02 avril 2011

Confessions d'une mangeuse de viande, de Marcela Iacub

Confessions d'une mangeuse de viande
Pourquoi je ne suis plus carnivore

de Marcela Iacub


"Il y a quelques mois, un événement tragique a complètement transformé l’idée que je me faisais de mon passé. Depuis, je sais que la seule chose digne d’intérêt qui me soit arrivée, c’est le fait d’avoir mangé de la viande." - Marcela Iacub

Entre récit autobiographique et essai sur le rapport qu'entretient l'homme avec les animaux, l'auteure, juriste et mangeuse de viande invétérée, montre comment un cas de jurisprudence fit d'elle une végétarienne. Elle s'interroge sur la façon dont l'intégration des animaux dans la société et la vie des hommes remet en cause la définition donnée par l'homme à l'humanité et son mode de vie.

Confessions d'une mangeuse de viande, Marcela Iacub, Editions Fayard, 2011, 162 pages

A propos de l'auteur

Née à Buenos Aires, Marcela Iacub est juriste spécialisée dans la bioéthique et chercheur au CNRS. Elle travaille notamment sur les problèmes posés par l’évolution des technologies de la procréation et les revendications contemporaines touchant à la sexualité, et est l'auteur de plusieurs ouvrages.

Pour en savoir plus

- L'article Pouvons-nous continuer à manger les animaux ?
- Le cri de la carotte, de Sandrine Delorme
- Le cochon qui chantait à la lune, de Jeffrey Moussaieff Masson
- La boutique L214

Au sommaire

- Plaisirs de la chair
- L'humanisme carnivore
- Utopies animalistes
- Une passion féroce
- La supplication des brochettes
- Rêveries végétariennes

“Notre civilisation carnivore est devenue folle”
Un entretien avec Marcela Daub

Source :
Le Figaro Madame

Pourquoi je suis végétarienne : « C’est une nécessité intime. Pourtant, en Argentine où j’ai grandi, j’ai été élevée dans le culte de la viande. Au pays des “asados”, ces grillades fameuses qu’on partage à la moindre occasion dans ma famille, c’était barbecue tous les jours. Mais il y a un an, à la lecture d’un texte du philosophe grec Plutarque, j’ai brusquement ouvert les yeux sur l’abomination de cet acte. Dès lors, je ne pouvais plus physiquement avaler de la chair animale. Manger des êtres vivants capables de sentir, de souffrir, d’espérer, d’aimer et de jouir de la vie m’est devenu intolérable. »

Mon boucher et moi : « Entre eux (parce qu’il y en a eu plusieurs) et moi, ce fut longtemps passionnel. Dès que j’entrais dans leurs boutiques, les bouchers détectaient d’instinct chez moi la mangeuse de viande invétérée que j’étais. Ma gourmandise était totalement insouciante. Et criminelle. »

Mon coup de sang : « Le débat actuel sur la viande se focalise sur la souffrance des animaux, comme s’il s’agissait de les tuer de manière éthique. Il nous détourne de l’absurdité de leur mise à mort. Pourquoi cache-t-on ces tueries dans des abattoirs situés loin des grandes villes ? Si l’on entendait les cris de peur et de douleur des animaux, on jugerait cela intolérable. Aujourd’hui, lorsque je vois une brochette, j’entends le bêlement de l’agneau qu’on assassine. J’ai écrit ce livre pour dénoncer notre aveuglement collectif et interpeller notre civilisation devenue folle. »

Ma philosophie de la viande : « C’est plutôt une utopie ! Je voudrais que l’on intègre les animaux à l’humanité. Tracer une frontière entre eux et nous n’a plus aucun sens. L’humanité se réconciliera avec elle-même si elle intègre les animaux en son sein. Si elle leur accorde le droit à la vie. »

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