Des Saints et des bêtes
Merveilleuses histoires vraies d'animaux
de Françoise Bouchard
illustrations de Catherine Carré
Merveilleuses histoires vraies d'animaux
de Françoise Bouchard
illustrations de Catherine Carré
La chatte de Sainte Claire avait des talents de couturière : qu'un morceau d'étoffe traîne à terre et elle le rapportait délicatement à sa maîtresse. François-Xavier pleurait son précieux crucifix emporté par les flots tumultueux de la mer : un crabe-sauveteur le lui ramène, serré entre ses pinces. Au désert, deux lions croque-morts accourent tout rugissants et crinière au vent... mais les fauves se font caressants comme des agneaux auprès de Saint Antoine... Et ce n'est pas tout ! Venez voir encore le loup laboureur attelé à la charrue de Saint Hervé, et l'ours de Saint Florent devenu berger, et la truite de François revenue à la vie... Que d'histoires merveilleuses ! Amis de Dieu, amis des hommes, les saints sont aussi de grands amis des bêtes : à fourrures, à écailles, à becs, à griffes, à nageoires ou à plumes, elles ont su leur rendre cette amitié de mille et une manières délicates et fort surprenantes. Ouvrez ce livre charmant et entrez dans l'enchantement du Paradis terrestre, comme au temps où l'homme et l'animal vivaient en parfaite harmonie.
Des Saints et des bêtes, Françoise Bouchard, Illustrations : Catherine Carré, Editions Résiac, 1996, 96 pages
Au sommaire
- La chatte de Sainte Claire
- Saint François-Xavier et le crabe
- La mule ressuscitée par Saint Gérard Majella
- Les moineaux de Sainte Thècle de Maurienne
- Saint Pavage et le serpent
- Saint Roch de Montpellier et son chien
- Saint Florent et l'ours devenu berger
- Sainte Marthe et la Tarasque
- La colombe de Saint Front
- Les oiseaux de Saint Isidore
Pour en savoir plus
- L'église et l'animal, d'Eric Baratay
- Les animaux, nos humbles frères, de Jean Gaillard
- Horizon de lumière, du Père Jean Martin
- L'âme des animaux, de Jean Prieur
- Requiem pour un nouveau monde, de Maud Fauvel
Saint-François Xavier était missionnaire. Pour aller évangéliser les Indes, il navigua pendant de longs mois, à travers les océans, avec quelques compagnons. Au cours d’un voyage, s’éleva une tempête si violente, que les marins eux-mêmes en furent effrayés :
“On va couler !” “Sauve qui peut !”
“Mon Dieu, ayez pitié de nous”.
Leurs cris de détresse étaient couverts par le tumulte des flots. C’est alors que le saint tira de sa soutane un petit crucifix qu’il portait toujours sur son coeur. Et s’étant baissé au bord du navire, il le plongea dans la mer en furie, mais le vénérable objet lui échappa de la main et fut emporté par une lame. A cet instant, la tempête s’apaisa.
“Mais c’est un saint, dirent les marins, il nous a sauvés !”
“Si j’étais un saint, leur répondit-il, j’aurais tenu plus précautionneusement ma croix et je l’aurais encore ! Je suis un pauvre malheureux ! Jamais je ne me consolerai de cette perte !”.
Après ces émotions, la nuit tomba sur une mer calmée, et tous prirent un peu de repos. Au petit matin, le bateau aborda dans une 11e. Ayant mis pied à terre, le groupe de missionnaires longea la grève en direction du bourg, pour rencontrer les indigènes. Personne ne parlait. Le visage de François exprimait une profonde tristesse. II répétait souvent : “Mon Dieu, que je suis malheureux ! Que je suis malheureux !”
Soudain, le silence fut rompu par un bruit étrange. Tous se retournèrent.
Que virent-ils ?...
Dans la mer tout près de la rive, un énorme crabe portait entre ses pinces, le crucifix que le saint avait laissé tomber la veille au fond de l’eau. Le tourteau avança sur le sable, vint droit à lui, et s’arrêta à ses pieds. Saint François se mit à genoux, saisit avec empressement l’objet si cher à son coeur qu’il embrassa respectueusement, et bénit l’animal qui s’en retourna à la mer.
“Mes frères, dit-il, prions ensemble le Seigneur d’avoir accompli un miracle si incroyable !”.
Et les voix des prêtres se mêlèrent au bruit des flots.
Des Saints et des bêtes, Françoise Bouchard, Illustrations : Catherine Carré, Editions Résiac, 1996, 96 pages
Au sommaire
- La chatte de Sainte Claire
- Saint François-Xavier et le crabe
- La mule ressuscitée par Saint Gérard Majella
- Les moineaux de Sainte Thècle de Maurienne
- Saint Pavage et le serpent
- Saint Roch de Montpellier et son chien
- Saint Florent et l'ours devenu berger
- Sainte Marthe et la Tarasque
- La colombe de Saint Front
- Les oiseaux de Saint Isidore
Pour en savoir plus
- L'église et l'animal, d'Eric Baratay
- Les animaux, nos humbles frères, de Jean Gaillard
- Horizon de lumière, du Père Jean Martin
- L'âme des animaux, de Jean Prieur
- Requiem pour un nouveau monde, de Maud Fauvel
Saint François-Xavier et le crabe
par Françoise Bouchard
par Françoise Bouchard
Saint-François Xavier était missionnaire. Pour aller évangéliser les Indes, il navigua pendant de longs mois, à travers les océans, avec quelques compagnons. Au cours d’un voyage, s’éleva une tempête si violente, que les marins eux-mêmes en furent effrayés :
“On va couler !” “Sauve qui peut !”
“Mon Dieu, ayez pitié de nous”.
Leurs cris de détresse étaient couverts par le tumulte des flots. C’est alors que le saint tira de sa soutane un petit crucifix qu’il portait toujours sur son coeur. Et s’étant baissé au bord du navire, il le plongea dans la mer en furie, mais le vénérable objet lui échappa de la main et fut emporté par une lame. A cet instant, la tempête s’apaisa.
“Mais c’est un saint, dirent les marins, il nous a sauvés !”
“Si j’étais un saint, leur répondit-il, j’aurais tenu plus précautionneusement ma croix et je l’aurais encore ! Je suis un pauvre malheureux ! Jamais je ne me consolerai de cette perte !”.
Après ces émotions, la nuit tomba sur une mer calmée, et tous prirent un peu de repos. Au petit matin, le bateau aborda dans une 11e. Ayant mis pied à terre, le groupe de missionnaires longea la grève en direction du bourg, pour rencontrer les indigènes. Personne ne parlait. Le visage de François exprimait une profonde tristesse. II répétait souvent : “Mon Dieu, que je suis malheureux ! Que je suis malheureux !”
Soudain, le silence fut rompu par un bruit étrange. Tous se retournèrent.
Que virent-ils ?...
Dans la mer tout près de la rive, un énorme crabe portait entre ses pinces, le crucifix que le saint avait laissé tomber la veille au fond de l’eau. Le tourteau avança sur le sable, vint droit à lui, et s’arrêta à ses pieds. Saint François se mit à genoux, saisit avec empressement l’objet si cher à son coeur qu’il embrassa respectueusement, et bénit l’animal qui s’en retourna à la mer.
“Mes frères, dit-il, prions ensemble le Seigneur d’avoir accompli un miracle si incroyable !”.
Et les voix des prêtres se mêlèrent au bruit des flots.
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