Il faut un peu le goût de l'aventure pour choisir la profession de vétérinaire rural en 1942 : le monde des campagnes diffère tellement de celui des villes, et le métier de "médecins des vaches" demeure une pratique rude, sportive et virile et, surtout, confrontée au monde des empiriques, des hongreurs, des maréchaux-experts, "encore trois fois plus nombreux que les vétérinaires dans les années 50 dans notre département, et dont les travaux pratiques sont dispensés par le cours Pigier à Angers !" nous confie l'auteur.
Installé au Lion d'Angers, Paul Malet est un des tout premiers Mégeyeurs (de mège : médecin au Moyen Age) de France à pratiquer des césariennes sur des vaches et des juments de trait : "trois à quatre naissances assistées, par nuit de service, n'étaient pas rares, en ce temps-là", ajoute-t-il.
Cette spécialité l'oblige à étendre son rayon d'intervention jusqu'à la Vendée, la Loire-Atlantique, la Mayenne, la Vienne et les Charentes et à prendre trois associés : "pendant 25 ans, de ferme en ferme, j'ai dû, par an, parcourir 50.000 kms en moyenne et effectuer 250 à 300 césariennes sur des bovins".
Le contact humain, en cette période des Trente Glorieuses (1950-1980) n'était pas un vain mot. "Aujourd'hui, le fermier devenu rare, promu chef d'entreprise, entretient des rapports inattendus avec ses animaux relégués, pour la plupart, en élevages concentrationnaires. La sélection, l'abondance, les primes compensatoires ont tendance à en faire des machines ou des objets que l'on ne soigne plus mais qu'on envoie à la casse en cas de mauvais fonctionnement ou de non rentabilité".
Révolution culturelle, sociale et technique dans les relations homme-animal, événement social "le plus marquant de cette fin de siècle" qui nous fait perdre nos racines, aux yeux du philosophe Michel Serre, ce texte nous invite à découvrir un aspect peu connu de l'aventure humaine dont l'auteur nous conte avec beaucoup d'humour et un peu de nostalgie toutes les péripéties : l'école vétérinaire de Maisons-Alfort, le service militaire au fort de Vincennes sous le caducée amarante, le Val de Grâce et le service vénérologique du fort de Bicêtre : une formation tous azimuts, pour aboutir à la création d'un cabinet dans le Segréen et le démarrage d'une vie au service du monde rural du Grand Ouest.
Médecins d'vaches, Paul Malet, Editions Cheminements, 1999, 196 pages
Pour en savoir plus
- Un aperçu du livre
- Du même auteur : Mythes et histoires vraies d'un vétérinaire rural
- Fous de vaches, de Mary-Gérard Vaude
- L'honneur des bêtes, d'Homeric et Blandine Jeanroy
- Allo, véto ? Bobos..., de Jean-Louis Patin
- Avec l'amour en prime, de Francis Lescure
- Doctorinaire, de Jean Blanchon
Au sommaire
- Introduction
- Vocations
- Ambiance 1950
- Vous avez dit empiriques ?
- Ecole Angevine de Hongreurs à Angers vers 1930
- Des rives du Mékong aux berges de l'Oudon
- Western à Saint Arnulph
- Un éleveur passionné
- Clochemaine
- Bedas
- A passionata
- La classe
- Cupide
- Au pied du pailler
- Sauver la face
- Dans le sillage du progrès : 1952 - 1980
- Nouvelle donne : 1980 - 1985
- Scénario de fin de siècle : 1998
Installé au Lion d'Angers, Paul Malet est un des tout premiers Mégeyeurs (de mège : médecin au Moyen Age) de France à pratiquer des césariennes sur des vaches et des juments de trait : "trois à quatre naissances assistées, par nuit de service, n'étaient pas rares, en ce temps-là", ajoute-t-il.
Cette spécialité l'oblige à étendre son rayon d'intervention jusqu'à la Vendée, la Loire-Atlantique, la Mayenne, la Vienne et les Charentes et à prendre trois associés : "pendant 25 ans, de ferme en ferme, j'ai dû, par an, parcourir 50.000 kms en moyenne et effectuer 250 à 300 césariennes sur des bovins".
Le contact humain, en cette période des Trente Glorieuses (1950-1980) n'était pas un vain mot. "Aujourd'hui, le fermier devenu rare, promu chef d'entreprise, entretient des rapports inattendus avec ses animaux relégués, pour la plupart, en élevages concentrationnaires. La sélection, l'abondance, les primes compensatoires ont tendance à en faire des machines ou des objets que l'on ne soigne plus mais qu'on envoie à la casse en cas de mauvais fonctionnement ou de non rentabilité".
Révolution culturelle, sociale et technique dans les relations homme-animal, événement social "le plus marquant de cette fin de siècle" qui nous fait perdre nos racines, aux yeux du philosophe Michel Serre, ce texte nous invite à découvrir un aspect peu connu de l'aventure humaine dont l'auteur nous conte avec beaucoup d'humour et un peu de nostalgie toutes les péripéties : l'école vétérinaire de Maisons-Alfort, le service militaire au fort de Vincennes sous le caducée amarante, le Val de Grâce et le service vénérologique du fort de Bicêtre : une formation tous azimuts, pour aboutir à la création d'un cabinet dans le Segréen et le démarrage d'une vie au service du monde rural du Grand Ouest.
Médecins d'vaches, Paul Malet, Editions Cheminements, 1999, 196 pages
Pour en savoir plus
- Un aperçu du livre
- Du même auteur : Mythes et histoires vraies d'un vétérinaire rural
- Fous de vaches, de Mary-Gérard Vaude
- L'honneur des bêtes, d'Homeric et Blandine Jeanroy
- Allo, véto ? Bobos..., de Jean-Louis Patin
- Avec l'amour en prime, de Francis Lescure
- Doctorinaire, de Jean Blanchon
Au sommaire
- Introduction
- Vocations
- Ambiance 1950
- Vous avez dit empiriques ?
- Ecole Angevine de Hongreurs à Angers vers 1930
- Des rives du Mékong aux berges de l'Oudon
- Western à Saint Arnulph
- Un éleveur passionné
- Clochemaine
- Bedas
- A passionata
- La classe
- Cupide
- Au pied du pailler
- Sauver la face
- Dans le sillage du progrès : 1952 - 1980
- Nouvelle donne : 1980 - 1985
- Scénario de fin de siècle : 1998
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire