Le végétarisme comme réponse
à la violence du monde
d'Hélène Defossez
préface d'Allain Bougrain Dubourg
à la violence du monde
d'Hélène Defossez
préface d'Allain Bougrain Dubourg
Quand de nombreux pays voient se développer le végétarisme et s'élever une véritable conscience de la souffrance animale, la France semble encore assez étrangère à une telle exigence. Ce livre vient donc à point nommé pour sortir le végétarisme de sa marginalité. Il s'enracine dans l'expérience de l'auteur, végétarienne depuis l'enfance, bousculant au passage nombre de préjugés et d'idées reçues. Mieux encore, il met en évidence les dimensions éthiques et politiques du végétarisme : loin d'être l'expression d'une sensibilité mal placée, ce choix, s'il est conscient et raisonné, s'affirme comme acte authentique de résistance face à la violence du monde. Si bien que ce précieux travail est une sorte de manifeste éclairé invitant le lecteur à une réflexion sur la non-violence et sur l'engagement. Il donne à comprendre avec clarté, rigueur et simplicité, les raisons qui font du végétarisme - entendu comme philosophie et mode de vie - une condition essentielle à la transformation de notre rapport à la violence.
Le végétarisme comme réponse à la violence du monde, Hélène Defossez, Préface : Allain Bougrain Dubourg, Illustrations : Marc Defossez, Editions L'Harmattan, 2011, 140 pages
A propos de l'auteur
Traductrice de formation, spécialisée en littérature britannique, Hélène Defossez est une jeune auteure et musicienne qui mène une vie parallèle de militante au fil des missions d'éco-volontariat la conduisant à travers le monde.
Pour en savoir plus
- Le site des Editions L'Harmattan
(cliquez sur le logo "Google aperçu" pour feuilleter le livre)
- Végétarisme et non-violence, de Marjolaine Jolicoeur
- Etre végétarien, le bon choix ? d'Yves Tissier
- Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne, d'Helmut Kaplan
- Ces bêtes qu'on abat, de Jean-Luc Daub
- De nombreux livres d'Allain Bougrain Dubourg
Au sommaire
Préface, par Allain Bougrain Dubourg
Introduction, par Hélène Defossez
1. Chaque jour, ils réinventent la cruauté
2. Des bienfaits de l’alimentation végétarienne
3. Il est trop tard alors… agissons !
4. Seuls les poissons morts se laissent aller avec le courant
Bibliographie
Les associations qui luttent pour faire la différence
Associations mentionnées dans cet ouvrage
Autant le dire d’emblée, je ne suis pas végétarien. Ma légitimité à écrire ces lignes en introduction de l’ouvrage d’Hélène Defossez pourrait s’en trouver, dès lors, contestable. C’est pourtant elle qui m’a demandé de prendre la plume, démontrant ainsi qu’il n’y a pas d’un côté les coupables, de l’autre les modèles, mais bien une question fondamentale qui ne peut échapper à notre conscience : quelles relations pratiques et philosophiques souhaitons nous établir avec le vivant qui nous entoure ?
Si l’interpellation n’est pas nouvelle, elle n’a toujours pas trouvé sa réponse au moins dans les pays occidentaux. On part même de très loin lorsqu’on constate que dans notre code fondamental, le code civil, l’animal est toujours relégué à une forme d’objet placé au titre de bien sous la domination de l’homme. Sa reconnaissance, à part entière, dans ce texte référent, serait pourtant l’élémentaire première étape d’une réflexion devant honnêtement apostropher nos consciences.
Contrairement à beaucoup d’autres pays, la France n’est toujours pas prête. Ou plus exactement, ses dirigeants ne le sont pas, tant il est vrai qu’aux nombreuses sollicitations, ils se sont toujours défaussés au prétexte que certains lobbyings n’apprécieraient pas ! Ainsi, passent les jours sans que ce projet, qui n’affecterait ni la société ni son économie, ne se concrétise. Les propos de Gandhi se sont estompés avec le temps. Lui qui recommandait de juger la qualité d’une société à la manière dont elle se comportait avec les animaux !
