08 avril 2011

Le Génie de Viktor Schauberger, d'Alick Bartholomew

Le Génie de Viktor Schauberger
Et si la pénurie d'eau et d'énergie

était un faux problème ?

d'Alick Bartholomew

préface de David Bellamy


Viktor Schauberger (1885-1958), qui avait déjà mis en garde contre les catastrophes écologiques actuelles, est plus que jamais d'actualité. Ses idées et ses découvertes se répandent dans le monde entier. Garde forestier de métier, naturaliste et inventeur, il conçut une écologie en symbiose avec la nature bien avant la démarche contemporaine. Grand observateur des phénomènes de la nature, il découvrit les nombreuses propriétés de l'eau en qui il voyait, non seulement le support de toute vie, mais également celui de l'ensemble de la conscience terrestre. Par l'observation des mouvements des poissons dans les torrents, mouvements qui défient les lois de la pesanteur, il alla jusqu'à calquer les principes physiques mis en jeu, en réalisant des prototypes de moteurs à implosion ne consommant aucun carburant. Ses réflexions et découvertes l'amenèrent à des applications directes dans la sylviculture, l'agriculture biodynamique et l'hydrologie : cours d'eau, barrages, dynamisation de l'eau, organisation des espaces forestiers - gage de la qualité du bois et de l'irrigation naturelle des sols. Les lois physiques qu'il mit au jour sont, fait important, à l'opposé de nos techniques actuelles pour domestiquer l'énergie - nos moteurs et autres dispositifs sont toujours destructeurs d'énergie par définition. Par ses observations attentives du monde vivant, il aboutit à la conclusion que la vie procède d'un type d'énergie ignoré dans les présentes réalisations humaines : la Nature semble capable de produire du mouvement sans consommer d'énergie au sens de la thermodynamique. Pourquoi et comment ? Tel est l'objectif visé dans ce livre : nous permettre d'entrevoir ce que Viktor Schauberger a découvert et réalisé, et surtout reprendre le flambeau...

Le Génie de Viktor Schauberger, Alick Bartholomew, Préface : David Bellamy, Traduction : Jean Brunet, Editions Le Courrier du Livre / Guy Trédaniel, 2005, 289 pages

Pour en savoir plus

- Le site des Editions Trédaniel où vous pourrez parcourir les premières pages du livre
- L'article La compréhension de l'eau par Viktor Schauberger
- Les messages cachés de l'eau, de Masaru Emoto

L'avis d'un lecteur
Source

l'écologie avec un grand E !...

hélas méconnu, Viktor Schauberger est bien le Génie du titre. Il avait TOUT compris de l'environnement par une observation aigue et intelligente de la Nature dans laquelle il évoluait. Il a magnifié le vortex et avait déjà dans les années 30-40 averti des erreurs de nos technologies polluantes et destructrices et de leurs funestes conséquences. Il a été le premier à comprendre l'eau et ses mystères
Un ouvrage incontournable pour tous ceux qui s'intéressent à l'écologie
Une bible !...

Le sommaire

Avant-propos de Mr. Frölich
Préface de David Bellamy
Introduction
Première partie : Une autre vision du monde
1. La vision de Schauberger
- Le sorcier de l'eau
- Canaux pour le flottage des grumes
- L'eau, source de vie
- Le mouvement est déterminant
- Influence de la température
- L'évolution
- L'équilibre
- L'implosion
- Le visionnaire
- Remarque
2. Les différents types d'énergie
- Les énergies subtiles
- Schauberger - sa vision du monde
- Pourquoi le mystère ?
- Niveaux énergétiques
- Le vortex, clé de l'évolution créatrice
- L'énergétique, processus créatif
- La science spirituelle
- Les différentes dimensions
- Changer d'octave
3. L'attraction et la répulsion des contraires
- Le Soleil, entité fécondante
- Les polarités
- L'interaction des contraires engendre l'équilibre
- Gravité et "lévité"
4. Modèles et formes dans la Nature
- Le son, la résonance et la qualité
- Le son, la résonance et la science sans conscience
- Les plantes sont douées de perception et de mémoire
- A propos de cymatique
- Modèles et formes
- Des modèles en mouvement
- Les rythmes dans le système solaire
- Comparaison de deux systèmes géométriques
- La géométrie sacrée
- Le nombre d'or
- Magie de la forme ovoïde
Deuxième partie : Le modus operandi du monde
5. La production d'énergie
- L'inefficacité de la technologie moderne
- Entropie et néguentropie
- Les "principes" scientifiques
- La pollution énergétique
- Le dilemme
- Energie et qualité
- Le vortex de l'énergie créatrice
6. Le mouvement, condition de l'équilibre
- Le type de mouvement que nous utilisons n'est pas le bon
- Le mouvement "originel"
- Les types de mouvement
7. Atmosphère et électricité
- L'atmosphère terrestre
- L'électricité
- Le biocondensateur terrestre
- La Terre, un accumulateur d'énergie
- "Electricisme" et magnétisme
- Orages, vapeur d'eau et climat
Troisième partie : L'eau, source de vie
8. La nature de l'eau
- La mémoire de l'eau
- La formation de l'eau
- Le point critique de l'eau
- Qualités de différentes eaux
- Mode d'auto-protection d'un cours d'eau
- Le gradient de température
9. Le cycle hydrologique
- Le cycle hydrologique complet
- Le demi-cycle hydrologique
- Gradients de température et apport en nutriments
10. La formation des sources
- Les sources, objets de vénération
- Les sources alimentées par les eaux d'infiltration
- Les vraies sources
- Progression de l'eau de source vers la surface
- Produire de l'énergie à partir des océans
11. Les cours d'eau et leur mode d'écoulement
- Les profils chronologiques d'un cours d'eau
- Température et mouvement de l'eau
- Instauration d'un gradient de température positif
- Formation des vortex et méandres
- Les vortex, sources d'énergie créatrice
- La formation des méandres
- L'aménagement classique des cours d'eau par le génie civil
- L'énergie hydroélectrique
12. L'approvisionnement en eau
- Fournir de l'eau quand elle manque
- L'eau, source de profit
- Les traitements modernes de l'eau
- Dépolluer la mémoire de l'eau
- Comportement de l'eau dans une canalisation
- La matière des conduites d'eau
- L'expérience de Stuttgart
- La circulation sanguine
- Le stockage de l'eau
Quatrième partie : La vie des arbres
13. Le rôle de la forêt
- L'évolution de la forêt
- La destruction des forêts
- Un conte moral
- Les forêts vierges ombrophiles
- La sylviculture
- La monoculture
- La biodiversité
- L'énergétique forestière
14. Vie et essence des arbres
- Les arbres dans la biosphère
- La morphologie d'un arbre
- L'arbre et l'être humain - une relation symbiotique
- Arbres et couleurs
- La nature physique des arbres
- Classification des arbres
- Arbres photophiles et ombrophiles
- Croissance photo-induite
- Dégâts causés par l'homme
- Importance de la photosynthèse
- La formation de l'eau
- La maturation de l'eau
15. Le métabolisme de l'arbre
- Le mouvement de la sève
- Les gradients de température au sein de l'arbre
- L'arbre, un biocondensateur
- Les systèmes radiculaires
- Sol et nutrition
Cinquième partie : Coopérer avec la Nature
16. Fécondité du sol et culture
- La crise de l'agriculture intensive
- Les méthodes de labourage
- Les deux types d'électromagnétisme
- La charrue d'acier plaquée de cuivre
- La biocharrue
- Orientation et forme des sillons
- Broutage et coupe de l'herbe
- Les engrais de synthèse
17. La culture biologique
- L'agriculture biologique
- Reminéraliser le sol
- Culture et élevage biologiques
- L'agriculture biodynamique
- Rôle des énergies subtiles dans la Nature
- Le feu froid
- Les énergies fécondantes
Sixième partie : La révolution énergétique
18. Exploiter l'énergie d'implosion
- L'aube des recherches sur l'implosion
- Le consortium américain
- Un nouveau type d'avion ?
- Le but des recherches de Schauberger : une énergie d'accès libre
- Le vide biologique
- La fusion nucléaire
- Le Répulsator
- Le moteur à implosion
- La Répulsine et la soucoupe volante
19. Viktor Schauberger et la société
- Le legs humain
- Quid de l'avenir ?
- Où en est l'application des travaux de Schauberger ?
Notes
index
Lectures conseillées

La préface de David Bellamy

L'eau est l'élément le plus répandu sur Terre, et pourtant, nous la connaissons très mal, même si nous savons bien que sans elle, il n'y aurait quasiment pas de vie, car elle est le catalyseur universel de toute réaction chimique. Elle est également notre némésis potentielle car, aujourd'hui, on admet presque à l'unanimité que si une autre guerre mondiale éclate, c'est pour elle qu'on se battra. Actuellement, l'approvisionnement en eau, sa disponibilité et les qualités qui la rendent propre à la consommation humaine ou favorable au cycle vital de la truite de rivière, diminuent tous les jours.

Avant que l'Autriche ait dépouillé ses anciennes et prospères forêts, Viktor Schauberger, garde forestier, perça le secret de l'eau vive en observant comment une truite se maintient immobile au milieu d'une rivière fougueuse. Après s'être élevée par évaporation au-dessus de la mer, et débarrassée de la majeure partie de son sel, elle tombe sur terre en douce pluie, et emmagasine de l'énergie cinétique durant son trajet de retour à la mer, dont le niveau moyen varie en fonction de l'effet de serre général.

Sur son chemin, cette eau vivante se charge de minéraux qui, provenant du sol et de la roche de fond, suffisent à entretenir la pulsion vitale, de minuscules plantes dont certaines sont riches de propriétés thérapeutiques, ainsi que de la flore génératrice de substrat fertile. Les arbres dressés vers le Soleil, animés par l'eau vivante, transmutent l'énergie, améliorent le climat près du sol, contiennent l'érosion et entretiennent le cycle hydrologique, porteur de vie.

