand Farrachi sont lisibles à la Buvette des Alpages.

06 décembre 2010

L'Adieu au tigre, d'Armand Farrachi

L'Adieu au tigre
d'Armand Farrachi


"Quelque chose va mourir, qui méritait d’être défendu... "

Qui ne s’est senti partagé entre l’admiration et l’inquiétude, la nostalgie et la colère, le rêve ou l’action ? Le tigre est en voie de disparition, comme la plupart des animaux sauvages. Cette extinction confirme que la nature est à l’agonie. Ecrire encore des romans dans un monde qui meurt, n‘est-ce pas "chanter tandis que Rome brûle" ?

L’Adieu au tigre n’est pas seulement une tentative de roman à la poursuite d’un tigre déjà presque aussi mythique que la baleine blanche ou le Graal, mais aussi la chronique documentée d’une disparition, un récit de voyages dans une Inde qui perd ses vaches, ses tigres et son identité, un pamphlet rageur et misanthropique contre l’humanité, les souvenirs d’une enfance enchantée autant que dévoyée par les mots et les images. Divers animaux jalonnent ce parcours sinueux, descente et remontée du temps, confession, imprécation. L’adieu au tigre, est-ce la forme absolue de l’adieu ?

L'Adieu au tigre, Armand Farrachi, Editions IMHO, 2008, 176 pages

A propos de l'auteur

Armand Farrachi a publié des romans (La dislocation, Stock, 1974, Descendance, Stock, 1982, Sermons aux pourceaux, Zulma, 1997, Aux yeux des morts, Exils, 2002, Bach, dernière fugue, Gallimard, 2004…), des essais littéraires (La part du silence, Barrault, 1984, Rousseau ou l’état sauvage, PUF, 1997), ou des pamphlets dans le domaine de l’écologie politique (Les Ennemis de la Terre, Exils, 1999, Les poules préfèrent les cages, Albin Michel, 2000, Petit lexique d’optimisme officiel, Fayard, 2007). Il tente dans L’Adieu au tigre une synthèse des genres et des styles en s’impliquant personnellement.

Pour en savoir plus

- Une semaine chez les ours, d'Armand Farrachi
- Les poules préfèrent les cages, d'Armand Farrachi
- Chasse à courre, la loi du saigneur, un texte d'Armand Farrachi

Extrait de "L'Adieu au tigre"

En 1977, la galerie orientale du British Museum consacrait une exposition aux peintures et estampes japonaises, en particulier aux écoles Ganku et Buncho. Deux souvenirs m’en restent : le blanc d’un immense rouleau frémissant d’un vol de grues en quelques coups de pinceau, et un portrait de tigre dont la reproduction servait d’affiche, acquise, faute de grues, à la boutique du musée, et entrée sous cette forme dans mon univers familier. Il a fallu renoncer à retrouver l’apparence de l’original, sa dimension, sa nature, rouleau, estampe ou autres, soit dans mon souvenir soit même dans les ouvrages où je l’ai vainement et sans doute insuffisamment cherchée depuis, contrairement aux grues d’encre dont ma mémoire privée de documents a dû garder l’empreinte. Chaque soir, donc, chaque nuit, chaque matin, en ouvrant les yeux ou avant de les fermer, j’ai vu cette créature silencieuse fixer le plafond ou quelque mystérieux et lointain empyrée au delà des cloisons, car voilà trente ans qu’accrochée dans ma chambre elle veille sur mon sommeil ou le menace.


L'INDE SANS TIGRES ?
Texte d'Armand Farrachi rédigé au retour d'un voyage d'études en Inde.

Source

Armand Farrachi, écrivain, est aussi vice-président de la CVN (Convention Vie et Nature pour une écologie radicale)

Le tigre, animal emblématique, supporte à lui seul à peu près toutes les causes d’extinction des espèces. Sur les 8 espèces de tigres, 3 ont déjà disparu (le tigre de Java, de Bali, de la Caspienne), 2 autres (en Sibérie, en Chine) en prennent le chemin. L’Inde est désormais le seul pays du monde où l’on peut encore en voir en liberté. Les affiches publicitaires et les guides touristiques ne manquent d’ailleurs pas de le faire savoir, attirant chaque année 80.000 touristes dans les parcs nationaux. Mais la plupart reviennent déçus, convaincus que l’animal est au mieux un mythe, au pire un attrape-nigauds. Malheureusement, l’actualité risque de leur donner raison.

