30 novembre 2012

Le dernier orang-outan, de Valérie Dayre

Le dernier orang-outan
de Valérie Dayre

Nouvelle

Gaëtan est un enfant chéri de ses parents, enfin était parce que depuis qu’un chaume orangé lui pousse sur le corps, qu’il ne dit plus un mot, ses parents sont tourneboulés. Experts de tout poil, médecin, ingénieur sont convoqués… Pas d’explication… Et incroyable, Gaétan est bientôt le dernier survivant des orangs-outans, attention précieux ! Farfelue, délicate et implacable à la fois, cette histoire troublera, irritera, ne laissera pas indifférent.

Le dernier orang-outan, Valérie Dayre, Editions Thierry Magnier, 2011, 48 pages

A propos de l'auteur

Valérie Dayre est tra­duc­trice et auteur d’une quinzaine de romans et albums pour la jeu­nesse. Ses jeunes per­son­nages affrontent sou­vent des ques­tions plus que sérieuses : la soli­tude (Tes petits cama­rades, Thierry Magnier, 2008), la cruauté (Les nouveaux mal­heurs de Sophie, L’école des loi­sirs, 2001) ou encore la mort (Miranda s’en va, L’école des loi­sirs, 2000). Dans Le dernier orang-outan, le jeune Gaëtan com­mence à se trans­for­mer en singe, au déses­poir de sa famille qui l’envoie dépé­rir au zoo. Conte sur­réa­liste ou fable phi­lo­sophique, ce très court texte met en scène la détresse du jeune enfant-singe dans un monde ver­sa­tile et, au fond, indifférent.

Pour en savoir plus

- Les éditions Thierry Magnier
- Un extrait de ce petit livre

A voir également, cette excellente sélection de livres sur le thème des animaux, pour les enfants et les ados

- Pour les 3-6 ans
- Pour les 6-9 ans
- Pour les 9-12 ans
- Pour les 12-15 ans

L'avis du site Ricochet

Gaëtan prononce un jour ces mots prémonitoires et définitifs : "Je suis le dernier orang-outan". Et Gaëtan le garçon devient Pati-Pato, l’orang-outan. Sa transformation est progressive, ses parents s’inquiètent, les scientifiques s’émeuvent. Personne ne comprend ce qui arrive, ne peut expliquer le pourquoi et le comment. Gaëtan le garçon est tout d’abord soigné à l’hôpital et scruté comme un monstre de foire ; Pati-Pato, le singe, est envoyé au Muséum, enfermé dans une cage triste et sombre. Bientôt Pati-Pato dépérit et, curieusement, les orang-outans de la planète meurent les uns après les autres, sans que l’on comprenne pourquoi. La prédiction de Gaëtan se réalise. Il ne reste plus sur terre qu’un seul singe, mal en point…

Cette fable insolite, parfois dérangeante, et très bien écrite, donne à réfléchir. Quelles relations entretenons-nous face aux étrangetés de la nature, à ce que l’on ne peut pas expliquer ? Aux animaux qui peuplent notre planète ? Comment expliquer la disparition progressive de certaines espèces ? Quelle est notre part de responsabilité ? Ne nous intéressons-nous à ces animaux que lorsqu’ils sont menacés ? A lire et à méditer.

28 novembre 2012

Rhinocéros, d'Eugène Ionesco

Rhinocéros
d'Eugène Ionesco

Pièce de théâtre

"Ce sont eux qui sont beaux. J'ai eu tort ! Oh ! Comme je voudrais être comme eux. Je n'ai pas de corne, hélas ! Que c'est laid, un front plat. Il m'en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ca viendra peut-être, et je n'aurai plus honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les paumes de ses mains.) Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? (Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.) J'ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d'un vert sombre, une nudité décente, sans poils, comme la leur !..."

L’histoire se déroule dans une ville inconnue. Les habitants sont peu à peu touchés par la "rhinocérite", une maladie les transformant en rhinocéros. La peur et l’angoisse s’installent. Devant le nombre grandissant de victimes, les différents personnages s’interrogent sur la cause des transformations. Le personnage principal incarné par Bérenger semble faible. Alcoolique, hésitant, ne s’intégrant pas dans la société, il représente l’anti-héros de cette pièce. Ebranlé par les transformations de ses proches, il ne sait que penser ni quel parti prendre...

Rhinocéros (pièce écrite en 1959), Eugène Ionesco, Editions Gallimard, 1998, 246 pages

A propos de l'auteur

Eugène Ionesco (1909-1994) est un dramaturge et écrivain roumain et français. Il passe la majeure partie de sa vie à voyager entre la France et la Roumanie. Représentant du théâtre de l'absurde, il écrit de nombreuses oeuvres dont les plus connues sont "La cantatrice chauve", "Les Chaises" ou bien encore "Rhinocéros".

L'avis d'un lecteur
Source

Ionesco et les métaphores...

Rhinocéros raconte l'histoire d'un homme du commun, qui se fait malmener par ses amis, qui le trouve mou, peu dynamique, sans envie. Puis survient l'impensable: Un, puis plusieurs rhinocéros débarquent en ville....a partir de cet évenement presque anodins va se dérouler une histoire a couper le souffle, ou le protagoniste revelera des qualités méconnues.
Ionesco maitre de l'absurde nous livre ici un très bon livre dont le message est simple: ne cédez pas a la rhinopharingite!
D'origine roumaine, il a connu le totalitarisme stalinien et se bat donc contre tous les totalitarismes. Les rhinocéros sont les gens qui y ont céder et ont été infectés.
Ce livre est donc une métaphore filée d'une grande qualité, prenant, a condition d'aimer l'absurde bien sur.
Un grand classique

Rhinocéros : Résumé complet
(A ne pas lire si vous souhaitez conserver le suspense.)

Acte I

Une petite ville tranquille, un dimanche matin. Deux hommes, Bérenger, un employé de bureau timide et velléitaire, et son ami Jean, personnage imbu de sa personne, sont à la terrasse d'un café. Jean reproche à Bérenger son manque de personnalité. Bérenger se défend à peine.

Soudain un rhinocéros traverse bruyamment la grand-place. Les habitants du quartier ( une ménagère, un vieux monsieur, un logicien, le patron du café, la serveuse …) ont suivi sa course et commentent, interloqués, le passage de l'animal. Puis ils retournent à leur occupation.

Bérenger aperçoit alors la jeune Daisy, une de ses collègues de bureau, dont il est amoureux. Mais il est trop timide pour lui déclarer sa flamme. Il éprouve aussi un complexe d’infériorité vis à vis de Dudard, un autre collègue, avec lequel il ne s’estime pas en mesure de rivaliser.

A une table voisine, un vieux monsieur discute avec un logicien. Ce dernier lui explique ce qu’est un syllogisme : «Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat».

Apparaît alors, toujours aussi bruyamment, mais en sens inverse, un second rhinocéros. La serveuse laisse tomber son plateau, et la ménagère apparaît effondrée, en tenant dans ses bras son chat que le rhinocéros a écrasé.

Une discussion futile s’engage entre Jean et Bérenger. Ils se posent trois questions : Etait-ce le même rhinocéros ? Avait-il une ou deux cornes ? Etait-ce un rhinocéros d’Asie ou d’Afrique ?

Le ton monte, les deux amis s’emportent. Finalement, Jean s’en va, furieux. Le logicien y va de son commentaire :" il se peut que depuis tout à l’heure le rhinocéros ait perdu une de ses cornes ». Bérenger, lui regrette de s’être disputé avec Jean.

Acte II

Le lendemain matin, dans le bureau où travaille Bérenger. Sont présents , Daisy, la jolie dactylo, Botard, l’instituteur en retraite, Dudard, le sous-chef du bureau, et Monsieur Papillon, le chef de service. M. Bœuf, l’un des employés est absent. Tout le monde commente, incrédule, ce qui s’est passé la veille. Soudain apparaît Mme Bœuf , hébétée. Elle a été pourchassée par un rhinocéros en lequel elle a reconnu son mari.

Surgit alors un nouveau pachyderme. Mme Bœuf reconnaît son époux. Elle s'évanouit; on s'affaire pour la ranimer. Revenue à elle, elle s’enfuit en grimpant sur le dos du rhinocéros.

Les habitants de la ville sont de plus en plus nombreux à se métamorphoser en rhinocéros . Ils détruisent l’escalier. Les employés de bureau sont bloqués. Ils ne doivent leur salut qu’aux pompiers qui ne savent plus où donner de la tête. Ils les font descendre par une grande échelle posée contre la fenêtre.

Bérenger rend visite à son ami Jean. Ce dernier est souffrant et tient des propos effrayants. Il préconise un retour à l’état animal et critique l’espèce humaine. Puis il se métamorphose lui-même en rhinocéros sous le regard affolé de Bérenger.

Acte III

Bérenger est allongé sur le divan de sa chambre. Les rhinocéros continuent leur vacarme dans la rue. Il a un bandeau autour de la tête. Il tousse lui aussi, mais lutte pour résister à la maladie. Entre Dudard, son collègue qui vient prendre de ses nouvelles. Ils discutent de ce curieux phénomène. Bérenger, lui d’ordinaire si apathique, paraît inquiet. Dudard au contraire minimise la situation : Si épidémie il y a , elle n'est pas mortelle.

Incidemment, Dudard informe Bérenger que leur chef, M. Papillon, s’est lui aussi transformé en rhinocéros. Bérenger est indigné : « Il avait le devoir de ne pas succomber ». Dudard reproche à son collègue son intolérance et lui demande de faire preuve de compréhension.
Entre alors Daisy, un panier sous le bras. Elle se montre surprise de la contrariété de Bérenger. Elle lui apprend que Botard est lui aussi devenu rhinocéros. Il a même déclaré : «Il faut suivre son temps. »

Daisy a apporté de quoi déjeuner, bien qu’il ne soit pas facile de trouver des provisions. Dudard est invité à rester , mais il préfère retrouver le troupeau de rhinocéros, indiquant que «son devoir est de suivre ses chefs et ses camarades ».

Daisy et Bérenger restent seuls. Bérenger serre Daisy dans ses bras. Ils font des projets. Mais le téléphone sonne. On entend des barrissements. Bérenger se précipite vers son poste de radio. On ne parle que de ça. Rien ne peut plus empêcher Daisy d’aller les rejoindre. «Que veux-tu qu'on y fasse ? Il faut être raisonnable, tâcher de s'entendre avec eux. "

Bérenger lui parle de sauver le monde. Elle lui répond qu'il est fou. Il lui parle d'amour. En vain. Elle s'en va. Bérenger reste seul devant sa glace. Que faire ? Il hésite un instant se demandant s’il ne doit pas lui aussi les suivre. Mais il décide de résister. Il restera un homme, le dernier des hommes.

26 novembre 2012

La métamorphose, de Franz Kafka

La métamorphose
de Franz Kafka

Nouvelle
Texte intégral en ligne

Représentant de commerce faisant vivre son père, sa mère et sa soeur, Gregor Samsa se transforme un matin en un gros insecte. Il croit d'abord à un mauvais rêve, mais la métamorphose est bien réelle. Enfermé dans sa chambre par sa famille pour qui il est un objet de dégoût et de honte, nourri par sa soeur, Gregor se trouve peu à peu abandonné et sa chambre vidée de ses meubles devient un débarras...

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La métamorphose principale décrite dans ce récit n'est pas tant celle de Gregor. Sa transformation en insecte est réalisée dès les premières lignes de l'histoire, sans être explicitée. A l'inverse, elle entraine la métamorphose du reste de la famille Samsa, au fur et à mesure de la dégradation de la condition de Gregor. Ainsi, le père, à l'origine faible et somnolent, devient vigoureux, tandis que la soeur, affectueuse et casanière, se prend ensuite en main et précipite finalement le rejet de Gregor. Une nouvelle qui évoque le traitement social subi par ceux qui sont différents.