Si, d'une manière ou d'une autre, ce cycle est déséquilibré, les conséquences sont désastreuses, comme le constatent les compagnies d'assurances : sécheresse, inondations, tempêtes, incendies violents incontrôlables et, peut-être bien pire, l'eutrophication, terme désignant exactement le phénomène par lequel les nutriments en excès obstruent les voies que l'eau vive empruntait auparavant pour se purifier à la faveur d'un parcours sinueux qui la conduisait vers la mer.

Dans la vision de Schauberger, beaucoup de choses dérangent une science qui, obnubilée par les bénéfices financiers, se satisfait de ce que lui montre le télescope de son savoir. Il faut féliciter Alick Bartholomew d'attirer, dans cet ouvrage, l'attention sur elle au moment le plus opportun. En effet, l'énergie des ondes commence à s'inscrire dans la promesse d'une électricité assez bon marché permettant la fission, non de l'atome polluant, mais de la molécule d'eau, afin d'obtenir de l'oxygène et de l'hydrogène, ce dernier étant destiné à devenir la source d'énergie de l'économie, objet d'un vif débat, fondée sur la pile à combustible.

Cette démarche est-elle juste ? En l'absence de Schauberger pour guide, je me suis assis au bord de la rivière qui coule dans mon jardin et, tandis que des Tornado à l'allure martiale passaient au-dessus de moi, j'ai observé une truite jouissant de ce que sont peut-être les seuls vrais droits de l'homme, la paix et l'accès à une eau vivante.

David Bellamy
Bedburn, février 2003

Un extrait de l'introduction

(...) Viktor avait l'habitude de passer des heures à observer les poissons dans les cours d'eau. Il était fasciné par la manière dont la truite reste immobile dans le courant le plus violent et, si elle est effrayée, sans signe avant-coureur, elle s'élance vers l'amont au lieu d'être entraînée. Ayant appris de sa famille le rôle important que joue la température sur le potentiel énergétique de l'eau, il se livra à une expérience. Il fit chauffer, par des collègues, 100L d'eau qui, à son signal, furent déversés dans une rivière de montagne à fort débit, environ 150m en amont de l'endroit où il se tenait. Il observa le comportement de la truite, incapable de rester immobile dans le fort courant, battant en vain de la nageoire caudale. La très faible, quoique anormale, élévation de la température moyenne de l'eau, et le flux anarchique qui en résultait, avaient parasité son aptitude à planer. Viktor explora les manuels sans trouver d'explication à ce prodige.

Il déclarait souvent que ces expériences sur la truite avaient eu une influence déterminante sur l'évolution de ses idées, car température et mouvement étaient les fondements de ses concepts et découvertes. Par la suite, il réalisa un appareil destiné à produire de l'énergie directement à partir de l'air et de l'eau, auquel il donna d'abord le nom de "turbine truite" en l'honneur de son inspiratrice, même si, ultérieurement, il l'appela "machine à implosion". (...)

Les maîtres de l'eau
(reportage Arte, 2002, 40min)


07 avril 2011

L'esprit des vaches, d'Anna Evans

L'esprit des vaches
Communication Intuitive

d'Anna Evans

préface de Pierre Rabhi


Dialoguer avec des animaux au-delà des barrières linguistiques, découvrir ainsi qui ils sont, ce qui compte pour eux, comment ils voient le monde et la manière dont ils nous perçoivent, tel est le propos de ce livre.

La docteur vétérinaire Anna Evans explore depuis plus de vingt ans une forme originale de communication non verbale pour laquelle elle a créé le terme de "Communication Intuitive".

Tout en continuant sa recherche sur les potentialités de cette approche, elle travaille à sa diffusion et anime des ateliers de formation accessibles à tous.

C’est dans ce cadre qu’un groupe de ses élèves a choisi d’aller passer quelques jours avec des vaches dans le Jura suisse.

A partir du témoignage de leur expérience, ce livre soulève la question fondamentale de notre relation à notre environnement vivant, et nous ouvre la porte d’un engagement responsable face aux défis écologiques d’aujourd’hui.

L'esprit des vaches, Anna Evans, Préface : Pierre Rabhi, Editions ALMP

A propos de l'auteur

Anna Evans, Docteur vétérinaire, est riche d'une expérience professionnelle variée (santé, thérapie comportementale, éthique) qu'elle transmet dans des formations et conférences depuis le début de sa carrière. Après des années de recherche sur cette faculté mal connue, elle a structuré son approche en un outil et a créé le terme de Communication Intuitive(R) pour le définir. Elle l'enseigne à tous depuis plus de 20 ans pour promouvoir une relation plus respectueuse avec le vivant, tout en continuant sa recherche et son engagement envers la protection du monde animal.

Pour en savoir plus

- Le site officiel d'Anna Evans
- Le livre Communication Intuitive, d'Anna Evans
- Le documentaire Enquêtes extraordinaires : L'intelligence dans la nature

06 avril 2011

Les animaux, nos humbles frères, de Jean Gaillard

Les animaux, nos humbles frères
de Jean Gaillard

préface de Gustave Thibon


Peut-on bénir les chiens ? Retrouverons-nous nos animaux après la mort ? La vivisection est-elle un péché ? L'amour qui unit le chien à son maître a-t-il une valeur pour Dieu ?

Les amis des bêtes ont le sentiment d'être oubliés par l'Eglise. Il est vrai que sa parole est devenue rare sur ce sujet. Pourtant, jamais les animaux domestiques n'ont été aussi nombreux. En vérité cet enseignement existe. Les animaux sont cités dans les premiers versets de la Genèse, avant l'homme.

Ce livre, très documenté, passionnera tous les amis des bêtes et ouvrira à tous des horizons très neufs, tout en restant dans le plein respect de la tradition la plus ancienne.

Les animaux, nos humbles frères, Jean Gaillard, Préface : Gustave Thibon, Editions Fayard, 1998, 131 pages

A propos de l'auteur

Professeur d'histoire et de géographie, Jean Gaillard aime les animaux depuis son enfance. Il est membre de nombreux mouvements de protection de la nature et des animaux en France et à l'étranger. Pour ouvrir les chrétiens, et en particulier les catholiques, à leur défense - l'une des préoccupations du monde moderne - il a aidé en 1969 Marguerite Prestreau à fonder l'Association Catholique pour le Respect de la Création Animale dont il est Secrétaire Général depuis sa création.

Voir aussi, sur le même thème : Théologie animale, d'Andrew Linzey

L'avis de Franck Michel, du site Droits de l'animal

Le statut de l'animal auprès des grandes instances chrétiennes est passablement mauvais. L'Eglise Catholique ne proteste quasiment jamais contre les souffrances infligées aux animaux, mêmes les plus cruelles et les plus inutiles. Elle méconnaît totalement la responsabilité morale liée aux choix de consommation, qui pèsent sur les milliards d'animaux "utilitaires" employés par l'humain pour le divertir, tester ses produits et le nourrir. Plus grave encore, le Nouveau Cathéchisme va jusqu'à blâmer l'implication dans la protection animale. Et enfin, le pire est atteint avec certains membres du clergé qui vont jusqu'à encourager des pratiques abjectes comme la corrida ou la chasse à courre, sans que leur hiérarchie leur adresse le moindre reproche.

Pourtant, ces positions anti-cause animale sont loin d'être partagées par tous les chrétiens. Ce livre de Jean Gaillard, solidement étayé et documenté, en apporte une preuve solide. Cet ouvrage comporte d'intéressants volets historiques sur les parcours et positions de croyants plus ou moins connus, comme Jean-François d'Assise, St Martin de Porrès, Albert Schweitzer, Alexis Godin ou les abbés Augustin Moorthamer et Ronald Cosic.

Mais le plus intéressant se trouve dans les positions théologiques originales de l'auteur. Celui-ci défend ainsi l'idée d'existence d'une âme chez les animaux. Cet aspect n'a pour lui rien d'extraordinaire: il relève de la vraie tradition chrétienne, était inspiré par St Thomas d'Aquin et en vigueur dans l'Eglise Catholique jusqu'au XVIème siècle. La notion d'âme, assez imprécise, permet d'ailleurs d'être prise à divers niveaux, notamment d'un point de vue matériel et mortel.

Mais Jean Gaillard va plus loin, prenant partie en faveur de l'hypothèse de survie de l'âme des animaux après leur mort. Il reconnaît l'originalité de cette position, tout en précisant bien qu'elle n'est nullement contredite par les textes saints. C'est pour lui la véritable réponse à l'injustice dont sont victimes les animaux: victimes de très graves souffrances, et privés de paradis réparateur.

Un livre à connaître, et surtout à faire connaître à tous les représentant du clergé catholique.

Notons que Jean Gaillard et son association "Notre Dame de Toute Pitié" soutiennent activement les actions concrètes en faveur des animaux.

Extrait de l'introduction du livre
tiré de l'article Les chrétiens et les animaux

"…les Églises chrétiennes ne se sont pas assez souciées du sort des animaux et du comportement de leurs fidèles envers eux. Elle provoque une réelle incompréhension chez ceux qui aiment les animaux et les éloigne souvent du christianisme, ce dont la majorité des chrétiens n'a même pas conscience, convaincus que les animaux n'ont rien à voir avec la religion. Cela est dommageable pour les animaux, pour les hommes et pour la religion".

Entretien avec Jean Gaillard
Source

Les animaux dans la Bible

La Bible parle très souvent des animaux, plusieurs milliers de fois. Elle distingue cinq grands groupes : les poissons dans la mer; les oiseaux dans le ciel; et sur la terre, le bétail domestique, les bêtes sauvages et "ceux qui rampent sur le sol" (serpents, rongeurs, insectes...). De très nombreuses espèces sont mentionnées; mais certaines ont une place plus importante que les autres : le cheval, le lion, la colombe...