L’Inde revendique 3.000 tigres répartis en 29 parcs nationaux et 75 réserves spécifiques. Vérifie qui peut, et gare à qui en doute ! Car on peut craindre que ce chiffre officiel ne soit très exagéré. Le tigre est menacé par la déforestation qui le prive d’habitat, le manque de proies qui l’affame, la fragmentation des territoires qui l’empêche de se reproduire. Interdit à la chasse depuis 1970, il paie de plus un exorbitant tribut au braconnage. En cas d’attaque sur le bétail, les paysans empoisonnent les mares. Des montagnes d’os sont destinées à l’Extrême-Orient, où la médecine traditionnelle leur prête des vertus thérapeutiques (rhumatismes, cancer, typhoïde, malaria…). Un pénis séché coûte 1.000$. Dilué dans de l’alcool, il promet 6 relations sexuelles par nuit, qui donneront naissance à 4 garçons. Le crâne, sur un toit, chasse les cauchemars. Les dents et les griffes servent de porte-bonheur, la peau de descente de lit aux nouveaux riches. Voilà à quelles nécessités supérieures, on sacrifie un trésor naturel tel que le tigre !

Il va de soi qu’on ne compte pas les tigres en les alignant deux par deux. On procède généralement par relevés d’empreintes, calculs de territoires, avec recours à la probabilité et aux statistiques. Comme l’écrit Ullas Kanthar, directeur de L’Indian Wildlife Conservation : ”J’ai rapidement découvert que le census numérique (ou comptage), malgré son exactitude apparente, est d’une valeur à peu près nulle.”(1). Il permet surtout de répondre aux questions des touristes avec une rassurante précision. Mais publier, comme je le lis, que dans les Sunderbans, milieu particulièrement fermé, on comptait en 2004 83 mâles, 133 femelles et 33 jeunes relève de la fantaisie, voire du fantasme, sinon de la supercherie. D’après des informations recueillies sur place auprès d’écologues et de naturalistes indiens, l’état des milieux n’autorise guère plus de 1.000 tigres. Avec la recrudescence du braconnage, ce chiffre pourrait être réduit de moitié. Même en évaluant les effectifs à 800, hypothèse optimiste, on est loin du compte officiel (2). S’il est vrai que l’Inde abrite le tiers de la population mondiale de tigres, c’est qu’il en reste à peine 2.000 en liberté dans le monde, dans des territoires fractionnés et dégradés ; c’est qu’il n’y aura plus bientôt qu’une population résiduelle et, d’ici quelque temps, un souvenir.

En 1972, le Tiger Project International et les mesures radicales et autoritaires prises par Indira Gandhi (interdiction de la chasse, création de réserves, déplacements de population...) permirent d’enrayer le déclin de l’espèce et de faire remonter les effectifs. Mais, outre que la pression humaine ne cesse d’augmenter, la tragique disparition du clan Gandhi et les dispositions libérales qui ont bientôt suivi ont considérablement limité les lois protectrices des années 70. Désormais tous les points de vue et intérêts sont confrontés, discutés, négociés, conciliés, différés, quand le tigre a besoin de mesures tranchées et rapides qui répugnent aux démocraties. Depuis 1993, les braconniers reprennent, si l’on peut dire, du poil de la bête.

La Tiger reserve de Sariska, au Rajhastan, estimait en 2000 sa population à 25 individus. En 2004, à zéro, les braconniers ayant fini par avoir la peau du dernier. L’affaire a fait grand bruit, car le sujet est sensible et ce désastre pointe la défaillance des autorités. La conséquence prévisible, c’est que les touristes boudent maintenant Sariska : les hôtels se vident, les commerces périclitent, les petits métiers désertent, l’économie locale s’effondre. Voilà ce qu’on ne souhaite pas voir se généraliser, alors que beaucoup a été investi dans le secteur touristique. Avouer que les effectifs du tigre sont en chute libre, c’est comme avouer que le Taj Mahal tombe en ruine.

La Tiger Réserve de Buxa, au Bengale, à la frontière du Bouthan, passait pour l’une des plus riches du pays, et des moins visitées, à cause de sa difficulté d’accès, du manque d’hébergement, des sangsues et des tiques. On y annonçait naguère 90 tigres, chiffre qui tomba bientôt à 44 et, récemment, à 25. De 1989 à 1995, si Buxa Duar continue d’en revendiquer une trentaine, le cerf tacheté, sa proie, passe bizarrement de 78 à 480, le sanglier de 260 à 2.600. On ne dispose plus aujourd’hui d’informations chiffrées. Apparemment, en matière de tigres, au-dessous de 25 on ne compte plus. J’étais à Buxa Duar au printemps dernier. Non seulement je n’y ai vu aucun tigre, mais encore aucune empreinte, aucune griffure, aucun indice de présence, ni même de proie potentielle. En revanche, les vaches y déambulent librement, ce qu’aucun propriétaire ne laisserait faire s’il y avait le moindre risque. Les guides finirent par admettre que personne n’en avait vu depuis des années et, à dire vrai, qu’il n’y en avait plus.