La métamorphose, Franz Kafka, Editions Le Livre de Poche, 1989, 157 pages

A propos de l'auteur

Franz Kafka (1883-1924) est considéré comme l'un des écrivains majeurs du XXe siècle. Il naît au sein d'une famille juive à Prague, alors sous la domination austro-hongroise. Son père, commerçant bourgeois autoritaire, lui inculque une éducation stricte. Il part faire ses études en Allemagne, où il sent naître en lui une passion pour la littérature. Il rédige le Procès, la Métamorphose (1915), une nouvelle fantastique, puis Lettre au père (1919). Atteint par la tuberculose, Kafka se sent à la merci d'un monde complexe et dangereux. Il cherche dans ses oeuvres un moyen d'échapper à la domination et la dépendance des autres. Il se décharge ainsi de ses angoisses profondes et représente souvent la cruauté du monde. Sa vie amoureuse se résume à un doute perpétuel et à des engagements jamais tenus. Il finit ses jours peu connu du public. Ses oeuvres seront publiées à titre posthume et découvertes seulement au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

Des avis de lecteurs

J'avais en main l'édition "La métamorphose, et autres récits : Tous les textes parus du vivant de Kafka" (Ed.Gallimard, 1997). Si les "autres récits" m'ont laissée de marbre, en revanche la nouvelle "La métamorphose" m'a beaucoup plu, je vous la conseille.

Deux avis de lecteurs, choisis parmi tous ceux figurant sur Amazon :

Que sommes-nous en fait ?

Nous sommes au sein de la société notre apparence avec qualités et défauts et notre moralité empreinte de ces mêmes critères.
Cependant, quel aspect des deux nous identifie le plus auprès des autres ?
Je simplifie ainsi tout un raisonnement bien plus étayé par Kafka dans ce roman, mais la fibre est-là.
L'acceptation des différences, la remise en question et les préjugés, le racisme, la honte, la gêne et tellement d'autres sentiments sont ici traités, que cela fait un livre profond et riche.
La forme anticipation ou fiction est nécessaire pour mener un raisonnement sans à priori, alors passez le cap et plongez avec avidité derrière le texte ...

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Fable cruelle sur mode du grotesque et de la dérision

Gregor Samsa, employé sans tache, se réveille un jour dans la peau d'un cancrelat. Suscitant effroi, répugnance, incompréhension de sa famille chez qui il habite, il ne peut que rester reclus dans sa chambre. Sa première impulsion, pourtant, est d'aller travailler - réflexe coupable de l'employé modèle qu'il incarne. En fait, Gregor est une victime: victime du carcan social et familial, victime de sa passivité; le monde extérieur est une menace hostile et permanente dont il n'arrivera jamais à se libérer. Sa physionomie d'insecte est la métaphore parfaite de ce qu'il représente pour son entourage: gênant, insignifiant, c'est un parasite dont on aimerait bien se débarrasser.

Culpabilité, ostracisme, pesanteurs sociales, satire familiale: telles sont d'ailleurs quelques-uns des thèmes (qui peuvent faire l'objet de différentes interprétations) de cette courte fable surnaturelle qui fonctionne sur le mode du grotesque et de la dérision. La fin, particulièrement cruelle, laisse une sensation mêlée de tristesse et de révolte.

Le roman idéal, paraît-il, pour aborder l'oeuvre de Kafka.

La métamorphose : Résumé complet
(A ne pas lire si vous souhaitez conserver le suspense.)

Gregor Samsa, représentant de commerce, vit avec ses parents et sa soeur Grete. Les affaires de son père ont périclité et seul le travail de Gregor permet de faire vivre les siens et de leur assurer un train de vie assez confortable.

Un matin, il se réveille métamorphosé en une sorte de cafard. Devenu un insecte répugnant, il ne peut plus communiquer avec sa famille, mais comprend pourtant tout ce qu’il se dit. Il ne peut plus travailler, sortir, espérer la moindre vie sociale. Quant à ses parents, ils l’ignorent, n’éprouvent aucune compassion et ne cherchent pas à comprendre ce qu’est devenu leur "fils". Seule Grete le nourrit, nettoie la chambre, en faisant le plus vite possible pour ne pas voir l’être immonde et inquiétant enfermé dans la pièce.

Gregor est ainsi devenu un monstre que l’on cache et pourtant celui-ci culpabilise de ne pouvoir aider sa famille. Il tente de garder un peu de son ancienne humanité, suit de loin la vie dans l’appartement, et parcourt inlassablement les murs de sa prison dont on a ôté tous les meubles.

Pour subvenir aux besoins de la famille, une partie de l'appartement est louée. Un jour, Gregor sort de la chambre, attiré par la musique que sa soeur joue au violon, mais les locataires le voient et décident de s'en aller sans payer. Face à cette situation sans avenir, la soeur propose alors de s'en débarrasser. Tout le monde est d'accord, car ils pensent qu'ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour lui.

Gregor est enfermé dans sa chambre. Meurtri psychologiquement et physiquement, il désespère et finit par se laisser mourir pour échapper à sa condition. Il est découvert mort au petit matin. Et sa mort est accueillie comme une véritable libération par ses parents et sa soeur, à peine attristés.

La métamorphose
Franz Kafka
Texte intégral

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24 novembre 2012

Drôles de couples, de Jennifer S. Holland

Drôles de couples
47 coups de foudre
dans le monde animal
de Jennifer S. Holland

47 histoires de convivialité animale entre espèces différentes dans le règne animal, entre mystère et explications scientifiques.

Un léopard lové contre une vache ; un chat qui s'enroule autour d'un iguane ; un éléphant qui se pelotonne contre un mouton, un lévrier qui protège un hibou... Voilà quelques-unes des 47 histoires vraies, émouvantes et étonnantes d'amitié au royaume des animaux que nous livre Jennifer S. Holland.

Si ces affinités singulières peuvent s'imposer pour des raisons de survie, elles nous renvoient aussi à nos vies d'hommes. Comme nous, les animaux ont ce besoin de tendresse et de complicité et sont capables de vivre de belles amitiés.

La présentation de l'éditeur

Imaginez un prédateur câlinant sa proie. Ou un oiseau se rapprochant d’un mammifère. Ou un poisson sortant la tête de l’eau pour se frotter contre le museau d’un chien. Ou encore un énorme gorille - dénommé Koko, célèbre pour son aptitude à communiquer à l’aide du langage des signes - serrant contre lui un minuscule chaton.

La journaliste scientifique Jennifer S. Holland raconte 47 histoires vraies d’un point de vue original. Dans certains cas, elle offre des explications scientifiques plausibles : un orphelin cherche du réconfort auprès d’un animal plus âgé ; un adulte aspire à prendre soin d’une créature sans défense. Il suffit de songer à la lionne qui a protégé un bébé oryx - une attitude surprenante et pourtant explicable. Il arrive qu’une amitié se noue par besoin, comme dans le cas du labrador aveugle et du chat qui le guidait. Parfois aussi, le mystère reste entier. Comment expliquer qu’Owen l’hippopotame et Mzee la tortue, issus d’espèces connues pour leur mauvais caractère, soient devenus les meilleurs copains du monde ?

Chaque histoire met en évidence le pouvoir de l’amitié et l’existence de certaines formes d’affection au sein du règne animal. Certes, l’idée suscitera peut-être les moqueries des scientifiques mais vous ne verrez plus les animaux de la même façon une fois terminé ce livre.

Drôles de couples, Jennifer S. Holland, Traduit de l’anglais par Marie Boudewyn, Editions JC Lattès, 2012, 200 pages

A propos de l'auteur

Jennifer S. Holland est une journaliste scientifique dont le magazine National Geographic publie régulièrement les articles sur l’histoire naturelle (les reptiles, les mammifères, les oiseaux, les amibes ; elle s’intéresse à tout ce qui vit). Elle habite avec son mari, leurs deux chiens et des douzaines de serpents et de lézards.

22 novembre 2012

Histoires de chiens extraordinaires, d'Eve Angeli

Histoires de chiens extraordinaires
d'Eve Angeli
avec la collaboration de Cyril Guinet

Chanteuse, actrice, chroniqueuse, star de la téléréalité... tout le monde connaît la délicieuse Eve Angeli. Mais parmi ses multiples activités, l'amour des animaux et spécialement des chiens, qui sont ses fidèles compagnons depuis l'enfance, a toujours été le pivot central de sa vie. Eve Angeli s'engage depuis longtemps pour leur défense et leur protection.

A travers le récit d'histoires de chiens extraordinaires, elle a choisi de rendre hommage au meilleur ami de l'homme. Vous découvrirez l'histoire du chihuahua top-modèle, du pinscher nain martyr de Perpignan, du berger écossais qui sauva son maître lors de l'effondrement du World Trade Center... Alors, embarquez avec Eve Angeli dans un livre que vous ne lâcherez plus !

Histoires de chiens extraordinaires, Eve Angeli, Avec la collaboration de Cyril Guinet, Editions de l'Arbre, 2012, 187 pages

A propos de l'auteur

Eve Angeli est depuis longtemps une ardente militante du bien-être animal. Elle est la marraine, depuis sa création, de l'association "Les gamelles du coeur" qui vient en aide aux personnes déshéritées qui ne peuvent nourrir leur fidèle compagnon. Avec la complicité du journaliste Cyril Guinet, elle a décidé de rendre hommage aux chiens les plus héroÏques, aventureux, fidèles de l'Histoire. En racontant ces histoires émouvantes qui sont toutes réelles; elle veut contribuer en reversant ses droits d'auteur à permettre à l'association de venir en aide à plus de personnes.

Voir également

- Ces animaux miracles, de Brad Steiger
- Histoires incroyables d'animaux pas comme les autres, de Laetitia Barlerin
- Histoires vraies d'animaux exceptionnels, de Joëlle Dutillet
- Histoires vraies de chats extraordinaires, de Karen Dolan
- Des chiens au service des hommes, de Michel Girouille

20 novembre 2012

Des anges canins, de Marie-Claude Roy et Carole Villeneuve

Des anges canins
de Marie-Claude Roy
et Carole Villeneuve

Saviez-vous que les chiens sont davantage que des animaux de compagnie ?
En fait, ce sont nos anges canins.


Ils peuvent jouer plusieurs rôles :

- un indicateur de glycémie pour les personnes diabétiques ;
- un paramédical pour les personnes épileptiques ;
- une présence rassurante pour les personnes aux prises avec une maladie mentale ou un syndrome de stress post-traumatique ;
- un détecteur pour les personnes atteintes d’un cancer non encore diagnostiqué ;
- un fidèle gardien auprès des enfants autistes ;
- les yeux des personnes aveugles ;
- les oreilles des personnes sourdes ;
- les jambes des personnes à mobilité réduite.

Pour la première fois, un livre relate de nombreux témoignages d’enfants, d’adultes et de personnes âgées qui nous racontent à quel point leur chien d’assistance a amélioré leur qualité de vie.

Qu’elles soient diabétiques, épileptiques, atteintes d’un cancer, d’une maladie mentale, autistes, sourdes, handicapées physiques ou aveugles, les histoires de ces personnes diffèrent évidemment les unes des autres. Toutefois, elles ont toutes une chose en commun : une joie de vivre retrouvée grâce au soutien et à la présence d’un formidable ange canin !

Des anges canins, Marie-Claude Roy, Carole Villeneuve, Editions Roy and Newtown, 113 pages (existe en format Kindle ou en papier)

Pour en savoir plus

- Le site du livre
- Cette page où vous pourrez le feuilleter
- Ces animaux miracles, de Brad Steiger
- Histoires incroyables d'animaux pas comme les autres, de Laetitia Barlerin
- Histoires vraies d'animaux exceptionnels, de Joëlle Dutillet
- Histoires vraies de chats extraordinaires, de Karen Dolan
- Des chiens au service des hommes, de Michel Girouille

A propos des auteurs
Biographie extraite du site du livre.

Marie-Claude Roy et Carole Villeneuve sont originaires de la région de Montréal. Depuis plus de 20 ans, elles travaillent dans les domaines du journalisme, de la traduction et de l’écriture.