Il est très souvent question des animaux dans l'histoire des Hébreux. Comme Abraham, ils furent longtemps des pasteurs nomades avec de grands troupeaux. Et même après leur installation en Palestine, l'élevage resta une de leurs activités. Comme tous les rois de l'ancien Orient, ceux d'Israël disposent d'une cavalerie, pour les guerres incessan­tes contre leurs voisins. L'homme se heurte parfois aux bêtes sauvages, tel Samson qui étouffe un lion.

A travers les textes, on peut analyser là quelle conception de l'animal se fait la Bible : Quelle est sa nature ? Quelle est sa place dans la création ? Quels devraient être ses rapports avec l'homme ? Et aussi avec Dieu, car l'animal entre dans la sphère du sacré : utilisé comme victime du sacrifice, il est au cœur du culte que les hommes rendent à Dieu. Enfin, l'animal revêt souvent une valeur symbolique des qualités et des défauts des hommes, et il manifeste parfois la volonté de Dieu.

Une étude des animaux dans la Bible permet une approche religieuse du monde animal, et donne des réponses aux graves questions que nos contemporains se posent : quelle est la nature profonde des animaux ? Quels sont leurs droits ? Que deviennent-ils après leur mort ? Quel est leur rôle sur la terre ? La domination de l'homme sur les espèces animales est-elle juste ? etc...

Les catholiques et la protection animale en France

On reproche souvent aux chrétiens de ne pas aimer les animaux. Est-ce exact ?

Il est indéniable que la réflexion théologique ne leur accorde guère de place, et que l'enseignement religieux les néglige le plus souvent. Même si tous les derniers papes ont à l'occasion encouragé la protection animale, les autorités religieuses, sauf quelques exceptions, n'y ont pas attaché d'importance. Cependant on trouve de nombreux catholiques, et parfois même des prêtres, qui militent dans les sociétés protectrices. Depuis l'apparition de la protection animale moderne au milieu du XIXe siècle, on a pu avoir l'impression à deux reprises que l'Eglise allait s'ouvrir largement aux animaux. Ce fut le cas à l'origine sous le Second Empire, où des prêtres et des évêques ont soutenu la Société Protectrice des Animaux de Paris naissante. Le cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux, déclarait alors : "Comme toujours, l'Eglise s'est placée à la tête de ce mouvement de défense des animaux. C'est à elle de le diriger partout où elle pourra se faire entendre". En fait très vite l'Eglise prit ses distances à l'égard du mouvement favorable aux animaux, qui se développa en dehors de son influence.

Une deuxième fois après la première Guerre mondiale, on assista à un rapprochement. Le pape Benoît XV aimait les animaux. Et, à l'exemple de l'Angleterre où se fondait The Catholic Study Circle for Animal Welfare, en France, Paul Chanson travaillait à créer une Association Catholique pour la Protection des Animaux, pour laquelle il obtenait le patronage de douze archevêques et évêques, d'une vingtaine de théologiens, de nombreux écrivains connus, dont Paul Claudel et François Mauriac. Mais la guerre de 1939 empêcha finalement la réalisation de ce beau projet. Quand elle se termina la situation avait bien changé. Les catholiques se préoccupaient surtout de questions économiques et sociales, et l'Eglise traversait une crise très grave. C'est dans ce contexte difficile et sans le soutien de la hiérarchie, que des chrétiens ont cependant repris le combat en faveur des animaux en fondant des mouvements à caractère religieux. Le premier a été en 1969 l'Association Catholique pour le Respect de la Création Animale.

Même si ceux qui s'engagent dans la protection animale sont très minoritaires, il est exagéré de dire que les chrétiens n'aiment pas les animaux. La réalité est plus complexe.

Professeur d'histoire-géographie en retraite, dans l'enseignement secondaire privé catholique (Lycée Saint François de Salles, Evreux). Licencié en Lettres et Théologie. Président de l'Association Catholique pour le Respect de la Création Animale depuis sa fondation en 1969. Chevalier des Palmes Académiques.

05 avril 2011

Théologie animale, d'Andrew Linzey

Théologie animale
d'Andrew Linzey


Pour la première fois traduit en français, Andrew Linzey, professeur de théologie à l’Université de Oxford et Directeur du Oxford Centre for Animal Ethics, ouvre une voie inédite pour la paix, à travers une réflexion inspirée sur la relation à l’animal.

A l’occasion du 125e anniversaire de la mort de Victor Hugo, qui a toujours pris position en faveur des animaux, One Voice a choisi de publier la traduction française du livre d’Andrew Linzey : Théologie animale.

Pour ce spécialiste de l’éthique, auteur de nombreux textes de référence dans ce domaine, la question du rapport à l’animal nous concerne tous. Penser l’animal, c’est aussi penser l’humain.

A travers son ouvrage, il nous livre une réflexion étayée sur notre mode de vie dans sa globalité, mise en perspective à travers des problématiques profondément actuelles, telles que les OGM ou l’environnement. Il démontre savamment les implications de la responsabilité des humains à l’égard des plus faibles, et propose de bousculer l’ordre établi pour accéder, enfin à un monde plus juste et pacifié.

Muriel Arnal déclare : « Publier l’ouvrage d’Andrew Linzey était une évidence. Son approche des droits des animaux et du respect de toute vie constitue une base de réflexion tout à fait pertinente, et documentée de manière particulièrement intéressante. Plus que jamais ancré dans l’actualité, cet ouvrage devrait éveiller les consciences. »

Théologie animale, Andrew Linzey, Editions One Voice, 2010, 246 pages

Un commentaire de l’auteur

Victor Hugo aurait été fier.

Victor Hugo a développé le concept d’une grande morale – une compassion élargie à toutes les formes de vie. Il est mort il y a 125 ans, le 22 mai 1885.

C’est le 22 mai 2010, date anniversaire de sa mort, qu’est publié le premier ouvrage en français sur la théologie animale.

Il est temps pour les églises de suivre ses traces et de rejoindre le mouvement de la protection animale. Théologie animale montre qu’il y existe des bases théologiques solides devant nous conduire à militer pour une justice envers les animaux.

One Voice est l’une des principales organisations de défense animale en France. Elle porte le flambeau dans la quête d’une relation plus respectueuse envers les animaux et mérite notre soutien chaleureux. C’est un grand honneur d’être publié par elle.

Professeur Andrew Linzey

A propos de l'auteur

Andrew Linzey est un prêtre anglican, membre de la faculté de théologie de l’Université d’Oxford et directeur fondateur du Oxford Center for Animal Ethics. Il est également professeur honoraire à l’université de Manchester. Il a occupé à Oxford le premier poste académique au monde en théologie et bien-être animal. Entre autres fonctions, il a aussi occupé le poste de professeur honoraire à l’université de Birmingham de 1996 à 2007. Il est l’auteur d’un grand nombre d’articles et d’ouvrages sur la théologie et l’éthique, traduits pour la plupart dans de nombreuses langues. En 2006, il figurait sur la liste des 50 personnes oeuvrant pour un monde meilleur, établie par le journal The Independent.

A propos de One Voice

One Voice est une association Loi 1908 qui cultive son indépendance politique, religieuse et financière comme garantie de sa liberté de parole et d’action. Elle mène, depuis 1995, une lutte non violente pour les droits des animaux et le respect de toute vie perpétuant ainsi la vision du Tout et de l’unité des combats chère à son célèbre parrain, Théodore Monod. L’association est le représentant pour la France de la Coalition européenne pour la fin de l’expérimentation animale.

Pour en savoir plus

- Le site One Voice
- La boutique One Voice où vous pourrez acheter le livre
- Violences sur les animaux et les humains : Le lien, sous la direction d'Andrew Linzey
- La note de lecture d'Olivier Jelen
- La note de lecture d'Estiva Reus
- Les animaux, nos humbles frères, de Jean Gaillard

Le sommaire

Préface à l'édition française
Première partie : Principes de théologie
1. Respect de la vie, responsabilité et droits
- Le respect de la vie
- La responsabilité vis-à-vis des animaux
- Les droits des animaux
- L'orientation théocentrique
2. La priorité morale des faibles
- Le paradigme de l'égalité
- Le paradigme de la générosité
- Tracer la limite
- Des relations privilégiées : les enfants et les animaux
- Des biens mal acquis
- Deux objections
3. L'espèce humaine dans le rôle du serviteur
- Ce qui marque la singularité
- Le Dieu souffrant
- Un sacerdoce du sacrifice
- Un service au nom d'une spécificité
- Les objections
4. Une théologie de la libération pour les animaux
- Les dogmes de l'humanisme
- Un anthropocentrisme étriqué
- Retrouver les relations chrïstologiques
5. Les droits des animaux et la prédation
- Le dilemme du vampire
- Parasitisme et prédation
- Repenser la loi naturelle
- Un impératif moral transnaturel
- Les objections au végétarisme
Seconde partie : Bousculer nos habitudes morales
6. Les expériences sur les animaux, des sacrifices pas très religieux
- Le fondement théologique de la valeur de la création
- Des implications morales
- Les animaux comme victimes sacrificielles
- Une critique des expériences sur les animaux
7. La chasse comme antiévangile de la prédation
- La chasse avec Jésus-Christ
- Comment tuer en restant un chrétien consciencieux
- Jésus notre Prédateur
- Le sacrifice pour tous
- L'affranchissement de la servitude
8. Le végétarisme comme idéal biblique
- La nourriture du paradis
- Une permission ambiguë
- Vivre sans violence
- Le Prince de la paix
- Pour approcher le Royaume de la paix
9. Les manipulations génétiques comme maltraitance des animaux
- La révolution animale
- Appartenir et exister pour
- Les brevets et la doctrine de la création
- La théologie discréditée du génie génétique
- Quatre objections
- Eugénisme et génie génétique
Guide bibliographique des ouvrages cités
Remerciements
Index
Notes

La présentation du livre
par le site One Voice



Dans cet ouvrage, publié en français par One Voice, les animaux ont droit au respect. A travers une relecture de la bible qui bouleverse les conventions généralement admises de la domination de l’humain sur les animaux, chaque être trouve sa place. Chaque vie a droit au respect.

