Peut-on bénir les chiens ? Retrouverons-nous nos animaux après la mort ? La vivisection est-elle un péché ? L'amour qui unit le chien à son maître a-t-il une valeur pour Dieu ?
Les amis des bêtes ont le sentiment d'être oubliés par l'Eglise. Il est vrai que sa parole est devenue rare sur ce sujet. Pourtant, jamais les animaux domestiques n'ont été aussi nombreux. En vérité cet enseignement existe. Les animaux sont cités dans les premiers versets de la Genèse, avant l'homme.
Ce livre, très documenté, passionnera tous les amis des bêtes et ouvrira à tous des horizons très neufs, tout en restant dans le plein respect de la tradition la plus ancienne.
Les animaux, nos humbles frères, Jean Gaillard, Préface : Gustave Thibon, Editions Fayard, 1998, 131 pages
A propos de l'auteur
Professeur d'histoire et de géographie, Jean Gaillard aime les animaux depuis son enfance. Il est membre de nombreux mouvements de protection de la nature et des animaux en France et à l'étranger. Pour ouvrir les chrétiens, et en particulier les catholiques, à leur défense - l'une des préoccupations du monde moderne - il a aidé en 1969 Marguerite Prestreau à fonder l'Association Catholique pour le Respect de la Création Animale dont il est Secrétaire Général depuis sa création.
Voir aussi, sur le même thème : Théologie animale, d'Andrew Linzey
L'avis de Franck Michel, du site Droits de l'animal
Le statut de l'animal auprès des grandes instances chrétiennes est passablement mauvais. L'Eglise Catholique ne proteste quasiment jamais contre les souffrances infligées aux animaux, mêmes les plus cruelles et les plus inutiles. Elle méconnaît totalement la responsabilité morale liée aux choix de consommation, qui pèsent sur les milliards d'animaux "utilitaires" employés par l'humain pour le divertir, tester ses produits et le nourrir. Plus grave encore, le Nouveau Cathéchisme va jusqu'à blâmer l'implication dans la protection animale. Et enfin, le pire est atteint avec certains membres du clergé qui vont jusqu'à encourager des pratiques abjectes comme la corrida ou la chasse à courre, sans que leur hiérarchie leur adresse le moindre reproche.
Pourtant, ces positions anti-cause animale sont loin d'être partagées par tous les chrétiens. Ce livre de Jean Gaillard, solidement étayé et documenté, en apporte une preuve solide. Cet ouvrage comporte d'intéressants volets historiques sur les parcours et positions de croyants plus ou moins connus, comme Jean-François d'Assise, St Martin de Porrès, Albert Schweitzer, Alexis Godin ou les abbés Augustin Moorthamer et Ronald Cosic.
Mais le plus intéressant se trouve dans les positions théologiques originales de l'auteur. Celui-ci défend ainsi l'idée d'existence d'une âme chez les animaux. Cet aspect n'a pour lui rien d'extraordinaire: il relève de la vraie tradition chrétienne, était inspiré par St Thomas d'Aquin et en vigueur dans l'Eglise Catholique jusqu'au XVIème siècle. La notion d'âme, assez imprécise, permet d'ailleurs d'être prise à divers niveaux, notamment d'un point de vue matériel et mortel.
Mais Jean Gaillard va plus loin, prenant partie en faveur de l'hypothèse de survie de l'âme des animaux après leur mort. Il reconnaît l'originalité de cette position, tout en précisant bien qu'elle n'est nullement contredite par les textes saints. C'est pour lui la véritable réponse à l'injustice dont sont victimes les animaux: victimes de très graves souffrances, et privés de paradis réparateur.
Un livre à connaître, et surtout à faire connaître à tous les représentant du clergé catholique.
Notons que Jean Gaillard et son association "Notre Dame de Toute Pitié" soutiennent activement les actions concrètes en faveur des animaux.
"…les Églises chrétiennes ne se sont pas assez souciées du sort des animaux et du comportement de leurs fidèles envers eux. Elle provoque une réelle incompréhension chez ceux qui aiment les animaux et les éloigne souvent du christianisme, ce dont la majorité des chrétiens n'a même pas conscience, convaincus que les animaux n'ont rien à voir avec la religion. Cela est dommageable pour les animaux, pour les hommes et pour la religion".