En plus d’écrire pour des magazines, Marie-Claude a fait la recherche pour des biographies et des émissions documentaires présentées à Historia, Canal D, Canal Vie et Canal Évasion.

Carole a fondé son cabinet de traduction en 1989. Grâce à une formidable équipe de traducteurs, cette femme d’affaires est en mesure d’offrir des traductions en 15 langues. Carole partage ses temps libres comme comédienne dans des productions théâtrales. Amoureuse des arts de la scène, elle étudie la scénarisation cinématographique.

À l’automne 2009, à la suite d'un été vraiment moche au Québec, côté température, Marie-Claude et Carole ont décidé de faire un voyage en Californie. C’est ainsi qu’elles ont découvert Dogs for Diabetics, une fondation qui offre des chiens d’assistance aux personnes diabétiques ainsi que d’autres fondations. Bien que le but de ce voyage était de profiter du soleil et des plages californiennes, leur séjour s’est transformé en une escalade d’interviews et de rencontres exceptionnelles.

De retour au Québec, elles ont fait d’autres recherches et interviews. Les témoignages de gens ayant un chien d’assistance, peu importe le type, se sont avérés fascinants. L’interaction entre l’homme et le chien est vite devenu un sujet passionnant. Le concept du livre s’est développé de lui-même. C'est-à-dire des histoires courtes, quelques recherches scientifiques, le tout formulé dans un langage simple. Marie-Claude et Carole ont ensuite créé Roy and Newtown Publications.

Même si les recherches visant à démontrer les capacités extraordinaires des chiens d’assistance sont peu nombreuses, Marie-Claude et Carole croient qu’elles doivent les faire connaître au grand public. Ainsi, un plus grand nombre de personnes aux prises avec une maladie ou un état de santé quelconque pourraient bénéficier des différents types de chiens d’assistance.

POURQUOI NOUS AIMONS LES CHIENS

Lorsque des auteures décident d’écrire un livre sur les chiens, c’est évidemment parce qu’elles éprouvent un amour inconditionnel pour eux.

Carole adore les chiens. Cet amour pour ces charmantes bêtes lui a été transmis par son défunt père André Villeneuve. Aussi loin qu’elle se souvienne, il y a toujours eu un chien à la maison. Chacun d’eux a toujours été traité avec amour et respect. Chacun d’eux était un membre de la famille à part entière.

Quant à Marie-Claude, un chien lui a sauvé la vie lorsqu’elle était enfant. Voici son témoignage.

C’était un samedi ensoleillé du mois de mars. La neige commençait à fondre. La température était clémente, mais il y avait de forts vents. Je marchais sur le bord d’une rivière avec un compagnon de classe. Mon ami et moi, nous parlions de tout et de rien tout en regardant le paysage quand, soudain, il perdit sa casquette, emportée par le vent. J’ai couru pour la rattraper, au risque de m’aventurer sur les minces glaces de la rivière. Après avoir pris la casquette dans ma main, j’entendis le craquement de la glace sous mes pieds et, en un rien de temps, me retrouvai dans l’eau terriblement froide. Mon cœur battait la chamade. L’eau glaciale imbiba rapidement mon manteau d’hiver et mes vêtements et je me sentis de plus en plus lourde. On aurait dit que la rivière m’emportait avec elle. Plusieurs pensées traversèrent mon esprit. « J’aurais mieux fait d’écouter ma mère et ne pas m’aventurer à cet endroit. Je ne veux pas mourir. Je ne suis qu’une petite fille ». J’ignore combien de temps je me suis débattue pour ne pas me noyer. Je commençais à voir des points noirs. Je n’arrivais plus à bouger mes bras et mes jambes. J’éprouvais beaucoup de peine. J’avais à peine huit ans.

Puis j’ai repris conscience sur le bord de la rivière. En ouvrant les yeux, j’ai vu la tête d’un gros berger allemand qui léchait mon visage. J’ai sursauté car j’ai eu peur de lui. Il était si imposant. Régurgitant l’eau que j’avais avalée, je toussais à en fendre l’âme. En tentant de m’asseoir, j’ai croisé le regard de ce chien. Il semblait si doux, si affectueux. J’étais épuisée et j’avais tellement froid. Sans réfléchir, j’ai blotti mon corps contre le sien et il continua à lécher mon visage tendrement comme pour me dire : « Je suis là. Tu n’as plus rien à craindre maintenant ».

Quelques instants plus tard, j’entendis le claquement des portes d’une voiture. C’était mon ami en compagnie de son père. Dès qu’ils se sont approchés de moi, mon sauveur a pris la fuite. Le père de mon ami m’a ensuite transportée chez lui et prit soin de me donner un breuvage chaud et des vêtements secs. Il m’a fait promettre de ne rien dire à ma mère. Il disait que ça ne servait à rien de l’énerver. J’étais bien d’accord avec lui car je ne voulais pas qu’on me punisse. (À présent, je crois plutôt que ma mère aurait eu une syncope en apprenant la nouvelle !) Après avoir séché mes cheveux et mes vêtements, je suis retournée chez moi comme si rien ne s’était passé.

Évidemment, j’ai été aux prises avec une vilaine grippe les jours suivants. Quelque temps après, à l’école, mon ami m’a raconté que, pendant que je frôlais la noyade, un chien est arrivé en courant et s’est jeté à l’eau pour me secourir. Il a plongé tête première sous l’eau pour attraper le capuchon de mon manteau. Puis il m’a traînée jusqu’au rivage. C’est à ce moment que mon ami avait couru informer son père de ce qui venait de m’arriver.

J’ai tenu parole et j’ai gardé mon secret. Mes parents sont décédés depuis plusieurs années et jamais ils n’ont su pourquoi j’ai toujours eu si peur de l’eau, ni pourquoi j’adore les chiens. Quand j’y pense, c’est tout de même étrange. J’ai grandi dans un petit village où tout le monde se connaissait et où tout le monde connaissait les chats et les chiens du voisinage. Jamais je n’avais aperçu ce berger allemand auparavant et jamais je ne l’ai revu. Je l’ai cherché pendant longtemps dans le petit village et aux alentours. J’aurais tellement aimé revoir ce chien, ne serait-ce que pour jouer avec lui, le promener, le cajoler. J’adore les chiens. L’affection que j’éprouve pour eux frôle l’obsession. Chaque fois que j’en vois un, je ne peux m’empêcher de lui parler et de le cajoler.

J’ai raconté cette histoire en de rares occasions. Non pas parce que je tente d’oublier, mais plutôt parce que ce souvenir éveille un traumatisme. Parfois, je me pose des questions à savoir comment expliquer qu’un chien était là, à cet instant précis où j’allais sans doute me noyer ! Certaines personnes affirment qu’il s’agissait d’un ange. J’aime croire moi aussi que c’était un ange… un ange canin.

Marie-Claude

18 novembre 2012

Mon ami Ben, de Julia Romp

Mon ami Ben
Un chat sauve un enfant de l'autisme
Témoignage
de Julia Romp

Dans un texte autobiographique, Julia, mère célibataire londonienne, raconte la difficulté d’élever George, son petit garçon autiste. Coupé du monde, renfermé sur lui-même, George, neuf ans, montre une grande violence envers les autres en général, et sa mère en particulier.

L’arrivée d’un chaton aussi seul et perdu que lui va permettre au petit garçon de reprendre goût à la vie et de surmonter enfin sa terrible maladie. C’est grâce à ce chat nommé Ben, et à son caractère peu commun, que George va pouvoir s’ouvrir aux autres et rendre à sa mère tout l’amour qu’elle lui a donné.

Mais, un jour, cet équilibre retrouvé bascule. Parce que ses maîtres le laissent à l’occasion d’un court voyage, Ben s’échappe et George s’effondre sur lui-même.

C’est alors que Julia va se livrer, par amour pour son fils, à une quête désespérée pour retrouver le chat. Six mois passeront sans entamer sa volonté, et elle devra traverser le pays malgré la neige et les centaines de kilomètres, pour pouvoir enfin déposer Ben dans les bras de son fils pour Noël.

Un témoignage bouleversant prouvant une nouvelle fois combien l'amitié entre l'homme et l'animal peut faire des miracles.

Mon ami Ben : Un chat sauve un enfant de l'autisme, Julia Romp, Editions Jean-Claude Gawsewitch, 2011, 416 pages

Pour aller plus loin

- Le site des éditions Jean-Claude Gawsewitch
- Des avis de lecteurs
- Cette page où vous pourrez feuilleter le livre (prologue, ch1, ch2)
- Oline, le dauphin du miracle, de Pascale Noa Bercovitch
- L'interprète des animaux, de Temple Grandin
- La ronronthérapie, de Véronique Aïache

