Stratégies végétales
Petits arrangements
et grandes manoeuvres
de Benoît Garrone,
Philippe Martin,
et Bertrand Schatz
Petits arrangements
et grandes manoeuvres
de Benoît Garrone,
Philippe Martin,
et Bertrand Schatz
Un livre abondamment illustré pour découvrir les stratagèmes que les plantes ont développé, pour se disséminer, germer, être pollinisées, pour croître, résister aux contraintes des habitats, s'adapter aux milieux et aux conditions naturelles.
L'aristoloche qui piège de petits insectes puis les libère quand ils se sont couverts de pollen, l'Orphys qui joue les poupées gonflables parfumées aux fragrances des compagnes de leurs pollinisateurs... dans nos forêts, sur la dune, dans nos jardins, partout où il y a de la vie, il y a des merveilles d'interactions entre les végétaux et leur environnement.
Avec plus de 85 espèces courantes, choisies comme exemples, ce livre abondamment illustré révèle les stratégies utilisées par les plantes pour se disséminer, s'implanter, croître et se reproduire. Vers un émerveillement au quotidien !
Stratégies végétales : Petits arrangements et grandes manoeuvres, Benoît Garrone, Philippe Martin, Bertrand Schatz, Editions Les Ecologistes de l'Euzière, 2011, 224 pages
A propos de l'assciation
L’association “Les Ecologistes de l’Euzière” a été créée en 1974 par des enseignants-chercheurs à l’Université des sciences de Montpellier. Elle poursuit deux objectifs principaux : éduquer à l’environnement, sans a priori ni dogmatisme, et conseiller en matière de gestion des milieux naturels. Elle conçoit et édite des ouvrages de vulgarisation de l’écologie et de pédagogie appliquée à l’animation-nature.
Pour en savoir plus
- Cette page pour découvrir le sommaire en détail
- Le site des Ecologistes de l'Euzière
- Les langages secrets de la nature, de Jean-Marie Pelt
- Ingénieuse nature, d'Emmanuelle Grundmann et Marie-Odile Monchicourt
- Pouvoirs cachés et langages secrets des fleurs, de Martin Monestier
- Sachez parler à vos plantes, de Martin Monestier
- Le génie végétal, de Marcel Bournérias et Christian Bock
- Dans le secret des plantes, Collectif
- Curiosités végétales, de Muriel Hazan
- Nature insolite, de Snezana Gerbault
- Des vidéos à propos de L'intelligence des plantes
L'avis d'un lecteur
Source
Très bel ouvrage richement illustré. Explications claires et accessibles tous publics, tout en étant riche d'informations pour les personnes qui s'intéressent de près à la botanique et à l'écologie.
Le monde végétal surprend par sa diversité de formes, de couleurs, de tailles, de parfums. Mais dès lors qu’on se pose la question de connaître les raisons de cette diversité, l’univers des possibles s’élargit de façon considérable. Pourquoi telle couleur ? Pourquoi tel "comportement” à telle saison, ou dans telle situation ? Le livre ”Stratégies Végétales” aborde ces thèmes en prenant comme exemples des plantes courantes que chacun connaît ou peut observer facilement. Et quelques-uns des mécanismes mis au point au cours d’une longue évolution sont décrits et expliqués. Ce livre est donc une invitation à aller au-delà de la beauté des fleurs, dans l’intimité de leur fonctionnement. Il déchiffre les raisons, les stratagèmes, les astuces qui permettent aux plantes d’exister.
La Nature est bien faite ! C’est par cette phrase définitive que, la plupart du temps, on sanctionne notre découverte des subtils mécanismes que les communautés vivantes présentent. Quiconque observe la campagne (et un terrain vague en ville fait aussi l’affaire) est frappé par la diversité du monde végétal. Prenez n’importe quelle parcelle de végétation (évitez seulement les champs de maïs ou les green des golfs) et comptez sur une surface de 1m2 les végétaux différents qui s’y trouvent : il n’est pas besoin d’en connaître les noms, l’inventaire est anonyme et seulement numérique. Ce premier résultat, étonnant à tout coup, invite à d’autres pensées : pourquoi et comment tant de variété ? Le Pourquoi trouve des réponses génériques dans l’histoire de l’évolution qui permet de comprendre l’adaptation des espèces à des conditions de vie particulières et les jeux de la concurrence qui font que certaines innovations assurent de meilleures chances de survie. Ce livre a pour ambition d’expliquer quelques-uns des Comment. Une plante est un être qui ne peut s’éloigner de la place où elle a germé. A l’inverse d’une bonne partie des animaux, qui peuvent temporairement fuir des situations inconfortables, elle doit faire face à des contextes imposés : sol, lumière, climat, broutage, piétinement. Et ces conditions varient tout au long de l’année et plus encore, tout au long d’une vie qui, pour certaines espèces, peut atteindre plusieurs siècles. Pourtant cette même plante doit arriver à une fin, celle de produire des graines qui assureront sa descendance. Il lui faut donc germer, croître, résister, se reproduire (c’est-à-dire assurer la fécondation de ses ovules et la dispersion des graines). Pour chacun de ces enjeux, la vie présente des systèmes, des trucs, des stratagèmes que l’observation attentive permet de découvrir, voire d’expliquer. Ce livre consacre un chapitre à chacun de ces sujets et présente, à travers des portraits de plantes communes et faciles à observer, quelques exemples de ces stratégies. Celles-ci sont à la fois humbles parce que disponibles en tous lieux et en tous temps, et extraordinairement complexes quand on finit par toucher du doigt ce qui a été mis en oeuvre pour obtenir de tels résultats.
Les plantes sont toutes constituées des mêmes éléments de base (racine, tige, feuilles) mais présentent une immense diversité dans la structure de ces éléments et leur agencement. Ces divers plans architecturaux, dont l’allure caractérise nos paysages, leur permettent de coloniser tous types de milieux, même ceux qui paraissent les plus inattendus : eau, sable, troncs d’arbres etc. Comment imaginer, par exemple, que sous la partie visible d’un des plus beaux occupants de nos dunes, le lis des sables, se trouve un système souterrain à la technologie sophistiquée ? La plante doit en effet son ancrage dans le sol dunaire, particulièrement instable, à sa jeune racine. Celle-ci fonctionne comme un ressort, qui tire la plante vers le bas et lui évite ainsi d’être déchaussée par les vents, tout en lui permettant un accès à l’eau douce, située en profondeur, au coeur de la dune.
Qui ne s’est pas déjà demandé pourquoi certaines fleurs, organes de reproduction sexuée des plantes, sont très voyantes et odorantes, tandis que d’autres sont à peine repérables ? La clé du mystère est dans la diversité des stratégies permettant la rencontre entre cellules sexuelles mâles et femelles. Les plantes ne peuvent pas bouger pour aller à la rencontre d’un partenaire. Les grains de pollen, qui contiennent les cellules mâles, empruntent donc des systèmes de transports, qui sont soit inertes (le vent, l’eau), soit vivants (animaux, en particulier des insectes). Ce transport est permis par des dispositifs d’expulsion et de prise en charge du pollen particulièrement fascinants. On ne se doute généralement pas que ce que nous appelons communément "fleur" chez l’Arum est en réalité une grande feuille modifiée, qui entoure une multitude de petites fleurs, soigneusement dissimulées au sein de cette feuille, dont la partie basale forme une poche. Le tout fonctionne comme un redoutable piège pour de petites mouches qui, attirées dans l’étui par une odeur "d’urine et de sueur" se retrouvent quelques temps prisonnières. Au début de leur captivité, elles enduisent les fleurs femelles, alors réceptives, de pollen dont elles ont été barbouillées lors d’une incarcération précédente chez un autre arum. Quelques jours plus tard, peu avant que s’ouvrent enfin les structures qui forment les barreaux de la prison, les mouches sont à nouveau aspergées de pollen libéré par les fleurs mâles qui ont mûri entre-temps… Pollen qu’elles s’empresseront de livrer, attirées par le piège suivant. Le tour est joué !