Buxa et Sariska ne sont malheureusement pas des cas isolés. Selon Valmik Thapar (3), une douzaine de réserves ont déjà perdu tous leurs tigres. A Rathambore, le chiffre fatidique de 25 vient d’être atteint. On peut s’attendre au pire. Que se passe-t-il à Manas, en Assam, où l’on parle de fermeture ? Et à Periyar, au Kerala, où l’on trouve des peaux fraîches jusque dans les voitures de police ? Pourquoi plus personne n’en voit-il depuis longtemps à Jadalparah, au Bengale ? Les autorités reconnaissent qu’elles ont perdu le contrôle des zones du Nord-Est où sévissent des guérillas, des bandits, des conflits tribaux (4). Certes, les rebelles Naxalites prétendent que le tigre est plus en sécurité avec eux, mais ils ont besoin d’armes, et une dépouille commence à se négocier à 10.000$. Pour Valmik Thapar, d’ici 3 ou 4 ans, il n’y aura plus du tout de tigres en Inde.

Il faut donc le dire franchement. Continuer d’appeler Tiger reserves des sites où il n’y a plus un seul tigre ne relève pas de l’ignorance mais de la publicité mensongère. L’honnêteté commanderait de prévenir le voyageur souvent venu de loin pour cela qu’il n’en verra pas, même avec de la chance, dans la plupart des endroits qui, à défaut d’en promettre, en annoncent. Il existe pourtant des sites où la rencontre reste possible (en particulier à Kanha et Bandavghar, au Madhya Pradesh, si l’on y consacre le temps nécessaire). Mais pour combien de temps encore ? Car il va de soi que plus l’espèce se raréfie plus la pression s’accroît sur les rescapés, et sans qu’on attribue de moyens supplémentaires à leur protection. Décidément, les symboles nationaux, le tigre en Inde, le pygargue à tête blanche aux Etats-Unis, le kiwi en Nouvelle-Zélande ou le cèdre au Liban se portent mieux sur les billets de banque que dans la nature.

Certaines réserves ou ex-réserves de tigres sont peut-être parmi les plus beaux endroits du monde et méritent le détour. Mais savoir que le tigre peut surgir à tout moment ou, au contraire, qu’il ne le fera plus jamais, c’est comme vivre dans un monde désenchanté, comme entrer dans la maison d’un mort quand ses affaires y sont toujours.

Y a-t-il encore un remède ? Pour en vendre les "produits" à bas prix et tarir le braconnage, la Chine a commencé d’élever industriellement des tigres en batterie (5.000 aujourd’hui, 100.000 prévus en 2020 !) et dans des conditions à faire se dresser les cheveux sur la tête. Une seule certitude : au début du XXIème siècle, il n’y a plus pour le tigre d’issue heureuse.

(1) : K.Ullas Kanthar : One or two ? in Wildlife in India, Outlook Publishing, 2006.
(2) : Cette estimation (de 500 à 800) se voit confirmée au printemps 2007 aussi bien par M. Valmik Thapar que par la société indienne de protection de la nature. Le gouvernement indien, qui fait de la protection du tigre une "priorité nationale" a récemment reconnu (mai 21007) que les chiffres étaient gonflés et prépare...un nouveau comptage.
(3) : Directeur du parc de Rathambore, défenseur historique du tigre.
(4) : Rajesh Gopal, directeur du National Tiger Conservation Autority, à l'Hindustan Times du 23 mars 2007, et Tiger Task Force (même source), qui par ailleurs annonce crânement 3500 tigres, pas moins, au grand dam des connaisseurs, qui réclament un nouveau census !

Armand Farrachi, qui milite pour la protection de la faune sauvage, publie des ouvrages littéraires (Bach, dernière fugue, Gallimard 2004) aussi bien que des essais polémiques sur des sujets écologiques (Les Poules préfèrent les cages, Albin Michel, 2000 ; Petit lexique d’optimisme officiel, Fayard, 2007). Ces tendances pourraient se réunir dans son prochain livre, L’Adieu au tigre, dont cet article n’est pas un extrait.