La Bible parle très souvent des animaux, plusieurs milliers de fois. Elle distingue cinq grands groupes : les poissons dans la mer; les oiseaux dans le ciel; et sur la terre, le bétail domestique, les bêtes sauvages et "ceux qui rampent sur le sol" (serpents, rongeurs, insectes...). De très nombreuses espèces sont mentionnées; mais certaines ont une place plus importante que les autres : le cheval, le lion, la colombe...
Il est très souvent question des animaux dans l'histoire des Hébreux. Comme Abraham, ils furent longtemps des pasteurs nomades avec de grands troupeaux. Et même après leur installation en Palestine, l'élevage resta une de leurs activités. Comme tous les rois de l'ancien Orient, ceux d'Israël disposent d'une cavalerie, pour les guerres incessantes contre leurs voisins. L'homme se heurte parfois aux bêtes sauvages, tel Samson qui étouffe un lion.
A travers les textes, on peut analyser là quelle conception de l'animal se fait la Bible : Quelle est sa nature ? Quelle est sa place dans la création ? Quels devraient être ses rapports avec l'homme ? Et aussi avec Dieu, car l'animal entre dans la sphère du sacré : utilisé comme victime du sacrifice, il est au cœur du culte que les hommes rendent à Dieu. Enfin, l'animal revêt souvent une valeur symbolique des qualités et des défauts des hommes, et il manifeste parfois la volonté de Dieu.
Une étude des animaux dans la Bible permet une approche religieuse du monde animal, et donne des réponses aux graves questions que nos contemporains se posent : quelle est la nature profonde des animaux ? Quels sont leurs droits ? Que deviennent-ils après leur mort ? Quel est leur rôle sur la terre ? La domination de l'homme sur les espèces animales est-elle juste ? etc...
On reproche souvent aux chrétiens de ne pas aimer les animaux. Est-ce exact ?
Il est indéniable que la réflexion théologique ne leur accorde guère de place, et que l'enseignement religieux les néglige le plus souvent. Même si tous les derniers papes ont à l'occasion encouragé la protection animale, les autorités religieuses, sauf quelques exceptions, n'y ont pas attaché d'importance. Cependant on trouve de nombreux catholiques, et parfois même des prêtres, qui militent dans les sociétés protectrices. Depuis l'apparition de la protection animale moderne au milieu du XIXe siècle, on a pu avoir l'impression à deux reprises que l'Eglise allait s'ouvrir largement aux animaux. Ce fut le cas à l'origine sous le Second Empire, où des prêtres et des évêques ont soutenu la Société Protectrice des Animaux de Paris naissante. Le cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux, déclarait alors : "Comme toujours, l'Eglise s'est placée à la tête de ce mouvement de défense des animaux. C'est à elle de le diriger partout où elle pourra se faire entendre". En fait très vite l'Eglise prit ses distances à l'égard du mouvement favorable aux animaux, qui se développa en dehors de son influence.
Une deuxième fois après la première Guerre mondiale, on assista à un rapprochement. Le pape Benoît XV aimait les animaux. Et, à l'exemple de l'Angleterre où se fondait The Catholic Study Circle for Animal Welfare, en France, Paul Chanson travaillait à créer une Association Catholique pour la Protection des Animaux, pour laquelle il obtenait le patronage de douze archevêques et évêques, d'une vingtaine de théologiens, de nombreux écrivains connus, dont Paul Claudel et François Mauriac. Mais la guerre de 1939 empêcha finalement la réalisation de ce beau projet. Quand elle se termina la situation avait bien changé. Les catholiques se préoccupaient surtout de questions économiques et sociales, et l'Eglise traversait une crise très grave. C'est dans ce contexte difficile et sans le soutien de la hiérarchie, que des chrétiens ont cependant repris le combat en faveur des animaux en fondant des mouvements à caractère religieux. Le premier a été en 1969 l'Association Catholique pour le Respect de la Création Animale.
Même si ceux qui s'engagent dans la protection animale sont très minoritaires, il est exagéré de dire que les chrétiens n'aiment pas les animaux. La réalité est plus complexe.
Professeur d'histoire-géographie en retraite, dans l'enseignement secondaire privé catholique (Lycée Saint François de Salles, Evreux). Licencié en Lettres et Théologie. Président de l'Association Catholique pour le Respect de la Création Animale depuis sa fondation en 1969. Chevalier des Palmes Académiques.