A l’issue de la reproduction sexuée d’une plante se forme la graine, qui contient, non seulement l’embryon (dont le développement donnera une nouvelle plante), mais également les réserves nécessaires à la germination. Mais la graine n’est pas simplement pour l’embryon une protection et une ressource nutritive : elle est aussi son moyen de déplacement vers l’endroit où germera la future plantule. Le voyage de la graine peut être court si elle tombe au pied de la plante mère ou long voire très long si elle est disséminée par un transporteur, tel que le vent ou les animaux. Là encore, les caractéristiques des graines (ou du fruit qui les entoure) permettent la prise en charge par ces vecteurs. Le salsifis n’offre pas uniquement ses feuilles et ses racines aux gourmets : il régale aussi les promeneurs par la beauté de ses fleurs et fruits. S’épanouit d’abord une magnifique étoile aux couleurs vives, constituée d’une multitude de petites fleurs. Puis vient le temps de la fructification : c’est alors une énorme boule plumeuse qui apparaît. Pas de fruits charnus et juteux, mais un ensemble de minuscules fruits secs, chacun étant surmonté d’un joli plumet. Dès qu’il est mûr, chacun des fruits se détache de son support et, grâce à son ombrelle, est emporté au gré du vent. A l’instar de ses proches cousins pissenlits, chicorées ou scorsonères, le salsifis sème ainsi ses descendants à tout vent.
Au poison, à la sécheresse, à l’ombre, au sel, aux animaux, aux voisins… Comme tous les êtres vivants, les plantes sont sans cesse en interaction avec leur environnement, que ce soit le milieu et ses caractéristiques (le sol, la température, etc.), ou l’ensemble des êtres vivants voisins. Comprendre le monde vivant, c’est donc comprendre ces gigantesques réseaux d’interactions entre les organismes et entre organismes et milieux. Les plantes fournissent de nombreux exemples de stratégies permettant d’exploiter au mieux leur environnement, tout en résistant aux conditions contraignantes et aux attaques d’autres organismes. La chaleur est parmi les facteurs du milieu les plus préjudiciables aux plantes : plus la température monte, plus la plante perd d’eau et risque une déshydratation fatale. Le romarin, tout comme ses cousins le thym, la lavande et bien d’autres encore, est doté d’un climatiseur. Celui-ci est en général plus connu des phytothérapeutes et des cuisiniers, puisqu’il n’est autre qu’une huile essentielle ! Bien plus volatile que l’eau, cette essence s’évapore très rapidement ; qui n’a d’ailleurs jamais remarqué que, plus il fait chaud, plus les plantes aromatiques exhalent leur parfum. Or l’évaporation entraîne systématiquement une chute de température, refroidissant ainsi la plante odorante... et limitant donc l’évaporation de l’eau. Chacune des stratégies est expliquée par des exemples de plantes mais bien évidemment, certaines plantes présentent plusieurs types de stratégies.
L'aristoloche qui piège de petits insectes puis les libère quand ils se sont couverts de pollen, l'Orphys qui joue les poupées gonflables parfumées aux fragrances des compagnes de leurs pollinisateurs... dans nos forêts, sur la dune, dans nos jardins, partout où il y a de la vie, il y a des merveilles d'interactions entre les végétaux et leur environnement.
Avec plus de 85 espèces courantes, choisies comme exemples, ce livre abondamment illustré révèle les stratégies utilisées par les plantes pour se disséminer, s'implanter, croître et se reproduire. Vers un émerveillement au quotidien !
Stratégies végétales : Petits arrangements et grandes manoeuvres, Benoît Garrone, Philippe Martin, Bertrand Schatz, Editions Les Ecologistes de l'Euzière, 2011, 224 pages
A propos de l'assciation
L’association “Les Ecologistes de l’Euzière” a été créée en 1974 par des enseignants-chercheurs à l’Université des sciences de Montpellier. Elle poursuit deux objectifs principaux : éduquer à l’environnement, sans a priori ni dogmatisme, et conseiller en matière de gestion des milieux naturels. Elle conçoit et édite des ouvrages de vulgarisation de l’écologie et de pédagogie appliquée à l’animation-nature.
Pour en savoir plus
- Cette page pour découvrir le sommaire en détail
- Le site des Ecologistes de l'Euzière
- Les langages secrets de la nature, de Jean-Marie Pelt
- Ingénieuse nature, d'Emmanuelle Grundmann et Marie-Odile Monchicourt
- Pouvoirs cachés et langages secrets des fleurs, de Martin Monestier
- Sachez parler à vos plantes, de Martin Monestier
- Le génie végétal, de Marcel Bournérias et Christian Bock
- Dans le secret des plantes, Collectif
- Curiosités végétales, de Muriel Hazan
- Nature insolite, de Snezana Gerbault
- Des vidéos à propos de L'intelligence des plantes
L'avis d'un lecteur
Source
Très bel ouvrage richement illustré. Explications claires et accessibles tous publics, tout en étant riche d'informations pour les personnes qui s'intéressent de près à la botanique et à l'écologie.
Présentation complète
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Le projet
Le monde végétal surprend par sa diversité de formes, de couleurs, de tailles, de parfums. Mais dès lors qu’on se pose la question de connaître les raisons de cette diversité, l’univers des possibles s’élargit de façon considérable. Pourquoi telle couleur ? Pourquoi tel "comportement” à telle saison, ou dans telle situation ? Le livre ”Stratégies Végétales” aborde ces thèmes en prenant comme exemples des plantes courantes que chacun connaît ou peut observer facilement. Et quelques-uns des mécanismes mis au point au cours d’une longue évolution sont décrits et expliqués. Ce livre est donc une invitation à aller au-delà de la beauté des fleurs, dans l’intimité de leur fonctionnement. Il déchiffre les raisons, les stratagèmes, les astuces qui permettent aux plantes d’exister.
Présentation de l’ouvrage
La Nature est bien faite ! C’est par cette phrase définitive que, la plupart du temps, on sanctionne notre découverte des subtils mécanismes que les communautés vivantes présentent. Quiconque observe la campagne (et un terrain vague en ville fait aussi l’affaire) est frappé par la diversité du monde végétal. Prenez n’importe quelle parcelle de végétation (évitez seulement les champs de maïs ou les green des golfs) et comptez sur une surface de 1m2 les végétaux différents qui s’y trouvent : il n’est pas besoin d’en connaître les noms, l’inventaire est anonyme et seulement numérique. Ce premier résultat, étonnant à tout coup, invite à d’autres pensées : pourquoi et comment tant de variété ? Le Pourquoi trouve des réponses génériques dans l’histoire de l’évolution qui permet de comprendre l’adaptation des espèces à des conditions de vie particulières et les jeux de la concurrence qui font que certaines innovations assurent de meilleures chances de survie. Ce livre a pour ambition d’expliquer quelques-uns des Comment. Une plante est un être qui ne peut s’éloigner de la place où elle a germé. A l’inverse d’une bonne partie des animaux, qui peuvent temporairement fuir des situations inconfortables, elle doit faire face à des contextes imposés : sol, lumière, climat, broutage, piétinement. Et ces conditions varient tout au long de l’année et plus encore, tout au long d’une vie qui, pour certaines espèces, peut atteindre plusieurs siècles. Pourtant cette même plante doit arriver à une fin, celle de produire des graines qui assureront sa descendance. Il lui faut donc germer, croître, résister, se reproduire (c’est-à-dire assurer la fécondation de ses ovules et la dispersion des graines). Pour chacun de ces enjeux, la vie présente des systèmes, des trucs, des stratagèmes que l’observation attentive permet de découvrir, voire d’expliquer. Ce livre consacre un chapitre à chacun de ces sujets et présente, à travers des portraits de plantes communes et faciles à observer, quelques exemples de ces stratégies. Celles-ci sont à la fois humbles parce que disponibles en tous lieux et en tous temps, et extraordinairement complexes quand on finit par toucher du doigt ce qui a été mis en oeuvre pour obtenir de tels résultats.
Le livre est divisé en quatre grands chapitres :
Chapitre 1 : quelles stratégies pour se tenir et croître ?
Les plantes sont toutes constituées des mêmes éléments de base (racine, tige, feuilles) mais présentent une immense diversité dans la structure de ces éléments et leur agencement. Ces divers plans architecturaux, dont l’allure caractérise nos paysages, leur permettent de coloniser tous types de milieux, même ceux qui paraissent les plus inattendus : eau, sable, troncs d’arbres etc. Comment imaginer, par exemple, que sous la partie visible d’un des plus beaux occupants de nos dunes, le lis des sables, se trouve un système souterrain à la technologie sophistiquée ? La plante doit en effet son ancrage dans le sol dunaire, particulièrement instable, à sa jeune racine. Celle-ci fonctionne comme un ressort, qui tire la plante vers le bas et lui évite ainsi d’être déchaussée par les vents, tout en lui permettant un accès à l’eau douce, située en profondeur, au coeur de la dune.
Chapitre 2 : quelles stratégies pour "être pollinisé" ?
Qui ne s’est pas déjà demandé pourquoi certaines fleurs, organes de reproduction sexuée des plantes, sont très voyantes et odorantes, tandis que d’autres sont à peine repérables ? La clé du mystère est dans la diversité des stratégies permettant la rencontre entre cellules sexuelles mâles et femelles. Les plantes ne peuvent pas bouger pour aller à la rencontre d’un partenaire. Les grains de pollen, qui contiennent les cellules mâles, empruntent donc des systèmes de transports, qui sont soit inertes (le vent, l’eau), soit vivants (animaux, en particulier des insectes). Ce transport est permis par des dispositifs d’expulsion et de prise en charge du pollen particulièrement fascinants. On ne se doute généralement pas que ce que nous appelons communément "fleur" chez l’Arum est en réalité une grande feuille modifiée, qui entoure une multitude de petites fleurs, soigneusement dissimulées au sein de cette feuille, dont la partie basale forme une poche. Le tout fonctionne comme un redoutable piège pour de petites mouches qui, attirées dans l’étui par une odeur "d’urine et de sueur" se retrouvent quelques temps prisonnières. Au début de leur captivité, elles enduisent les fleurs femelles, alors réceptives, de pollen dont elles ont été barbouillées lors d’une incarcération précédente chez un autre arum. Quelques jours plus tard, peu avant que s’ouvrent enfin les structures qui forment les barreaux de la prison, les mouches sont à nouveau aspergées de pollen libéré par les fleurs mâles qui ont mûri entre-temps… Pollen qu’elles s’empresseront de livrer, attirées par le piège suivant. Le tour est joué !
Chapitre 3 quelles stratégies pour se disséminer et germer ?
A l’issue de la reproduction sexuée d’une plante se forme la graine, qui contient, non seulement l’embryon (dont le développement donnera une nouvelle plante), mais également les réserves nécessaires à la germination. Mais la graine n’est pas simplement pour l’embryon une protection et une ressource nutritive : elle est aussi son moyen de déplacement vers l’endroit où germera la future plantule. Le voyage de la graine peut être court si elle tombe au pied de la plante mère ou long voire très long si elle est disséminée par un transporteur, tel que le vent ou les animaux. Là encore, les caractéristiques des graines (ou du fruit qui les entoure) permettent la prise en charge par ces vecteurs. Le salsifis n’offre pas uniquement ses feuilles et ses racines aux gourmets : il régale aussi les promeneurs par la beauté de ses fleurs et fruits. S’épanouit d’abord une magnifique étoile aux couleurs vives, constituée d’une multitude de petites fleurs. Puis vient le temps de la fructification : c’est alors une énorme boule plumeuse qui apparaît. Pas de fruits charnus et juteux, mais un ensemble de minuscules fruits secs, chacun étant surmonté d’un joli plumet. Dès qu’il est mûr, chacun des fruits se détache de son support et, grâce à son ombrelle, est emporté au gré du vent. A l’instar de ses proches cousins pissenlits, chicorées ou scorsonères, le salsifis sème ainsi ses descendants à tout vent.
Chapitre 4 : quelles stratégies pour résister ?
Au poison, à la sécheresse, à l’ombre, au sel, aux animaux, aux voisins… Comme tous les êtres vivants, les plantes sont sans cesse en interaction avec leur environnement, que ce soit le milieu et ses caractéristiques (le sol, la température, etc.), ou l’ensemble des êtres vivants voisins. Comprendre le monde vivant, c’est donc comprendre ces gigantesques réseaux d’interactions entre les organismes et entre organismes et milieux. Les plantes fournissent de nombreux exemples de stratégies permettant d’exploiter au mieux leur environnement, tout en résistant aux conditions contraignantes et aux attaques d’autres organismes. La chaleur est parmi les facteurs du milieu les plus préjudiciables aux plantes : plus la température monte, plus la plante perd d’eau et risque une déshydratation fatale. Le romarin, tout comme ses cousins le thym, la lavande et bien d’autres encore, est doté d’un climatiseur. Celui-ci est en général plus connu des phytothérapeutes et des cuisiniers, puisqu’il n’est autre qu’une huile essentielle ! Bien plus volatile que l’eau, cette essence s’évapore très rapidement ; qui n’a d’ailleurs jamais remarqué que, plus il fait chaud, plus les plantes aromatiques exhalent leur parfum. Or l’évaporation entraîne systématiquement une chute de température, refroidissant ainsi la plante odorante... et limitant donc l’évaporation de l’eau. Chacune des stratégies est expliquée par des exemples de plantes mais bien évidemment, certaines plantes présentent plusieurs types de stratégies.
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