Andrew Linzey est un prêtre anglican, membre de la faculté de théologie de l’Université d’Oxford et directeur fondateur du Oxford Center for Animal Ethics. Il est l’auteur d’un grand nombre d’articles et d’ouvrages sur la théologie et l’éthique.

Une date de choix

Le 22 mai 2010, date choisie pour la publication de ce premier ouvrage de théologie animale en français, est aussi celle du 125ème anniversaire de la mort de Victor Hugo. Victor Hugo, auteur cher à Linzey, était particulièrement sensible à la cause animale, et avait une vision assez claire quant au comportement humain : « Sans doute était-ce le premier devoir. (...) il fallait civiliser l'homme du côté de l'homme. La tâche est avancée déjà et fait des progrès chaque jour. Mais il faut aussi civiliser l'homme du côté de la nature. Là tout est à faire. »

Pour tous publics

Ce livre est une théologie, certes, mais dont l’analyse et la logique développent des thèmes accessibles et pertinents pour tous, croyants ou non, désireux de réfléchir à la problématique de la place de l’humain vis-à-vis des animaux. Le «fait que les animaux soient innocents et sans défense, loin de nous permettre de les exclure du champ de nos préoccupations morales, est précisément ce qui devrait nous obliger à leur accorder une attention particulière et à les traiter avec les scrupules et les soins les plus extrêmes. »

Une introduction dédiée au public français

Dans une préface spécialement écrite pour la version française de son ouvrage, Andrew Linzey explique avec brio le rôle tenu par les grands penseurs de notre pays dans l’évolution du statut de l’animal à travers le monde. Depuis Descartes, jusqu’à Victor Hugo, Linzey retrace les grands courants de pensée qui ont conduit l’animal à la place inconfortable qu’il occupe aujourd’hui.

Respecter la vie

Linzey nous invite non seulement à respecter la vie sous toutes ses formes, mais à accorder une priorité morale aux plus faibles. Il propose une relecture de la genèse où le concept de domination n’implique pas l’asservissement mais se substitue à la notion de responsabilité : « chaque fois que nous détenons un pouvoir vis-à-vis d’êtres qui sont plus ou moins sans défense, notre obligation morale de générosité n’en est que plus grande. S’il est bien un droit que nous confère notre pouvoir sur des animaux, c’est celui de les servir. » Refusant de faire du bien-être humain une priorité, il replace l’humain à sa juste position, au sein de la nature, n’hésitant pas à mettre en cause « des siècles d’anthropocentrisme chrétien (de la pire espèce) » dans la crise écologique actuelle.

Mettre fin à la souffrance

Mettre fin à la souffrance, libérer les animaux du joug des humains, faire évoluer le monde vers une plus grande mansuétude, ouvrir l’humain à une existence salutaire pour lui et la planète, Linzey ouvre aux chrétiens de nouvelles pistes pour le salut de leur âme. Il offre aussi ainsi à ses lecteurs une approche inédite de l’existence et une analyse étayée et solidement construite des textes religieux. Un monde où l’amour et la paix trouveraient enfin leur place.

Les animaux ne nous appartiennent pas

Linzey aborde les thèmes fondamentaux que sont l’expérimentation animale, la chasse, la consommation de viande et les manipulations génétiques en se basant sur la doctrine religieuse et les implications morales qui en résultent. « La doctrine chrétienne de la création nous oblige à considérer que notre estimation de notre propre valeur ne peut pas constituer l’unique critère pour déterminer la valeur d’autres créatures. » Dans un monde où partout la tyrannie s’exerce, il invite l’homme à renaître en bouleversant ses habitudes séculaires, pour une existence plus juste et une paix planétaire.

Quelques extraits et un article

Plutôt que de rédiger un avis sans grand intérêt pour le visiteur (car je ne suis pas douée pour cette tâche) sur un livre aussi intéressant et dense (et parfois complexe dans sa première partie) que Théologie animale d'Andrew Linzey, j'ai préféré sélectionner ces documents :

- Les présentations claires qui figurent au début de chaque chapitre
- De longs extraits du chapitre "Le végétarisme comme idéal biblique" à lire sur ce lien
- Ainsi que l'article remarquable écrit par Yves Tissier

Tous ces documents, ajoutés à la très bonne présentation (ci-dessus), vous donneront ainsi un aperçu du livre bien meilleur que je ne saurais le faire et, je l'espère, l'envie de le découvrir pour avancer dans votre spiritualité et par la même occasion, soutenir l'association One Voice.


Extraits : Les premières lignes de chaque chapitre

1. Respect de la vie, responsabilité et droits

Ce chapitre traite principalement de notre devoir moral envers les animaux, créatures de Dieu. Trois questions y sont soulevées : (1) Devons-nous faire preuve de respect envers les animaux ? (2) Avons-nous une responsabilité vis-à-vis des animaux ? (3) Les animaux ont-ils des droits ? Je propose pour ma part de répondre à ces trois questions par l'affirmative. Si je défends avec fermeté une doctrine des droits moraux des animaux, le lecteur pourra constater que, pour moi, une approche en termes de droits ne doit pas conduire à négliger d'autres notions comme le «respect» et la «responsabilité». J'ai traité en long et en large du problème des droits des animaux dans mes ouvrages Animal Rights : A Christian Assessment et Christianity and the Rights of Animals et je n'ai pas l'intention de répéter simplement la même argumentation ici. Mon idée est que le concept de droits est tout à fait compatible avec la théologie morale et qu'il convient de l'étendre aux animaux. En même temps, je m'oppose à l'idée que le droit puisse englober tout ce que l'on pourrait dire sur les animaux d'un point de vue théologique. Selon moi, il existe du point de vue théologique de bonnes raisons de reconnaître la valeur des animaux, de les respecter, d'accepter d'en être responsables et de reconnaître les droits que Dieu leur a donnés. (...)

2. La priorité morale des faibles

Le langage du respect, de la responsabilité et des droits permet-il de rendre aux animaux ce qui leur est dû en tant que créatures de Dieu ? Dans ce chapitre, j'explique que d'un point de vue théologique, il nous faut aller plus loin encore : une interprétation moralement satisfaisante de nos obligations envers les animaux implique nécessairement davantage qu'une simple exigence d'égale considération, contrairement à ce qu'avancent certains militants de la libération animale. A partir de la notion de générosité divine qu'incarne la personne de Jésus, je suggère que l'on accorde aux êtres faibles et sans défense une considération non pas égale mais plus grande. Une priorité morale devrait être donnée aux plus faibles. (...)

3. L'espèce humaine dans le rôle du serviteur

Il peut sembler que l'accent mis dans le chapitre précédent sur la communauté de destín entre humains et animaux occulte le credo traditionnel des chrétiens concernant le caractère unique du genre humain. On entend souvent dire que les partisans des droits des animaux ne voient aucune différence réelle entre animaux et humains et tentent de mettre les uns et les autres au même niveau du point de vue moral et théologique. Il est vrai qu'un certain nombre de défenseurs des droits des animaux remettent en cause la singularité du genre humain, parfois pour de bonnes raisons comme je vais le montrer. Cependant, faut-il en conclure qu'il n'est possible de vouloir un traitement éthique des animaux qu'au prix de l'abandon de la conception chrétienne traditionnelle selon laquelle l'être humain est particulier et unique ? Je ne le pense pas. Je vais m'efforcer de montrer qu'en réalité la conception selon laquelle les humains seraient moralement supérieurs tient une place centrale dans la théorie des droits des animaux. Partant de l'idée d'un Dieu qui souffre, j'explique que l'on peut définir ce caractère unique de l'être humain comme une capacité de servir et de se sacrifier. De ce point de vue, l'être humain est l'espèce à laquelle revient la mission exclusive d'exercer un ministère du don de soi, à l'image du Grand Prêtre, non pas seulement pour les membres de sa propre espèce mais pour toutes les créatures sensibles. Parce que les créatures gémissent et souffrent, il faut une espèce capable d'oeuvrer conjointement avec le Seigneur à la guérison et à la libération de la création. (...)

4. Une théologie de la libération pour les animaux

L'idée que l'être humain serait l'unique espèce capable d'oeuvrer avec Dieu à la libération et à la rédemption du monde nous amène naturellement à étudier la théologie de la libération. Toutefois, comme je le montre, la théologie de la libération ne tient aucunement sa promesse dès qu'il s'agit de l'oppression dont souffrent les animaux. Apparemment, au lieu de libérer la théologie de l'anthropocentrisme, les théologiens ne font que l'asservir à celui-ci, de façon toujours plus affirmée. À cet égard, leur étroitesse d'esprit est largement imputable à une christologie défaillante. Mon propos est de montrer comment il est possible - en restaurant cinq relations christologiques fondamentales - de concevoir une théologie de la libération qui rende justice à la souffrance de la création non humaine. (...)

5. Les droits des animaux et la prédation

Dans les chapitres qui précèdent, nous avons postulé que la volonté de Dieu était une création rachetée et libérée de la prédation et du parasitisme. C'est là une conception à contre-courant de la théologie moderne qui a admis, presque comme une évidence, que la rédemption divine dans le monde futur devait être limitée à la sphère humaine ou du moins, que le parasitisme et la prédation écologiques étaient la volonté de Dieu dans ce monde. Ici, je milite en faveur des projets de transformation du monde de la déité que je vois révélée en Jésus-Christ, et j'explique aussi que l'injonction de se comporter de façon « non naturelle » eu égard à nos habitudes de carnivores peut être un signe de grâce. Vivre sans tuer d'êtres sensibles dans la mesure où cela est possible est un devoir théologique qui incombe aux chrétiens désireux de se rapprocher du royaume de la paix. Ici comme ailleurs, je perçois un clivage fondamental entre ceux qui revendiquent une « éthique écologique» et les partisans d'une théologie de la libération fondée sur la création. (...)

