Spécialiste mondial des sons de la nature, l'auteur a immortalisé les sons de plus de 15.000 animaux, des enregistrements qui ont donné lieu à des réflexions sur le lien étroit entre la survie des animaux et l'acoustique de leur habitat. Cet ouvrage constitue une quête de musique naturelle ainsi qu'un plaidoyer en faveur de la préservation des ressources naturelles les plus négligées.
Les bruits du vent, de l'eau, des mouvements du sol, de la pluie exercent une influence troublante sur les sons émis par les animaux mais aussi sur le choeur qu'ils forment dans leur habitat. Tout organisme vivant sensible aux signaux acoustiques a dû s'adapter à cette géophonie, et se doter d'une fréquence permettant à son souffle, à ses claquements, sifflements, rugissements, chants ou autres vocalises de se détacher sur le fond sonore naturel. En témoignent les 4.500 heures d'enregistrements de Bernie Krause, qui ont immortalisé en un demi-siècle les sons de plus de 15.000 animaux, marins ou terrestres. Mais si l'imperceptible son des virus, l'étrange bruissement des anémones ou le couinement des épis de maïs ont la vie dure, près de 50% des sons enregistrés depuis les années 1960 ont disparu ou sont dégradés, du fait de la pollution sonore produite par les environnements urbains.
Les enregistrements de Krause montrent que chaque lieu géographique a sa propre signature sonore, qui varie en fonction du moment de la journée, des conditions climatiques et de la saison. Une géophonie qui constitue la trame sonore sur laquelle les différentes espèces animales placent leurs voix, pour communiquer, trouver un partenaire, prévenir d'un danger, signaler leur présence. Chaque espèce trouvera une solution qui lui est propre : elle pourra utiliser une fréquence, une mélodie ou une figure rythmique particulière, en harmonie avec les autres instruments de l'orchestre.
Selon Krause, cette expérience auditive, à la base de toute production sonore animale, a laissé une empreinte profonde dans notre cerveau reptilien. D'où l'idée originale que notre musique aurait pour origine les systèmes de communication sonore des animaux sauvages. Qu'il s'agisse des détonations de la crevette pistolet, des bruits secs émis par les virus, du chant des baleines à bosse (dont la voix, en l'absence d'obstacle, fait le tour du globe en quelques heures), des craquements sourds des glaciers, du murmure des ruisseaux, du rugissement des tempêtes, ou des mélodies du bourdon, les sons décrits par Krause produisent une musique envoûtante. Et l'on tremble à l'écoute nocturne des proches jaguars de la forêt amazonienne ou des puissants gorilles des monts Virunga en Afrique.
Le grand orchestre animal est un retour aux origines de cette musique naturelle, épurée, immémoriale, mère de toutes les voix animales, et un puissant manifeste en faveur d'une écologie des sons.
Le grand orchestre animal, Bernie Krause, Traduction : Thierry Piélat, Editions Flammarion, 2013, 324 pages
A propos de l'auteur
Bernie Krause (né en 1938) est musicien, naturaliste et docteur en bioacoustique. Il est à l'origine du terme "biophonie" et a contribué à définir le concept d'écologie du paysage sonore et d'écologie dans le champ musical.
Au sommaire
Prélude : Echos du passé
1. Le son, mon mentor
2. Voix de la terre
3. Le son organisé de la vie
4. Biophonie : le pré-orchestre
5. Premières notes
6. Autres ramages, autres plumages
7. Le brouillard de bruit
8. Bruit et biophonie : huile et eau
9. La coda de l'espoir
Remerciements
Bibliographie
Index
Pour en savoir plus
- Le site des Editions Flammarion
- Les murmures du silence, de Gilles Fonteneau
- La symphonie animale, d'Antonio Fischetti
- Cris, chants et coassements, de Steve Jenkins
- Perception et communication chez les animaux, de Stéphane Tanzarella
- Les sens mystérieux des animaux, de Vitus B. Dröscher
L'avis d'une lectrice
Source
Passionnant
Dans ce livre, Bernie Krause reprend ses thèses scientifiques et ses concepts (biophonie, géophonie, anthropophonie) et approfondit sa réflexion sur le rapport entre musique et sons de la nature. Le tout est agrémenté de nombreuses anecdotes de terrain. Un livre passionnant qui devrait intéresser les amoureux de la nature, du son et de la musique.