Hélène Defossez continue cependant d’emprunter les chemins du vieux sage. Elle veut coûte que coûte donner écho au respect des autres êtres vivants. Et pour se faire entendre, elle nous invite à partager sa propre expérience. Des souvenirs d’enfance non cicatrisés, des questions récurrentes auxquelles elle doit sans cesse faire face, des personnages singuliers qui nous invitent à réagir à des constats affligeants ou enthousiasmants sont autant de clefs pour effacer l’indifférence.
Au fond, notre statut de dominant omniprésent sur la planète peut-il nous exonérer de compassion envers le monde animal ? En ce début de XXI siècle, il devient irresponsable de balayer la question en s’en tenant au concept réducteur de "l’animal machine" propre à Descartes (théorie du reste largement critiquée durant le siècle des lumières par Voltaire, Diderot ou Rousseau).
Le travail d’Hélène Defossez s’inscrit dans l’indispensable réveil des consciences. Et à ce titre, il peut participer à l’élévation de notre dignité en contribuant à faire reculer l’inacceptable souffrance.
Allain Bougrain Dubourg
Pourquoi le végétarisme ? Toute ma vie, j’ai été amenée à devoir répondre de ce choix, à m’en expliquer presque comme s’il s’agissait de quelque chose dont je m’étais rendue coupable. Depuis l’enfance, j’ai été confrontée à toutes les attaques possibles et imaginables allant de la simple raillerie à de franches agressions. Au fil du temps, j’ai appris à répondre à ces attaques chaque fois que cela était possible et expliquer sans rougir et du mieux que je pouvais les raisons qui m’avaient poussée à emprunter ce chemin de traverse.
Aujourd’hui, je tiens à remercier ces personnes qui ont constamment cherché à me déstabiliser, car ce sont leurs questions et la nécessité de devoir me justifier en permanence qui m’ont forcée à construire petit à petit mon argumentaire et à examiner inlassablement les raisons profondes de mon engagement. Ainsi, ce qui au départ n’était qu’un élan de pitié enfantine s’est mué en une véritable philosophie de vie.
A travers ce manifeste, j’ai souhaité montrer que c’est bien ce choix fondateur, le choix de ne pas consommer de "chair" qui a façonné le reste de ma vie et dirigé mes engagements. C’est ce choix qui m’a conduit, par exemple, à m’intéresser à l’écologie puis à l’éco-volontariat grâce auquel j’ai fait les plus belles rencontres de mon existence. Mais j’irai même plus loin en affirmant que c’est aussi ce choix qui m’a conduit à écrire, à chanter, à exprimer ma colère à travers l’art… Au fil des mes expériences, rencontres et lectures, j’ai pu glaner un certain nombre d’informations, et à partir de là former mes propres réflexions dont ce livre se veut l’aboutissement. Mon souhait le plus cher serait qu’il puisse aider d’autres personnes dans leur choix d’être végétarien en leur faisant prendre conscience de ce que cela implique, de la grandeur et de la portée de cet engagement, mais aussi et surtout, qu’il puisse donner le courage à ceux qui se sentent inclinés vers ce mode de vie, de franchir le pas et d’emprunter cette voie "à contre-courant".
Bien que cet ouvrage ne soit pas celui d’une scientifique, j’ai voulu y inclure quelques données importantes, notamment au chapitre "Des bienfaits du végétarisme". Pour ce faire, je me suis appuyée sur les connaissances de mon père, médecin qui, par passion, s’est spécialisé dans la nutrition.
Je voudrais que ce livre soit une invitation à nous interroger sur notre rapport aux animaux et à la vie en général. Je ne prétends pas connaître les mystères de la vie ni détenir aucune vérité, mais je sais en revanche à quel point nous sommes ignorants des créatures que nous côtoyons depuis notre apparition sur terre. Comme le dit si justement le Capitaine Paul Watson, nous dépensons des fortunes colossales pour explorer l’univers, chercher des traces de vie sur des planètes lointaines alors que nous n’avons même pas encore cherché à connaître ces créatures si proches de nous : les animaux ! Oui, à l’heure où nous pouvons aller sur Mars, lancer des satellites en orbite, nous demeurons incapables de comprendre le langage des baleines. Plus grave encore, sans même avoir cherché à les comprendre, nous maltraitons et exploitons sans relâche les animaux sans jamais nous poser la question des conséquences sur nos propres vies. Je propose alors ceci : arrêtons un instant les machines bien huilées de l’exploitation animale pour apprendre à regarder autrement, pour nous interroger sur ces créatures que nous connaissons si peu et notre rapport avec elles qui en dit long sur notre rapport à la vie. Reconnaissons notre ignorance, demandons-nous s’il ne serait pas possible d’inventer un nouveau rapport homme/animal qui ne soit pas fondé sur une domination violente mais plutôt sur une coopération, s’il ne serait pas préférable de nous appliquer à vivre les uns à côté des autres dans une relation de respect ? Ce livre est une invitation à chercher cette voie.