Un extrait du livre
Le prologue

Au premier coup d’oeil, Ben n’était pas franchement resplendissant. Il n’avait rien de l’adorable petit chaton aux reflets roux ou de l’adulte svelte à la robe écaille et blanc. De fait, sa fourrure noir et blanc était maculée de sang séché, son postérieur rouge était complètement dénudé et sa queue maigrichonne ressemblait plutôt à une touffe de cheveux filasse. Heureusement, je n’ai pas deviné tout de suite qu’il hébergeait aussi des centaines de puces et de mites d’oreille.
Mais, si rebutant d’aspect qu’il ait été, quand cette pauvre bête décharnée s’est mise à hanter mon jardin, j’ai pris l’habitude de lui laisser à manger, parce que j’avais toujours eu un faible pour les animaux. Même notre petit Fluffy, un lapin domestique, habite un appentis que j’ai décoré de grandes fleurs peintes, un véritable palace pour lapins. J’ai donc aménagé un lit pour ce chat dans un grand carton que j’avais laissé dans l’appentis - en espérant qu’il viendrait y dormir. Mais le pauvre semblait chaque jour un peu plus malade que la veille et je me suis promis de l’amener chez le vétérinaire dès qu’il se sentirait en confiance et se laisserait approcher.
"Pourvu qu’il soit venu dormir ici !", me disais-je chaque matin en traversant le jardin avec George, mon fils de dix ans, pour vérifier si la nourriture avait été mangée ou la couverture dérangée.
Tous deux, nous scrutions le fond de l’appentis obscur et voyions les yeux du chat qui nous observaient. Ils étaient d’un vert acidulé très clair, comme les premières feuilles d’un citronnier au printemps, et chaque fois que mon regard croisait le sien, je me figeais quelques instants. Mais il s’asseyait tantôt sur une étagère tantôt à côté d’un pot de fleurs et ne s’aventurait jamais jusqu’à son carton.
"Bouh !", lui criait George pour l’inviter à jouer à cache-cache avec lui quand nous allions le voir, et ça me faisait vraiment plaisir parce que George jouait rarement avec qui que ce soit.
Son autisme faisait de l’univers de George un endroit par moments très solitaire et les autres enfants le trouvaient souvent presque aussi incompréhensible que lui-même les trouvait énigmatiques. Ils redoutaient ses accès de fureur, les glapissements ou les hurlements qu’il poussait et eux effrayaient tout autant George avec leur tapage et leurs courses effrénées dans les couloirs et les escaliers de l’école. C’est pourquoi je fus ravie de voir George s’intéresser au chat même si le chat ne lui rendait guère son intérêt. Quand George ou moi nous approchions un peu trop, le chat sifflait et crachait, hérissait le poil et retroussait les babines. Il ne voulait manifestement rien avoir à faire avec aucun de nous deux.
Mais le temps et les bons repas ont un effet prodigieux sur les animaux - exactement comme sur les gens. Un beau jour, le pauvre orphelin s’est senti assez en sûreté pour dormir dans son carton, et quelques semaines plus tard, j’ai réussi à refermer la porte de l’appentis avec un manche à balai.
Quand j’ai emmené le chat chez le vétérinaire, je lui ai expliqué que je n’étais pas sa propriétaire en titre et je le lui ai confié en me disant que ma mission s’arrêtait là. J’avais placardé des affichettes dans le secteur avec une photo de lui ; si quelqu’un se présentait, je le mettrais en contact avec le vétérinaire. Mais son propriétaire s’abstint de me téléphoner et quelques semaines plus tard, je reçus l’appel que je redoutais secrètement.
"Vous donneriez un foyer à ce chat ?" me demanda le vétérinaire, une question qui me laissa sans voix - ce qui est, comme le savent mes proches, tout à fait inhabituel chez moi. Ma mère avait l’habitude de dire que l’expression "jamais à cours de répliques" avait été inventée pour moi et elle avait bien raison. Mais le jour où le véto m’a demandé de reprendre le chat, je ne savais plus quoi dire. D’abord parce que j’adore les animaux. Mais je m’étais juré de ne jamais avoir de chat parce que ma mère en hébergeait une telle quantité quand j’étais petite que je finissais par me sentir un peu à l’étroit à la maison. De plus, même si George avait paru intéressé par le petit vagabond, nous n’avions pas eu beaucoup de succès avec les animaux parce qu’il se liait très difficilement d’amitié avec qui que ce soit. Nous avions dû nous séparer de Polly la perruche parce que son raffut empêchait George de dormir, et il avait assez vite perdu tout intérêt pour Fluffy le lapin. Ce n’était pas sa faute, simplement mon fils n’avait pas les mêmes réactions que les enfants de son âge et je ne voulais pas reprendre d’animaux parce que m’occuper de George était déjà un travail à plein-temps.
Mais, sentant mon hésitation, le vétérinaire suggéra que nous pourrions peut-être lui rendre une petite visite.
- Il a l’air triste, me dit-il, il aimerait sans doute voir un visage ami…
Comment refuser ? Le coeur l’emporta sur la raison et j’emmenai George chez le vétérinaire où nous découvrîmes la petite boule de poils noirs et blancs enroulée sur elle-même dans une cage. Puis il se leva et je vis un grand carré de peau rasée à la hauteur de l’estomac avec une cicatrice bien nette. Il portait une collerette de plastique autour du cou afin de l’empêcher de s’arracher les fils. Il était plus laid encore qu’avant, mais cela ne semblait nullement rebuter George qui s’agenouilla aussitôt devant la cage.
- Benny Boo ! cria-t-il, d’une voix haut perchée, que je n’avais jamais entendue, frémissant d’excitation, l’air ravi de l’aubaine.
- Tu te sens mieux, maintenant, Ben, tu vas bien ? lui demanda George. Il parlait d’une voix chantante que je ne reconnus pas et le chat répondit à ses salutations par des miaulements.
- Je crois qu’il t’aime bien, fit, sourire aux lèvres, l’assistante vétérinaire qui nous avait fait entrer dans la pièce.
George se tut aussitôt. Il détestait parler à quiconque, par-dessus tout aux étrangers et il ne pouvait regarder les gens dans les yeux quand ils s’adressaient à lui. Il regardait un peu au-dessus d’eux, au loin - tout plutôt que de les fixer. Mais dès que la jeune femme vaqua à d’autres tâches et que George comprit qu’elle avait détourné le regard, il se pencha de nouveau vers la cage.
- Benny Boo ! dit-il de sa petite voix stridente, est-ce que tu as mal au ventre ?
Il pressa son visage contre les barreaux de la cage et j’esquissai un mouvement, certaine que le chat allait le menacer, le griffer à travers ces barreaux, exactement comme il l’avait fait quand nous étions allés le voir dans l’appentis. Mais j’ai stoppé net en voyant le chat décocher un regard grave à George et marcher à petits pas vers lui avant de frotter langoureusement son corps contre les barreaux. Qu’étaient devenus les sifflements et les crachotements que nous avions entendus la première fois ? Je n’en revenais pas. Quand j’entendis le chat pousser une sorte de feulement rauque et visiblement réjoui, je me dis que c’était une hallucination auditive. Il ondulait sous les petits mots doux de George.
- Ben, Ben ! psalmodia-t-il, tu vas bien maintenant ? Tu vas bien ?
Le chat renifla l’air et George se pencha un peu plus. Quand sa tête fut au niveau de celle du chat, ce dernier le fixa droit dans les yeux et j’étais sûre que George allait détourner le regard. Mais au lieu de regarder par-dessus la tête du chat ou de fixer le sol, il regarda son nouvel ami droit dans les yeux. Tous deux se regardèrent intensément quelques secondes pendant que George continuait à murmurer doucement. Je retins mon souffle et les fixai tous les deux, sous le choc : George parlait au chat et souriait comme si c’était habituel chez lui et, de son côté, le chat le couvait littéralement du regard. Un peu comme un vieillard qui en a beaucoup vu et qui sait d’instinct à qui il peut se fier.
Dès lors, je compris ce qu’il me restait à faire : comme on dit, l’espoir a la vie dure… Je ne savais pas pourquoi George aimait ce chat, ce n’était peut-être qu’un engouement fugace, peut-être savait-il que cette pauvre bête avec son air d’orphelin pitoyable aurait bien du mal à se faire une place dans ce monde, un peu comme lui. Mais j’avais discerné une lueur singulière dans le regard de George, une lueur que j’espérais voir depuis longtemps : l’étincelle de l’amour. Et ce chat semblait en éprouver tout autant pour lui. Je n’en demandais pas plus. Tout ce que j’espérais à l’époque, c’est que le chat devienne un bon compagnon pour George. Ce que je ne pouvais prévoir alors, c’est que ce chat allait changer notre vie pour toujours et bien plus radicalement que je n’aurais pu le prévoir.

La ronronthérapie, de Véronique Aïache

La ronronthérapie
Ces chats qui nous guérissent...

de Véronique Aïache

avec 1 CD audio

de 30 min de ronrons !

(Petit up de cette note!)
Que se passe-t-il lorsqu'un chat ronronne à vos côtés ? Vous témoigne-t-il son affection ? Vous fait-il part de sa satisfaction ? Sollicite-t-il votre attention ?

La réponse est tout cela à la fois... et bien plus encore. A priori mono-cordes, les ondes émises par ce mystérieux bourdonnement propre aux félins, ont un impact bienfaiteur sur le corps et l'esprit humains. Puissant anti-stress, régulateur de la tension artérielle, boosteur des défenses immunitaires, soutien psycho-moteur... Le ronronnement recèle en effet de nombreuses vertus thérapeutiques, révélées dans les années 1950 par le corps médical américain.

Premier du genre, cet ouvrage nous livre les secrets de ce remède naturel et met à la portée de tous les pouvoirs guérisseurs du ronronnement. Entre récits historiques, exercices pratiques, témoignages et photos, ce guide du mieux-vivre grâce à nos chers matous, devient le compagnon idéal des 7 à 77 ans. En cadeau bonus, un CD audio de ronronnements permet, à ceux qui n'ont pas encore de chat, de profiter déjà de ses bienfaits...

La ronronthérapie : Ces chats qui nous guérissent..., Véronique Aïache, Editions Le Courrier du Livre / Trédaniel, 2009, 165 pages, avec des photos couleur et 1 CD audio de 30 min de ronrons

A propos de l'auteur

Véronique Aïache, auteur et journaliste spécialisée dans la presse féminine, explore l'univers de la beauté et du bien-être depuis plus de dix ans. De sa rencontre avec un chat est née sa passion pour le monde des félins et pour leurs insoupçonnables pouvoirs guérisseurs sur notre corps et notre esprit.

Pour en savoir plus

- La ronronthérapie, sur le site des Editions Trédaniel
- Entre l'humain et l'animal, de Maryse de Palma
- Les effets bénéfiques des animaux sur notre santé, de Caroline Bouchard
et Christine Delbourg
- Bouillon de poulet pour l’âme de l’ami des chats
- Histoires vraies de chats extraordinaires, de Karen Dolan
- Le chat et ses mystères, de Daniel Lacotte
- La rubrique Effets bénéfiques pour d'autres livres sur ce thème

Quelques avis de lecteurs
Source

Livre très sympathique. Pour les habitués des chats, le CD ne remplace pas un vrai matou mais il compense correctement. Sinon le contenu du livre est sympathique et enrichissant, avec un brin d'émotion. Pour les amoureux de nos petits félins !

-

mmm adorrrrable

J'aime beaucoup, bouquin bien fait, documenté, joli style d'écriture et de mise en page, belles photos.

Un entretien avec Véronique Aïache
proposé par les Editions Trédaniel

Ronrons...

16 novembre 2012

Enfants et animaux : des liens en partage, de Karine Lou Matignon

Enfants et animaux,
des liens en partage
de Karine Lou Matignon
préface de Boris Cyrulnik

D'où vient la fascination des enfants pour les animaux? Comment les deux se comprennent-ils? L'attachement à un animal est-il différent des émotions et de l'intérêt qu'un jeune peut porter à son environnement humain? En quoi les bêtes ont-elles une influence sur le développement affectif et physique d'un enfant? Les liens qui se forgent entre eux dépendent-ils de la culture à laquelle ils appartiennent? Fréquenter des bêtes dans l'enfance participe-t-il à développer une pensée plus respectueuse de la planète et des hommes?

La relation entre l'enfant et l'animal est multiple, complexe, toujours fascinante et bien souvent salvatrice. Aborder les différents aspects de cette question, tel est l'objectif de cet ouvrage qui met en lumière le rôle clé tenu par les animaux dans le développement de la personnalité des enfants, le façonnement de leur pensée, la conscience de leur appartenance à la nature. Une relation privilégiée que Karine Lou Matignon explore en s'appuyant sur de nombreux témoignages scientifiques, sociologiques, ethnologiques et littéraires.

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Une autre présentation

Sauvage ou domestiqué, quelles que soient les espèces, les époques et les cultures, l'animal a toujours tenu une place importante dans la vie des enfants. Ce sont ces liens qu'explore l'ouvrage Enfants et animaux.

Karine Lou Matignon, journaliste et scénariste, auteur de nombreux livres sur la relation entre l'homme et l'animal, se penche ici sur le rôle et la place que tient l'animal auprès de l'enfant à chaque étape de sa vie et de son développement individuel et social.

Cet ouvrage très documenté et abondamment illustré s'appuie sur des témoignages d'écrivains, de scientifiques, de pédopsychiatres et d'éthologues reconnus. Il étudie cet univers en montrant l'interdépendance, les dimensions psychologiques, sociologiques et ethnologiques de ces liens et confronte ces différents points de vue.

Au-delà de la relation de complicité qui peut se nouer entre l'enfant et l'animal, l'ouvrage analyse aussi comment les bêtes deviennent des moteurs dans l'éducation et l'apprentissage, comment ils peuplent l'imaginaire et quelle est leur place dans différentes civilisations.

D'autres aspects de ces rapports fascinants sont également abordés comme le rôle de l'animal à l'hôpital ou dans la résolution de traumatismes. Autant d'exemples riches et variés qui donnent une vision large d'un univers encore méconnu et font de cet ouvrage un repère important.

Enfants et animaux, des liens en partage, Karine Lou Matignon, Préface : Boris Cyrulnik, Editions de La Martinière, 2012, 192 pages

A propos de l'auteur

Karine Lou Matignon est journaliste, écrivain et scénariste. Le thème de la relation entre l'homme et l'animal est son cheval de bataille depuis 20 ans. Elle s'intéresse aussi à l'enfance et traite ces sujets à travers l'édition, le documentaire, le cinéma, la scénographie.