Les amis des bêtes ont le sentiment d'être oubliés par l'Eglise. Il est vrai que sa parole est devenue rare sur ce sujet. Pourtant, jamais les animaux domestiques n'ont été aussi nombreux. En vérité cet enseignement existe. Les animaux sont cités dans les premiers versets de la Genèse, avant l'homme.
Ce livre, très documenté, passionnera tous les amis des bêtes et ouvrira à tous des horizons très neufs, tout en restant dans le plein respect de la tradition la plus ancienne.
Les animaux, nos humbles frères, Jean Gaillard, Préface : Gustave Thibon, Editions Fayard, 1998, 131 pages
A propos de l'auteur
Professeur d'histoire et de géographie, Jean Gaillard aime les animaux depuis son enfance. Il est membre de nombreux mouvements de protection de la nature et des animaux en France et à l'étranger. Pour ouvrir les chrétiens, et en particulier les catholiques, à leur défense - l'une des préoccupations du monde moderne - il a aidé en 1969 Marguerite Prestreau à fonder l'Association Catholique pour le Respect de la Création Animale dont il est Secrétaire Général depuis sa création.
Voir aussi, sur le même thème : Théologie animale, d'Andrew Linzey
L'avis de Franck Michel, du site Droits de l'animal
Le statut de l'animal auprès des grandes instances chrétiennes est passablement mauvais. L'Eglise Catholique ne proteste quasiment jamais contre les souffrances infligées aux animaux, mêmes les plus cruelles et les plus inutiles. Elle méconnaît totalement la responsabilité morale liée aux choix de consommation, qui pèsent sur les milliards d'animaux "utilitaires" employés par l'humain pour le divertir, tester ses produits et le nourrir. Plus grave encore, le Nouveau Cathéchisme va jusqu'à blâmer l'implication dans la protection animale. Et enfin, le pire est atteint avec certains membres du clergé qui vont jusqu'à encourager des pratiques abjectes comme la corrida ou la chasse à courre, sans que leur hiérarchie leur adresse le moindre reproche.
Pourtant, ces positions anti-cause animale sont loin d'être partagées par tous les chrétiens. Ce livre de Jean Gaillard, solidement étayé et documenté, en apporte une preuve solide. Cet ouvrage comporte d'intéressants volets historiques sur les parcours et positions de croyants plus ou moins connus, comme Jean-François d'Assise, St Martin de Porrès, Albert Schweitzer, Alexis Godin ou les abbés Augustin Moorthamer et Ronald Cosic.
Mais le plus intéressant se trouve dans les positions théologiques originales de l'auteur. Celui-ci défend ainsi l'idée d'existence d'une âme chez les animaux. Cet aspect n'a pour lui rien d'extraordinaire: il relève de la vraie tradition chrétienne, était inspiré par St Thomas d'Aquin et en vigueur dans l'Eglise Catholique jusqu'au XVIème siècle. La notion d'âme, assez imprécise, permet d'ailleurs d'être prise à divers niveaux, notamment d'un point de vue matériel et mortel.
Mais Jean Gaillard va plus loin, prenant partie en faveur de l'hypothèse de survie de l'âme des animaux après leur mort. Il reconnaît l'originalité de cette position, tout en précisant bien qu'elle n'est nullement contredite par les textes saints. C'est pour lui la véritable réponse à l'injustice dont sont victimes les animaux: victimes de très graves souffrances, et privés de paradis réparateur.
Un livre à connaître, et surtout à faire connaître à tous les représentant du clergé catholique.
Notons que Jean Gaillard et son association "Notre Dame de Toute Pitié" soutiennent activement les actions concrètes en faveur des animaux.
"…les Églises chrétiennes ne se sont pas assez souciées du sort des animaux et du comportement de leurs fidèles envers eux. Elle provoque une réelle incompréhension chez ceux qui aiment les animaux et les éloigne souvent du christianisme, ce dont la majorité des chrétiens n'a même pas conscience, convaincus que les animaux n'ont rien à voir avec la religion. Cela est dommageable pour les animaux, pour les hommes et pour la religion".