Hélène Defossez
Le végétarisme comme réponse à la violence du monde, Hélène Defossez, Préface : Allain Bougrain Dubourg, Illustrations : Marc Defossez, Editions L'Harmattan, 2011, 140 pages
A propos de l'auteur
Traductrice de formation, spécialisée en littérature britannique, Hélène Defossez est une jeune auteure et musicienne qui mène une vie parallèle de militante au fil des missions d'éco-volontariat la conduisant à travers le monde.
Pour en savoir plus
- Le site des Editions L'Harmattan
(cliquez sur le logo "Google aperçu" pour feuilleter le livre)
- Végétarisme et non-violence, de Marjolaine Jolicoeur
- Etre végétarien, le bon choix ? d'Yves Tissier
- Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne, d'Helmut Kaplan
- Ces bêtes qu'on abat, de Jean-Luc Daub
- De nombreux livres d'Allain Bougrain Dubourg
Au sommaire
Préface, par Allain Bougrain Dubourg
Introduction, par Hélène Defossez
1. Chaque jour, ils réinventent la cruauté
2. Des bienfaits de l’alimentation végétarienne
3. Il est trop tard alors… agissons !
4. Seuls les poissons morts se laissent aller avec le courant
Bibliographie
Les associations qui luttent pour faire la différence
Associations mentionnées dans cet ouvrage
La préface, d'Allain Bougrain Dubourg
Autant le dire d’emblée, je ne suis pas végétarien. Ma légitimité à écrire ces lignes en introduction de l’ouvrage d’Hélène Defossez pourrait s’en trouver, dès lors, contestable. C’est pourtant elle qui m’a demandé de prendre la plume, démontrant ainsi qu’il n’y a pas d’un côté les coupables, de l’autre les modèles, mais bien une question fondamentale qui ne peut échapper à notre conscience : quelles relations pratiques et philosophiques souhaitons nous établir avec le vivant qui nous entoure ?
Si l’interpellation n’est pas nouvelle, elle n’a toujours pas trouvé sa réponse au moins dans les pays occidentaux. On part même de très loin lorsqu’on constate que dans notre code fondamental, le code civil, l’animal est toujours relégué à une forme d’objet placé au titre de bien sous la domination de l’homme. Sa reconnaissance, à part entière, dans ce texte référent, serait pourtant l’élémentaire première étape d’une réflexion devant honnêtement apostropher nos consciences.
Contrairement à beaucoup d’autres pays, la France n’est toujours pas prête. Ou plus exactement, ses dirigeants ne le sont pas, tant il est vrai qu’aux nombreuses sollicitations, ils se sont toujours défaussés au prétexte que certains lobbyings n’apprécieraient pas ! Ainsi, passent les jours sans que ce projet, qui n’affecterait ni la société ni son économie, ne se concrétise. Les propos de Gandhi se sont estompés avec le temps. Lui qui recommandait de juger la qualité d’une société à la manière dont elle se comportait avec les animaux !
Hélène Defossez continue cependant d’emprunter les chemins du vieux sage. Elle veut coûte que coûte donner écho au respect des autres êtres vivants. Et pour se faire entendre, elle nous invite à partager sa propre expérience. Des souvenirs d’enfance non cicatrisés, des questions récurrentes auxquelles elle doit sans cesse faire face, des personnages singuliers qui nous invitent à réagir à des constats affligeants ou enthousiasmants sont autant de clefs pour effacer l’indifférence.
Au fond, notre statut de dominant omniprésent sur la planète peut-il nous exonérer de compassion envers le monde animal ? En ce début de XXI siècle, il devient irresponsable de balayer la question en s’en tenant au concept réducteur de "l’animal machine" propre à Descartes (théorie du reste largement critiquée durant le siècle des lumières par Voltaire, Diderot ou Rousseau).