6. Les expériences sur les animaux, des sacrifices pas très religieux

L'idée que les animaux n'existeraient que pour notre usage a une longue histoire. Cette nouvelle idée selon laquelle il existe des limites morales à ce que nous pouvons faire aux animaux a mis longtemps à émerger et, dans ses implications pratiques, elle pourra sembler radicale et implacable. C'est dans l'utilisation des animaux pour la recherche scientifique que cela apparaît de la façon la plus claire. Dans ce chapitre, je commence par reprendre à mon compte le principe théologique selon lequel les animaux ont une valeur non utilitaire et irréductible, et je tente de montrer que cette notion se fonde sur la doctrine traditionnelle de Dieu en tant que Père, Fils et Saint-Esprit. J'en détaille ensuite les implications morales, et je montre comment, en pratique, de telles implications rendent indispensable le refus moral de sacrifier des animaux au bénéfice des humains. (...)

7. La chasse comme antiévangile de la prédation

Proche de l'idée que les animaux n'existeraient que pour notre utilité, il y a l'idée que les animaux n'existeraient que pour notre bon plaisir. Il est étonnant qu'une telle idée puisse avoir connu au sein de la tradition chrétienne un succès tel, que saint François de Sales, pour ne prendre qu'un exemple, aura pu considérer la chasse comme une de ces « innocentes récréations » dont « nous pouvons toujours faire bon usage » pour développer notre vie spirituelle. Au contraire, j'affirme que la chasse, loin d'être « innocente » ou moralement neutre, représente l'antiévangile de Jésus notre Prédateur. Je pense que rares sont ceux qui auront vraiment saisi ce que pouvait signifier théologiquement le fait de justifier la destruction de la vie sensible simplement pour le plaisir ou pour la distraction que cela procure. Pour que la chasse pour le plaisir puisse être justifiée, il faudrait que l'on célèbre le parasitisme en tant que plan divin. Quelles que soient les difficultés qu'on puisse avoir à imaginer un monde sans prédation, intensifier et renforcer - sans aucune nécessité morale - les forces parasitaires à l'oeuvre dans notre monde, c'est plonger encore davantage la création dans ces ténèbres dont l'espérance chrétienne est que nous serons tous libérés, les humains comme les animaux. (...)

8. Le végétarisme comme idéal biblique

De tous les défis moraux issus de la théologie animale, on peut soutenir que le végétarisme est celui qui bénéficie de la justification biblique la plus affirmée. L'acceptation du principe minimaliste consistant à éviter, dans la mesure du possible, de faire du mal aux êtres sensibles rend à elle seule inacceptable le fait de tuer pour le plaisir de la gastronomie. Dans ce chapitre, je trace les grandes lignes du raisonnement que l'on peut tirer de la Genèse et du Livre d'Isaïe, tout en tenant compte également du fait que Jésus n'apparaît pas comme un végétarien dans les Évangiles canoniques. Même si nous admettons que, selon le chapitre IX de la Genèse, il est permis de manger de la viande à titre de concession particulière aux mauvais penchants de l'être humain, la question reste posée de savoir si le principe du régime carnivore peut se justifier. (...)

Un court extrait

(...) Dans le passé, nombreux ont été ceux - parmi lesquels, sans l'ombre d'un doute, les rédacteurs de la Bible eux-mêmes - qui ont pensé que tuer pour manger était essentiel et que notre existence même en dépendait. Or, comme je l'ai souligné au chapitre V, nous savons maintenant - du moins pour ceux d'entre nous qui vivent dans les pays riches de l'Occident - qu'il est parfaitement possible de se nourrir sainement sans le moindre recours à des produits à base de chair animale. Certes, il se peut que cela n'ait pas toujours été vrai dans le passé. Jusqu'à une date relativement récente, la croyance la plus ordinaire a toujours été que la viande était essentielle pour vivre bien.
Ceux qui optent pour le végétarisme peuvent le faire en sachant qu'ils vivent davantage en accord avec l'idéal biblique de paix que leurs contemporains mangeurs de viande. Voilà un fait qu'on ne devrait pas négliger. A bien des égards, il est difficile de savoir comment il serait possible de vivre de façon plus pacifique dans un monde marqué par la violence, l'avidité et le consumérisme. Souvent, l'individu se sent démuni face aux grands pouvoirs qui dominent la société et qui échappent même au contrôle démocratique. Choisir un mode de vie végétarien, c'est de façon pratique franchir une étape vers la cohabitation pacifique avec le reste de la création, une étape vers la réduction du nombre de mises à mort institutionnalisées dans le monde actuel. Un poulet en moins dans les assiettes, c'est un poulet en moins à l'abattoir. (...)

9. Les manipulations génétiques comme maltraitance des animaux

Dans ce chapitre, je rejette absolument l'idée que les animaux puissent faire l'objet de manipulations génétiques afin de devenir de meilleures machines à produire de la viande ou un meilleur matériel de laboratoire. Selon le point de vue de la théologie animale, remodeler génétiquement des animaux pour qu'ils ne soient plus que des moyens servant des fins humaines est moralement équivalent à l'institutionnalisation de l'esclavage humain. Il y a donc quelque chose de moralement douteux dans le développement indéfini d'une science génétique qui n'admet pas d'autres limites morales que celles du progrès dans le contrôle des espèces. Les défenseurs d'une justice morale pour les animaux ne sauraient se contenter de moins que le démantèlement de cette science en tant qu'institution. Nous atteignons ici les limites absolues de ce que peut tolérer une théologie de la création digne de ce nom. (...)

Théologie animale : un livre capital d'Andrew Linzey
Un article publié par Yves Tissier

dans son Ebook gratuit
Etre végétarien, le bon choix ?

Théologie animale : ce titre a de quoi déconcerter. Tout d’abord, la théologie est souvent considérée comme un système philosophique empreint de dogmatisme et qui privilégie la pensée abstraite, sans rapport direct avec notre quotidien. [ De theos -dieu et logos -science, la théologie est l'« étude des questions religieuses fondée principalement sur les textes sacrés, la tradition etc », nous dit le Grand Robert ]. Par ailleurs, une théologie de l’animal paraît un sujet bien étrange, à contre-courant de la pensée chrétienne traditionnelle. En effet, habituellement la théologie est plutôt utilisée comme écran de fumée, pour étayer une doctrine qui justifie l’asservissement de l’animal par l’homme, d’où la méfiance couramment répandue à son égard.

Mais Andrew Linzey n’est pas un auteur comme les autres. Vers 1970, il fit partie du groupe d’Oxford aux côtés de Peter Singer, lequel publia en 1975 La libération animale, un essai philosophique qui marqua les esprits. Autrefois secrétaire de l’Association végétarienne d’Oxford, Andrew Linzey créa en 2006 l’Oxford Center for Animal Ethics. Il a publié de nombreux livres sur la cause animale, sujet dont il est devenu un spécialiste reconnu. En 2001, l’archevêque de Cantorbery lui a décerné le titre de docteur en théologie en reconnaissance pour son travail. Publiée en anglais en 1994, Animal theology est son œuvre majeure. C’est aussi son premier livre traduit en français, paru en mai 2010. Il faut saluer ici le courage éditorial de l’association de défense des animaux One Voice qui publie le texte en français.

Sans marquer le moindre pédantisme, Andrew Linzey impressionne par sa grande érudition, alignant une bibliographie de 32 pages ! Il aborde avec aisance aussi bien l’analyse critique de l’œuvre d’Aristote ou de Saint Thomas d’Aquin, que la pensée d’Albert Schweitzer ou d’un philosophe anglais de la Renaissance complètement méconnu. Faisant preuve d’un esprit francophile, Andrew Linzey a gratifié le lecteur français d’une préface spéciale qui mesure l’abîme séparant la pensée de Descartes de celle de Victor Hugo, l’un de ses auteurs favoris.

Théologie animale s’articule en deux parties. Dans la première, Principes de théologie, l’auteur développe ses conceptions concernant la place de l’animal dans la doctrine chrétienne. Dans la seconde partie, Bousculer nos habitudes morales, il en développe les applications pratiques. Au passage, il s’attarde sur la vivisection, la chasse, le végétarisme et les manipulations génétiques, montrant que la théologie n’est pas nécessairement une discipline austère, mais peut être une matière vivante et captivante par ses implications dans notre vie quotidienne. Pour illustrer le dynamisme de la pensée d’Andrew Linzey, on relèvera que, pour étayer sa démonstration, il peut successivement faire une longue métaphore sur le vampirisme, citer La ferme des animaux de George Orwell, ou même Mein Kampf comme contre-exemple et qu’il n’hésite pas à relever les faiblesses de ses propres arguments. C’est là l’indication d’une grande honnêteté intellectuelle. Par ailleurs, le fait qu’Andrew Linzey soit un prêtre anglican lui confère sans doute une plus grande liberté de pensée que s’il provenait du sérail catholique, à la pensée bien calibrée. [ Notons au passage que la Grande Bretagne jouit depuis le milieu du XIXème siècle d'une longue tradition de militantisme d'inspiration biblique en faveur de la protection animale et du végétarisme ]. En lisant Linzey, on découvre à quel point la position théologique de l’église catholique a peu évolué depuis le Moyen Âge.

Linzey nous montre en effet que, en ce qui concerne notre relation avec le règne animal, la doctrine de l’église contemporaine est restée plus ou moins celle de Saint Thomas d’Aquin (XIIIème siècle), qui a lui-même repris sans discussion deux axiomes d’Aristote ; à savoir que, contrairement aux humains, les animaux n’auraient pas la capacité de raisonner et que leur seule raison d’être serait de servir les humains. Aristote, le père de la rhétorique, s’avère ainsi également celui du sophisme, argument à logique fallacieuse. L’éthologie moderne (science du comportement animal) reconnaît pourtant aux animaux : intelligence, langage évolué, émotivité, sensibilité à la douleur, capacité d’entraide, voire le rire jadis le propre de l’homme. Mais d’après Linzey, « la position de saint Thomas d’Aquin peut se résumer ainsi : considérés en eux-mêmes, les animaux n’ont pas de raison et aucun droit, et les humains n’ont aucune responsabilité à leur égard ». Le dictionnaire de théologie morale de 1962 ne va guère au delà de cette position, et, malgré quelques déclarations encourageantes de Jean-Paul II, la théologie catholique romaine n’a pas évolué sur le fond.