Au sommaire

Des animaux pour grandir
- Compagnons au long cours
- Un monde à explorer
- Une histoire de liens

Des animaux pour apprendre
- L'animal, une source infinie de découvertes
- Variations animales
- Initiations sauvages

Des animaux pour guérir
- Du baume pour les coeurs et les corps
- Thérapie par l'animal
- Le coeur sur la patte

Pour en savoir plus

Des livres de Karine Lou Matignon
- A l'écoute du monde sauvage
- Emotions animales
- L'animal : objet d'expériences
- Sans les animaux, le monde ne serait pas humain
- La fabuleuse aventure des hommes et des animaux, de Boris Cyrulnik, Karine Lou Matignon et Frédéric Fougea

Des livres sur le thème des relations enfants / animaux
- Violences sur les animaux et les humains : Le lien, sous la direction d'Andrew Linzey
- Les animaux dans la vie des enfants, de Gail Melson
- L'enfant et l'animal, d'Hubert Montagner
- L'enfant et les animaux, de Lyonel Rossant et Valérie Villemin
- Entre l'humain et l'animal, de Maryse de Palma
- L'enfant et la médiation animale, de François Beiger
- Autisme et zoothérapie, de François Beiger et Aurélie Jean
- L'enfance entre chiens et chats, de Catherine Muller
- Les effets bénéfiques des animaux sur notre santé, de Caroline Bouchard et Christine Delbourg
- Ces animaux qui nous guérissent, de Philippe de Wailly

Quelques extraits

Pour voir ces images (et d'autres, en couleur) en grand format,
visitez le site des Editions de La Martinière.






14 novembre 2012

Les orphelins de Gaïa, de Michel Tarrier

Les orphelins de Gaïa
de Michel Tarrier

Un futur sans avenir ou un avenir sans futur ? Vous pouvez toujours voter Hollande, Joly, Bayrou, Le Pen, Mélenchon ou garder Sarko, de toute façon vos enfants n’hériteront de rien. Voire peut-être d’un cancer.

S’il est admis qu’un enfant doit préparer son avenir personnel et qu’il soit dirigé en ce sens, (éducation, scolarité, diplômes…), c’est un paradoxe ordinaire de constater que nos sociétés ne se soucient que trop peu de l’avenir commun. Nos enfants préparent donc un avenir… qui manque de futur.

Ce livre aborde l’écologie comme un thème universel, en qualité de cause majeure et d’enjeu primordial de notre humanité. Simplement parce que la Nature a toujours raison.

Ce nouvel opus de Michel Tarrier est aussi un manifeste d’écorésistance, laquelle a pour objectif de damer le pion au productivisme, notamment sous sa forme dangereusement masquée d’économie verte, verdie, reverdie, et ce, par des propositions radicales, lucides, indépendantes et pour la plupart dissidentes de l’écologisme électoral. L’écorésistance en appelle à Gaïa, à Pachamama, à la Terre-mère.

Une crise écologique se manifeste lorsque le milieu de vie d’une espèce ou d’une population évolue sur un mode défavorable à sa survie… Quand la moitié d’une humanité surnuméraire de 7 milliards d’âmes se rend volontairement malade par excès de nutrition, et que l’autre moitié souffre d’une malnutrition par défaut, on comprend bien que ça ne peut plus durer.

Bâtir sans détruire n’aura pas été un défi : déforestation, mort biologique des sols, désertification, sixième crise de la vie et extinction massive d´espèces, pollutions, réchauffement du climat, fonte des glaces, montée des océans, tarissement accéléré de toutes les ressources non renouvelables, nous entrons de plain-pied dans un monde à l´avenir barré.

La Terre vue du ciel : bientôt un cimetière, une fosse commune. Notre humanité est en voie de se faire à elle-même le coup des dinosaures d’il y a 65 millions d’années. Ce que nous voyons encore aujourd’hui, nos enfants ne le verront pas demain. Ce déshéritement n’est-il pas le plus intolérable des crimes ?

"Merci de laisser la planète dans l’état où vous l’avez trouvée en entrant" : nous n’avions pas cru bon placarder cet avertissement sur notre belle Maison du Quaternaire.

Derrière la porte verte, il n’y a plus rien, juste un dernier battement d’aile. De quoi avoir mal à la Terre, vraiment.

Les orphelins de Gaïa, Michel Tarrier, Editions Les Presses du Midi, 2012, 227 pages

A propos de l'auteur

Naturaliste, Michel Tarrier construisit très tôt sa vie autour de sa passion pour la nature. Persuadé que l'homme moderne va à sa perte en agressant outre mesure la biosphère, il se fait essayiste et publie des ouvrages d'écosophie qui font polémique. Sa théorie est qu'en détruisant son milieu, l'humain pratique une politique de la terre brûlée qui va le conduire à un véritable génocide.

Pour en savoir plus

- Les éditions Les Presses du Midi
- Des avis de lecteurs
- A écouter : deux interviews avec Michel Tarrier
- Dictature verte, de Michel Tarrier
- L'agroterrorisme dans nos assiettes, de Michel Tarrier
- La société toxique, de Pryska Ducoeurjoly
- Le sol, la terre et les champs, de Claude et Lydia Bourguignon
- Le livre noir de l'agriculture, d'Isabelle Saporta
- Agriculture et santé, de Guillaume Moricourt
- Bidoche : L'industrie de la viande menace le monde, de Fabrice Nicolinot

12 novembre 2012

Dictature verte, de Michel Tarrier

Dictature verte
de Michel Tarrier

Sur cette terre, le genre humain s'est taillé la part belle. Tout en reconnaissant les limites vitales de cette position, il rechigne à revoir ses valeurs. Cest probablement au nom de cette politique de l'autruche que l'humanité voit d'un mauvais oeil l'avènement d'une salutaire écorésistance qu'il préfère travestir en écoterrorisme pour mieux la désamorcer. Notre Terre est usée jusqu'à la corde, déjà sous perfusion. Au nom de quelle insouciance ne changerait-on pas de cap ? Se réclamant de la pensée critique et d'un minimum de conscience universelle, prônant la décroissance tant économique que démographique, cet ouvrage n'a pour but que de faire prendre conscience de l'urgence des mesures à adopter face à l'accélération de la dégradation de l'état planétaire.

Dictature verte, Michel Tarrier, Editions Les Presses du Midi, 2010, 300 pages

A propos de l'auteur

Naturaliste, Michel Tarrier construisit très tôt sa vie autour de sa passion pour la nature. Persuadé que l'homme moderne va à sa perte en agressant outre mesure la biosphère, il se fait essayiste et publie des ouvrages d'écosophie qui font polémique. Sa théorie est qu'en détruisant son milieu, l'humain pratique une politique de la terre brûlée qui va le conduire à un véritable génocide.

Pour en savoir plus

- Les éditions Les Presses du Midi
- Des avis de lecteurs
- A écouter : deux interviews avec Michel Tarrier
- L'agroterrorisme dans nos assiettes, de Michel Tarrier
- La société toxique, de Pryska Ducoeurjoly
- Le sol, la terre et les champs, de Claude et Lydia Bourguignon
- Le livre noir de l'agriculture, d'Isabelle Saporta
- Agriculture et santé, de Guillaume Moricourt
- Bidoche : L'industrie de la viande menace le monde, de Fabrice Nicolinot

10 novembre 2012

L'agroterrorisme dans nos assiettes, de Michel Tarrier

L'agroterrorisme dans nos assiettes
de Michel Tarrier

Un portrait peu flatteur d’une certaine agriculture et de sa logique de mort.

Des terres exploitées au risque de les détruire irrémédiablement, des pesticides qui provoquent maladies et dégénérescences, des semences protégées par des brevets qui correspondent à une privatisation du patrimoine naturel, des animaux dont les mauvais traitements se retrouvent jusque dans nos assiettes, etc.

La liste est longue des dérives et dangers que l’industrie agroalimentaire a imposés et contre lesquels nous n’avons guère de défenses. Les algues vertes empoisonnent les plages bretonnes, les plaines américaines voient leurs terres surexploitées partir dans des tempêtes toujours plus nombreuses, et les malformations et cancers touchent les riverains de cultures intensives, partout dans le monde.

Consommateurs et paysans sont en définitive tous victimes, même si certains, à force de jouer aux apprentis sorciers ou de fermer les yeux sur ce que l’industrie leur imposait, ne peuvent prétendre ne pas savoir, ne pas connaître les risques.

L’auteur dénonce, en étayant son propos par des exemples concrets, et après avoir lu ce livre, nous ne regarderons plus du même oeil le steak dans notre assiette ou la fraise sur notre tarte.

L'agroterrorisme dans nos assiettes, Michel Tarrier, Editions LME (La maison d'éditions), 2012, 232 pages

A propos de l'auteur

Michel Tarrier, naturaliste-écologue et écologiste radical, est l’auteur de plusieurs essais d’écosophie. "Nous, peuple dernier" est paru en 2009 aux éditions L’Harmattan. "Dictature verte" est sorti en 2010 aux Presses du Midi. Il a publié chez LME une réédition amplement complétée de "Faire des enfants tue… la planète".

Pour en savoir plus

- Le site des éditions LME où vous pourrez feuilleter le livre (une trentaine de pages à lire)
- La société toxique, de Pryska Ducoeurjoly
- Le sol, la terre et les champs, de Claude et Lydia Bourguignon
- Le livre noir de l'agriculture, d'Isabelle Saporta
- Agriculture et santé, de Guillaume Moricourt
- Bidoche : L'industrie de la viande menace le monde, de Fabrice Nicolinot
- La rubrique Industries et lobbies

Au sommaire

- Prologue
- Faut-il s’apitoyer sur le sort des agriculteurs ?
- Depuis Caïn et Abel…
- Du spécisme à l’agrospécisme
- De l’agriculture paysanne à l’agroterrorisme
- L’agriculture et sa logique de mort
- Pesticides : le salaire de la peur
- Les maux des kamikazes
- Bonjour les cobayes !
- Israël : ce que l’agrobusiness fit de la Terre promise
- La faim justifiera les moyens

Le mot de l'auteur
(en première page du livre)

Ce livre est dédié aux animaux non-humains qui souffrent plus et davantage depuis l’avènement de l’agriculture industrielle et de son corollaire l’élevage concentrationnaire, ainsi qu’aux victimes humaines des produits agricoles pétris de résidus chimiques. Mais pas seulement. Je le dédie aussi à la pétro-tomate sans saveur, au poivron en deuil de son sol, à la pomme de terre aux gènes de poulet, de phalène, de virus et de bactérie, au maïs aux gènes de luciole, de pétunia, de blé, de scorpion, au riz aux gènes de haricot, de pois, de bactérie et d’humain, à la fraise-melon et au melon-fraise ou kiwi, à la banane empoisonnée, à l’abricot qui ne mûrira plus, à la cerise qui pourrit rien qu’en la regardant. Et à tous les "fruits" de notre antimonde aux terroirs perdus. S’il est plus question que jamais de faire payer les pollueurs, il serait grand temps de présenter la facture qui revient aux gangsters de l’agrotoxique.

08 novembre 2012

La société toxique, de Pryska Ducoeurjoly

La société toxique
Manuel de dépollution mentale
de Pryska Ducoeurjoly
préface de Sylvie Simon
postface de Philippe Desbrosses

La population subit une triple intoxication : médiatique, "médicamenteuse", agroalimentaire. Au-delà de la pollution chimique de l'environnement, les bons sentiments qui servent d'alibi aux discours dominants sont des poisons encore plus insidieux : ils nous amènent à raisonner de travers, à préférer des comportements qui détériorent au final notre santé. Ce livre nous invite à penser par nous-mêmes, à changer notre manière de vivre, à nous éveiller enfin pour sortir de l'abrutissement dans lequel ces pensées "toxiques" nous maintiennent. Journaliste avertie, l'auteur traque l'intox là où on l'attend le moins. Elle dévoile les bonnes informations cachées. Savoir, tout simplement savoir, c'est déjà échapper à l'emprise mentale de la société toxique.

La société toxique : Manuel de dépollution mentale, Pryska Ducoeurjoly, Préface : Sylvie Simon, Postface : Philippe Desbrosses, Editions Res publica, 2010, 328 pages

A propos de l’auteur

Journaliste, Pryska Ducoeurjoly a travaillé huit ans dans la presse quotidienne régionale. De formation littéraire pluridisciplinaire, l’auteur s’est initiée aux disciplines scientifiques (nutrition, biochimie, anatomie-physiologie du corps humain) dans le cadre du cursus de Naturopathe. Elle est aujourd’hui journaliste d’investigation indépendante. Avec "La Société Toxique", elle signe son premier essai, synthèse de son expérience croisée dans les domaines de la santé non-conventionnelle, de l’écologie et du journalisme.