Le travail d’Hélène Defossez s’inscrit dans l’indispensable réveil des consciences. Et à ce titre, il peut participer à l’élévation de notre dignité en contribuant à faire reculer l’inacceptable souffrance.
Allain Bougrain Dubourg
L'introduction, d'Hélène Defossez
Pourquoi le végétarisme ? Toute ma vie, j’ai été amenée à devoir répondre de ce choix, à m’en expliquer presque comme s’il s’agissait de quelque chose dont je m’étais rendue coupable. Depuis l’enfance, j’ai été confrontée à toutes les attaques possibles et imaginables allant de la simple raillerie à de franches agressions. Au fil du temps, j’ai appris à répondre à ces attaques chaque fois que cela était possible et expliquer sans rougir et du mieux que je pouvais les raisons qui m’avaient poussée à emprunter ce chemin de traverse.
Aujourd’hui, je tiens à remercier ces personnes qui ont constamment cherché à me déstabiliser, car ce sont leurs questions et la nécessité de devoir me justifier en permanence qui m’ont forcée à construire petit à petit mon argumentaire et à examiner inlassablement les raisons profondes de mon engagement. Ainsi, ce qui au départ n’était qu’un élan de pitié enfantine s’est mué en une véritable philosophie de vie.
A travers ce manifeste, j’ai souhaité montrer que c’est bien ce choix fondateur, le choix de ne pas consommer de "chair" qui a façonné le reste de ma vie et dirigé mes engagements. C’est ce choix qui m’a conduit, par exemple, à m’intéresser à l’écologie puis à l’éco-volontariat grâce auquel j’ai fait les plus belles rencontres de mon existence. Mais j’irai même plus loin en affirmant que c’est aussi ce choix qui m’a conduit à écrire, à chanter, à exprimer ma colère à travers l’art… Au fil des mes expériences, rencontres et lectures, j’ai pu glaner un certain nombre d’informations, et à partir de là former mes propres réflexions dont ce livre se veut l’aboutissement. Mon souhait le plus cher serait qu’il puisse aider d’autres personnes dans leur choix d’être végétarien en leur faisant prendre conscience de ce que cela implique, de la grandeur et de la portée de cet engagement, mais aussi et surtout, qu’il puisse donner le courage à ceux qui se sentent inclinés vers ce mode de vie, de franchir le pas et d’emprunter cette voie "à contre-courant".
Bien que cet ouvrage ne soit pas celui d’une scientifique, j’ai voulu y inclure quelques données importantes, notamment au chapitre "Des bienfaits du végétarisme". Pour ce faire, je me suis appuyée sur les connaissances de mon père, médecin qui, par passion, s’est spécialisé dans la nutrition.
Je voudrais que ce livre soit une invitation à nous interroger sur notre rapport aux animaux et à la vie en général. Je ne prétends pas connaître les mystères de la vie ni détenir aucune vérité, mais je sais en revanche à quel point nous sommes ignorants des créatures que nous côtoyons depuis notre apparition sur terre. Comme le dit si justement le Capitaine Paul Watson, nous dépensons des fortunes colossales pour explorer l’univers, chercher des traces de vie sur des planètes lointaines alors que nous n’avons même pas encore cherché à connaître ces créatures si proches de nous : les animaux ! Oui, à l’heure où nous pouvons aller sur Mars, lancer des satellites en orbite, nous demeurons incapables de comprendre le langage des baleines. Plus grave encore, sans même avoir cherché à les comprendre, nous maltraitons et exploitons sans relâche les animaux sans jamais nous poser la question des conséquences sur nos propres vies. Je propose alors ceci : arrêtons un instant les machines bien huilées de l’exploitation animale pour apprendre à regarder autrement, pour nous interroger sur ces créatures que nous connaissons si peu et notre rapport avec elles qui en dit long sur notre rapport à la vie. Reconnaissons notre ignorance, demandons-nous s’il ne serait pas possible d’inventer un nouveau rapport homme/animal qui ne soit pas fondé sur une domination violente mais plutôt sur une coopération, s’il ne serait pas préférable de nous appliquer à vivre les uns à côté des autres dans une relation de respect ? Ce livre est une invitation à chercher cette voie.
Hélène Defossez
Une illustration de Marc Defossez, extraite du livre
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