Les bruits du vent, de l'eau, des mouvements du sol, de la pluie exercent une influence troublante sur les sons émis par les animaux mais aussi sur le choeur qu'ils forment dans leur habitat. Tout organisme vivant sensible aux signaux acoustiques a dû s'adapter à cette géophonie, et se doter d'une fréquence permettant à son souffle, à ses claquements, sifflements, rugissements, chants ou autres vocalises de se détacher sur le fond sonore naturel. En témoignent les 4.500 heures d'enregistrements de Bernie Krause, qui ont immortalisé en un demi-siècle les sons de plus de 15.000 animaux, marins ou terrestres. Mais si l'imperceptible son des virus, l'étrange bruissement des anémones ou le couinement des épis de maïs ont la vie dure, près de 50% des sons enregistrés depuis les années 1960 ont disparu ou sont dégradés, du fait de la pollution sonore produite par les environnements urbains.
Les enregistrements de Krause montrent que chaque lieu géographique a sa propre signature sonore, qui varie en fonction du moment de la journée, des conditions climatiques et de la saison. Une géophonie qui constitue la trame sonore sur laquelle les différentes espèces animales placent leurs voix, pour communiquer, trouver un partenaire, prévenir d'un danger, signaler leur présence. Chaque espèce trouvera une solution qui lui est propre : elle pourra utiliser une fréquence, une mélodie ou une figure rythmique particulière, en harmonie avec les autres instruments de l'orchestre.
Selon Krause, cette expérience auditive, à la base de toute production sonore animale, a laissé une empreinte profonde dans notre cerveau reptilien. D'où l'idée originale que notre musique aurait pour origine les systèmes de communication sonore des animaux sauvages. Qu'il s'agisse des détonations de la crevette pistolet, des bruits secs émis par les virus, du chant des baleines à bosse (dont la voix, en l'absence d'obstacle, fait le tour du globe en quelques heures), des craquements sourds des glaciers, du murmure des ruisseaux, du rugissement des tempêtes, ou des mélodies du bourdon, les sons décrits par Krause produisent une musique envoûtante. Et l'on tremble à l'écoute nocturne des proches jaguars de la forêt amazonienne ou des puissants gorilles des monts Virunga en Afrique.
Le grand orchestre animal est un retour aux origines de cette musique naturelle, épurée, immémoriale, mère de toutes les voix animales, et un puissant manifeste en faveur d'une écologie des sons.
Le grand orchestre animal, Bernie Krause, Traduction : Thierry Piélat, Editions Flammarion, 2013, 324 pages
A propos de l'auteur
Bernie Krause (né en 1938) est musicien, naturaliste et docteur en bioacoustique. Il est à l'origine du terme "biophonie" et a contribué à définir le concept d'écologie du paysage sonore et d'écologie dans le champ musical.
Au sommaire
Prélude : Echos du passé
1. Le son, mon mentor
2. Voix de la terre
3. Le son organisé de la vie
4. Biophonie : le pré-orchestre
5. Premières notes
6. Autres ramages, autres plumages
7. Le brouillard de bruit
8. Bruit et biophonie : huile et eau
9. La coda de l'espoir
Remerciements
Bibliographie
Index
Pour en savoir plus
- Le site des Editions Flammarion
- Les murmures du silence, de Gilles Fonteneau
- La symphonie animale, d'Antonio Fischetti
- Cris, chants et coassements, de Steve Jenkins
- Perception et communication chez les animaux, de Stéphane Tanzarella
- Les sens mystérieux des animaux, de Vitus B. Dröscher
L'avis d'une lectrice
Source
Passionnant
Dans ce livre, Bernie Krause reprend ses thèses scientifiques et ses concepts (biophonie, géophonie, anthropophonie) et approfondit sa réflexion sur le rapport entre musique et sons de la nature. Le tout est agrémenté de nombreuses anecdotes de terrain. Un livre passionnant qui devrait intéresser les amoureux de la nature, du son et de la musique.
Bernie Krause with George Martin, BBC
Do animals grieve for the dead ? Bernie Krause
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