Linzey utilise souvent des exemple parallèles : « L’idée que les animaux n’existeraient que pour le service ou le profit des humains est moralement aussi grotesque que de considérer que les enfants sont la propriété de leurs parents et que ces derniers peuvent en disposer à leur aise ». Il n’hésite pas à aller bien au delà de la pensée de Peter Singer qu’il qualifie d’anthropocentrique. Linzey montre au contraire que l’exemple de Jésus – « paradigme de la générosité » – est marqué par « la priorité morale du faible » et « suppose de notre part un changement radical de notre attitude vis à vis des animaux ».

Même le célèbre théologien Hans Küng postule que « le bien des humains est l’unique préoccupation de Dieu », oubliant au passage tout le reste de la création, animaux compris.

Rempli de compassion à l’égard de la souffrance animale, Andrew Linzey nous invite à la non-violence : « Vivre sans tuer d’êtres sensibles dans la mesure où cela est possible est un devoir théologique qui incombe aux chrétiens désireux de se rapprocher du royaume de la paix ». À ses yeux, le fait de choisir un régime alimentaire végétarien n’est pas anodin. Dans un style qui n’aurait pas déplu au Mahatma Gandhi, il écrit : « le végétarisme – loin d’être une sorte de supplément moral facultatif ou un aspect moral secondaire – est en fait un acte théologique implicite de la plus grande importance. En refusant de tuer et de manger de la chair animale, nous témoignons d’un ordre supérieur de l’existence […], qui ne demande qu’à advenir par nous ».

Concernant l’expérimentation animale en laboratoire, qui possède de farouches opposants en Grande-Bretagne, Linzey nous lance une mise en garde : « Nous ne devons pas oublier que, théologiquement parlant, l’utilisation que nous faisons des animaux est un usufruit : nous en sommes responsables devant Dieu. Les animaux ne nous appartiennent pas ». Cela rappelle ce que Khalil Gibran disait au sujet des enfants dans son texte inspiré Le Prophète.

Nous précisant que la France détient le triste record européen du nombre de chasseurs – avec 1,5 million de permis – Linzey se montre sans complaisance à leur égard : « Les chasseurs n’imitent pas la cruauté de la nature : ils la créent ». A cet égard, j’ajouterai que l’ours s’avère très dangereux dans les régions où il est chassé comme dans les Montagnes Rocheuses et en Sibérie. Au contraire, il ne s’attaque pas à l’homme dans les zones reculées où il est laissé en paix, comme certaines vallées isolées d’Alaska. Par ailleurs, au niveau des conséquences karmiques de la chasse, dans mon e-book Être végétarien, le bon choix ?, je cite l’exemple de l’empereur François-Joseph (page 124). J’avais oublié celui de Louis XVI, autre passionné de chasse, qui termina sa vie tragiquement comme un vulgaire gibier. Les animaux commencent du reste à se révolter, puisqu’en Biélorussie, on a noté récemment une dizaine d’attaques par des écureuils, et un renard atteint par le chasseur qui voulait l’achever à coup de crosse a même grièvement blessé celui-ci d’un coup de fusil en actionnant la gâchette pour se défendre (Courrier International n°1055 p.54).

Ce n’est que dans l’avant dernier chapitre de Théologie animale qu’Andrew Linzey aborde « Le végétarisme comme idéal biblique ». Pour lui, le principe de non-violence rend « inacceptable le fait de tuer pour le plaisir de la gastronomie ». Il argumente longuement les passages du chapitre de la Genèse qui ont été repris par l’ensemble des exégètes et son interprétation ne manque pas d’intérêt. Mais il serait beaucoup trop long d’exposer ici l’argumentation de Linzey, à partir d’un texte dont l’ambiguïté a permis la plus grande complaisance par le passé. Précisons seulement que Linzey garde en ligne de mire l’idéal messianique évoqué au livre d’Isaïe, le végétarisme étant clairement pour lui un préambule à « l’idéal d’un règne de paix universelle ».

Linzey aborde également la question de savoir quel était le régime alimentaire de Jésus. À ce propos, il considère « l’évangile des esséniens » que nous citons p.83-84 de notre livre comme probablement inventé à une époque relativement récente. Si tel était le cas, cela n’enlève rien à la beauté et à la puissance du texte.

Concernant les manipulations génétiques, cette pratique inspire à Linzey une sainte horreur. Il voit dans ce que nous qualifions pudiquement de « génie génétique » un système organisé d’exploitation et d’asservissement du monde animal. Pire, il considère cette pratique comme une insulte envers le créateur, l’homme prétendant interférer pour améliorer une création jugée imparfaite. Il voit dans cette abomination l’héritage d’Aristote, qui considérait que les animaux sont de par leur nature les esclaves des humains. De surcroît, la théologie chrétienne donne une interprétation permissive de la notion de domination de l’homme sur l’animal telle que l’expose la Genèse (I, 26-28) « interprétée comme une tyrannie autorisée sur le monde, et sur les animaux en particulier ».

Pour Linzey, les manipulations génétiques sont une façon de transformer les animaux en objets brevetables. « Ce qui est nouveau, c’est le fait que nous utilisions à présent des moyens technologiques permettant l’asservissement absolu de la nature des animaux, de telle sorte qu’ils deviennent totalement et complètement des biens de propriété humaine ». Pour Linzey, une telle approche de l’animal est clairement incompatible avec la doctrine chrétienne qui considère les animaux comme des créatures de Dieu. « Aucun être humain ne saurait être fondé à revendiquer la propriété absolue des animaux, pour la bonne raison que la création n’appartient qu’à Dieu ». Linzey nous met en garde contre les tentations d’eugénisme de nos savants, les expérimentations sur les animaux pouvant être le prélude d’expériences sur les humains, largement pratiquées du reste par les nazis.

Pour finir, Linzey nous rappelle que l’être humain fait partie intégrante de la nature et que toute intervention aboutissant à perturber l’équilibre de celle-ci parvient à bousculer l’homme lui-même.

04 avril 2011

Etre végétarien, le bon choix ? d'Yves Tissier

Etre végétarien, le bon choix ?
d'Yves Tissier


Ebook de 230 pages
en téléchargement gratuit


Il est désormais parfaitement établi que les végétariens vivent plus vieux, en meilleure santé et sont moins sujets aux maladies de civilisation telles que l'obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires et certaines formes de cancer.

Mais il y a bien d'autres raisons d'être végétarien : écologiques, morales, religieuses... On peut être végétarien suite à une prise de conscience, parce que cela est plus économique en ressources naturelles, parce que l'on aime les animaux et qu'on les respecte, ou parce que cela correspond à une pratique religieuse.

Si vous cherchez avant tout à vous nourrir sainement et à vivre en harmonie avec le monde qui vous entoure, ce livre vous apportera matière à réflexion. Pour votre bonne santé et celle de la planète, découvrez toutes les bonnes raisons de devenir végétarien.

Militant de la non-violence et du végétarisme, le Mahatma Gandhi sert de fil conducteur à cet ouvrage puissant et inspiré.

Etre végétarien, le bon choix ? Yves Tissier, Fichier PDF : 3,96 Mo, nouvelle édition 2011, 230 pages, 55 illustrations couleur

A propos de l'auteur

Yves Tissier est un écrivain indépendant qui s'intéresse en particulier aux plantes médicinales, à la diététique et aux doctrines religieuses orientales. Il est l'auteur du livre Les vertus de l'Ortie, paru en 2009 et le webmaster de 2 blogs.

Le mot de l'auteur
(Extrait de l'avant-propos, p11)

(...) La plupart des livres qui traitent du régime végétarien se contentent d'aborder la question sous l'angle de la santé et de l'écologie. Sans négliger pour autant ces deux points essentiels, je me suis intéressé aux aspects éthique et spirituel du végétarisme et à leurs implications quant aux liens qui nous unissent au monde animal.

Puisse cet ouvrage inciter le lecteur à s'interroger sur lui-même et à adapter son mode de vie vers plus d'authenticité. (...)

Pour en savoir plus

- Cette page où vous pourrez télécharger le livre
- Les vertus de l'Ortie, d'Yves Tissier
- Le blog de l'auteur Etre végétarien, le bon choix ?
- Son autre blog Urticamania - La tribune de l'ortie
- Le cochon qui chantait à la lune, de Jeffrey Moussaieff Masson
- Théologie animale, d'Andrew Linzey
- Végétarisme et non-violence, de Marjolaine Jolicoeur
- Le Rapport Campbell, de Colin et Thomas Campbell