Au sommaire

Préface de Sylvie Simon
Avant-propos
Première partie : L’intox médiatique
Introduction : la société du stress permanent
Chapitre 1: L’information toxique
1. Pourquoi écoute-t-on les infos ? Ou pas…
2. Dix heures : bienvenue en conférence de rédaction !
3. Les journalistes sont-ils devenus des fonctionnaires de l’info ?
4. Les experts de la... désinformation
5. Trop d’infos tue l’info
6. La consanguinité médiatique
7. Le prêt-à-penser viral
8. Les toxines de l’autocensure
9.Comment reconnaître une information saine ?
Chapitre 2 : Le lavage de cerveau cathodique
1. De la dépendance à l’apathie
2. Miroir, mon beau miroir...
3. La malbouffe télévisuelle
4. Le green washing lave plus blanc
5. Infotainment : la politique fait sa pub
Conclusion : Internet nous sauvera-t-il de la médiacratie ?
Deuxième partie : L’intox médica-menteuse
Introduction : de l’hygiène de vie à... l’hygiénisme
Chapitre 1 : La santé pasteurisée
1. Notre héros national est-il un imposteur ?
2. La société infantilisée
3. Virus ! Où es-tu, que fais-tu ?
4. Pour quelques boutons...
5. Une maladie, un vaccin. Un vaccin, des maladies...
6. L’enfance empoisonnée
7. Peut-on vivre sans piqûre ?
Chapitre 2 : la santé désintoxiquée
1. Médecines douces ou dérives sectaires ?
2. A la découverte de la naturopathie
3. L’homéopathie : de l’alchimie à la science
4. La biologie numérique sort la tête de l’eau
5. Magnésium, le magnifique !
6. L’argent colloïdal, des vertus en or
Conclusion : Contre les émotions toxiques, les Fleurs du Dr Bach
Troisième partie : L’intox agroalimentaire
Introduction : Dis-moi ce que tu manges...
1. Le caddie toxique
2. Info et intox sur les pesticides
3. Chimères alimentaires
4. La chasse au gras tue
5. De l’indigestion chronique aux maladies de civilisation
6. Le mal du sucre
7. Le mal du lait
8. Le mal du blé
9. Le mal du sel
Conclusion : l’enfer alimentaire est pavé de bonnes intentions
Epilogue : Vers une évolution de conscience
Postface de Philippe Desbrosses
Bibliographie

Pour en savoir plus

- Le site de Pryska Ducoeurjoly
- Cette page où vous trouverez de nombreuses informations sur le livre : un résumé détaillé, l'avant-propos, un extrait de la préface de Sylvie Simon, un extrait de la postface de Philippe Desbrosses, et des articles de presse
- Des extraits du livre
- La nouvelle dictature médico-scientifique, de Sylvie Simon
- Guérir la Terre, sous la direction de Philippe Desbrosses

06 novembre 2012

Le grand secret de l'industrie pharmaceutique, de Philippe Pignarre

Le grand secret
de l'industrie pharmaceutique
de Philippe Pignarre

Au nord comme au sud de la planète, l'industrie pharmaceutique n'a pas bonne presse et semble avoir réussi à gâcher le capital de sympathie que lui avaient valu ses grandes découvertes des années 1960 et 1970. Ainsi, l'opinion publique a été choquée quand elle a appris que les plus grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux attaquaient en justice le gouvernement d'Afrique du Sud qui voulait fabriquer et importer des médicaments génériques pour soigner les malades du sida. Et dans beaucoup de pays, les mêmes laboratoires ont réussi jusqu'à présent, de mille manières, à freiner le recours aux génériques, médicaments bon marché qui aideraient pourtant à réduire le "trou de la Sécu".

En rappelant ces dérives, Philippe Pignarre, qui a travaillé dix-sept ans dans l'industrie pharmaceutique, explique comment les industriels du médicament en sont arrivés là. Et comment ils tentent de convaincre les gouvernements du caractère inéluctable de cette dérive. Surtout, il s'interroge sur les causes de ce scandale. L'industrie pharmaceutique serait-elle dirigée par des hommes assoiffés de profits et d'abord soucieux de "marchandiser" cyniquement la souffrance humaine ?

Cette explication est trop simple et, surtout, elle ne correspond pas à la réalité. L'enquête minutieuse menée par l'auteur montre que l'industrie pharmaceutique a changé pour des raisons beaucoup plus profondes : elle cache un secret qui menace son existence même. L'objectif principal de ce livre est de dévoiler ce secret et de proposer des moyens d'agir pour inverser le cours actuel.

Le grand secret de l'industrie pharmaceutique, Philippe Pignarre, Editions La Découverte, 2004, 196 pages

A propos de l'auteur

Philippe Pignarre est l'éditeur des "Empêcheurs de penser en rond". Il est notamment l'auteur à la Découverte du "Grand secret de l'industrie pharmaceutique" (2003) et, avec Isabelle Stengers de "La sorcellerie capitaliste : Pratiques de désenvoutement (2005).

Au sommaire

Introduction
I. Le diagnostic
1. La puissance
- Une industrie de l'invention
- L'explosion des coûts de conception des nouveaux médicaments
- Rendements décroissants et déficit d'innovation
2. Le déclin
- La révolution des médicaments génériques
- Les grands laboratoires font de la résistance
- De l'art d'oublier les avantages des génériques
3. Le retournement
- Les symptômes du déclin
- Des maladies sans traitements
- Le contenu de la révolution thérapeutique
4. Quand tous les moyens étaient bons
- Le scandale de la thalidomide
- Du contrôle de la toxicité aux essais cliniques
- Un contrôle immédiatement délégué aux industriels
- L'ordre ancien
- Le tournant
- Les essais cliniques comme limite éthique
- Changement de méthode
5. Le pouvoir des statisticiens
- Les analystes financiers au chevet des essais cliniques
- La recherche soumise aux "programmes" des laboratoires
- La bureaucratisation de l'industrie pharmaceutique
6. Faute de biologie...
- La spirale de la concentration
- Les essais cliniques révolutionnent la psychiatrie
- La recherche à l'aveuglette
II. Les remèdes
7. Toujours plus grand
- Fusionner les laboratoires pharmaceutiques pour maximiser les rendements
- L'effet de la concentration sur l'organisation de la recherche
- Quand les fusions paralysent la recherche
8. Eloge du petit
- L'arrogance des risque-tout des biotechnologies
- Une nouvelle conception globale de la recherche
- Le drug design
- Suivre le mouvement
- La victoire au finish des singes dactylographes
9. La génétique comme ultime recours
- Promesses et limites du programme génétique
- L'idée derrière la génétique
- Gérer les déceptions
- Du programme ambitieux au programme modeste
10. L'enjeu des brevets
- Le scandale des médicaments antisida en Afrique
- La vie des riches contre la mort des pauvres ?
- Le gouvernement américain en première ligne
- Les brevets contre le progrès ?
- Une question de survie pour les grands laboratoires
11. Le prix à payer
- Les solutions "honnêtes" à la crise
- Des mesures discutables
- Les raisons d'avoir honte
12. Discuter l'addition
- Des pistes d'action pour une industrie à bout de souffle
- Faire des appels d'offre
- Rembourser les molécules et non pas les médicaments
- Rembourser à la valeur ajoutée
- Négocier la durée de protection des brevets
- Un observatoire de l'invention
- Décider démocratiquement
- Pour un "Parlement de la santé"
Conclusion
Postface à l'édition de 2004

Pour en savoir plus

- Le site de Philippe Pignarre
- Le site des Editions La Découverte
- Ce lien où vous pourrez feuilleter le livre
- La Mafia médicale, de Ghislaine Lanctôt
- Les inventeurs de maladies, de Jörg Blech
- Ces maladies créées par l'homme, de Dominique Belpomme
- Les faussaires de la science, de Hans Ruesch
- La nouvelle dictature médico-scientifique, de Sylvie Simon
- Vaccinations : Les vérités indésirables, de Michel Georget



04 novembre 2012

Ces médicaments qui nous rendent malades, de Sauveur Boukris

Ces médicaments qui nous rendent malades
Sauver des vies, faire des économies
de Sauveur Boukris
préface de Philippe Even

Un médicament peut être un remède ou un poison. Prendre un médicament n'est pas un geste anodin. Les effets secondaires et indésirables des médicaments constituent un réel problème de santé.

En France, on estime que le nombre de décès dus aux médicaments se situe entre 8000 et 13000 par an, soit deux à trois fois plus que les accidents de la route !

On compte plus de 130000 hospitalisations chaque année imputables aux médicaments. La durée d'hospitalisation est d'environ 9 jours, ce qui signifie que les effets secondaires sont graves.

Les médicaments constituent un immense marché mondial qui aiguise l'appétit de grandes multinationales. Les Français sont les plus grands consommateurs de médicaments en Europe. Plus la consommation est élevée et plus les risques d'accidents ou de décès augmentent.

Depuis les affaires des statines, du Viox, de l'Acomplia et du Zyprexa, qui ont occasionné le retrait de plusieurs médicaments, on se pose des questions sur les objectifs des firmes pharmaceutiques, sur les moyens de contrôle et de régulation de cette puissante industrie, sur l'indépendance et la rigueur des "experts", sur l'information et la formation des médecins prescripteurs.

Le médicament n'est pas une marchandise comme une autre, il touche à un besoin essentiel : la santé. Et la santé est notre préoccupation à tous.

Ces médicaments qui nous rendent malades : Sauver des vies, faire des économies, Sauveur Boukris, Préface de Philippe Even; Editions Le Cherche Midi, 2009, 278 pages

A propos de l'auteur

Sauveur Boukris est médecin généraliste, enseignant à la faculté Bichat et Lariboisière et collabore à plusieurs revues médicales. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : "Le Vieillissement : mieux vivre après 60 ans", "L'Adolescence, l'âge des tempêtes", "Souffrances d'adolescents" et. "L'Adolescence de A à Z".

Au sommaire

Préface
Introduction
1. Médicaments trop consommés et trop coûteux
2. Les accidents iatrogéniques
3. Les psychotropes et leurs effets secondaires
4. Attention aux associations de médicaments
5. Les effets secondaires des médicaments dans la vie courante
6. Qui contrôle et autorise les médicaments ? Par quels moyens ?
7. Les grandes affaires médiatiques
8. Médecins sous influence ?
9. L´innovation médicale : tout nouveau, tout beau ?
10. Développer la pharmacovigilance : savoir pour agir
11. La médecine marketing
12. Des contre-pouvoirs s´organisent
13. Tous responsables !
Références bibliographiques

Pour en savoir plus

- Le site officiel de Sauveur Boukris
- Le site des Editions Le Cherche Midi
- Des extraits intéressants, à lire sur cette page
- La Mafia médicale, de Ghislaine Lanctôt
- Les inventeurs de maladies, de Jörg Blech
- Ces maladies créées par l'homme, de Dominique Belpomme
- Les faussaires de la science, de Hans Ruesch
- La nouvelle dictature médico-scientifique, de Sylvie Simon
- Vaccinations : Les vérités indésirables, de Michel Georget

Deux avis de lecteurs
Source

Un livre à vous rendre malade...

Préfacé par le Pr Philippe Even, qui mene depuis de longues années, en parfait franc-tireur, un combat pour une médecine et des experts indépendants de l'industrie pharmaceutique, et dénonce régulièrement la collusion entre certains politiques et l'industrie pharmaceutique, voilà un nouveau livre qui, à l'instar de ceux parus récemment sur la malbouffe où le traitement réservé à nos anciens dans les maisons de retraite, fait froid dans le dos.