La Bible parle très souvent des animaux, plusieurs milliers de fois. Elle distingue cinq grands groupes : les poissons dans la mer; les oiseaux dans le ciel; et sur la terre, le bétail domestique, les bêtes sauvages et "ceux qui rampent sur le sol" (serpents, rongeurs, insectes...). De très nombreuses espèces sont mentionnées; mais certaines ont une place plus importante que les autres : le cheval, le lion, la colombe...
Il est très souvent question des animaux dans l'histoire des Hébreux. Comme Abraham, ils furent longtemps des pasteurs nomades avec de grands troupeaux. Et même après leur installation en Palestine, l'élevage resta une de leurs activités. Comme tous les rois de l'ancien Orient, ceux d'Israël disposent d'une cavalerie, pour les guerres incessantes contre leurs voisins. L'homme se heurte parfois aux bêtes sauvages, tel Samson qui étouffe un lion.
A travers les textes, on peut analyser là quelle conception de l'animal se fait la Bible : Quelle est sa nature ? Quelle est sa place dans la création ? Quels devraient être ses rapports avec l'homme ? Et aussi avec Dieu, car l'animal entre dans la sphère du sacré : utilisé comme victime du sacrifice, il est au cœur du culte que les hommes rendent à Dieu. Enfin, l'animal revêt souvent une valeur symbolique des qualités et des défauts des hommes, et il manifeste parfois la volonté de Dieu.
Une étude des animaux dans la Bible permet une approche religieuse du monde animal, et donne des réponses aux graves questions que nos contemporains se posent : quelle est la nature profonde des animaux ? Quels sont leurs droits ? Que deviennent-ils après leur mort ? Quel est leur rôle sur la terre ? La domination de l'homme sur les espèces animales est-elle juste ? etc...
Les catholiques et la protection animale en France
On reproche souvent aux chrétiens de ne pas aimer les animaux. Est-ce exact ?
Il est indéniable que la réflexion théologique ne leur accorde guère de place, et que l'enseignement religieux les néglige le plus souvent. Même si tous les derniers papes ont à l'occasion encouragé la protection animale, les autorités religieuses, sauf quelques exceptions, n'y ont pas attaché d'importance. Cependant on trouve de nombreux catholiques, et parfois même des prêtres, qui militent dans les sociétés protectrices. Depuis l'apparition de la protection animale moderne au milieu du XIXe siècle, on a pu avoir l'impression à deux reprises que l'Eglise allait s'ouvrir largement aux animaux. Ce fut le cas à l'origine sous le Second Empire, où des prêtres et des évêques ont soutenu la Société Protectrice des Animaux de Paris naissante. Le cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux, déclarait alors : "Comme toujours, l'Eglise s'est placée à la tête de ce mouvement de défense des animaux. C'est à elle de le diriger partout où elle pourra se faire entendre". En fait très vite l'Eglise prit ses distances à l'égard du mouvement favorable aux animaux, qui se développa en dehors de son influence.
Une deuxième fois après la première Guerre mondiale, on assista à un rapprochement. Le pape Benoît XV aimait les animaux. Et, à l'exemple de l'Angleterre où se fondait The Catholic Study Circle for Animal Welfare, en France, Paul Chanson travaillait à créer une Association Catholique pour la Protection des Animaux, pour laquelle il obtenait le patronage de douze archevêques et évêques, d'une vingtaine de théologiens, de nombreux écrivains connus, dont Paul Claudel et François Mauriac. Mais la guerre de 1939 empêcha finalement la réalisation de ce beau projet. Quand elle se termina la situation avait bien changé. Les catholiques se préoccupaient surtout de questions économiques et sociales, et l'Eglise traversait une crise très grave. C'est dans ce contexte difficile et sans le soutien de la hiérarchie, que des chrétiens ont cependant repris le combat en faveur des animaux en fondant des mouvements à caractère religieux. Le premier a été en 1969 l'Association Catholique pour le Respect de la Création Animale.
Même si ceux qui s'engagent dans la protection animale sont très minoritaires, il est exagéré de dire que les chrétiens n'aiment pas les animaux. La réalité est plus complexe.
Professeur d'histoire-géographie en retraite, dans l'enseignement secondaire privé catholique (Lycée Saint François de Salles, Evreux). Licencié en Lettres et Théologie. Président de l'Association Catholique pour le Respect de la Création Animale depuis sa fondation en 1969. Chevalier des Palmes Académiques.
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