Humanité, animalité : quelles frontières ?
Sous la direction de
Jean-Claude Nouët
et Georges Chapouthier
Sous la direction de
Jean-Claude Nouët
et Georges Chapouthier
Rassemblées dans cet ouvrage, les contributions originales de 21 biologistes, médecins, vétérinaires, philosophes et juristes, montrent combien se sont estompées aujourd'hui les frontières scientifiques, philosophiques, juridiques, pathologiques, prétendument infranchissables, que le cartésianisme avait voulu voir ériger entre l'humanité et l'animalité.
Au cours des siècles, les hommes ont le plus souvent considéré qu’il existait un fossé entre le règne animal et eux. La reconnaissance des droits de l’animal va à l’encontre de cette conception, également battue en brèche par les travaux scientifiques les plus récents. Aussi, on le sait, la LFDA a réuni, ces dernières années, trois congrès qui ont étudié respectivement les frontières scientifiques et philosophiques, juridiques et pathologiques entre l’animalité et l’humanité.
Cet ouvrage est constitué des actes de ces congrès. Lors du premier, Alain Collenot a montré comment la génétique a modifié la conception de ces frontières. Au sein d’un même groupe, celui des mammifères, les structures sociales sont elles-mêmes très variées (Jean-Louis Hartenberger). Si définir une conscience animale n’est guère aisé, des "pistes" sont néanmoins possibles (Pierre Buser). Certes, les limites du naturel et du culturel demeurent floues, surtout si l’on considère les protocultures et l’emploi d’outils, protolangage, protomorale et choix esthétiques (Georges Chapouthier). Pour leur part, Jean Bastaire et Michel Hulin analysent la place des animaux dans le christianisme et la civilisation indienne.
Les frontières juridiques – objet du deuxième congrès – sont étudiées par Jean-Pierre Marguénaud et Grégoire Loiseau. De son côté, Suzanne Antoine estime que la création d’une nouvelle catégorie de biens, le "bien protégé", pourrait améliorer la situation juridique de l’animal. Membre du Parlement européen et président de l’Intergroupe pour le bien-être et la protection des animaux, Robert Evans, rappelle les grandes lignes de l’action de celui-ci.
Troisième congrès, consacré aux frontières pathologiques, ce qui implique l’évaluation comparée de l’immunologie (Patrice Debré), les sensibilités différentes intra et interspécifiques (Hervé Zeller), les contaminations de l’homme par les déplacements intercontinentaux (François Bricaire), les modèles artificiels de pathologies humaines (Jean-Louis Guénet) et la pathologie comparée avec le cas du chien (Stéphane Blot). Dans leur exposé sur le risque sanitaire "sauvage", Marc Artois, Alexandre Caron et Bernard Vallat soulignent que "la diabolisation de la faune sauvage ne résoudra aucun problème". Et Sabrina Krief dresse un étonnant panorama des animaux qui "se soignent" eux-mêmes, les chimpanzés surtout, mais aussi bien d’autres.
En conclusion, Jean-Claude Nouët montre à quel point la notion de frontière entre animalité et humanité apparaît relative : une "affaire de critères et de point de vue". Néanmoins, alors même que, sous l’effet des découvertes scientifiques et de l’évolution des mentalités, cette frontière s’estompe, la législation va encore trop souvent à contre courant. Ainsi, dans notre pays, un texte officiel récent assimile l’animal de laboratoire à… un "système d’essai"…
Humanité, animalité : quelles frontières ? se révèle un ouvrage fondamental, qui apporte des arguments décisifs à une meilleure reconnaissance des droits de l’animal.
Co-auteurs : Suzanne Antoine, Marc Artois, Jean Bastaire, Stéphane Blot, François Bricaire, Pierre Buser, Alexandre Caron, Georges Chapouthier, Alain Collenot, Jean-Marie Coulon, Patrice Debré, Robert Evans, Michel Fontaine, Jean-Louis Guénet, Jean-Louis Hartenberger, Michel Hulin, Sabrina Krief, Grégoire Loiseau, Jean-Pierre Marguénaud, Jean-Claude Nouët, Bernard Vallat, Hervé Zeller.
Humanité, animalité : quelles frontières ?, Jean-Claude Nouët, Georges Chapouthier, Editions Connaissances et Savoirs, 2006, 243 pages
Voir aussi : Homme et animal : de la douleur à la cruauté, sous la direction de Thierry Auffret Van der Kemp et Jean-Claude Nouët.