Il y a 3 siècles de celà Voltaire écrivait: "Les médecins administrent des médicaments dont ils savent très peu, à des malades dont ils savent moins, pour guérir des maladies dont ils ne savent rien". Force est de constater qu'aujourd'hui les choses ont très peu changé, malgrè tous les progrès réels pourtant effectués. Le livre, truffé d'anecdotes vécues et de références chiffrées, dénonce, entre autre, le scandale des enfants et des adolescents traités avec des antidépresseurs, les calmants aux effets hallucinogènes, "les anti-inflammatoires (qui) utiles dans les poussées d'arthrose peuvent provoquer des hémorragies digestives ou des ulcères gastro-duodénaux. Les antalgiques aussi facilement prescrits ou consommés que le paracétamol (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan, etc.) (qui) peuvent induire des hépatites graves, dont certaines sont fulminantes, voire mortelles. Les psychotropes, dont la France détient le record européen de consommation, (qui) sont responsables de 10 à 30% des hospitalisations en urgence, surtout chez les personnes âgées. Les antibiotiques (...qui...) induisent des accidents cutanés de type allergique et, pour certains d'entre eux, des problèmes hématologiques ou rénaux", en résumé, des remèdes pires que les maux.

Parrallèlement au puissant lobby de l'industrie qui oeuvre dans l'ombre des instances du pouvoir, "les firmes pharmaceutiques jouent sur nos peurs : peur de la mort, de la maladie, de la déchéance physique ou psychique, pour vendre des médicaments ! Des troubles mineurs sont décrits comme des affections graves : la timidité, par exemple, devient un trouble d'anxiété sociale, la tension prémenstruelle devient un trouble dysphorique prémenstruel. Etre un sujet à risque pouvant développer une pathologie devient une pathologie en soi ! Les stratégies marketing des firmes pharmaceutiques ciblent ainsi les bien-portants pour venir gonfler encore les énormes bénéfices qu'elles réalisent et conquérir de nouveaux marchés.

Un livre qui fait froid dans le dos mais dont la lecture, si elle ne vous rend pas malade, se révelera des plus instructives.

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Que de bon sens...

Que de bon sens dans ce livre, mais que nous semblons avoir perdu aujourd'hui. L'industrie pharmaceutique, et les medecins qui s'en font les porte-paroles, nous ont amenés à croire tout ce qu'ils disent. Et bien sûr il faut encore payer très cher leurs conseils avisés. Non seulement pour la visite chez le médecin, mais pour des médicaments qui nous laissent souvent avec des effets secondaires non désirés, mais bien documentés. Ainsi des médicaments contre l'asthme qui ont comme effets secondaires de provoquer une forte toux. Ou un vaccin totalement inefficace...

Où sont passés les remèdes de grand-mère qui nous permettaient de faire passer la moitié de nos petits maux ? Pour le moindre bobo nous courons chez le médecin généraliste, qui pour nous satisfaire nous remet une jolie ordonnance. Nous n'imaginons même pas repartir de chez le médecin sans ordonnance mais avec une liste de légumes à manger et une liste de ballade à faire régulièrement.

Ce livre passe en revue le processus qui pousse nos médecins français à prescrire de plus en plus (des magazines médicaux aux visiteurs du même nom), quelques parallèles avec les USA, et l'histoire de quelques retentissants fiasco de l'industrie pharmaceutique comme le Vioxx.

Ce livre vaut le détour et vous permettra de réajuster votre relation avec votre santé et de vous reprendre en main. Arrêter de prendre aveuglément les médicaments que l'on vous prescrit. Informez vous. Ce livre vous poussera à poser des questions et surtout les bonnes questions à votre médecin et à tous les acteurs de la santé.

La préface du Pr Philippe Even

Voici l'introduction du Pr Philippe Even, au livre du Dr Sauveur Boukris "CES MEDICAMENTS QUI NOUS RENDENT MALADES". Elle résume de façon remarquable et sans concession le fonctionnement de l'industrie pharmaceutique. Tout soignant devrait la lire attentivement,pour modifier son comportement devant son mode de prescription et relativiser l'efficacité et l'utilité de nombreux médicaments et mieux prendre conscience de leur toxicité. Les patients évidemment peuvent aussi tirer de nombreux enseignements de cette lecture.

Dr Dezeustre Olivier


Préface

Je suis très honoré que le docteur Sauveur,Boukris m'ait demandé de préfacer son livre, car c'est un ouvrage d'une vraie grande valeur, de conscience et de foi, remarquablement documenté, appuyé sur une expérience personnelle étendue de l'exercice médical, une profonde connaissance de la psychologie, des demandes et des souffrances des malades, des risques auxquels ils sont soumis et des difficultés des médecins généralistes, qui ont parfois le sentiment d'être ou d'avoir été trompés par les firmes de médicaments, les agences qui devraient les contrôler, et les médecins leaders d'opinion qui en font la promotion. J'ai aimé la tonalité, la simplicité et la totale sincérité de ce livre, qui énonce tranquillement, sans agressivité, les dérives des acteurs et décideurs de la politique de santé. Il se borne à constater et recenser les faits, sereinement, sans indignation inutile, sans forcer le trait, pour simplement décrire un tableau qui parle hélas, de iui-même, et il y ajoute pour les malades de multiples et précieux conseils de prudence.

La politique de santé est une pièce qui se joue à quatre. L'Etat, qui devrait protéger et économiser, l'industrie pharmaceutique, qui est une industrie aussi avide de bénéfices immédiats que les autres, les médecins, mal formés à la thérapeutique qu'ils doivent apprendre à peu près seuls sur le terrain, et enfin, les malades, qui devraient être, et ne sont pas, au centre de la pièce qui se joue en partie à leurs dépens.

Dans cette pièce, l'industrie immensément riche, et donc puissante, ne poursuit que son intérêt à court terme. Elle n'est ni philanthropique ni au service des malades. Seuls les « grands marchés » l'intéressent. Et elle ne s'en cache pas, elle le dit et l'écrit. Propriété de grands fonds d'investissements internationaux, d'autres grandes industries (Total et l'Oréal chez Sanofi, par exemple) et d'innombrables actionnaires jouant en bourse, elle place à la tête des entreprises des « supermanagers » venus de la finance ou d'autres industries, et qui ne sont ni médecins, ni pharmaciens, ni malades, et sont recrutés avec la mission impérative et exclusive d'assurer chaque année, par tous les moyens, sous peine de renvoi, un minimum de 15 à 25% de retour sur investissement, au premier degré, pour l'argent lui-même; au second degré, pour donner confiance à la Bourse et gonfler la capitalisation et la valeur marchande. Ces managers ne peuvent dès lors mener aucune politique de long terme, alors qu'il faut dix à douze ans pour découvrir et lancer un nouveau médicament réellement efficace et sans danger et que cela est toujours un pari risqué, le succès n'étant jamais assuré.

Voilà pourquoi beaucoup de centres de recherche de l'industrie ferment les uns après les autres (tous ceux qui étaient implantés en France ont disparu). Voilà pourquoi il n'y a plus de grandes découvertes venant des entreprises, qui se bornent à « externaliser » leur recherche, en rachetant pour quelques plats de lentilles celles des découvertes des laboratoires universitaires qui leur paraissent susceptibles d'ouvrir de vastes marchés rémunérateurs. La recherche propre de l'industrie ? Un train fantôme. « Aujourd'hui, écrit B. Ingram (entreprise Glaxo), nous ne cherchons qu'à faire main basse les premiers sur des molécules à racheter sous licence. Nous chassons tous avidement sur les mêmes terres. » Comme des chiens truffiers. « Sautant d'un avion à l'autre, nous nous rencontrons sur les mêmes aéroports et les uns entrent dans les laboratoires universitaires quand les autres viennent d'en sortir. » Comme l'Espagne de Philippe II qui n'inventait rien, l'industrie ne peut vivre que des pépites d'or dérobées aux Indiens. Mais il lui faut aujourd'hui creuser et recreuser pour réactiver les vieux filons ou en trouver de nouveaux. L'or se fait rare. Elle doit dès lors se contenter de l'argent des mines de Potosi et d'une monnaie d'alliage, qui n'a plus que l'apparence de l'or. Pourtant, pour justifier les prix qu'elles imposent et pour bénéficier d'exonérations fiscales, les entreprises cherchent à faire croire aux pouvoirs publics et aux services fiscaux qu'elles dépensent 30% de leur budget en recherche. Chez nous, elles affirment y investir 8 fois plus que l'Inserm et les universités... sans rien trouver. Jamais. Elles affirment aussi que chaque molécule leur revient à 800 millions d'euros ou le double ou le triple, selon les jours, quand tous les analystes indépendants parviennent à des valeurs dix fois inférieures.

Mais sur le principe, pourquoi ne pas externaliser, si les découvreurs étaient récompensés - ils ne le sont pas - et si le système était efficace. Mais tel n'est pas le cas. Pour deux raisons.

La première est que l'industrie ne se préoccupe que de la taille et de la solvabilité des marchés qu'elle cherche à conquérir, maintenir ou étendre, et elle ne s'intéresse qu'à ceux qui rapportent gros et longtemps, comme au Monopoly. Ce sont donc seulement les pathologies chroniques, parce que leur traitement est long, dans les pays riches, les seuls capables de payer les prix exorbitants qu'elle impose, de 5 à 20 fois le prix de revient, et surtout les traitements préventifs qui l'intéressent, car les patients les prennent toute la vie pour se prémunir de maladies que l'immense majorité n'aura jamais. Elle se désintéresse au contraire totalement des maladies des pays en développement - paludisme, tuberculose, diarrhées infantiles mortelles, choléra, parasitoses, etc., qui tuent 20 millions de personnes chaque année, dont la moitié d'enfants - parce qu'ils ne sont pas solvables. Elle se désintéresse tout autant des maladies aiguës aux traitements trop courts pour être rentables, et en particulier des maladies infectieuses, et voilà pourquoi il n'y a plus de nouveaux antibiotiques depuis vingt ans. Ces traitements trop courts ne rapportent guère et, pour la même raison, la plupart des grandes entreprises ne s'intéressent pas aux vaccins, qui protégeraient d'un coup des dizaines de millions de futurs malades avec une seule injection bien peu rentable, ce qui leur fermerait d'un coup tout un marché. L'industrie n'a aucun intérêt à voir disparaître les maladies, mais au contraire à les voir se multiplier et s'étendre ou faire semblant de croire à leur extension. Elle ne veut pas scier la branche sur laquelle elle est perchée et préfère de beaucoup les traitements prolongés et peu efficaces, qui font sa fortune.

Comme le dit Knock dans la pièce de théâtre éponyme de jules Romain : « Tout bien portant est un malade qui s'ignore. Le traitement curatif c'est bien, mais c'est de la pêche à la mouche, le traitement préventif, c'est mieux, c'est de la pisciculture. »

La deuxième raison pour laquelle l'industrie pharmaceutique ne découvre plus rien d'important n'est pas seulement qu'elle ne cherche pas et qu'il est rare de trouver sans chercher, mais c'est que l'âge d'or des grandes découvertes thérapeutiques est terminé. Nous avons mangé notre pain blanc entre 1950 et 1985. Tous les grands médicaments sont de cette période, antibiotiques, corticoïdes, anti-hypertenseurs, anti-inflammatoires, diurétiques, antidiabétiques, anticoagulants, grandes molécules anticancéreuses ou antileucémiques, etc., sans oublier les antidépresseurs et les hypnotiques. Voici le temps du pain noir. Les extraordinaires progrès de la biologie et la découverte du génome nous ont soudainement montré une complexité du vivant infiniment plus grande que nous le pensions assez naïvement. Paradoxalement, comme en astronomie, de la lumière est née l'obscurité. Là où nous pensions avoir à maîtriser les dysfonctionnements de quelques centaines de molécules, ce sont des millions qu'il faut analyser et affronter. Là où nous croyions que le cancer était dû à une ou deux anomalies, des mutations génétiques, ce sont pour chaque cancer des centaines qui sont en cause, différentes dans chacun d'entre eux, et ces mutations continuent en outre à se multiplier au cours même de l'évolution des tumeurs, rendant inefficaces les rares traitements qui avaient eu un certain impact initial, de telle sorte que la tumeur nous échappe. Dès lors, les découvertes des laboratoires universitaires, si originales qu'elles soient, sont presque toujours ponctuelles et très rarement générales. Elles concernent une ou deux cibles moléculaires, mais pas les circuits complexes de plusieurs centaines d'entre elles, qui gouvernent la vie des cellules normales et pathologiques et particulièrement celle des tumeurs et qu'on ne peut contrôler avec un ou deux médicaments, car ils n'ont aucun mal à en contourner les effets, qui les gênent à peine. Ainsi voit-on l'échec de tous les nouveaux anticancéreux, dont on avait tant promis l'efficacité et chanté les louanges et dont aucun ne prolonge en moyenne la vie de plus de un à six mois, avec, il est vrai, quelques chanceux, qui atteignent deux ans, mais si peu.