Le sommaire

Avant-propos
Introduction
- Un retour aux sources très « tendance »
- Végétarien, végétalien, végan ?
- Le végétarisme dans le monde
- De bonnes raisons de devenir végétarien
1. Les risques du végétarisme
- Régime lacto-végétarien
- Régime végétalien
- Régime macrobiotique
- Régime crudivore
- Régime frugivore
- Carences vitaminiques et minérales
2. Les bénéfices d'un régime végétarien
Végétarisme et maladies de civilisation
- L'obésité
- Les maladies cardiovasculaires
- Le diabète de type II
- Les cancers du colon et de la prostate
- L'ostéoporose
- La dégénérescence maculaire
- La maladie d'Alzheimer ?
Le secret des peuples centenaires
- Les Hunzas
- Les Crétois
- Les Okinawaïens
- Les Abkhazes
- Les indiens de Vilcabamba
3. Gaspillage et pollution organisés
- L'élevage de boucherie : une hérésie économique
- Soja brésilien OGM et élevage intensif
- Culture du soja et déforestation en Amazonie
- Élevage et pénurie d'eau
- Élevage intensif, pollution et santé humaine
4. Motivations philosophiques et religieuses
- Les philosophes végétariens
- Dans la Bible
- L'évangile « oublié »
- La position de l'Église catholique
- Autres religions monothéistes
- L'hindouisme
- Le végétarisme de Gandhi
- Autres religions de l'Inde
- Le Bouddhisme
- La position du « Petit Bouddha » népalais
5. L'aube d'une nouvelle ère
- Vers une humanité végétarienne ?
- Little Tyke, la lionne végétarienne
- Un avant-goût du paradis
- Médiumnité et monde animal
- Maitreya et l'illumination des animaux
- Ami, l'extraterrestre végétarien
- Panorama des journées hebdomadaires sans viande
6. Objections courantes au végétarisme
- Hitler était-il végétarien ?
- Les plantes ne souffrent-elles pas aussi quand on les mange ?
- Si l'on ne tuait pas le gibier, il détruirait les cultures !
- Le végétarisme ne serait-il pas un phénomène sectaire ?
- Pour être fort, il faut manger de la viande !
- Les végétariens souffrent de carences en fer !
- Les légumes ne contiennent pas de protéines !
- Le fromage est-il compatible avec un régime végétarien ?
7. Sujets à controverse
- Le régime végétarien est-il adapté aux enfants ?
- Le soja est-il toxique ?
- Quelle justification y a-t-il aux expériences animales ?
- Bactéries multirésistantes et élevage industriel
- Les éleveurs dans l'impasse
- Les dérives de l'abattage rituel
- L'avis des savants
8. Aliments revitalisants
- Les algues
- Les graines germées
- Les lentilles
- Le sarrasin
- La châtaigne
- La noix
- Les courges
- L'épeautre
- La graine de chanvre
- Le quinoa
Conclusion
Postface
Annexes
Conseils diététiques pour rester en bonne santé
Théologie animale : un livre capital d'Andrew Linzey
Position du Karmapa sur le végétarisme
L'horreur dans un abattoir du groupe Charal
Brigitte Bardot appelle l'Europe à manger végétarien
Intervention de Paul Mac Cartney devant le Parlement Européen
Élevages intensifs de lapin
Bibliographie
Droits iconographiques

Quelques extraits

P14 De bonnes raisons de devenir végétarien

Une question qui m'a souvent été posée concerne le motif de mon renoncement à la viande et au poisson. J'y réponds généralement en disant qu'il y a plusieurs raisons à cela, mais qu'une raison suffisante est qu'aimant les animaux, je ne souhaite pas les tuer, ni que quelqu'un d'autre le fasse à ma place. (...)

P54-55 L'élevage de boucherie : une hérésie économique

À une époque où la Terre compte près de 7 milliards d'habitants et où la superficie des terres arables ne cesse de réduire – du fait de l'érosion, de la désertification, de la salinité des sols et de l'urbanisation – il est important de s'interroger sur le bien-fondé de notre système agroalimentaire fondé sur l'élevage intensif. (...)

(...) Récemment, l'OMS et la FAO29 ont publié une nouvelle estimation pour un hectare de terre cultivée : la pomme de terre permet de nourrir 22 personnes, le riz 19, le boeuf et l'agneau seulement 1 à 2 personnes. En effet, pour produire 1 kg de boeuf, il faut environ 16 kg de céréales (d'après le Département d'État US à l'Agriculture). Et 64 % de l'ensemble des terres agricoles du monde sont consacrées à l'élevage, directement ou indirectement ; c'est à dire en faisant le cumul des prairies et des cultures destinées à l'alimentation du bétail. Par ailleurs, ce grave déséquilibre va aller en s'accentuant avec la part croissante des terres agricoles consacrées aux agrocarburants (déjà plus de 100 millions d'hectares). Ainsi, le prix des produits agricoles est artificiellement dopé par la demande mondiale de viande, ainsi que par la hausse du prix du baril de pétrole, qui rend les agrocarburants compétitifs. (...)

P57-59 Soja brésilien OGM et élevage intensif

(...) Par ailleurs, le soja importé pour l'alimentation animale est principalement du soja OGM. Cela représente environ 78 % des importations françaises de soja, car si nous avons interdit la culture des OGM chez nous, nous continuons à en importer. Dans la nature, les animaux sauvages refusent de consommer des aliments OGM, que ce soient les oies sauvages, les cerfs, les ratons laveurs, les souris ou les rats. En Inde en 2006, dans l'état d'Andhra Pradesh, des milliers de moutons sont morts (¼ des troupeaux) après avoir été en pâture sur des champs de coton OGM, où ils avaient mangé les restes après la récolte. Des expériences menées sur les vaches et les porcs ont montré qu'ils délaissent les aliments OGM quand ils ont le choix. C'est pourtant ce que mangent les animaux qui se retrouvent dans votre assiette. Il est donc pour le moins dangereux d'avoir construit notre production animale sur une plante aussi ambivalente.

Il n'y a qu'un moyen de ne plus consommer d'OGM cachés : manger BIO. Et comme cela n'arrange pas les grandes compagnies - qui ont investi des milliards dans les organismes génétiquement modifiés - que les consommateurs boudent leurs produits, elles essayent de jeter le doute sur l'agriculture biologique. Ainsi, on entend régulièrement à la radio ou à la télévision des membres du corps médical ou des journalistes douteux nous dire que rien ne prouve la supériorité des produits bio. Apparemment, une tortue est plus intelligente que ces gens là, car elle sait faire la différence entre une laitue bio et une qui ne l'est pas. Évidemment, elle préfère la première. Certes, il y a toujours une possibilité de fraude occasionnelle sur les produits bio, surtout en importation, mais dans l'ensemble les contrôles sont efficaces et les producteurs bio ont plus de moralité que les techniciens agricoles qui pratiquent l'élevage intensif. (...)

(...) En ce qui concerne le porc, animal naturellement forestier et fouisseur, c'est une hérésie de l' « élever » sur un sol en béton, coincé dans des boxes étroits. [Note: On lui administre des antibiotiques destinés à stimuler sa croissance, pratique favorisant les infections multirésistantes chez les humains qui en consomment la viande.] Cet animal intelligent devient alors fou ou dépressif et son agonie à l'abattoir est un déchirement de douleur.


Comment peut-on vivre sainement en mangeant la chair d'animaux qui ont souffert toute leur vie dans un univers concentrationnaire ? Un minimum de réflexion conduit en effet à penser que la souffrance subie par l'animal se transmet inévitablement à celui qui en consomme la chair dénaturée. Dés lors, n'est-il pas nécessaire de boycotter les poulets et oeufs de batterie, non seulement à la maison, mais dans les plats préparés, au restaurant, à la cantine ? Mis à part dans la restauration haut de gamme, il faut savoir en effet que la grande majorité des poulets et oeufs utilisés proviennent d'élevage de batterie. Et il ne faut pas s'attendre à manger autre chose dans un fast food. Il faut savoir également que, pour chaque portion de viande hachée d'un hamburger, c'est 5 m₂ de forêt qui disparaissent.

P62-63 Élevage et pénurie d'eau

Alors que partout dans le monde, rivières et lacs s'assèchent et que le niveau des nappes phréatiques baisse dangereusement, l'élevage tient une grande part de responsabilité dans cet état de fait.

En effet, l'élevage intensif, c'est à dire la grande majorité des exploitations actuelles, est très gourmand en eau. Il ne s'agit pas seulement de l'eau bue par les animaux, mais de celle qui a servi à nettoyer le sol en ciment de leur box, ainsi qu'à irriguer les cultures pour produire les aliments qu'ils consomment. Car comme chacun sait, le maïs a besoin de beaucoup d'eau, mais le soja aussi. Et justement, ils rentrent tous deux pour un part importante dans l'alimentation du bétail, comme de la volaille. Ainsi, produire 1 kg de boeuf nécessite pas moins de 15.500 litres d'eau. Pour 1 kg de poulet, c'est « seulement » 3.900 litres, tandis que des cultures comme la luzerne (aux racines profondes), le blé et surtout la pomme de terre sont relativement économes en eau. Les abattoirs sont aussi de gros consommateurs d'eau : 20 litres d'eau pour un poulet. Au total, le bétail utilise 60 % des réserves d'eau mondiale.

D'après Claude Aubert, en France, il faut 500 litres d'eau par jour pour produire la nourriture d'un végétarien. Un français moyen omnivore en use 2.000 litres et un carnivore, mangeant de la viande à tous les repas, en consomme 4.000 litres, rien que pour produire sa nourriture d'une journée. Alors que les pluies deviennent erratiques et que la sécheresse touche le sud de l'Europe, il convient de s'interroger sur nos habitudes de vie. Déjà des grandes villes chinoises sont périodiquement privées d'eau ou sévèrement rationnées. A quoi nous serviront nos piscines, nos salles de bain et nos machines à laver si nous n'avons plus d'eau dans quelques années ?

P81 Motivations philosophiques et religieuses


Deux anecdotes, rapportées par One Voice, prouvent que les animaux sont des êtres sensibles et évolués :

« En 1999, Lulu, un cochon nain du Vietnam, a sauvé la vie de Joanne Altsmann. Le jour où celle-ci a été victime d'un infarctus, Lulu s'est précipitée hors de la maison et s'est couchée sur la route, obligeant une voiture à s'arrêter. Lulu a alors guidé le conducteur vers Joanne. »

« Un boeuf, nommé Barnaby, était très affecté par la mort d'Alfred Grünemeyer, un fermier de Roedental, en Allemagne. Il s'est échappé pour trouver la tombe d'Alfred à plus d'un kilomètre. Il y est resté pendant deux jours. »

C'est bien là la preuve que, lorsqu'il est attaché à son maître, un boeuf ou un cochon est capable de faire preuve d'un dévouement exemplaire, à l'instar d'un chien.

P150 Les légumes ne contiennent pas de protéines !

(...) De nos jours, l'idée est couramment répandue qu'on ne trouve des protéines que dans la viande, le poisson, les oeufs, le fromage et les légumineuses. Or les légumes verts sont également une bonne source de protéines contenant tous les acides aminés essentiels. On y trouve en particulier de la lysine, dont les céréales sont déficitaires, ainsi que de bonnes quantités de valine et de thréonine. Et ceci est vrai pour tous les légumes, ce qui en fait un excellent complément alimentaire des céréales. Il suffit de les consommer en quantité suffisante et de varier les apports alimentaires pour absorber une quantité de protéines suffisante.