Au cours des siècles, les hommes ont le plus souvent considéré qu’il existait un fossé entre le règne animal et eux. La reconnaissance des droits de l’animal va à l’encontre de cette conception, également battue en brèche par les travaux scientifiques les plus récents. Aussi, on le sait, la LFDA a réuni, ces dernières années, trois congrès qui ont étudié respectivement les frontières scientifiques et philosophiques, juridiques et pathologiques entre l’animalité et l’humanité.
Cet ouvrage est constitué des actes de ces congrès. Lors du premier, Alain Collenot a montré comment la génétique a modifié la conception de ces frontières. Au sein d’un même groupe, celui des mammifères, les structures sociales sont elles-mêmes très variées (Jean-Louis Hartenberger). Si définir une conscience animale n’est guère aisé, des "pistes" sont néanmoins possibles (Pierre Buser). Certes, les limites du naturel et du culturel demeurent floues, surtout si l’on considère les protocultures et l’emploi d’outils, protolangage, protomorale et choix esthétiques (Georges Chapouthier). Pour leur part, Jean Bastaire et Michel Hulin analysent la place des animaux dans le christianisme et la civilisation indienne.
Les frontières juridiques – objet du deuxième congrès – sont étudiées par Jean-Pierre Marguénaud et Grégoire Loiseau. De son côté, Suzanne Antoine estime que la création d’une nouvelle catégorie de biens, le "bien protégé", pourrait améliorer la situation juridique de l’animal. Membre du Parlement européen et président de l’Intergroupe pour le bien-être et la protection des animaux, Robert Evans, rappelle les grandes lignes de l’action de celui-ci.
Troisième congrès, consacré aux frontières pathologiques, ce qui implique l’évaluation comparée de l’immunologie (Patrice Debré), les sensibilités différentes intra et interspécifiques (Hervé Zeller), les contaminations de l’homme par les déplacements intercontinentaux (François Bricaire), les modèles artificiels de pathologies humaines (Jean-Louis Guénet) et la pathologie comparée avec le cas du chien (Stéphane Blot). Dans leur exposé sur le risque sanitaire "sauvage", Marc Artois, Alexandre Caron et Bernard Vallat soulignent que "la diabolisation de la faune sauvage ne résoudra aucun problème". Et Sabrina Krief dresse un étonnant panorama des animaux qui "se soignent" eux-mêmes, les chimpanzés surtout, mais aussi bien d’autres.
En conclusion, Jean-Claude Nouët montre à quel point la notion de frontière entre animalité et humanité apparaît relative : une "affaire de critères et de point de vue". Néanmoins, alors même que, sous l’effet des découvertes scientifiques et de l’évolution des mentalités, cette frontière s’estompe, la législation va encore trop souvent à contre courant. Ainsi, dans notre pays, un texte officiel récent assimile l’animal de laboratoire à… un "système d’essai"…
Humanité, animalité : quelles frontières ? se révèle un ouvrage fondamental, qui apporte des arguments décisifs à une meilleure reconnaissance des droits de l’animal.
Co-auteurs : Suzanne Antoine, Marc Artois, Jean Bastaire, Stéphane Blot, François Bricaire, Pierre Buser, Alexandre Caron, Georges Chapouthier, Alain Collenot, Jean-Marie Coulon, Patrice Debré, Robert Evans, Michel Fontaine, Jean-Louis Guénet, Jean-Louis Hartenberger, Michel Hulin, Sabrina Krief, Grégoire Loiseau, Jean-Pierre Marguénaud, Jean-Claude Nouët, Bernard Vallat, Hervé Zeller.
Humanité, animalité : quelles frontières ?, Jean-Claude Nouët, Georges Chapouthier, Editions Connaissances et Savoirs, 2006, 243 pages
Voir aussi : Homme et animal : de la douleur à la cruauté, sous la direction de Thierry Auffret Van der Kemp et Jean-Claude Nouët.
1 commentaire:
Quelle meilleure introduction à un débat sur Humanité Animalité que "Les animaux dénaturés de le livre de Vercors !
http://seulsdanslecosmos.hautetfort.com/archive/2010/03/07/animalite-humanite.html
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