L'industrie pharmaceutique ne peut donc racheter que des « niches » et découvrir de minitraitements, actifs, un temps, partiellement, sur quelques types de cancers, quelques types de dégénérescences neurologiques ou de troubles métaboliques, mais cela n'est guère rentable, car les « marchés » sont trop petits. Alors, l'industrie s'adapte. Condamnée à traiter de « petites niches » cent fois plus étroites que celles de l'âge d'or, elle a sans vergogne maintenu ses bénéfices en multipliant par 100 le prix des nouvelles molécules, sans aucun rapport avec leurs coûts réels de découverte et de fabrication, sur lesquels elle nous trompe. Par un facteur de 5, 10 ou 20 !

Ainsi voit-on aujourd'hui les nouveaux médicaments courants, ceux du généraliste, qui ne sont que des copies des médicaments antérieurs, des copies de copies, des fac-similés, pompeusement appelés molécules de 2', 3' ou 4' génération comme s'il s'agissait nécessairement d'un progrès, alors qu'en réalité elles n'ont jamais aucune supériorité sur les molécules précédentes, quand elles ne leur sont pas inférieures, mais qui sont pourtant vendues cinq fois plus cher, avec la bénédiction des pouvoirs publics, grâce à de nouveaux brevets qui relaient les anciens et barrent la route aux génériques redoutés.

Ainsi voit-on parallèlement les médicaments des pathologies lourdes, celles des spécialistes et des hôpitaux, vendus 20.000 à 300.000 euros pour un traitement d'un an, au point qu'aujourd'hui, les dépenses induites par les spécialistes et les hôpitaux dépassent celles qui le sont par les généralistes, pourtant quatre fois plus nombreux.

Vendre, vendre, vendre à tout prix et n'importe quoi, en masquant les risques les mieux identifiés pour maintenir 20% et parfois 30% de retour sur investissement.

Voilà pourquoi 25.000 visiteurs médicaux, qui pour la plupart sont mal formés et ne sont pas médecins, deux à trois fois plus nombreux que dans les autres pays occidentaux, sillonnent la France et visitent chaque médecin cinq à dix fois par semaine, de façon à vanter les mérites des nouvelles molécules et conduire les praticiens à prescrire beaucoup plus largement que ne l'indiquent les autorisations ministérielles, toujours limitées à quelques indications précises. Qu'importe en effet à l'industrie une autorisation accordée pour 50.000 malades, mais avec un prix très élevé, si elle parvient à convaincre les généralistes de prescrire à 500.000 malades en continuant de bénéficier de ces prix très avantageux. Il existe cent histoires de ce type (Ticlid, Neurontin, Sumatripton etc.). Des centaines de millions d'euros gaspillés. Des amendes cinglantes imposées pour cela à l'industrie aux Etats-Unis: 100, 500 millions d'euros, un milliard même. Quimporte puisque ces médicaments rapportent de un à trois milliards... par an ! 1% d'augmentation et l'amende est payée ! Y a-t-il d'ailleurs une seule autre industrie qui utilise le quart de son effectif à démarcher ses clients à domicile ? L'habitude aidant, cela paraît si naturel que personne ne songe aujourd'hui à s'en étonner, s'en offusquer et encore moins à l'interdire, l'Etat se contentant d'imposer une « charte de bonne conduite », sans le moindre impact.

Voilà pourquoi l'industrie pharmaceutique finance toute la formation médicale (FMC) continue des médecins, dont scandaleusement les Etats n'ont pas voulu se charger (aux EtatsUnis, ce sont 300.000 réunions de FMC par an).

Voilà pourquoi l'industrie, insatisfaite de la résistance de beaucoup de médecins à l'endoctrinement des visiteurs médicaux, passe par-dessus leur tête en s'adressant directement aux patients, sous prétexte de les « éduquer » eux aussi. C'est le nouveau «mixed-marketing», «mass-marketing» et «buzz-marketing», «googleisant» les patients, comme elle dit, car elle ne cache même pas sa stratégie commerciale, qui passe par Internet et sur les sites dits d'« information santé », qu'elle crée, masquée. Elle sponsorise aussi de plus en plus d'émissions télévisées « Santé », avec la bénédiction de l'Etat, qui vient de les autoriser à le faire, émissions qui, certes, ne citent pas précisément le nom des médicaments que souhaite promouvoir l'industrie - c'est encore interdit et réservé aux cosmétiques, aux aliments pour l'homme et les chiens et, déjà, aux médicaments en vente libre, non remboursés - mais elle les évoque de façon générale, en créant le besoin. On ne parle donc pas directement de tel ou tel anticholestérolémiant, mais on parle des dangers du cholestérol et de la nécessité des anticholestérolémiants, de sorte que les patients inquiets se le font immédiatement doser, et comme les médecins n'ont pas cessé d'en abaisser le seuil de normalité, c'est une bonne moitié de la population de plus de 50 ans qui se voit proposer, le plus souvent sans raison scientifique valable, un traitement à vie contre le cholestérol, inutile dans 90% des cas. Bien des journalistes médicaux connus se prêtent à ce jeu, et bientôt peut-être, l'Europe, qui résiste encore, autorisera des émissions de télévision pour assurer la publicité directe des produits, y compris sur des chaînes spécialisées, comme c'est le cas aux Etats-Unis, où cela a conduit à une augmentation de 20% de la consommation médicamenteuse (ce qui représente 100 milliards d'euros), bien entendu sans aucun effet ni sur la fréquence et la gravité des maladies ni sur la mortalité...

Et comme cela n'est pas suffisant, il faut, sous prétexte de santé publique, médicaliser toute la vie en élargissant la panoplie des maladies anciennes, avec le reflux oesophagien regroupant toutes les aigreurs mineures, le syndrome de préhypertension artérielle (au-dessus de 13 et même 12), l'hypercholestérolémie à 1.8g/l, le prédiabète à 1.1g/l et mieux encore en créant de nouvelles maladies qui n'existent pas, mais que l'industrie pharmaceutique est d'autant plus prête à traiter que, précisement, elles n'ont pas d'existence réelle. N'inventant plus de médicaments, l'industrie invente des maladies. Ainsi a-t-on vu en quelques années apparaître le « syndrome métabolique », associant hypertension, obésité, cholestérol, diabète, maladies artérielles. Si vous souffrez d'une seule de ces maladies, il va falloir vous traiter préventivement contre toutes les autres, avec cinq ou dix molécules par jour et toute la vie. Le jackpot ! Ainsi a-t-on vu apparaître les dysphories menstruelles de la femme, les dysfonctionnements érectiles, les dysfonctionnements de l'éjaculation, le syndrome de phobie sociale (simple timidité), les troubles bipolaires de l'enfant, qui n'existaient pas dix ans auparavant, les syndromes coliques fonctionnels, le syndrome de fatigue chronique, le syndrome nocturne des jambes sans repos, le syndrome des jambes lourdes, etc. Tout est dans Knock. Relisez-le.

Voilà pourquoi les Français consomment un volume de médicaments deux à six fois supérieur selon les maladies à celui des autres pays. Voilà pourquoi la facture annuelle est de 38 milliards d'euros (30 milliards en ville et 8 milliards à l'hôpital), dont 6 milliards de bénéfices pour l'industrie, alors que les hôpitaux publics eux-mêmes, sans cesse stigmatisés pour les dépenses qu'ils induisent, ne coûtent, hors médicaments, que 37 milliards d'euros, en ne faisant, eux, que des dettes qu'une petite partie des bénéfices de l'industrie pourrait aisément couvrir.

Et voilà pourquoi cette orgie, non pas incontrôlable, mais incontrôlée, est la source d'accidents de plus en plus fréquents, conduisant à l'hospitalisation ou se produisant en cours même d'hospitalisation, accidents particulièrement redoutables chez les plus de 70 ans et d'autant plus fréquents que les dangers de ces médicaments, non seulement s'ajoutent, mais se potentialisent souvent, et plus encore avec les molécules d'aujourd'hui, moins clairement efficaces et qu'il faut parfois associer.

Tout cela, le livre du docteur Sauveur Boukris le dit très bien et ses conseils de prudence devraient être lus et écoutés. Soigner, ce n'est pas distribuer mécaniquement des médicaments à la demande, c'est passer du temps, interroger, écouter, comprendre, examiner, conseiller, rassurer. Il ne s'agit pas de multiplier les investigations. Il s'agit d'abord d'exploiter toutes les ressources de l'examen clinique et de la psychologie. Telle est la médecine sobre. Les médicaments ne devraient être qu'un dernier recours temporaire et attentivement suivi et surveillé. Ces molécules miracles, et qui le sont souvent en effet, sont aussi des molécules dangereuses, et dangereuses particulièrement par leur association, et d'autant plus que les patients sont plus jeunes ou plus âgés.

Quant aux multiples commissions des pouvoirs publics, rivales et peu compétentes, peu efficaces ici, comme à la Food and Drugs Administration américaine ou son équivalent européen de Canary Wharf à Londres, elles sont beaucoup trop liées financièrement à l'industrie, qui les finance à 50 à 70%, et sont incapables de réguler le marché pharmaceutique, ni en France ni ailleurs, d'où les scandales à répétition, les milliers de morts probables, les centaines certaines, de la Thalidomide au Vioxx, en passant par le Distilbène et combien d'autres. Cent histoires qui seraient à raconter. Un cimetière. Tout cela, ce livre le dit bien aussi et évoque même la corruption des experts, dont la moitié ne sont que des salariés de l'industrie, plus ou moins masqués, fussent-ils professeurs. Chacun les connaît. Mais comment y remédier, quand le directeur même de notre Agence nationale de contrôle dit, écrit et répète que les seuls experts compétents sont les médecins habitués à travailler avec l'industrie. Si l'on exige d'eux qu'ils fassent connaître leurs liens avec l'industrie (ils sont sur le Net, sur le site de l'Agence), ce n'est pas pour éliminer les plus compromis, comme le croyait le législateur qui a imposé cette règle (pas toujours suivie et non contrôlée), c'est au contraire pour sélectionner comme experts des produits de l'industrie, les employés de l'industrie elle-même, et la boucle est bouclée. Seuls les brigands font de bons gendarmes. Syndrome de Vidocq. Tout cela, les pouvoirs publics en sont informés (livres divers, commissions parlementaires de l'Assemblée et du Sénat. J'y ai dit tout cela. D'autres aussi. En pure perte). Il n'est pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre. Dès lors, que les malades le fassent eux-mêmes, intelligemment guidés par des livres comme celui-ci. Précieux.

Il est temps qu'ils prennent en charge leur destin, car des quatre acteurs que j'ai définis au début, ils sont évidemment les plus impliqués, évidemment en première ligne, et presque les seuls à n'être pas corrompus.

Pr PHILIPPE EVEN
Ancien doyen de la faculté de médecine de Necker
Président de l'Institut Necker