La soi-disant supériorité des protéines animales sur les protéines végétales n'a aucune base scientifique. Il s'agit d'un prétexte destiné à complaire les gens dans une alimentation de riche au détriment de la Nature.

P151 Le fromage est-il compatible avec un régime végétarien ?

Effectivement, la grande majorité des fromages sont fabriqués à l'aide de présure animale. Cet agent coagulant sert à préparer la caséine du petit-lait. Or, la préparation de la présure nécessite l'utilisation de la caillette de jeunes veaux non sevrés. La caillette est l'une des quatre poches digestives des ruminants. Elle est recueillie chez les jeunes bêtes pour les enzymes (chymosine et pepsine) qu'elle contient. Découpée en fines lanières, la caillette est mise à macérer durant 5 jours dans de l'eau salée. Elle est ensuite utilisée pour faire cailler le lait à raison de 0,02% maximum. Cette méthode est violente puisqu'elle implique l'abattage des animaux. La plupart des fromages à pâte dure sont fabriqués suivant cette méthode. (...)

P163-164 Quelle justification y a-t-il aux expériences animales ?

Au nom du principe de la non-violence ou tout simplement de la compassion à l'égard du monde animal, les défenseurs des animaux dénoncent énergiquement les expérimentations animales en laboratoire. Ils déclarent notamment que les résultats obtenus sur des souris, des lapins ou des singes ne sont pas nécessairement transposables à l'échelle humaine. Ils citent en exemple la thalidomide, aux effets tératogènes, qui avait pourtant subit avec succès les tests de laboratoire sur le rat.

Pour sa part, l'association de défense des animaux One Voice dénonce le double langage de l'État français, qui encourage la cruauté envers les animaux au nom de la recherche scientifique, alors que les mêmes actes sont punis par la loi chez les particuliers. Cela, alors même qu'il existe des méthodes substitutives fiables, rapides et économiques. (...)

(...) Gandhi avait une position radicale sur la vivisection : « La vivisection m'inspire une horreur sans nom. J'estime impardonnable ce massacre de vies innocentes, perpétré, soit-disant, au nom de la science et dans l'intérêt de l'humanité. Je dénie toute valeur aux découvertes scientifiques souillées par un sang innocent. L'humanité aurait pu fort bien découvrir la théorie de la circulation sanguine sans pratiquer de vivisection. Mais je vois venir le jour où l'honnête savant répugnera à de telles méthodes de recherches.»

P169 En guise de conclusion

Créé après la IIème guerre mondiale, le système d'élevage industriel était censé procurer à tous les plaisirs d'une alimentation carnée, symbole de richesse et de réussite sociale. Cela n'a été possible qu'au prix de notre santé, en sacrifiant l'environnement et en martyrisant le monde animal censé nous servir de compagnon de route dans la grande aventure de la vie.

Bien entendu, la viande d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle des fermes d'autrefois, mais cela suffit à ceux qui se contentent du monde des apparences.

Inévitablement, les souffrances effroyables endurées par le peuple animal pour aboutir au steak, à la tranche de jambon, à la cuisse de poulet ou au poisson pané de notre assiette ne peuvent que rejaillir sur nous. C'est l'inexorable loi du Karma. Et il se pourrait bien que cela se manifeste par de grandes épidémies décimant une humanité affaiblie.

Si nous ne voulons pas à notre tour servir de « chair à pâté », il importe de changer radicalement notre mode de vie.

02 avril 2011

Confessions d'une mangeuse de viande, de Marcela Iacub

Confessions d'une mangeuse de viande
Pourquoi je ne suis plus carnivore

de Marcela Iacub


"Il y a quelques mois, un événement tragique a complètement transformé l’idée que je me faisais de mon passé. Depuis, je sais que la seule chose digne d’intérêt qui me soit arrivée, c’est le fait d’avoir mangé de la viande." - Marcela Iacub

Entre récit autobiographique et essai sur le rapport qu'entretient l'homme avec les animaux, l'auteure, juriste et mangeuse de viande invétérée, montre comment un cas de jurisprudence fit d'elle une végétarienne. Elle s'interroge sur la façon dont l'intégration des animaux dans la société et la vie des hommes remet en cause la définition donnée par l'homme à l'humanité et son mode de vie.

Confessions d'une mangeuse de viande, Marcela Iacub, Editions Fayard, 2011, 162 pages

A propos de l'auteur

Née à Buenos Aires, Marcela Iacub est juriste spécialisée dans la bioéthique et chercheur au CNRS. Elle travaille notamment sur les problèmes posés par l’évolution des technologies de la procréation et les revendications contemporaines touchant à la sexualité, et est l'auteur de plusieurs ouvrages.

Pour en savoir plus

- L'article Pouvons-nous continuer à manger les animaux ?
- Le cri de la carotte, de Sandrine Delorme
- Le cochon qui chantait à la lune, de Jeffrey Moussaieff Masson
- La boutique L214

Au sommaire

- Plaisirs de la chair
- L'humanisme carnivore
- Utopies animalistes
- Une passion féroce
- La supplication des brochettes
- Rêveries végétariennes

“Notre civilisation carnivore est devenue folle”
Un entretien avec Marcela Daub

Source :
Le Figaro Madame

Pourquoi je suis végétarienne : « C’est une nécessité intime. Pourtant, en Argentine où j’ai grandi, j’ai été élevée dans le culte de la viande. Au pays des “asados”, ces grillades fameuses qu’on partage à la moindre occasion dans ma famille, c’était barbecue tous les jours. Mais il y a un an, à la lecture d’un texte du philosophe grec Plutarque, j’ai brusquement ouvert les yeux sur l’abomination de cet acte. Dès lors, je ne pouvais plus physiquement avaler de la chair animale. Manger des êtres vivants capables de sentir, de souffrir, d’espérer, d’aimer et de jouir de la vie m’est devenu intolérable. »

Mon boucher et moi : « Entre eux (parce qu’il y en a eu plusieurs) et moi, ce fut longtemps passionnel. Dès que j’entrais dans leurs boutiques, les bouchers détectaient d’instinct chez moi la mangeuse de viande invétérée que j’étais. Ma gourmandise était totalement insouciante. Et criminelle. »

Mon coup de sang : « Le débat actuel sur la viande se focalise sur la souffrance des animaux, comme s’il s’agissait de les tuer de manière éthique. Il nous détourne de l’absurdité de leur mise à mort. Pourquoi cache-t-on ces tueries dans des abattoirs situés loin des grandes villes ? Si l’on entendait les cris de peur et de douleur des animaux, on jugerait cela intolérable. Aujourd’hui, lorsque je vois une brochette, j’entends le bêlement de l’agneau qu’on assassine. J’ai écrit ce livre pour dénoncer notre aveuglement collectif et interpeller notre civilisation devenue folle. »

Ma philosophie de la viande : « C’est plutôt une utopie ! Je voudrais que l’on intègre les animaux à l’humanité. Tracer une frontière entre eux et nous n’a plus aucun sens. L’humanité se réconciliera avec elle-même si elle intègre les animaux en son sein. Si elle leur accorde le droit à la vie. »

01 avril 2011

La nouvelle tendance végétarienne, de Virginie Péan

La nouvelle tendance végétarienne
de Virginie Péan

préface de Caroline Lanty


Le végétarisme, alimentation partagée par plusieurs centaines de millions d'humains sur Terre, connaît un engouement sans précédent en France.

Qu'est-ce qu'au fond le végétarisme ? Une exclusion des produits carnés, à savoir la viande, le poisson et les fruits de mer. Oui, mais encore ? En Occident, le végétarisme s'affiche avant tout comme un choix de vie. Alimentation respectueuse des animaux par excellence, ses effets s'avèrent bénéfiques pour soulager nombre de nos préoccupations contemporaines : réchauffement climatique, déforestation, pollution, faim dans le monde, obésité, problèmes cardio-vasculaires, etc.

La tendance végétarienne la plus en vogue, le bio végétarisme, se présente comme celle qui maximise ces effets tout en alliant au mieux éthique et pratique. Au croisement de philosophies environnementalistes et pour les droits des animaux, le bio végétarisme privilégie les ingrédients et cuissons sains, tout en séduisant le grand public par ses saveurs subtiles et originales. Cet ouvrage se veut un livre d'initiation.

Découvrez l'histoire du végétarisme, ses motivations (diététiques, environnementalistes, éthiques et spirituelles), ainsi que les notions nutritionnelles essentielles. Et, pour vous accompagner au jour le jour, l'auteur explore tout l'univers des aliments bio végétariens, jusqu'aux plus méconnus : millet, miso, tempeh, algues, quinoa, etc. Enfin, 70 recettes faciles et savoureuses, organisées par menu (dîner d'hiver, repas de Noël, pique-nique, etc.), satisferont autant les débutants que les initiés.

La nouvelle tendance végétarienne, Virginie Péan, Préface de Caroline Lanty, Anagramme Editions, 2008, 128 pages

A propos de l'auteur

Végétarienne de longue date, Virginie Péan publie ses créations culinaires dans plusieurs revues (Végétariens Magazine, EcoloPop, FemininBio.com). Passionnée, elle fait du végétal la clef de voûte de ses expérimentations, aussi inventives que raffinées. Son blog de cuisine, Absolutely Green, est désormais devenu une référence. Virginie Péan est également thérapeute en Respiration consciente.

Pour en savoir plus

- Cet article de VeganPower (avec plusieurs photos du livre)
- Le site de l'auteur Absolutely Green
- Son ebook Cuisine française vegan 75 recettes à télécharger gratuitement
- Cuisine Vegan Facile, de Virginie Péan, Lucie Ancibure et Joëlle Pradère
- Le scandale de l'animal-business, de Caroline Lanty